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#1
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Ah la famille...
![]() C'est vrai que le christianisme s'est répandu rapidement dans l'Empire, dès le 1er siècle ap. J.C., mais d'abord surtout aux marges du judaïsme, dont les observateurs extérieurs pensaient qu'il était une "hérésie" et auprès de gens d'origine orientale. C'est ainsi que Pothin, premier évêque de Gaule (ce qui indique bien qu'il n'y avait pas de communauté organisée en Gaule auparavant) et martyrisé sous Marc Aurèle est d'origine phrygienne. Irénée, son successeur, est de Smyrne. Blandine, la célèbre martyre, venait probablement d'Asie Mineure. De fait, les religions nouvelles qui parcourent le monde romain (culte isiaque, mithriacisme...) venaient d'Orient. Les Grecs de Grèce ne semblent pas avoir été particulièrement attirés par le christianisme. En effet, même si le paganisme était en déclin, leur formation intellectuelle les pousse plutôt vers les écoles philosophiques et leur besoin de salut vers les cultes à mystères (orphisme, éleusisme, isisme...), d'autant qu'ils distinguent mal le christianisme du judaïsme, pour lequel ils éprouvent généralement une forte aversion. La conversion de Chazam est donc assez surprenante et son projet de soulever les Gaules utopique, sachant qu'il ne devait y avoir au mieux que quelques miliers de chrétiens sur une population estimée à huit ou dix millions d'habitants. Donc, je propose de ramener ce jeune exalté à la raison à coup de pompe dans le train... ![]() Ah... et on peut en garder un peu pour Jmlus ![]() A bas Jésus, vive Zénon !
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Ce sont les événements qui commandent aux hommes et non les hommes aux événements. Hérodote Rien n'arrête le progrès. Il s'arrête tout seul. Alexandre Vialatte |
#2
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Trés juste, tout cela ...
![]() Aprés on peut imaginer que le panhéllénisme de Chazam (assez présent dans la communautée grecque ... ainsi en 64 ou 65 Néron avait déclaré une certaine "indépendance" à la Grece - trés limitée, certes, et vite infirmée dans les années qui suivirent ) bref cela l'aurait poussé vers une certaine detestation de Rome (que partageaient particuliérement les Chrétiens de cette époque)... de là, pourquoi pas une admiration qui le pousse à se convertir à la "secte" chrétienne au voisinage de l'Orient (il faut voir l'image qu'avaient le peuple romain des Chrétiens... comme cette histoire de bébé couvert de farine et poignardé, qu'on trouve dans l'imagerie romaine de l'époque de Marc Auréle) Enfin bon tout cela se terminera soit à Rome, soit à Lyon (la ville qui connut le plus de martyrs dans les années 176-177), on retombe donc un peu sur le côté historique ![]() |
#3
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Résumé des épisodes précédents (pasque c'est un petit peu le bordel
![]() Printemps 175. Otto Grandpieos, savant d’origine grecque, suit l’Empereur Marc Aurèle et sa femme Faustine dans leur déplacement, en tant que médecin personnel. L’empereur philosophe, tout juste sorti d’une guerre de plus de 5 ans avec les Germains et d’une grave maladie, quitte la rive du Danube avec 4 légions, marchant en direction de l’Egypte. L’un de ses plus brillants généraux, Avidius Cassius, est brusquement entré en rébellion et s’est proclamé empereur, apportant avec lui l’adhésion des territoires sous son commandement : la Syrie et surtout l’Egypte et son Nil fertile, le grenier à blé de l’empire romain. Se sentant usé, vieilli et fatigué, Marc Aurèle demande à son fils, Commode, de se joindre au voyage. L’adolescent, au caractère déjà difficile, amène avec lui toute une Cour de parasites, dont un proxénéte notoire chassé d’Athènes, Schnickeon. A force de brutalité et de bassesses, ce dernier devient le favori de Commode, et détient potentiellement un pouvoir considérable. Le voyage est long, très long, et se fait principalement par voie de terre. Les semaines s’écoulent, et Otto Grandpieos, du rôle de médecin, tombe dans celui d’amant de l’impératrice Faustine. Celle-ci, usant de la naïveté du médecin, soutire depuis longtemps déjà des informations auprès d’Otto quant à la santé de l’empereur. Otto Grandpieos apprend ainsi que c’est Faustine, se basant sur la très mauvaise santé de Marc Aurèle, qui a en sous-main provoqué la rébellion du général Cassius : Sentant la mort prochaine de son mari, elle promet à Cassius sa main si celui-ci s’empare rapidement du pouvoir qui risque d’être de tomber dans les mains de Commode, encore bien jeune. Faustine espère t’elle régner à nouveau auprès de Cassius, quitte à se débarrasser de son propre fils, Commode ? Le Général Cassius, justement, connaît des désillusions. Une partie des provinces de l’Orient sont restées fidèles à Rome, à commencer par la Cappadoce, où exerce le gouverneur Venitius Varron. Les troupes ne sont pas non plus toutes prêtes à faire allégeance au rebelle, et un centurion, Julius Sentencius, n’hésite pas à assassiner le général Cassius à l’été 175. Il apportera sa tête en trophée auprès de Marc Aurèle, qui s’en détournera, dégoûté. L’Empereur veut être magnanime, et déclare ne vouloir tirer aucune vengeance auprès de la famille du général assassiné. Dans les faits, il n’en est rien, et Sentencius traverse une partie de l’Empire pour ôter la vie aux membres de la famille Cassius. Dans le même temps Faustine s’inquiète de plus en plus des révélations qui ne devraient pas tarder à faire surface : les lettres envoyées à Avidius Cassius, et qui révèle son implication dans ce complot. Déjà grandement commotionnée, et après plusieurs tentatives ratées de suicide, elle demande à son amant (et médecin) Otto Grandpieos de lui ôter la vie, n’hésitant pas pour cela à le faire chanter. Otto prépare un poison fulgurant puis, se ravisant, cache la fiole dans ses bagages. Pourtant, le lendemain, il découvre que la fiole a disparue, et que Faustine est morte durant la nuit : c’est son poison qui l’a emporté. Ne sachant plus trop s’il a été directement ou non l’instrument du crime, Otto apprend, alors que tout l’équipage est enfin arrivé en Egypte, que Schnickeon, le favori de Commode, s’est emparé de la fiole pour faire boire le poison à Faustine. De plus, Schnickeon connait également la relation qui existait entre le médecin et l’impératrice. L’information semble avoir peu de valeur, puisque le corps de Faustine a déjà été incinéré et que la mort est naturelle… comme l’a annoncé le médecin de la Cour, là encore Otto Grandpieos… Pourtant, Schnickeon dispose désormais d’une arme redoutable contre Grandpieos, qui peut l’amener directement à la décapitation. Après plusieurs années d’absence, Marc Aurèle décide enfin de revenir à Rome, non sans passer par la Grèce. Otto espère y retrouver son frère, Chazam, qui tient à Athènes une florissante entreprise de commerce. Las, Otto apprend que lors d’un voyage en Palestine, son aventurier de frère a étrangement disparu. De retour à Rome, fin 176, Otto engage un célèbre privé de la ville, Lucius Coelius, afin d’enquêter sur la disparition de Chazam. Coelius embarque aussitôt pour la Grèce puis la Palestine, entraînant avec lui son jeune fils, Jmlus, qu’il espère voir prendre la succession de son affaire dans les années à venir. A Rome, l’ambiance devient très étrange. Commode est nommé Consul malgré son jeune âge et son inexpérience, et Marc Aurèle semble se tenir en retrait. Le pouvoir est donc détenu en partie par Commode et son entourage, où les favoris se font la guerre pour obtenir les faveurs du futur empereur. Schnickeon a de plus en plus de difficultés à garder son emprise sur Commode, surtout face à un favori sans scrupule comme Perenis : Ce dernier n’hésite pas à prostituer son propre fils Chal auprès de Commode afin d’avoir son appui. Enfin débarque à Rome le gouverneur de Cappadoce, Venitius Varron, qui fait éclater au grand jour l’odieuse traque au sein de l’Empire : la très grande majorité de la famille du générale Avidius Cassius a été assassinée par le centurion Sentencius, malgré les propos réconfortants de Marc Aurèle un an plus tôt. Venitius Varon présente à l’assistance le dernier fils survivant du général, Caius Avidius, et demande la pitié de l’empereur. Marc Aurèle, qui ne peut se déjuger, lance une enquête sur ces meurtres, dont la paternité rejaillit sur le favori de Commode, Schnickeon. Celui-ci doit abandonner les palais du Palatin et semble en bien mauvaise posture, tandis que Perenis et Chal, qui ont œuvré pour ce coup d’éclat, prennent sa place auprès du futur empereur. C’est à cette période, courant de l’année 178, que Otto Grandpieos reçoit enfin des nouvelles non pas de Coelius l’enquêteur, mais de son fils Jmlus. Chazam est bien en vie, même si son voyage en Palestine a eu comme conséquence de refaire sortir sa fibre contestataire. Converti au christianisme, Chazam a fait des émules autour de lui, à commencer par Coelius. Les deux hommes ont ainsi embarqué pour Massilia, avec comme objectif final la capitale des Gaules, Lugdunum, où Chazam espère, par son radicalisme, lancer un vaste mouvement de rébellion contre la mainmise romaine. Endormis depuis quelques décennies, les troubles religieux semblent ressortir un peu partout dans l’Empire, tandis que les Germains se montrent de nouveau menaçants, n’hésitant plus à faire des razzias sur les territoires au nord de la péninsule italienne... ![]() Rome : au fait de sa gloire, ou au début de sa décadence ? Dernière modification par marlouf ; 24/07/2008 à 07h26. |
#4
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Chapite 14 : le Retour de Baton
Je laissais Jmlus rentrer chez lui, où il trouverait certainement une mère en pleurs, persuadée qu’elle était depuis des mois que son mari et son fils avaient été enlevés par des mercenaires du désert, ou s’étaient retrouvé sur un îlot oublié après le naufrage de leur navire. Ma colère contre l’adolescent était retombée, et j’imaginais maintenant les dangers qu’il courrait du fait de l’insouciance de Coelius. La loi était toujours sévère quant au prosélytisme chrétien, et les actions du père pouvaient fort bien nuire au fils – mais Coelius, malgré son aveuglement, avait du certainement en toucher un mot à Jmlus, puisque ce dernier s’était vu confier la tache de mettre sa famille à l’abris. Cette notion même d’abris me glaçait le dos, car elle me donnait une idée (bien maigre, certes) de ce que Coelius et donc Chazam souhaitaient faire à Lugdunum. Je secouais la tête, imaginant Chazam à la tête d’une armée de chrétiens, parcourant la ville pour y mettre le feu à chaque lieu de culte romain. L’idée était absurde et aurait pu me faire rire, en d’autres circonstances. Or là, je tremblais pour Chazam. Ces événements m’avaient définitivement coupé le sommeil et je passais le reste de la nuit à visualiser les événements, ne sachant sur quel pied danser. Un instant, je maudissais Chazam et son intrépidité qui l’avait conduit à la ruine, et peut être au crépuscule de sa vie. La minute d’après, j’étouffais un sanglot et tentais d’élaborer une stratégie pour le sortir des griffes chrétiennes et le ramener à la raison. L’aube me surpris, croulant sous la fatigue et l’inquiétude, et je tombais comme une masse. ![]() Le soleil se lève et baigne Rome de sa lumière étourdissante, et moi je ronfle … Après mille atermoiements, je prenais enfin la décision de quitter Rome et de rejoindre Lugdunum à cheval. J’emmènerais avec moi un ou deux serviteurs afin qu’ils assurent ma sécurité, tandis que le climat particulièrement doux en ce fin d’hiver faciliterait le voyage jusqu’en Gaule. Je me rendais donc au Palatin, et faisait part à Marc Aurèle de mon souhait d’être libéré quelques semaines de ma tâche de médecin auprès de sa personne. L’empereur approuva ma demande après que je lui ai expliqué en quelques mots les faits sur la disparition de mon frère. Je prenais garde de cacher l’essentiel, à commencer par ces histoires de christianisme. Connaissant le tempérament de César quant à tout ce qui touchait aux chrétiens, je ne doutais pas une minute que mon expédition aurait été grandement compromise si je n’y avais fais ne serait-ce qu’une allusion. Une fois obtenue son accord, je retournais chez moi, afin de mettre en place les préparatifs du départ, que je fixais à la semaine suivante. Il était dit que chaque jour me préparait une nouvelle visite. A ma porte patientait un esclave armé qui me jaugea, avant de m’annoncer que son maître m’attendait à l’intérieur. L’esclave dégageait une forte odeur d’ail et j’en déduisais qu’il s’agissait certainement d’un gladiateur qui, par tradition, en mangeait des gousses entières afin d’inquiéter ses adversaires. Comme je rentrais dans l’atrium, j’y trouvais, placé sous le regard inquisiteur de deux de mes serviteurs, Schnickeon. ![]() La même vue, mais le lendemain L’homme avait physiquement énormément changé en quelques mois : la disgrâce transforme un homme ! Ayant perdu tout son surpoids, Schnickeon était maintenant presque émacié, il se frottait nerveusement les mains et son regard dansait d’un point à l’autre, ayant du mal à se stabiliser en un endroit précis. Ses yeux… imaginais-je cette lueur malsaine, ou sommeillait-elle vraiment là ? L’homme avait perdu presque tous ses appuis, l’enquête demandée par Marc Aurèle n’avait pas encore abouti mais Schnickeon devait sentir déjà venir le souffle de la prison, d’abord, et de la mort ignominieuse qui allait de pair. Se sentant acculé, Schnickeon n’avait maintenant plus qu’un moyen de survivre : montrer les dents et se faire le plus menaçant possible. Aussi, alors que je lui demandais la raison de sa présence, il me répondit de faire sortir mes serviteurs. Il était désarmé, comme ils avaient pu le constater, et donc inoffensif. Quant à son gladiateur qui était resté à l’extérieur, j’en étais protégé par un mur épais et une solide porte. Je faisais sortir mes hommes, n’attendant qu’une chose, le départ de Schnickeon. Aussi, alors que je lui redemandais le but de sa présence, sa réponse me stupéfia. « - Tu dois tuer César. Je reprenais mon souffle, avant de lui lancer, encore choqué : -Tu es complètement fou … -Fou, non, déterminé, oui. Débarrasse toi de Marc Aurèle, quel que soit le moyen, et disparaîtra avec lui ton sentiment de culpabilité concernant Faustine. Ce ne doit pas être trop difficile pour toi de t’en approcher, et tu as déjà prouvé que tu étais très fort en poison. Bref démerde toi, mais tue le. Négligemment, je me pinçais la paume de la main afin de m’assurer de la réalité de toute la scène. Reprenant mes esprits après ces terribles paroles, je pu lui répondre : -Je ne veux pas discuter de cela plus longtemps ave toi. Tu connais la sortie, tu n’auras pas besoin que mes hommes t’ouvrent le chemin… -Tue le, ou alors je m’arrangerais pour que après-demain, non demain, même, Marc Aurèle trouve un document prouvant ta participation au complot entre Faustine et Cassius. Comment réagira un empereur cocu, à ton avis ? -Tu es malade, bon à enfermer… je ne toucherai jamais à la vie de César, quelles que soient les menaces que tu exerces sur moi… Et en quoi la mort de l’empereur te profiterait ? -Oh, dans un premier temps ça prolongerait certainement ma vie de 30 ou 40 ans. La tienne aussi, par la même occasion, même si je ne pense pas que tu tiendras autant. Je déglutissais, ayant la désagréable impression d’être un insecte pris dans les filets d’une araignée. Schnickeon avait toujours été dangereux, et maintenant qu’il était aux abois, il était plus que jamais un ennemi mortel. -J’en parlerais à Commode. Je ne suis pas sur qu’il apprécie pleinement ce que tu projettes, et… Schnickeon éclata alors d’un rire joyeux, presque enfantin, qui me glaça encore plus. -Commode ? C’est déjà lui qui m’a demandé de donner le poison à sa mère, quand il a su le sort que Faustine lui aurait réservé avec l’aide de Cassius… Je ne suis pas sur qu’il passerait à l’acte pour son père, mais s’il devait mourir subitement, crois moi, le chagrin causé par la disparition de Marc Aurèle serait très rapidement calmé par son nouveau statut d’empereur. -Et toi tu espérerais ainsi revenir dans ses bonnes grâces… Ce fut peut être la pensée de Chazam, de la détermination dont il semblait habité, qui me donna le sursaut de courage qui me manquait jusque là. J’avançais vers Schnickeon, prenant ce qui devait être mon air le plus menaçant, réellement pris d’une rage que je n’avais pas connue jusque là. -Tu vas sortir de cette maison, et ne plus jamais y revenir. Par la même occasion, tu vas te fourrer tes menaces où je pense, car elles ne marcheront jamais sur moi. Si tu divulgues quoi que ce soit, ce sera ma parole contre la tienne, et j’y laisserai certainement des plumes, mais tu y laisseras aussitôt la vie, aussi sur que je suis médecin. Maintenant disparais de ton plein gré, ou ce sont mes hommes qui vont te faire sortir à coups de bâtons ! Cela sembla faire son effet sur Schnickeon, qui se détourna de moi et, après quelques instants, sortit de l’atrium en direction de l’entrée. Une exclamation retentit derrière l’un des portiques donnant sur la pièce et je vis l’un de mes serviteurs, Lafritius, s’approcher, un glaive à la main. Il me glissa : -Maître, ne le laissons pas partir… tant qu’il est dans les murs, nous pouvons nous en débarrasser. Je posais ma main sur son poignet, et Lafritius baissa son arme. Je n’étais pas comme tous ces Schnickeon, ces Perenis, ces Chal… la vengeance et la violence ne faisaient définitivement pas partie de mes mœurs. Oh, bien sur, j’avais commis là une faute gigantesque, et jamais Schnickeon n’aurait du sortir de là vivant. Néanmoins, souhaiter la mort de mon ennemi était encore une étape qui me semblait insurmontable. Que j’étais naïf, voir bête ! ![]() Chez moi, ça craint … Le lendemain, après un passage sur le Forum, je rentrais chez moi et trouvais la porte de ma demeure entrouverte. Alors que je blêmissais à vue d’œil et que j’allais hurler le nom de ma femme et de ma fille, Lafritius, qui m’avait accompagné dans la matinée, sortait son arme et me poussait de côté avant d’entrer le premier dans la propriété. Du coin de l’œil, je notais la présence d’une échelle posée contre le mur extérieur. Enfin, malgré les exhortations à la prudence de Lafritius, je courrais dans les différentes pièces de la maison. Ici et là, des traces de violence inouïe, derrière une porte, le corps inerte du cuisinier, sa poitrine se soulevant difficilement, une plaie béante sur le thorax par laquelle je voyais poindre quelques bulles de sang au rythme de sa respiration. Je détournais la tête, trouvais d’autres corps, mes serviteurs, tous transpercés par de furieux coups d’épée. Je vis Lafritius revenir des chambres à coucher, aussi blême que moi. Je balbutiais : -Et … Ma femme… ma fille … Où sont Randoma et … Lafritius fit seulement un non de la tête qui était plus éloquent que n’importe quel mot. Je reprenais mon souffle avant de hurler dans la pièce dévastée par les hommes de Schnickeon. PS : Sur cette partie, les images ne correspondent pas forcémment à l’intrigue… disons que je suis en période de rodage, j’ai fais des testes entre Imperium Romanum, Caesar IV et Civ City Rome Le 1er screen en haut est tiré de Imperium Romanum, tandis que les 2 suivantes viennent de Caesar IV. J’ai essayé de reconstruire dans CaesarIV une ville sur le même fonctionnement que celle dans Imperium Romanum (des champs fertiles, entourés des habitations de la ville qui déborde) et même chose dans CivCity Rome (pas de screen ici : j’ai eu un soucis de sauvegarde… la flemme de recommencer) Ca permet de se faire une idée sur les qualités graphiques du jeu (A mon avis, Civ Rome devant Caesar IV, lui-même devant Imperium Romanum), la richesse des édifices (Caesar revient en tête) et les possibilités et l’interet (et là aussi c’est Caesar que je priviligierais) |
#5
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![]() Citation:
![]() Granpeos est toujours aussi bête ![]() ![]() |
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Oups, bien sur ... rectifié
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#7
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Moi bien aimer zigouillus la moitié de rome! ... on pourra dire que les descendants de Sentencius formèrent un clan, appelé mafia & camorra!
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Chapitre 15 : The Good Otto, the Bad Schnickeon and the Ugly Sentencius
Dans l’heure qui suivit, je fis le tour de la villa et de ses jardins, essayant de trouver des indices sur la disparition de ma femme et de ma fille. J’essayais de me rassurer en me disant qu’elles étaient sorties au moment où les hommes de Schnickeon étaient venus ravager la maison, mais cette petite voix angoissante qui trottait dans ma tête depuis quelques temps ne laissait pas de me renvoyer à des détails inquiétants. Si les femmes étaient sorties, pourquoi toute la toilette de Randoma était encore présente dans l’une des pièces, alors qu’elle ne sortait jamais sans prendre avec elle tout ce qui était bon à lui rajeunir le visage, quel que soit l’heure ? Si nos servantes les avaient accompagnées, comme il se devait, pourquoi avais-je retrouvé le corps de l’une d’entre elles, les yeux remplis de terreur, le visage entaché de sang à moitié plongé dans le principal bassin du jardin ? La voix s’amplifiait, presque criarde maintenant, m’abjurant de constater de mes yeux ce qui s’était réellement passé. Après avoir posé une échelle contre le mur extérieur donnant sur notre jardin, l’un des hommes de Schnickeon s’était introduit dans la place et avait, le plus silencieusement possible, égorgé l’esclave qui surveillait le portique principal. Il avait du ensuite ouvrir les portes à ses complices, qui avaient alors déferlé dans les jardins et la maison, tuant tous ceux qui tentaient de leur barrer le chemin. L’attaque, d’une violence inouïe, n’avait dû durer que deux ou trois minutes, puisque le voisinage semblait ne pas avoir entendu quoi que ce soit qui sortait de la normal. Qu’il est commode, parfois, de ne voir dans les cris d’une servante qu’on égorge que les simples jérémiades d’une femme que son mari corrige … Les hommes s’étaient ensuite enfuis avec leurs otages, non sans laisser une marque distinctive qui ne faisait aucun doute sur qui ils étaient. Lafritius avait trouvé les restes d’une gousse d’ail jetée à l’extérieur de la propriété, à proximité de l’échelle. Le gladiateur qui avait enjambé le muret s’en était joyeusement badigeonné l’intérieur de la bouche, or j’avais déjà vu cet homme auparavant auprès de Schnickeon. Ce dernier n’avait donc nullement été découragé par la détermination que j’avais affiché peu auparavant, et disposait désormais du meilleur moyen de pression envisageable pour me pousser à aller dans son sens. Si je me débrouillais pour ôter la vie de Marc Aurèle, Schnickeon laisserait peut être ma famille en vie. Si je m’obstinais, leur sort serait bien plus sombre. Mais dans tous les cas, je n’avais aucune assurance que Schnickeon, dans l’immédiat, tienne sa part du marché. Et même si… la voix était revenue, encore plus cynique, appuyant là où cela faisait mal. Jamais Schnickeon ne laisserait subsister une preuve du complot qu’il avait ourdi. Aussitôt Marc Aurèle disparu, ma famille et moi même serions supprimés, et notre secret s’en irait avec nous. Avais-je peut être déjà pris ma décision une heure plus tôt, quand j’avais cru comprendre, à voir le visage décomposé de Lafritius, que ma femme et ma fille m’attendaient déjà de l’autre côté du fleuve, sur la rive des morts ? L’image s’imposait sans relâche à mon esprit : je voulais voir Schnickeon crucifié, agonisant misérablement sur une croix comme n’importe quel fugitif, endurant mille calvaires avant d’enfin libérer ce monde de sa sinistre présence. La rage s’était métamorphosée en une haine folle, incontrôlable, qui m’enlevait tout pouvoir de réflexion et me laissait presque tremblant, m’épuisant moralement et physiquement. Une fois mes forces revenues, je me rendis au Palatin. ![]() le Mont palatin sous les Césars Lafritius tenta bien de m’en empêcher, mais je le repoussais, et je le vis, du coin de l’œil, me suivre pour m’éviter tout geste définitif. Arrivé au palais impérial, je regardais en direction des appartements de Marc Aurèle. Le poison qui avait emporté Faustine pouvait faire de même avec son mari, un homme vieilli et qui avait déjà failli succomber, lors de la campagne en Germanie, à des maladies qui l’avaient laissé amoindri. Un instant d’intimité avec l’Empereur, et le tour était joué… un couloir, quelques portes que je passais les unes après les autres, un vestibule que j’avais tant de fois franchi… puis des appartements qu’il m’était déjà arriver de traverser, mais pas depuis un moment. Là, derrière cette porte, l’homme que j’étais venu voir : Perenis. Le favori de Commode sembla assez étonné de me voir. Et pourtant, derrière ses yeux gras, une lueur froide et intelligente, celle de l’homme qui voit enfin venir à lui ce qu’il attendait, avant même que vous n’ayez pris conscience que vous faisiez parti de son jeu depuis le début. Perenis m’écouta silencieusement, posant seulement quelques questions quand il voulait plus d’informations. A la fin, il se retourna vers son fils Chal avec un sourire limpide, presque beau, celui de l’homme qui a enfin atteint le but qu’il s’était fixé. Je quittais rapidement le Palatin et rentrait dans ma villa. Lafritius, voyant que je n’avais pas de pensée néfaste, était revenu depuis plusieurs heures et, après avoir acheté quelques esclaves auprès de ses connaissances, s’était attelé à redonner une certaine allure à la maison. Le sang avait disparu, les corps ne jonchaient plus le sol, de nouvelles tentures étaient en passe de remplacer les précédentes ravagées lors de l’assaut. Sans que j’ai besoin de le lui demander, Lafritius arma la totalité des esclaves, organisant des tours de garde aux abords de la maison. Je montais sur le toît et regardais, songeur, le soleil se coucher derrière l’Esquilin. Ma colère était tombée, me laissant toujours tremblant, ravagé par ce que j’avais mis en branle. Aux quatre coins du domaine, la nuit s’illumina des torches portées par les esclaves qui guettaient toujours. ![]() J'ai dis d'éclairer, pas de foutre le feu au batiment, non plus ... Etrangement, je trouvais facilement le sommeil, puis une nouvelle journée remplaça celle qui s’était achevée. Ces quelques heures écoulées m’avait vu plus changer que les 20 ou 30 années précédentes, qui m’avait vu passer du statut d’adolescent à celui d’homme, de grec hésitant à celui d’homme de science respecté. J’étais soudainement passé d’homme à … je tiquais. Impossible de mettre un mot sur ce sentiment étrange, qui me donnait soudainement l’impression d’évoluer dans le corps et l’esprit d’un étranger. Un homme nouveau ? J’avais plutôt la sensation d’une régression. La journée s’écoula, tandis que la vague de chaleur inattendue qui était tombée sur la ville une semaine plus tôt laissait place à l’odeur pesante qui accompagne la foudre quand les dieux la font tomber sur Terre. Tandis que le soleil faisait place à de lourds nuages, la température sembla chuter instantanément. Dans le voisinage, j’entendais des chiens se mettre à hurler à la mort, et les Romains se mirent à regarder le ciel comme s’il allait soudainement s’effondrer sur la ville et tout ravager jusqu’à ce que toute trace de civilisation ait disparue. Alors que les prêtres faisaient des offrandes dans les temples, les éclairs ravagèrent le ciel, et des flots diluviens s’écrasèrent sur nous, pauvres humains. Tous les habitants se mettaient à l’abris face à cette tempête sauf, pensais-je, quelques mains besogneuses dont j’attendais des nouvelles. Cette lente attente trouva son épilogue un peu avant la nuit tombée, lorsque le soleil couchant balaya les nuages et que les dieux, calmés par les offrandes, laissaient ressurgir quelques rayons baignant la ville d'un éclat d'incendie. ![]() Aprés la tempête, le calme ? Le moment venu, les hommes guettant au portique m’annoncèrent l’arrivée d’une petite troupe fortement armée. Je reconnus aussitôt leur chef et le priais de me rejoindre dans l’atrium. Le centurion Sentencius se débarrassa de son casque et me tendit le sac qu’il portait attaché à sa ceinture. La scène me rappela furieusement, le temps d’un instant, le moment ou Sentencius avait apporté de la même manière la tête du général Avidius Cassius à Marc Aurèle. L’empereur s’en était détourné, choqué, et j’avais admiré son honnêteté. Comme le temps pouvait changer un homme ! Sentencius déposa le sac et me laissa le soin de l’ouvrir. Je regardais le centurion droit dans les yeux, ne posant pas la question aurait du me brûler les lèvres. Un instant, je cru voir de la sympathie chez cet homme de violence. Il m’annonça ce que je redoutais, mais que j’avais provoqué sciemment. Ma femme et ma fille avaient été assassinées par les hommes de Schnickeon quand ceux-ci avaient vu la situation leur échapper et qu’ils avaient compris que Sentencius et ses soldats ne feraient pas de quartier. Je ne ressentais plus rien. Je sortis la tête du sac et scrutait les pupilles fixes de Schnickeon, essayant d’y deviner la souffrance de ses derniers instants avant que Sentencius ne le décapite ps : Etant parti en vacances sans prendre le jeu avec moi ![]() |
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