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Vieux 01/06/2009, 19h00
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Vendredi 8 : Entrainement intensif aujourd'hui. Un orage éclate et le courant est coupé durant deux heures, comme souvent dans ces cas là. Du coup, je m'accorde un bon dîner au restaurant 'Poppies', sur la plage. Un vrai luxe : 7 euros. Ici, pas de carafe d'eau, une serveuse vient remplir le verre quand il est vide. Mais après l'entrainement je suis assoiffé, la pauvre a due passer 10 fois au moins.
Bref, je commence à m'ennuyer.
Je réserve un trajet en bateau pour la Full Moon Party du lendemain, sur Ko Phangan.
Aujourd'hui c'est l'anniversaire de Bouddha, ou quelque chose dans ce goût là, il y a des processions dans les temples. Beaucoup de commerces, et en particulier les bars, sont fermés. Chaweng la frénétique est étrangement calme.

Samedi 9: Les choses se précisent; Rian arrivera en bus (VIP) à Bangkok lundi 11 et Thierry le jeudi 14. Ce qui me laisse environ 4 jours pour visiter Bangkok en compagnie de ma fidèle interprète et masseuse, avant de partir tous les 3 vers le nord.

Avec Sim (français) et Benoit (le Belge) nous partons pour Ko Phangan pour la 'Full Moon'. Mais avant celà il faut embarquer sur un speedboat et ce n'est pas gagné : 2 heures d'attente, serrés dans la foule. Pourtant chaque bateau peut transporter 30 personnes et avec leurs 675 chevaux le trajet est effectué en 20 minutes.
Quelques embruns plus tard, nous voilà arrivés dans l'île à la réputation internationale (chez les jeunes fêtards). Première surprise, la moitié des panneaux sont écrits en hébreux. En effet, l'île est la destination favorite (avec Goa) des soldats israeliens terminant leur service militaire.
Quant à la FMP, c'est une sorte d'apothéose de l'ambiance festive de Ko Samui : des milliers de jeunes recouvrent la plage sur des centaines de mètres, les sonos géantes crachent leur techno, l'alcool coule à flot, le tout baigné dans une chaleur tropicale et une ambiance plutôt bon enfant. Aucune violence et assez peu de drogues, autant que je puisse en juger.

Bon, mais il faut déjà rentrer, car mon avion part à 10 heures ce matin.

Dimanche 10 : Au retour à l'hôtel, surprise, le scooter de Benoit a disparu. Je parlais un peu vite en disant qu'il y avait peu de vols en Thailande. Il n'y a aucune grille en fer ni barreaux aux fenêtres comme souvent en Amerique par exemple.
Etrange, surtout pour un vieux scooter de location sur une île. Mais je ne connaitrai jamais le fin mot de l'histoire, je grimpe déjà sur un moto-taxi pour l'aéroport.
Arrivé à Bangkok, je négocie pour le taxi, il y a quand meme une heure de trajet, et avec une nuit blanche dans les jambes je n'ai pas la force de faire 3 heures en bus.
J'allais prendre une chambre au "Wild Orchid Villa" quand on me signale que l'hôtel est interdit aux Thaïs. Quelqu'en soient les raisons, ce type de racisme me révolte, j'imagine si on interdisait , en France, des hôtels aux Français. Pourquoi pas "interdit aux chiens et aux Juifs" tant qu'on y est !! :censure:
Bref, je me rend au New Siam Guesthouse, juste en face, quartier Kao San.
Malgré tout, je commence à regretter mon petit confort de Ko Samui. Ici, pas de salle de bain, de télé, ni même de draps (en supplément), et c'est plus cher. J'imagine que c'est ainsi dans toutes les capitales...
Petit tour en tuk-tuk dans Bangkok by night.
Note sur les Tuk-tuk: Le T-T est un engin spécifique de Bangkok. C'est une sorte de "trike", moto à 3 roues, recouverte d'un toit. On s'y assoit vaguement à l'arrière sur une plateforme et on s'accroche comme on peut dans les virages. Toujours négocier le prix de la course avant.
Les bus étant assez mal indiqués c'est une alternative un peu necessaire. Heureusement, les temples ne sont pas très loin, à pied, de Kao San.


Lundi 11: Je suis reveillé à 6h par l'arrivée de Rian. Fatiguée elle aussi par le voyage, nous dormons toute la matinée.

Puis, visite du temple Wat Pho (Wat=temple) et Wat Arun (temple de l'aube). Le Bouddha couché géant est assez impressionant.

Les entrées des temples sont gratuites pour les Thaïs. Mais ils ont tendance à nettement se rattraper sur les offrandes si j'en juge par la ferveur de Rian.

A un moment, un guide nous entraine dans un autre temple, une sorte de résidence pour moines si j'ai bien compris. Jusqu'à se retrouver dans la "chambre' (en Thailande il y a souvent une seule pièce qui fait office de magasin/salon/chambre) d'un vieux moine. Celui-ci nous beni en nous aspergeant d'eau benite (surtout moi d'ailleurs, j'ai peut être l'air moins pur), au moins ça rafraichit. Puis le classique bracelet en fil (on a droit a un voeu quand il se rompt de lui-même). J'ai quand même réussit à éviter l'achat de l'amulette à 500 baths et je reçoit 2 porte-clefs en forme d'éléphant contre mon offrande de 100 baths. Bah, au moins je suis beni pour la journée, c'est toujours ca.

Retour en tuk-tuk à Kao San après de nombreuses négociations et c'est parti pour 4 heures de shopping. Les rues grouillent de magasins en tous genres. Les produits varient selon les quartiers : amulettes près des temples, t-shirt et bibelots dans le ghetto à touristes (Kao San), bijoux en argent, vêtement de travail, quartier des garagistes et partout des gargottes pour se restaurer. Le moindre espace ou recoin est transformé en commerce. Nous finirons par trouver quelques cadeaux pour les filles de Rian.
Mis a part ce côté grouillant et les quelques temples, la ville est assez moche.

Anecdote : J'ai mangé une sauterelle grillée. Ca a un goût...d'insecte, proche de la crevette peut être. Le plus dur c'est de commencer, mais je ne suis pas fan.

Avec Rian le deal a un peu changé. Puisqu'elle est désormais en vacance et mon invitée, je prend en charge ses frais et les massages sont gratuits. Du reste, il n'est pas rare que je lui en fasse un également, histoire de m'initier à cet art. Ce moment est l'occasion de dispenser un cours anglo-thaï. J'ai abandonné l'idée de lui apprendre le français, son accent est si terrible qu'elle est incapable de prononcer le moindre mot. En revanche,mon accent thaï n'est pas trop mal apparemment.

Scène de film : Je suis allongé sur le lit de la petite chambre d'hôtel minable, le ventilateur tourne lentement au plafond et ne parvient pas à dissiper la chaleur étouffante de Bangkok. Dehors, le tonnerre gronde et la pluie frappe la taule ondulée des toits alentours. La chambre est illuminée par un éclair,toutes les 10 secondes, avant de retomber dans l'obscurité. Une jolie fille exotique vient s'allonger a mes côtés...
Dodo !

Mardi 12 : Taxi jusqu'à la gare. Rian part voir sa famille pour 24h. Le train est gratuit pour les Thaïs : surprenant !
J'en profite pour continuer jusqu'à la maison de Jim Thompson, un ancien agent de l'OSS reconvertit dans le commerce de la soie et qui a fait don de sa villa en teck à la famille royale (donc au pays) à sa mort. C'est à dire une collection d'objets d'art de la region. La guide parle français, le cadre est agréable. Bon.

Au retour, le taxi me propose un super tarif en échange de la visite d'un magasin. A moins d'être un gros pigeon,je ne vois pas pourquoi j'irai me faire tailler un costume. J'accepte.
Plus tard, alors que j'allais entamer la visite de China town, un tuk-tuk propose de me balader pour 10 baths(20 cts d'euros), je cède. Mais après avoir effectivement visité un temple ainsi qu'un autre magasin de tailleurs, il n'est pas content parceque je ne suis resté que deux minutes et il n'a sa commission qu'au bout de 10 minutes. Du coup il me dépose à perpet'. Le temps que je m'en apercoive il est déjà loin. Du coup je prend le métro, direction China Town via la gare. J'aurais essayé tous les moyens de transport !
Un autre tuk-tuk me propose une course gratuite en échange de 2 visites ("sponsors"), et je retombe sur le même magasin ! Qui me demande si je reviens pour acheter sa ceinture en croco hors de prix. Heureusement que j'ai du temps à perdre et que tout ça m'amuse. Bon, du coup je paye le pauvre gars (pas de com') pour qu'il m'amène à China Town. Grouillante et pleine de marchands de montres, de bijoux en or et d'un tas de machins "made in China".

Comme je suis fatigué de marcher je prend un autre tuk-yuk (tous les taxis sont complets en fin d'après-midi), et devinez quoi ? Une course gratuite contre la visite de magasins ! Je le préviens que je les connais tous mais au bout du troisième j'y entre. J'en profite pour demander du coton bio ou du chanvre, histoire de faire un peu de militantisme. Mais les tailleurs indiens n'ont pas trop le sens de l'écologie ou de l'humour et je ne 'tiens' que 5 minutes. Ils se la pètent avec leurs faux Armani mais ils ne connaissent même pas le chanvre, pfff. Bon, mais j'aurai quand même ma course gratuite.
Au bout du compte, j'aurais visité Bangkok en long et en large pour pas un rond et je me serais bien amusé.

Mercredi 13: Le monde est vraiment petit ! Je croise Benoit et sa copine dans l'escalier de l'hôtel. Du coup je connais le fin mot de l'histoire du scooter : le loueur, pas conciliant du tout, lui a réclamé 500 euros, le prix du scooter neuf... Quant a Sim, il a eu un accident avec son scooter en rentrant de la FMP. Mais là c'est déjà moins surprenant vu la quantité d'alcool qu'il avait pris. Tout compte fait, les offrandes à Bouddha sont peut être une protection efficace.
Rian revient vers 13h, nous allons visiter le musée national, largement dedié à l'histoire de la monarchie.
Note sur le roi : Le roi et la reine font l'objet d'un véritable culte. Leurs portraits sont, littéralement, à tous les coins de rues, dans tous les commerces et dans toutes les maisons, au même titre que Bouddha himself.
Contester sa légitimité est incongru, voire insultant. Il est de bon ton de dire qu'on aime le roi. Pour un étranger, il est juste un peu envahissant au niveau du décor.


Dernier soir à Bangkok. La ville me laisse une impression mitigée. Le quartier de Kao San est assez agréable avec ses nombreux café-concerts, on y mange pour pas cher (30 baths), on y trouve d'excellents jus de fruit et même le shopping est assez abordable. Mais il n'est pas très representatif du reste de la ville qui, en dehors de ce ghetto à touristes, est immense et grouillante. Même les Thailandais l'apprécient peu.

Dernière modification par Tovi ; 03/06/2009 à 14h59.
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Vieux 01/06/2009, 19h01
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Jeudi 14:
Levés à 6h pour atteindre l'aéroport à 7h30 et y accueillir Thierry. Après une heure d'attente je le retrouve, un peu perdu, dans la salle internet. Puis nous louons une Toyota Corolla chez Nationalcar pour 1100 baths par jour, 550 baths (11 euros) chacun. C'est assez raisonnable en comparaison des prix des bus, taxis et tuk-tuk en tous genres, surtout a 3. Mais surtout nous gagnons en autonomie et en temps. Je crois que c'est une bonne option. Je suis le seul à avoir le permis mais je préfère autant. Surtout pour la conduite à gauche. Ayant largement le plus d'expérience des voyages, je gère sans problème mon petit groupe. En tout cas jusqu'ici.
L'aide de Rian comme traductrice s'avèrera également précieuse, je pense, dans les coins reculés de la Thailande.


Première étape, Ayuthaya, l'ancienne capitale du royaume. Nous prenons nos quartiers au Tony's Place, un mignon petit hôtel en teck, chambre avec sdb pour 300 baths, moins cher qu'à Bangkok. Une excellente adresse, très connue des routards français.
La visite des monuments se passe de commentaires, les photos parle(ro)nt d'elles-mêmes. Sway di !






Note sur les temples : A l'entrée on enlève ses chaussures et sa casquette. Il existe tout un tas de variétés de moyens de faire une offrande, comme l'achat de petites feuilles dorées dont on recouvre les statues, par exemple.

Vendredi 15 : Nous continuons la visite des temples dans la matinée. La voiture permet d'aller de l'un à l'autre rapidement.
Un prospectus nous invite à nous rendre au "marché flottant". C'est un lieu ressemblant à un village thaï traditionnel, dans une petite rizière. On y mange assis sur la table. Musique et danse traditionnelle également. Un super moment de détente et de "vrai" Thailande.



Mais à force de trainer nous arrivons trop tard à Lopburi pour y faire quoi que ce soit. Tant pis, nous continuons vers le nord et passerons la nuit à Sukhotaï, à mi-chemin de Chiang Maï.
Mais à 75 kms de la destination, les indications routières deviennent sporadiques et nous voilà perdus. Grâce à Rian nous parvenons à nous faire indiquer le chemin par des paysans thaïs mais nous arriverons assez tard à Sukotaï.
La chambre d'hôtel est minable mais à 200 baths (4 euros) la nuit, on ne va pas chipoter.

Samedi 16 : Visite du parc historique de Sukhotaï, semblable à celui d'Ayuthaya, en moins bien. Puis nous reprenons la route.
A mi-chemin nous faisons une halte au temple de Wat Phra That Lampang Luang, un des plus beau de Thailande selon le "routard". Il est effectivement assez original et fournit.

Il s'en degage quelque chose de mystique.

Nous sommes les seuls Farangs. Visiblement ça ne fait pas parti des circuits touristiques habituels.
Grâce à(ou à cause de) Rian, je participe souvent aux prières et même, en l'occurence, à une sorte de procession autour d'un Chedi (stupa) : il faut marcher en priant, 3 fois autour. Moi qui n'ai jamais assisté à une messe...
Dans deux petits temples adjacents , nous pouvons observer un phénomène intrigant. Un petit trou dans la porte, ou le mur, permet à la lumiere extérieure de projeter sur un tissu blanc, dans la pénombre du temple, l'image du Chedi, en couleur et en mouvement, comme le ferait un mirroir ou une vidéo. Pour Thierry c'est un miracle et Rian m'explique que le Chedi/Stupa abrite une relique de Bouddha. Il s'agit en fait d'une chambre obscure, comme celles utilisées au début de la photographie, mais l'effet est troublant.
La route traverse ensuite un parc naturel. C'est superbe mais ça manque de stations service ! Nous évitons de peu la panne d'essence. Nos offrandes à Bouddha n'auront pas été vaines.
Après 3 hôtels complets à Chiang Maï, nous faisons halte à l'hôtel "Rendez-vous" pour la nuit.

Dimanche 17 : Petit tour au marché de Chiang Maï, matinée shopping. Surtout pour Thierry qui est venu avec un sac presque vide. Il faut dire que les vêtements traditionnels thaïs sont assez sympa et adaptés au climat, mais ils nous donnent plus un air de hippies que de Thaïs.

A midi nous montons sur la petite montagne de Doi Suthep, à proximité de Chiang Maï : encore un Wat, encore trois petits tours autour du Chedi.
Nous prenons ensuite la route du nord, vers Chiang Dao. Il y a une belle grotte à visiter. Bien qu'elle soit un peu abimée et polluée par les lampes à pétrole, c'est assez intéressant.

Il est déjà 17h et nous souhaitons passer quelques jours à Paï plutôt qu'à Chiang Maï. Car Chiang Maï n'a d'intérêt que pour les départs de treks de 2 ou 3 jours. A Paï nous sommes quasiment sur place.
Mais il faut auparavant grimper à travers 100 kms de montagne. Le paysage est superbe mais la route compte plus de 1800 virages. Au bout d'une heure, Rian est malade et même si je ralenti un peu, les virages s'enchainent les uns après les autres.
Nous traversons également quelques barrages militaires, ce qui renforce la crainte de Thierry envers les Birmans, ou les milices Karen. De toute façon, en bon occidental n'ayant pas l'habitude des voyages, il a peur d'à peu près tout : malaria, moustiques, coups de soleil, enlèvements, tourista, insectes, piments, sangsues etc.
Au moins, Rian fait face avec courage et elle retrouve vite le moral à l'arrivée.
Je fini par trouver une guest house correcte, le Sun Hut, en bordure de Paï. Il y a plusieurs bungalows (sur pilotis) dans un grand jardin.
Un espace assez sympa au milieu, avec petits bassins, terrasse en bambou et petites cabanes ouvertes en teck. Typique thaï, un peu hippie aussi. Nous sommes quasiment les seuls clients, c'est la fin de la saison touristique.

Derniere particularité de l'endroit : on y voit d'énormes insectes le soir, les plus gros que j'ai jamais vu !
En ville, à 10h tout est fermé, nous sommes très loins de l'ambiance sulfureuse de Ko Samui. Ici c'est plutôt routard et hippie.

Lundi 18 : Aujourd'hui la troupe a besoin de repos, alors quartiers libres. Un peu de glandouille dans le jardin, d'internet, de shopping et je me renseigne auprès des differentes agences pour un trek le lendemain. Je commence à converser dans une sorte d'anglo-thaï tout à fait acceptable, mais inutile de compter sur Thierry, qui ne parle pour ainsi dire, pas l'anglais.
Bref, je trouve quelque chose de correct avec visite de villages, rafting et balade en éléphant : 1300 baths/pers.
Note : A Paï on trouve pas mal de musulmans, des refugiés de Birmanie. Comme la plupart des ethnies du coin. On voit donc quelques femmes en tenue "ninja" dans les commerces.
Mais c'est aussi la région des litchis, qu'on trouve à seulement 10 baths le kilo (20 cts d'euros), au lieu de 30 a 50 ailleurs dans le pays. En revanche, pas d'huile de coco.
Mes massages se font à l'huile d'olive désormais. Dur dur.

Mardi 19 :
Départ à 8h de Paï, un pick-up nous dépose dans un village Lisu, très pauvre. Comme la plupart des ethnies locales, ils ont fuit le régime militaire birman.

Le trek se poursuit toute la matinée à travers les champs et la forêt. Il fait chaud mais mes compagnons tiennent la route. Je craignais surtout pour la condition physique de Rian, qui reste 24h/24 dans son salon de massage. Quant a Thierry, il est accompagnateur d'excursions en forêt, pour des enfants, dans le nord de la France. Finallement c'est notre guide qui souffre le plus : Il est un peu "poumpouille" (grassouillet) et souffre d'une vilaine toux.
A midi, pause déjeuner dans un village Lahu. Un pauvre bougre débite un flot de paroles ininterrompue, il a été rendu fou par l'ingestion d'une plante toxique dans la forêt.
La route continue jusqu'à une chute d'eau. Nous nous y baignons avec délice après ces heures de marches sous le soleil.

Car dans le nord il pleut beaucoup moins qu'à Bangkok, la mousson y arrive plus tard, il fait encore très chaud et sec.
Un autre pick-up nous conduit désormais vers ce qui sera la meilleure partie de l'excursion : la balade en éléphant (chang).
Contrairement à celle de Ko Samui, très pépère, nous sommes juchés sur le dos de l'animal et non sur un siège. Thierry sur un éléphanteau, Rian et moi sur la mère. Nous longeons la rivière jusqu'à un endroit un peu plus profond, où les éléphants peuvent se baigner. Nous nous baignons avec eux, l'éléphanteau joue au rodéo avec nous en essayant de nous faire tomber. L'eau est très chaude et nous restons une bonne heure à y jouer avec les éléphants. Sanuk ! (fun)


Pour rian, c'était la première fois qu'elle montait sur un éléphant. Ce voyage sera la grande aventure de sa vie j'ai l'impression.
La journée se termine par une descente de la rivière Paï en radeau de bambou. C'est tranquille mais comme nous sommes fatigués c'est parfait.


Retour à Paï. Longue coupure de courant. Le massage se fera dans le noir, et après cette journée il est vraiment idéal. Je crois que je me suis rarement senti aussi bien.

Dernière modification par Tovi ; 11/07/2009 à 22h04.
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Mercredi 20 : Pas facile de quitter la douceur de Paï. Surtout qu'il faut attaquer une longue route et que nous prenons du retard. Nous quittons le nord en direction de l'Isan, à l'Est. Il est nécessaire de faire étape à Phitsanulok, une grosse ville sans grand intérêt.
Bref, une journée de voiture, qui a au moins le mérite de nous faire récuperer de la journée d'hier.

Jeudi 21 : Nous quittons l'hôtel à 7h pour nous rendre au seul temple à peu près intéressant de la ville. Des bonzes sont en pleine prière.

A 8h, pour la première fois depuis mon arrivée en Thailande, je remarque que l'hymne national est diffusé sur des hauts-parleurs et que tout le monde se met debout.
Il parait qu'il en est de même à 18h. Mais à ces heures là, soit je dormais, soit j'étais à l'entrainement.
Cinq heures de route jusqu'à Chiang Khan. Les routes sont bonnes mais il faut sans cesse éviter les scooters, doubler les camions, les pick-up ou autres qui roulent très lentement. Il faut sans relâche être vigilant.
Chiang Khan est un petit village au bord du Mekong. L'endroit idéal pour une petite sieste et un déjeuner au bord du fleuve.

La route se poursuit ensuite, durant 2 heures, le long du Mekong. Le paysage est superbe, et la route en elle-même mérite ce detour par le nord de l'Isan.

Notre destination est Nong Khai, la ville frontalière. Nous y passerons la nuit avant de nous rendre à Vientiane, la capitale du Laos.


Notre guesthouse, le Joomalee, est assez rutique, en teck, propre et pas cher. Le proprio est un peu saoul, comme beaucoup de thaïs le soir, mais sympathique. Thierry ira dans un autre hôtel car il trouve les matelas trop durs. Moi j'ai passé une très bonne nuit.

Vendredi 22 : Nous franchissons le pont de l'amitié (50 baths) vers le Laos. Mais là nous apprenons que notre voiture de location ne peut pas franchir la frontière. Seule solution : le taxi. Mais c'est assez cher et il se met à pleuvoir des trombes d'eau. Inutile de se retrouver à pied, sous la pluie, dans une ville sans intérêt particulier.
Bref, demi-tour, nous gagnons la matinée pour faire autre chose. Comme la visite de Khon Kaen, absolument sans intérêt. Mais peu après nous faisons une halte gatsronomique dans un petit resto en bordure d'un étang. L'occasion de goûter à la cuisine de l'Isan. J'y avais d'ailleurs déjà goûté à Bangkok : une sorte de salade infecte de choux, de piment et de crabe vert pas cuit.
Là encore, la salade de papaye verte est limite immangeable, avec au moins une quinzaine de piments verts et rouges dans l'assiette. Mais le poisson est excellent. J'en mange d'ailleurs de plus en plus.
Anecdote : Pendant le repas, une marchande ambulante nous propose un succulent plat de riz grouillant de sauterelles et de grillons vivants. Nous refusons poliment, bien que celà ait l'air délicieux.

Note sur l'Isan : L'Isan est la province orientale de la Thailande, l'"oreille droite" de l'éléphant en quelque sorte. C'est une region assez plate, bordée au nord et à l'est par le Laos et le Mekong, au sud par le Cambodge. Très agricole, c'est le grenier à riz de la Thailande, et je dirais même de l'Asie du SE. C'est aussi la région la plus pauvre et entre deux récoltes de riz, les paysans fournissent la main d'oeuvre bon marché du pays. C'est la région d'origine de Rian. Les gens y ont la peau plus sombre qu'ailleurs et ils tentent par tous les moyens de se protéger du soleil, car ils préfèrent avoir la peau claire. A tel point que beaucoup d'ouvriers portent des cagoules en plein soleil !
Là comme ailleurs, la campagne est parsemée de Bouddhas géants.


Nous allons d'ailleurs voir le plus haut du monde, 67 mètres, à Roi Et.

Dans la soirée nous atteignons Ubon Ratchattani, une ville que connais bien Rian. Après une longue recherche, comme souvent, nous finissons par trouver un hôtel correct, le "Montana" (400 baths).
Le voyage commence à tourner vers la fin. Grosse déprime pour Rian qui a peur de perdre son "strong man". Finallement, les histoires d'amour peuvent arriver n'importe où, même en Thailande.


Samedi 23 : Nous prenons la route du sud vers un Prasat Cambodgien (un vieux temple en ruine). Comme le village natal de Rian est sur la route, c'est l'occasion de couper à travers champs. Par ici, certaines personnes n'ont jamais vu de Farangs autrement qu'à la télé. Nous sommes au fin fond de la campagne de l'Isan, la Thailande "profonde".
Les retrouvailles au village sont ambivalentes : bien que tous très souriants et sympathiques, les gens ne cessent de s'étonner de voir Rian avec un farang, elle qui a la peau si sombre. Cette fixation sur la couleur de la peau commence à devenir agaçante. Toutefois, je suis assez fier de pouvoir communiquer en thailandais avec les villageois non-anglophones.
Je fais une petite démonstration de mes talents de cueilleur de noix de coco à l'aide d'une grande perche en bambou, non loin de la maison familiale de Rian.

En Thailande les gens ne consomment quasiment que les jeunes noix de coco, dont ils boivent le lait. Les mûres, celles que l'on trouve par chez nous, sont rapées et réservées à la cuisine. Ils sont très étonnés de nous voir en préferer la chair, plus ferme.

Sur ces entrefaits bucoliques nous reprenons la route. Rian a l'air particulièrement heureuse et a retrouvé le moral. De notre coté, Thierry et moi sommes contents d'avoir découvert un peu de cette Thailande rurale.
Les rizières et les boeufs se succedent. Des paysages comme on s'imagine l'Indochine. Rian m'explique la culture du riz.

Note sur le riz : Il y a une recolte de riz par année. Deux si les pluies sont abondantes (bonne saison ou région favorable) et 3 s'il existe un réseau d'irrigation, les Khlongs. Le riz est planté à la main dès les premières pluies et pousse en deux ou trois mois. Chaque pousse donne une centaine de grains, séparés par une machine motorisée.
Entre chaque semence ou récolte, les agriculteurs partent se faire employer en ville comme ouvriers, les femmes tiennent des échoppes de rue.

Pour atteindre le Prasat il faut franchir la frontiere, à pied (en bus). Hélas, cette fois ce sont les problèmes politiques du Cambodge qui nous en interdisent l'accès. La zone frontalière est trop dangereuse.
Nous ne pourrons pas non plus nous rendre a Angkor Wat, snif.
Nous filerons donc à travers la campagne jusqu'à la ville de Surin, où nous passerons la nuit.

Dimanche 24 :
Surin est la ville des éléphants, car une ethnie de cornacs habite les environs. Il y a un grand festival annuel réunissant des dizaines d'éléphants, c'est un peu l'emblème de la ville. Nous en croiserons un dans les rues.
Souvent, les villes ont une sorte d'animal fétiche : l'éléphant, le coq, le singe, le serpent, le lion etc.
L'éléphant est un animal particulièrement charismatique. Surtout l'éléphant blanc, censé être la réincarnation de Bouddha. Ce dernier est d'ailleurs souvent representé avec une tête d'éléphant, lui donnant un air de Ganesh, la divinité hindoue.
Le serpent est souvent representé également, car il fait référence au serpent à 7 têtes qui protegea Bouddha lors de son accès au Nirvana. La représentation de l'animal est assez effrayante.



Nous sortons peu à peu de l'Isan, par la route des temples Khmers, les Prasat. Au bout de 2, on se dit qu'ils sont tous pareils, celà suffira.

Prochaine destination : le parc national de Khao Yai. Nous faisons halte au Khao Yai Garden Guesthouse. Un peu cher (600 baths) mais joli, avec une piscine et internet gratuits. L'ocasion aussi pour Thierry de tester le massage thaï de Rian, excellent pour le dos.
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Lundi 25 :
Khao Yai est un grand parc national situé à l'Est de Bangkok, on y trouve des éléphants sauvages et toutes sortes d'animaux sauvages, y compris des tigres.
L'entrée est assez cher, 400 baths/jour, mais comme toujours le prix est réduit pour les Thailandais. Il y a plusieurs chemins pour les excursions, certains sans guides, d'autres avec.
Etant donné mes experiences passées avec les guides thailandais je préfère m'abstenir. Nous choisissons donc un parcours qui passe dans la forêt puis dans une petite prairie. Erreur.
Il y a de très beaux arbres mais le chemin est très mal balisé. Heureusement Thierry et moi avons l'experience des treks. Soudain, un cri de terreur retenti dans la jungle. C'est Rian. Il s'agissait seulement d'une sangsue (Ta) accrochée à sa main. Rien de grave mais elle a l'air complètement retournée. Après cette petite émotion nous continuons. Seulement, le sol est jonché de petites sangsues se tortillant et Rian est complètement terrorisée. Pour une fille qui mange des insectes et qui s'amuse à les prendre dans sa main c'est plutôt étonnant.
Au fur et à mesure que nous nous enfonçons dans la jungle sa panique augmente, et comme en plus on commence à se perdre, inutile d'aggraver son état de panique, nous rebroussons chemin.
Elle est complètement sous le choc, même une fois rentrés à la voiture . Je préfère donc retirer discrètement les 5 ou 6 sangsues accrochées à mes pieds, à l'abri de son regard. Il faut dire que les sandales ce n'est pas l'idéal. Thierry est épargné car il a comme d'habitude la combinaison intégrale de protection vestimentaire, et Rian les sentais grimper sur elle à chaque fois et je les lui retirais à temps. Moi je trouve ça plutôt rigolo de les voir grossir, gorgées de sang, et je les retire à l'aide d'un briquet. Très efficace, sous la chaleur elles se détachent d'elles même. Mais j'ai du en écraser une par inadvertance et je saigne abondamment d'un pied.
Bref, nous quittons le parc pour ramener Rian à l'hôtel. Là, nous nous relaxons au bord de la piscine le temps que je cicatrise et je repars avec Thierry pour une autre balade.
Sur la route nous croisons un gros varan et une harde d'une cinquantaine de singes. Super spectacle !



Le temps de discuter avec une jeune americaine au camping du parc et voilà déjà le soleil qui disparait derrière les montagnes. Le chemin longeant la riviere est joli mais nous pressons le pas pour ne pas être surpris par la nuit. Je m'amuse à faire imaginer à Thierry d'être obligés de dormir dans la jungle.
Finallement ce chemin était assez facile, nous aurions du commencer par celui-là.
Sur le chemin du retour, j'aperçois un éléphant dans une prairie. Je m'approche au maximum pour prendre une photo. Un peu trop près pour le vieux pachyderme, qui commence à me charger ! Je recule mais je ne m'inquiète pas vraiment, je sais que ce n'est qu'une intimidation pour m'éloigner. Une belle image que cet éléphant sauvage...

Plus tard dans la soirée nous tenterons avec Rian un safari nocturne, mais nous arriverons trop tard, dommage pour elle. Mais pour Thierry et moi nous aurons eu une belle journée de jungle avec plein d'animaux (et même un toucan).

Mardi 26:
Le dernier jour du voyage est arrivé. J'essaye de conserver le moral du groupe en en faisant un jour comme les autres.
La route numero 2 vers Bangkok est parsemée de Bouddha géants, tous aussi kitsh les uns que les autres. Dans l'ensemble, je suis assez surpris par la profusion d'imagerie bouddhiste et de temples partout en Thailande. J'imaginais quelque chose de plus discret alors qu'en fait la religion est omniprésente. Et d'une façon probablement plus exhuberante que les religions monothéistes.
Note sur les moines : Les moines ont un statut particulier dans la société bouddhiste. Ils vivent de l'aumône et n'ont pas de relation sexuelle. En revanche, ils ne dédaignent pas un certain matérialisme de la société moderne, comme les téléphones portables par exemple.
Il est possible de devenir moine durant une durée limitée de sa vie. Ils sont relativement nombreux et présents un peu partout. On aperçoit parfois des moines en pèlerinage, identifiables par leur ombrelle et leur grand sac en bandoulière. Ils sont extrèmement respectés par la population.
Dans un restaurant, j'ai pu voir deux clients s'agenouiller et prier devant un moine pèlerin qui les a bénis. Une scène qui serait incongrue en Europe. Les femmes (bonzesses) ont un statut spécial, elles se rasent les cheveux et portent un habit blanc. Elles se contentent en général des tâches subalternes dans les temples.


L'arrivée sur Bangkok est déprimante. Il pleut, comme toujours dans cette ville tentaculaire et triste.
Je rend la voiture ç l'aéroport et nous partons en taxi pour Kao San. Thierry y prend un chambre d'hôtel, il repartira 3 jours plus tard.
Le temps d'aller acheter une clef USB pour partager les photos et il faut se quitter. Rian me fait de la peine, j'ai peur de lui avoir fait naitre de trop grandes espérances. Je n'ai pas d'autre choix que de faire des promesses improbables pour la consoler.
Ceci dit, je suis un peu frustré de n'avoir pas pu visiter le Cambodge, je reviendrai peut être dans la région. Pour plus longtemps cette fois, 6 semaines c'est court quand même ! 8)


Epilogue : La Thailande est un pays contrasté. Je suis passé par les îles ensoleillées, touristiques et festives du sud, puis dans la gigantesque et industrielle capitale, Bangkok, toujours sous la pluie, mais chargée d'histoire, tout comme la route du nord. Le nord du pays, plus frais, montagnard, boisé et peuplé d'ethnies réfugiées. Et enfin l'Est, paysan, pauvre et peuplé, recouvert de rizières. C'est un pays où les images du roi et de Bouddha sont omniprésentes, même si l'un comme l'autre n'ont finalement qu'assez peu d'influence concrète sur la vie quotidienne des gens.
Mais c'est aussi un pays qui s'éloigne de sa caricature de "bordel du monde", car ce phénomène est cantonné à quelques zones très touristiques, et presque invisible dans le reste du pays.
Ce sont enfin des gens qui savent vivre : souriants, polis, d'une religion tolérante, faisant du massage un art de vivre. On y mange une bonne nourriture, même si la cuisine n'est pas toujours raffinée et souvent trop épicée. Et surtout, le pouvoir d'achat occidental y est quasiment décuplé, ce qui offre des possibilités quasi infinies, l'argent n'est presque jamais une limite, même s'il faut quand même faire attention sur une longue durée du séjour.
Enfin, c'est un pays qui ne connait pas vraiment la grande misère. Tout le monde y mange à sa faim. Et si le thailandais moyen est assez pauvre, en revanche le pays dispose d'infrastructures de première qualité. Malgré une modernisation de longue date, les Thailandais ont su conserver leurs traditions et un esprit "cool".



Dernière modification par Tovi ; 03/06/2009 à 16h31.
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  #5  
Vieux 01/06/2009, 20h58
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Super sympa ton récit
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