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On peut considérer le Seigneur des Anneaux sous de nombreux angles, comme toute grande oeuvre littéraire.
L'un des plus méconnu, ce me semble, est celui de la réflexion morale et philosophique. On pourrait résumer la trilogie ainsi : "Le pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument", maxime de Lord Acton, grand intellectuel anglais catholique de la fin du XIXème siècle. Lord Acton a beaucoup réfléchi sur les rapports entre la politique et le pouvoir, et sur les formes politiques permettant de contrôler le mieux possible le pouvoir, envers lequel il manifestait un profonde méfiance. Visiblement, Tolkien, fervent catholique (il communiait tous les jours), a été directement ou non influencé par cette pensée. N'oublions pas aussi qu'il était ami intime avec C. S. Lewis (professeur lui aussi à Oxford), grand intellectuel chrétien, qui a accédé brusquement à la célébrité en France avec le film inspiré de sa série "Narnia", mais qui a surtout écrit des ouvrages sur la religion, ainsi qu'une "trilogie cosmique" mélangeant christianisme et science fiction... Bref, le Seigneur des Anneaux est aussi une réflexion et une parabole sur le pouvoir et ses effets dévastateurs, et le personnage de Tom Bombadil est éclairant (évidemment, il ne passe pas son temps à donner des coups d'épée et n'est donc pas très "porteur" ![]() ![]() Cela explique que tous les personnages se définissent par rapport à l'Anneau (une allégorie du pouvoir) : ceux qui le convoitent sont détruits plus ou moins lentement (Isildur, Saruman, Denethor, Gollum, Boromir, Bilbo, Frodo...), ceux qui pourraient l'utiliser mais qui le refusent (Gandalf, Galadriel, Elrond, Aragorn, Faramir...) progressant ainsi dans la sagesse, et ceux qui en sont totalement dépendants (Sauron, Gollum, les Nazguls...), ce qui leur assure l'immortalité, mais qui sont détruits en même temps que lui.
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Ce sont les événements qui commandent aux hommes et non les hommes aux événements. Hérodote Rien n'arrête le progrès. Il s'arrête tout seul. Alexandre Vialatte |
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