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![]() Barcelone, 12 octobre 1807 Après plusieurs semaines passées en mer, l’armée du colonel d’Aspar n’est pas des plus reluisantes. Certains comme le régiment de Tahiti Bob ont tellement souffert du voyage qu’il leur faudra quelques jours pour se remettre. Pour la Garde et la vieille Garde, le colonel d’Aspar est formel : elle ne doit s’abaisser à se battre contre des paysans espagnols. Les colonels Guerrand Amédé Thrawn et Elvis Gérard rentrent au campement en bougonnant, sachant qu’ils pourront se battre pour les rues pavées de villes plus nobles comme Madrid. Le prince du Rocher doit néanmoins lâcher la bride : à la force principale de Jean-Baptiste de Vimeur, qui marchera sur la ville, on adjoindra les chasseurs de la Garde du capitaine Kara – on sait que certains espagnols, cachés parmi les civils, aiment s’adonner à la guerilla, et ils devront aider à la dislocation des éventuelles forces commandées par les prêtres qui, au nom de leurs deux rois et surtout de leurs privilèges, ont déclaré la guerre sainte contre le France. Le colonel d’Aspar fait aussi détacher Jean Hubert Bismarck auprès de la force principale : l’artilleur a demandé à pouvoir observer les toutes nouvelles piéces sorties des arsenaux français. Ces canons, dont on ne compte encore que 30 pièces pour tout l’Empire, ont tous été envoyés en Espagne. Pour la première fois, on atteint une portée de 740 mètres, bien plus loin que tout autre canon en Europe. ![]() On exauce le vœu de l’artilleur, qui pourra tâter de la bête. Le colonel d’Aspar espère surtout que par la suite, le Général de Vimeur lui laissera dix de ses trente canons, et l’expérience de Bismarck sera nécessaire. On voulait une bataille de plein jour, mais après la traversée des Pyrénées et de la Méditerranée, un vrai campement est nécessaire. Après regroupement, alors que le soleil se couche, on lance l’assaut (nda/ toujours pas compris pourquoi j'ai autant de batailles de nuit :euh: ) ![]() Les canons, au centre gauche, donnent sur la ville même et permettront de disloquer les Espagnols qui s’y accrocheraient. Avec le soutien des chasseurs du capitaine Kara d’Iskan d’Ar, l’infanterie du flanc gauche devrait facilement occuper la place par la suite. Tout à droite, on profite de l’obscurité naissante pour faire avancer 700 cavaliers à l’orée d’un bois. Chasseurs et éclaireurs de la Garde devront attendre le passage des unités espagnoles et les surprendre, appuyées par deux régiments d’infanterie de ligne. Les unités montées les plus rapides seront, elles, envoyées plein nord afin de prendre les positions d’artillerie adverses. Et afin de tester leur efficacité, on pourra lancer les 600 cuirassiers du colonel Sval sur les lignes espagnoles pour les briser définitivement. Le plan s’annonce sans accroc, il faut dire qu’en face, les Espagnols ne s’attendaient apparemment pas à une offensive française sur leur territoire avant le printemps. Les Anglais n’ont pas dû faire parvenir toutes leurs infos, certainement… Les forces en présence à Barcelone ne sont pas d’une grande valeur combattive, et on s’en donne à cœur joie. Les boulets se fracassent sur les plus grands bâtiments de la ville, empêchant les Espagnols d’y faire de quelconques bastions… ![]() Et Kara, qui fait avancer ses chasseurs, peut abattre facilement les miliciens qui refluent en désordre. L’infanterie peut commencer à entrer en ville et s’approcher du centre. L’avantage, c’est qu’elle est, de ce côté, préservée des boulets espagnols. Plein Est, cachée par les arbres, le gros de la cavalerie française observe les fusillades au loin et attend que l’Espagnol s’approche suffisamment. ![]() Et quand c’est chose faite … Côté espagnol, le martellement lointain des canons est soudain couvert par un bruit plus sourd, et plus proche. La terre tremble sous les sabots de la cavalerie qui s’est élancée sus aux Espagnols. ![]() Un régiment entier se délite en quelques instants face à cet assaut. Tandis que certains cavaliers se rabattent pour frapper les Espagnols de côté tandis que l’Infanterie les fusille de face, les unités les plus avancées ont rejoint comme convenu les positions d’artillerie ennemies. Les pièces, qui tonnaient depuis le début de la bataille, se taisent enfin. On en profite également pour tailler en pièce la faible cavalerie ennemie et raser le semblant d’Etat-major installé là. ![]() De nombreuses pertes néanmoins, car la position de tir espagnole était protégée par force remblais, étais et autres piques plantés dans le sol. Il n’est pas rare qu’un cheval, une pate cassée ou l’échine brisée, s’effondre et que son cavalier, passant par dessus sa monture, ne s’écrase sur un pieu. En quelques minutes, et alors que certaines lignes espagnoles tentent de résister par des salves rageuses, on perd plus de 200 cavaliers. Mais la position est finalement sécurisée. Dans la ville même de Barcelone, certains notables locaux s’avancent pour négocier un cessez-le-feu avant que leur ville ne soit irrémédiablement détruite. Les prêtres enflamment les esprits et certains, chauffés à blanc, s’en prennent aux émissaires. Un tisserand, qui avait amené un drapeau blanc, est pris à partie sur le parvis même de la cathédrale de la Santa Creu i de Santa Eulàlia. Soudain des cris, des haches qui sortent, l’homme est démembré et on lui enfonce la langue dans une des orbites. Début des exactions espagnoles, mais aussi françaises… Sur le champ de bataille même, les troupes espagnoles savent que le combat est perdu. Une dernière attaque est initiée, pour convaincre les plus endurcis que tout aura été tenté. ![]() A quoi répond un silence étrange. Les canons se taisent côté français, et les salves d’infanterie se font plus disparates. La ligne d’infanterie semble s’ouvrir, pour laisser le passage aux cuirassiers du colonel Sval ![]() L’affaire est entendue. 600 cuirassiers traversent les lignes espagnoles, qui refluent dans le plus grand désordre. ![]() Les troupes françaises continuent leur progression dans la ville de Barcelone. La plupart des volets et portes sont fermés, même si quelques rares maisons ont bien été transformées en casemates de fortune. On envoie un officier d’ordonnance auprés du colonel d’Aspar, pour lui dire que Barcelone a été rajouté à sa couronne, mais l’homme ne dépasse pas l’angle de la rue, abattu par un tir venant probablement d’un couvent. Alors on lâche les fauves, et on se venge sur tous ceux qui sont à portée. Les portes sont défoncées, on amène les hommes prés des patios et on les fusille, pour l’exemple. Dans nombre de maisons, les hommes se ruent d’abord dans les caves, pour y trouver du vin et s’y saouler, afin d’oublier les semaines passées en mer. Une fois l’estomac rassasié, ils passent aux femmes, et la tradition barcelonaise admettra que des enfants nés l’année suivante, la majorité provenait des soudards français. Dans une cave, des cris, puis des coups de feu. Devant Kara d’Iskan d’Ar, qui passait là, on fait remonter les hommes. Un chasseur, barbouillé d’alcool et de sang, qui a tiré sur un de ses compagnons, les deux se disputant la même victime. Il marmonne, lui qui aurait donné sa vie pour l’autre sur le champ de bataille, et qui l’a tué sans raison. C’est l’esprit encore engourdi qu’il sera fusillé dans la foulée, tandis qu’on tente de remettre de l’ordre dans les rangs. Le Capitaine Kara veut faire reculer son régiment, et donne des ordres on ne peu plus ferme. Ailleurs, on laisse faire et le colonel d’Aspar, prince du Rocher et Roi d’Andalousie, regarde la ville se consumer sans émettre aucune objection. La nouvelle parviendra trois semaines plus tard à l’Empereur Rodo. Mais celui-ci ce soucie alors peu du sort de quelques civils andalous, ou même de la ville de Milan, dont on a appris que, presque sans combattre, elle a été conquise par les troupes de Davout. Car à 50km à l’est de Vienne, après une bataille pourtant anodine contre les Russes, Rodo vient de perdre un de ses plus vieux amis, l’un des rares, même, tant la charge suprême qu’il exerce fait des obligés, mais défait les amitiés. Effondré, l’Empereur relisait sans cesse le billet trempé de sang sur lesquels figuraient les derniers mots que l’homme avait confié à son aide de camp avant de succomber face aux Russes : « combattre pour la République fut la plus belle de mes missions et je continuerais pour elle jusqu’à la dernière cartouche ou jusqu’à ma dernière goutte de sang. enfin, tout ceci, à l'aune de mon respect » |
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Je suis sûr que ce fameux général, en tombant, a répondu à son adversaire lui demandant de se rendre "Ta gueule, enc*lé!"
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Bon... J'ai peut-être fait quelques petites concessions... |
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![]() [20:58:20] Akmar Nibelung, Gott dit: je m'incruste pour faire genre j'ai des amis autres que les pizzas |
#6
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25 Octobre 1807, Rastenburg (50km au nord de Vienne, à l’actuelle frontiére avec la Slovaquie)
Les espions envoyés loin à l’est annoncent des rassemblements monstres de troupes russes. Du côté de Riga, c’est plus de 60.000 hommes qui font le va-et-vient sous le commandement de Kutuzov. Et c’est uniquement ce dont on a connaissance, d’autres espions sont donc envoyés jusqu’au bord de la Mer Noire afin d’avoir un schéma plus complet des intentions du Tsar. On fait cependant passer des ordres clairs : chaque agent doit se débarrasser du plus possible de généraux ennemis afin de ralentir la machine du Tsar. Le froid commence à sévir, et les conditions de combat ne pourront que se détériorer pour les troupes française jusqu’en février ou mars. Fin octobre, un détachement de 10.000 Russes traverse l’Autriche et surgit au nord de Vienne. L’affaire est simple, Rodo se jette sur eux avec, toujours dans ses bagages, l’armée de Masséna qui, doucement, se recompose après le carnage enduré face aux Prussiens. Le 25 octobre, par un temps clair mais froid, Rodo attaque la colonne russe. ![]() 20 piéces d’artillerie au centre, on en a laissé 10 autres attelées à l’écart – les positions françaises ne nécessitent pas une trop grande masse de canons si on veut évoluer sur le terrain. Le général de brigade Boudi et le colonel Jmlo commandent les deux détachements. Sur le flanc droit, une aprtie du 5éme de ligne du colonel Bébert, les grenadiers de Druss d’Haran, un soutien massif avec la vieille garde et le lieutenant Urial, et des renforts conséquents avec de l’infanterie et des chasseurs de la Jeune Garde. Objectif plein nord, dépasser la colline et arriver approximativement à l’endroit ou est positionnée l’artillerie russe. En soutien, toujours, le colonel Griffon et deux régiments de dragons. Sur le flanc gauche, même idée, avancer plein nord, traverser l’épaisse forêt la plus éloignée et se rabattre progressivement pour culbuter l’ennemi et l’encercler. On y met aussi les moyens, avec le reste du 5éme de ligne et le capitaine Wiliam Locke, encore de la garde et des chasseurs, et le gros de la cavalerie qui servira pour l’encerclement : les grenadiers à cheval de la Garde du colonel Bravlyon, les chasseurs à cheval du général Hubert de Jagermeister et un escadron des dragons d’Auvergne du capitaine Otto Amable Grandpieds. Début des hostilités avec la canonnade habituelle des deux côtés. Les Russes envoient deux escadrons de cavalerie en reconnaissance. Une mission suicide qui vient se heurter au carré formé par le régiment de Locke. ![]() Une partie des cavaliers reflue, les autres sont écharpés par la mitraille utilisée par le 1er régiment d’artillerie de Boudi. Mais les hommes sont si prés les uns des autres que le régiment de Locke est touché de plein fouet. 30 hommes s’effondrent et de son bras valide, le général Boudi ordonne le cesser-le-feu. De son côté, le 8éme régiment d’artillerie du colonel Jmlo a préféré prendre pour cible la masse humaine placée 400 métres plus loin. Les obus font mouche, sous les acclamations côté français. Les piéces continuent à tonner, tandis qu’on enclenche la progression française des 2 côtés, laissant l’axe central disponible pour les artilleurs. ![]() Le flanc gauche parvient plus vite à la forêt que ce qui n’était prévu auparavant. Le flanc droit est lui ralenti par les tirs de canons russes à bout portant, et les tergiversations de la cavalerie ennemie. Une première ligne de mousquetaires se présente devant le régiment du colonel Bébert, qui le fusille sommairement. La premiére salve éprouve durement la ligne russe, la deuxiéme provoque sa débandade. ![]() Les piéces russes prennent le régiment de Bébert pour cible, les hommes tombent par dizaines. De leur côté, ni Jmlo ni Boudi n’arrivent a écraser les positions russes, protégées par un petit talus. Tout le flanc droit étant ralenti, on lance les dragons de Griffon. ![]() Deux escadrons de hussards ennemis sont culbutés, mais les pertes sont déjà nombreuses du côté de l’escadron griffoniste. Peu importe, il faut continuer pour faire taire ces piéces ! Le colonel se lance sur les artilleurs et les sabre copieusement. Certains lâchent les caissons et veulent se cacher derrière les attelages, tels des verrats fouissant de leur groin l’auge malodorante sans même remarquer le reflet de la lune sur leurs épaules. Lâches ou héroiques, les artilleurs sont massacrés. De l’arriére, on demande au colonel Griffon de retraiter maintenant que l’affaire est bien engagée. L’officier refuse, on ne lui enlèvera pas cette victoire ! Il continue de progresser, ses hommes tombent les uns après les autres. Le voilà trop avancé, quand bien même l’infanterie essaye de suivre, les russes referment leur masse dés que la cavalerie française est passée. Bientôt ils ne sont plus qu’une poignée. Griffon confie un message à son aide de camp, tandis que les Russes forment un cercle autour d’eux. Un officier russe, dans un français hasardeux, demande au colonel Griffon de se rendre. « Ferme ta gueule en*ulé ! » lui rétorque l’officier français, avant de lui décharger son pistolet en travers du visage. « Jusqu’à la derniére cartouche ! » Il jette son pistolet désormais inutile et fonce sur les Russes sabre au clair, suivi de ses hommes. Les Russes tirent dans le tas, les baïonnettes s’enfoncent dans les corps des chevaux comme des hommes. Deux soldats seulement, dont l'aide de camp, parviendront à franchir la masse russe, laissant le colonel Griffon partir comme il l’avait toujours souhaité. L’empereur, qui pleurera un ami, s’écriera « Mais il n’écoutera donc jamais les consignes, jusqu’au bout ? » Les régles ? Pour les jean-foutre, pas pour un descendant des Griffon ! Enfin l’infanterie rejoint le talus où la cavalerie a été détruite. La rage au cœur, le lieutenant Urial fait progresser la vieille Garde, qui participe pleinement à la bataille, pour une fois. ![]() Sur le flanc gauche, la cavalerie de Bravlyon, Jag et Otto a fini de tourner l’ennemi. La nasse est faite, et presque aucun Russe ne sortira indemne du terrain. La victoire est maigre car toute la cavalerie du flanc gauche a disparue, corps et biens. La dernière victoire de Rodo à l’est pour cette année 1807. Le froid ne fera que s‘intensifier, empêchant toute progression française. Pas le temps de pleurer leur camarade, Rodo doit remonter plein nord rejoindre Murat, tandis que les Russes, qui ont finalement ouvert les hostilités avec la Pologne, entrent dans l’ancienne Prusse et, à quelques kilométres du champ de bataille de Friedland, écrasent les Polonais venus à leur rencontre. Doucement, le grand-duché de Varsovie commence à s'effondrer. Rodo et Murat tentent bien de reprendre la ville de Königsberg début décembre mais les Russes s’accrochent, tandis que les Polonais fuient. Pire, la terre commence à geler et, en moins d’une semaine, le froid seul emporte 4.000 hommes dans les armées de Rodo et Murat. S’opposer aux Russes est impossible si le climat s’en mêle – les armées doivent reculer et quitter la Pologne, laissée à elle-même. On attendra février. Ou mars … Dans son campement en Silésie, Rodo se morfond face à des événements qui ne se déroulent pas comme il le souhaitait. Il attend surtout des informations fiables sur la situation en Italie. La rumeur, qui enfle, annonce que Reynier a bien réussi à franchir le détroit de Messine, mais que des navires ennemis ont aussitôt bloqué le passage. L’armée de Naples serait tombée sur l’armée française, et aurait fauché les 2/3 des hommes. Ils ne seraient plus que 3.000 à refluer face à la poussée napolitaine, culbutés jusqu’au fin fond de la botte, sans espoir de survie. Quant à l’Espagne … pourquoi a-t-il fallu qu’il confie la couronne à ce colonel d’Aspar ? Barcelone ne cesse de se soulever, et la garnison est progressivement affaiblie par la maladie, la baisse de moral et les embuscades espagnoles. Il faudra plus d’hommes, si on veut seulement sortir de la ville ! La classe de 1808 a déjà été levée il y a quelques mois, il va falloir passer à la classe 1809… Et surtout, ce message qu’il craint d’ouvrir, et qu’on lui a amené il y a quelques instants. Via Gibraltar, le pli a traversé la moitié de l’Europe en 3 semaines. Des nouvelles de Villeneuve, qui a enfin établit le contact avec la flotte ennemie. On regarde sur une carte où a eu lieu la bataille, a proximité de Cadiz. Le nom n’évoque encore rien pour l’Etat major. « Trafalgar » ? Pas un nom a rester dans l’histoire. |
#7
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C'est vraiment un excellent AAR
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![]() [20:58:20] Akmar Nibelung, Gott dit: je m'incruste pour faire genre j'ai des amis autres que les pizzas |
#8
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Merci
![]() 24 décembre 1807, Trafalgar La flotte française a quitté Barcelone, reperé et coulé une frégate ennemie au sud des Baléares, puis est descendu jusqu'au cap de Gibraltar qu'elle a franchie il y a deux jours. L’armada espagnole, enfin, accepte le combat. Côté Français, Villeuve, enfin, l’accepte également… La flotte française compte 7 vaisseaux de premier ordre (122 canons), 2 trois-ponts de 74 canons, et 4 frégates de 32 canons. Les Espagnols disposent de 7 gros vaisseaux à rapport égal avec les Français, même si certains sont plus armés. Les accompagnent deux navires de ligne de 79 ( ?) canons, deux autres frégates de 32 canons et un autre navire d’une quinzaine de canons. Enfin, un ketch, navire léger armé d’obus explosifs. Les Espagnols ont l’avantage du vent et s’avancent en ligne vers les Français. ![]() Porté par le vent, le ketch, navire bien plus rapide, est rapidement à portée de l’escadre française alors que les gros navires espagnols se trainent encore au loin. On apprécie la générosité de l’ennemi. ![]() Deux obus éclatent au dessus du Formidable de Bartimeus. Les éclats lacèrent les voiles et frappent les mats, avant de s’abattre sur le pont, blessant quelques matelots. Le Formidable se rabat et lâche une salve sur le navire espagnol. Deux autres navires engagent également l’ennemi, et la derniére salve fracasse le ketch en deux. 1 à 0 pour les Français, pour un engagement facile. ![]() La mise à mort est accordée au Formidable, le vaisseau amiral. Villeneuve hésite, on tient là une victoire superbe, pourquoi l’entacher avec des déboires à venir ? Il serait plus prudent de virer lof contre lof et repartir en Méditerranée avec l’escadre au complet. On fait descendre l’amiral anxieux dans sa cabine, et Bob Terrius prend le commandement du navire. L’escadre commence à se former en ligne tandis que le gros de la flotte espagnole approche. ![]() A l’arrière, côté français, c’est la désorganisation : le vent est contre nous et les vaisseaux les plus lourds ont du mal à manœuvrer. A la pointe du dispositif, on retrouve le Terrible de Bartimeus, suivi d’une frégate et du Formidable de Bob Terrius. Chez les Catalans, c’est l’amiral Federico Gravina qui commande l’escadre à bord du Santisma Trinidad, le plus gros navire qui ait jamais été armé de mémoire d’homme. ![]() Quatre ponts, contre trois pour les Français, 136 canons (plus quatre d’appoint), le navire le plus lourd à la surface du globe. Mais plus lent que tout autre aussi, sauf quand il peut prendre le vent correctement, contrairement aux Français. La réplique du Santisima Trinidad dans le port de Malaga Premiére salve du Terrible sur le vaisseau amiral. Du bois vol, mais les dégâts sont anecdotiques pour ce mastodonte. ![]() Côté Français, on n’est pas encore vraiment bien organisé, là ou la ligne espagnole fend les flots méthodiquement. Bob Terrius tire également une salve sur une frégate à portée. ![]() Mais le problème, c’est bien ce vaisseau amiral… S’il se rabat, ses tirs peuvent éventrer le Terrible. Bartimeus manœuvre au plus prês pour lui couper la route et pouvoir l’aligner tout en se préservant. ![]() A portée, on peut même tenter d’abattre les têtes ennemies à coup de fusil. Les canons avant du Santisima Trinidad tirent sur le Terrible, tandis que de tous ses autres canons, il fait feu sur la frégate suivant le Terrible, et précédent le Formidable. Fumée, cri, c'est la destruction sur le bateau. Quand à bord du Junon, le capitaine de frégate demande au maître de quart de faire un état des lieux, on compte déjà la moitié des canons détruits ou à la ligne de tir bloquée par des débris. Le chirurgien sort ses outils : on est parti pour des amputations à tour de bras, malgré les tirs ennemis. Il faudra tailler dans la chair entre chaque salve, ça laisse un répit de presque 2 minutes... (à suivre) |
#9
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Ça sent quand même le roussi.
![]() Mais en tout cas c'est toujours autant plaisant à lire. ![]() |
#10
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![]() ![]() Le Formidable et le Terrible concentrent leur feu sur le vaisseau amiral des Espagnols. D’une des coursives, Villeneuve, pressentant qu’il sera bientôt prisonnier des Catalans et vendu aux Anglais, ne cesse de gueuler « it’s a trap ! » Mais les Français persistent. Une autre frégate, le Neptune, s’est rapproché du Junon et les deux navires prtent main forte aux navires de ligne. C’est désormais un tiers de la flotte française qui martèle le Santisma Trinidad. Le bois ne cesse d’éclater, les voiles sont déchirées et le navire commence à manœuvrer plus difficilement. Surtout, ses bordées sont moins efficaces : certes, l’une des derniéres a quasiment fait éclater le pont principal du Neptune, mais du côté tribord, bientôt plus aucun de ses canons n’est en état de tirer. Sur la hune, un homme fait monter un étendard : le navire est à la dérive ! Stupeur et hourras côté français, on a écarté ce qui était le danger principal. Du moins le pensait-on … car durant cette période, alors que la flotte était monopolisée par une même cible, les Espagnols ont progressé et matraqué résolument tout ce qui était à portée. Toujours en tête, le Terrible manœuvre face à un nouveau danger, le Victoria (à ne pas confondre avec le Victory …) et ses 122 canons ![]() Au centre, l’Algésiras, frégate française, a été durement éprouvée par les tirs espagnols, tant du Victoria que d’un autre mastodonte, l’Arrogante. Un incendie éclate à bord. ![]() Il tente de garder la ligne et tire une bordée sur l’Arrogante. La réplique blesse le français à mort : la proue éclate, les matelots savent le navire perdu. Il commence à giter dangereusement, avant de couler en moins d’un quart d’heure. Nul ne peut prendre le temps de s’arrêter pour recueillir les malheureux à l’eau : tous les navires français sont sous le feu de l’ennemi. Le Junon et le Neptune abandonnent également le combat, trop touchés par les destructions occasionnées au début de la bataille. Le premier se laisse dériver tandis que le second, tout comme l’Algesiras, est englouti par les eau en quelques minutes. ![]() Déjà trois de nos 4 grosses frégates sont annihilées. A l’avant, le Terrible a essuyé aussi beaucoup de dégâts en bataillant avec le Victoria. L’Arrogante, elle, est en feu, et retourne se cacher à l’abri des autres navires espagnols ![]() Le feu dévore l’entre-pont de l’Espagnol. 20 minutes plus tard, une terrible explosion secoue le navire et le brise en deux. Un géant de moins en face. Mais les Français n’ont rien à fêter : A l’avant, le plus exposé, le Terrible est dans un piteux état, sur ses 120 canons, il n’en reste plus que 40 en état de fonctionnement. Le capitaine Bartimeus tente de colmater les brèches, le navire commençant à doucement prendre l’eau. Il est rejoint par le Formidable de Bob Terrius et le Pompée de Whatman, les deux s’interposant pour éviter que quelques boulets espagnols ne finissent de mettre à l’eau le Terrible. Le capitaine Bartimeus ne peut que contempler les ponts dévastés et les hommes hachés par la mitraille : « ce qu’il y a de Terrible, sur ce navire, c’est bien son apparence » Plus loin, on élimine une énième frégate espagnole. Mais c’est un autre vaisseau de ligne français qui doit aussi abandonner le combat, n’étant plus capable de s’opposer aux espagnols : le Zodiaque est hors-course et nul ne sait s’il tiendra jusqu’au bout de la bataille. A proximité, l’une des dernières frégates française, le Pégase, préfère se rendre aux Espagnols. ![]() Ces derniers lancent des cordages pour amarrer le navire mais un officier français, découragé par la réaction du capitaine, amène à lui quelques hommes pour saborder le navire. Les Espagnols ont tout juste le temps de se détacher avant qu’ils ne soient eux même emportés par la masse qui s’engouffre dans l’océan. Les destructions se succèdent, des deux côtés. Ne restent plus que 5 navires de ligne pour Villeneuve, puis 4 : le Wattignies annonce qu’il ne peut plus résister. Pour l’amiral Federico Gravina, le constat est tout aussi accablant : ses navires n’ont pas plus supporté le choc. Plus que 3 navires de ligne et une petite embarcation de 15 canons. Le Foudroyant hésite à trouver une cible et tire sur la frêle embarcation, qui est aussitôt détruite. Les Espagnols, plus intelligents, se concentrent sur le Foudroyant. Deux bordées et le navire français jette l’éponge et s’écarte. Un autre Espagnol se débande aussi, sans que l’on comprenne trop pourquoi. Le Pompée jette son dévolu sur l’un des derniers Catalans, s’en approche de front puis le longe par tribord. ![]() Echange de bordée des deux côtés. Les bateaux sont désormais si proches que le bois qui se déchire sur le flanc du navire espagnol retombe en éclats sur le pont français. Patrick de Whatman décide de prendre d’assaut l’Espagnol : c’est désormais le dernier en course, l’équipage de l’autre navire catalan consacrant tous ses efforts à éteindre l’incendie qui a pris dans les voiles et les mats. On lance les harpons, et on passe à la mitraille pour nettoyer le pont. Les Espagnols, eux, préfèrent rester au boulet… ![]() Et les derniers tirs fracassent l’entre-deux pont du Pompée. Whatman ne peut que se mordre les poings, il doit dégager au plus vite avant qu’un tir n’atteigne la sainte-barbe. C’est le Formidable qui termine le travail en tirant sur la proue de l’espagnol : l’ennemi préfère se rendre plutôt que de sombrer. Côté Français, on a perdu 6 navires, à savoir la totalité des frégates. Les 7 navires de ligne restant, si on excepte le Formidable, ne sont pas dans un état reluisant. On s’étonne même que certains ne soient pas en train de sombrer. Sur le Terrible, Bartimeus compte les pertes : plus de la moitié de son éuipage a été tout simplement anihilé, et il ne reste que 28 canons. Côté espagnol, Trafalgar signifie la perte de toute action navale d’envergure : 7 navires ont été coulés. 6 autres tombent entre les mains des Français, mais dans quel état ! Il faut remorquer le tout jusqu’à Gibraltar, ou l’on verra ce qui peut être réparé. ![]() Le point trés positif, c'est que chaque perte a été récuperée sur le dos des Espagnols. Certaines frégates perdues seront remplacés par d'imposants navires de lignes. La prise la plus importante, c’est bien sur le vaisseau amiral espagnol qui, s’il est bien employé, pourrait être un acteur de poids face aux Anglais. Le capitaine Bartimeus se console de ses pertes en regardant le navire avec des yeux gourmands : le Santisma Trinidad, rebaptisé l’Orgueuilleux, sera son prochain commandement… |
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