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III. A la conquête de la Gaule cisalpine
Hiver -255/-254 Les consuls sont enfin fins prêts à faire payer leur audace aux gaulois et porter les frontières de la République sur la barrière naturelle que représentent les Alpes. Ne sachant ce qui les attend les consuls se mettent d'accord entre eux pour séparer efficacement leurs efforts. Trawnus ira vers l'ouest assiéger la cité de Jenuensis alors que Curtisus ira au nord assiéger Bononia. Et c'est Trawnus qui a une nouvelle fois la chance de son côté puisqu'il ne rencontrera guère de résistance contrairement à son homologue. Néanmoins l'on se demande où sont passés ces fiers guerriers gaulois... à peine voient-ils des étendarts romains qu'ils proposent un cessez-le-feu... Bref si l'ennemi est réduit à ce point là, pourquoi l'épargner ? Quoi qu'il en soit, la puissance de Rome va se heurter à nouveau aux gaulois pour la première fois depuis des décennies, et c'est à Curtisus qu'il convient d'ouvrir les festivités. A dire vrai ce sont plutôt ces maudits celtes qui nous ont obligé à combattre, il ne fait vraiment pas un temps à mettre un romain dehors : il neige, il y a un brouillard épais... bref un temps qui ne rassure pas du tout nos hommes. Bref le combat se déroule sur une vaste plaine, avec aucun moyen de profiter du terrain, et ceci avec des conditions météorologiques exécrables. Les gaulois vont envoyer un petit détachement à notre rencontre, peut-être pour jauger nos forces... quoi qu'il en soit ces barbares n'ont aucun sens tactique : cette poignée de soldats s'est faite écraser comme une mouche, enfin pour les rares corps non encore transpercés par nos pilums. Les quelques survivants fuient en toute hâte, mais tout n'était pas encore fini. Un long silence s'en suivit, les soldats romains restants au beau milieu de nul part sous la neige et un vent glacial. Le silence était long et pénible tel un danger qui pourrait surgir de nul part, et puis subitement des hurlements lointains fini de faire trembler ceux qui n'en ont pas encore eu l'occasion avec le froid. Les hurlements se rapprochent, petit à petit, laissant dans l'effroi nos vaillants guerriers qui ne voient aucun ennemi à combattre si ne serait-ce que leur propre peur. Et puis au loin certains voient de petits point noirs, des points qui grossissent, de plus en plus, pour laisser apparaître une immense armée celte hurlants comme des bêtes sauvages. Ayant enfin établit un contact visuel, nos hommes sont rassurés de voir qu'ils vont combattre un ennemi de chair et de sang comme eux, et non des bêtes abominables que seules ces contrées inhospitalières pourraient abriter... ou encore d'autres choses plus terrifiantes... Mais l'ennemi, aussi terrifiant soit-il, ne doit pas connaître la signification du mot "organisé", ces barbares se jettent sur nos lignes tels des loups assoiffés de chair fraîche. Et leur commandant est un bon exemple dans le domaine : chargeant sans cesse, sans avoir l'air de se soucier de sa vie ni même de celles de ses compagnons. Une telle attitude nous facilitera grandement les choses, une fois leur commandant tué les celtes perdent le peu de cohésion qu'il leur restait. Rome obtient une victoire écrasante face à un ennemi dont la principale chance était d'avoir un équipement assez léger pour pouvoir fuir sans être rattrapé. Alors que les conditions n'étaient absolument pas favorables, Curtisus obtient là une victoire impressionante avec des pertes minimes de notre côté. Un exploit qui lui aurait valu une acclamation d'imperator par ses troupes si ces derniers n'étaient pas préoccupés à seulement se réchauffer au coin d'un feu. Printemps -254 Aasenus arrive enfin à Croton et assiège la cité qui semble décidée à se battre jusqu'au bout... et beaucoup ne croient pas le préteur capable de prendre la ville à moins d'un très long siège. Au nord le beau temps a réveillé l'ardeur de nos soldats, prêts à en finir avec la présence celte au delà des Alpes. Et c'est avec une éttonante facilité que les deux consuls prennent Jenuensis et Bononia. Ce succès si rapide va leur donner des ailes et les pousser à attaquer directement les Illyriens. Trawnus ira assiéger Mediolanum tandis que Curtisus ira à Patavium... et une nouvelle fois c'est lui qui va avoir droit à un imposant comité d'acceuil... Curtisus sûr de lui et peu impressionné par l'armée illyrienne s'engouffre devant Patavium. Mais ce peuple semble autrement plus organisé que les gaulois et parvient à coordonner trois armées qui se jetteront sur le consul de part et d'autre. Rien d'éttonant à cela quand le consul apprend que le général adverse est un véritable héros chez lui, un monstre sacré ayant combattu longuement les gaulois et remporté de grandes batailles. Curtisus était réputé être le meilleur commandant militaire de Rome, mais certes osent prétendre que le général illyriens serait meilleur encore ! Plus que l'infériorité numérique le consul craint d'être encerclé. Afin d'éviter ce désagrément il manoeuvre rapidement pour tenter de se repositionner face à l'ennemi. Enfin repositionné le consul se prépare à faire face à la moitié des soldats illyriens présents sur le champ de bataille qui fonce vers lui à toute allure. Le contact est violent mais bref, les illyriens se replient quasiment aussitôt ! Alors qu'ils ne s'éloignent que d'une vingtaine de pas, les voilà qui reviennent à la charge pour cette fois combattre réellement... Aucun romain n'a compris la manoeuvre, mais qu'importe ce ne sont que des ennemis qu'il faut terrasser. Pendant ce temps l'autre moitié des illyriens tente de nos prendre sur le flanc droit, le consul ayant bien fait de ne pas engager ses secondes et troisièmes lignes va les positioner sur le flanc afin d'éviter un encerclement. Mais si la manoeuvre réussit parfaitement, les illyriens semble trop nombreux et étirent encore plus leur ligne afin de prendre notre extrémité en étau. Le consul lui-même réagit et charge afin d'éviter cela et apporter du soutien à ces troupes débordées. Mais Curtisus emporté par l'intensité du combat ne se rend plus compte que ses compagnons meurent les uns après les autres autour de lui, et qu'il va se retrouver seul au milieu de l'ennemi. Le temps qu'il s'en rende compte il était déjà trop tard, son cheval fut roué de coup et fait tomber avec lui le consul sans défense au sol qui se fera transpercer de toute part. Rome vient de perdre à nouveau un de ses plus ardents défenseur ! Avec la mort de Curtisus plus personne ne semble en mesure de pouvoir inquiéter politiquement Trawnus, il aura le Sénat à ses pieds comme nul autre auparavant. La mort du consul laisse ses légions seules et l'on peut craindre une terrible défaite. D'ailleurs les premiers signes apparaissent déjà avec les hastatis de la IIème légion qui battent en retraite après avoir subis de très lourdes pertes. Néanmoins personne d'autre ne semble vouloir battre en retraite malgré la mort de leur chef. Le combat reste néanmoins indécis avec maintenant trois différents groupes qui combattent depuis que nos hastatis du centre se soient enfuis. Si notre flanc gauche semble être bien avantagé, notre centre se bat à arme égale tandis que notre flanc droit est submergé de toute part. Si Rome veut encore espérer une victoire ici il faut absolument que le flanc gauche progresse rapidement afin de rejoindre le centre puis le flanc droit afin d'écraser l'adversaire. Et c'est exactement ce que les hommes font, notre droite submergé a malgré tout bien tenu le coup et la voilà récompensé par l'arrivée massive de toutes les autres troupes qui vont écraser à leur tour sous le nombre les illyriens, notre victoire est désormais certaine ! Mais la mort du consul est dans tous les esprits, et Rome est bien décidée à faire payer cela aux illyriens. Nos hommes déchainés sont parvenus à encercler le général adverse, un vieil homme endurci par la guerre contre les gaulois. Mais sous le nombre il ne tiendra pas longtemps et tombera lui aussi. Les romains se déchaineront durant de longues minutes sur son corps depuis longtemps sans vie avant de finallement entrer dans Patavium laissée sans défense par des illyriens fuyants de toute part et traqués comme des bêtes par nos légions. Cette bataille sera un formidable bain de sang avec des pertes adverses collossales tandis que Rome n'a perdu que peu d'hommes vu la situation, mais pleurera surtout un vaillant consul promis à un si brillant avenir malgré son âge déjà fort avancé. L'objectif de Curtisus de capturer Patavium est accompli... mais sans son instigateur. La mort du consul ne va pas réellement créer une crise à Rome qui n'est pas mise en difficulté dans son objectif quasiment atteind de conquérir la Gaule cisalpine. Mais cela laissera inévitablement un vide politique, il était le seul à pouvoir être un contrepoids à Trawnus. Néanmoins il va bien falloir élire un nouveau consul alors que personne ne semble digne de ce rang.
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Veni, vidi, loosi - Akmar Nibelung |
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