AAR Express Empire Inca (ou "Inca à part dans l'Histwaar")

[curTis newTon]

Mais pourquoi, pourquoi les AAR de EU2 sont systématiquement ceux de puissances européennes ? Pourquoi cet esprit européo-centré qui nous fait oublier que d’autres continents existent de par le monde ? Pourquoi ne jamais prendre un pays comme, par exemple, l’Empire Inca, pour narrer sa fastueuse épopée ?

Je vous apporte la réponse : parce que c’est chiant.

Voici donc, sous vos yeux ébahis, un AAR express de l’Empire Inca, dans lequel nous verrons pourquoi cette civilisation précolombienne n’a pu régner sur le monde.

Options : très facile – vitesse : extrêmement rapide (et si vous trouvez une version avec l’option "vitesse supersonique avec alerte automatique en cas d’event", patchez-la sans hésiter)

Prêt ? Musique !

Le 15ème siècle ...
Des 4 coins de l'Empire Inca,
De tout petits bateaux en rafia partent
Faire un tour le long des côtes d’Amérique du Sud.
A bord de ces navires, de tout petits soldats,
Avides de rêve, d'aventure et d'espace,
A la recherche d’un endroit sur la carte qui ne soit pas Terra Incognita.

Qui parmi eux n'a jamais rêvé de ces mondes où il y a du monde,
De ces mers lointaines, peuplées de légendes,
Ou d'une richesse soudaine qui se conquerrait
Au détour d'un chemin de la Vieille Europe.

Qui n'a jamais souhaité voir le soleil souverain
Guider ses pas au coeur de Chimor,
Vers la richesse à 3 sous et l’Histoire super passionnante
Des Mystérieuses Cités d'Or ?

Oh ohohoho Esteban Zia, Taooo les Cités d’Or, tagadatsointsoin

Donc, voilà 1419, l’Empire Inca se réveille comme après un lendemain de fête pour se rendre compte que c’est un pays bien pourri dans EU2.

Des quatre coins de l’Empire, des messagers accourent à Cuzco, porteurs de nouvelles édifiantes pour le bien-aimé empereur Curtisochapac :

« - Sire ! euh…, je veux dire, bien-aimé Grand Condor. Nous sommes en train de rechercher le niveau 2 en militaire terrestre !
- Chouette !
- On devrait y arriver en 2046 !
- Alooors, converti de calendrier inca à calendrier julien, ça nous donne… :chipote sur son boulier: … 1421… Ah bein, c’est une nouvelle qui est bien bonne, dites-moi.
- Euh… non non, par facilité, nous usons déjà du calendrier julien… Donc, je confirme, Jean-Pierre, euh, Grand Condor… Niveau 2 en 2046. »

« - Sire ! euh, Grand Condor, là… Nous recherchons le niveau 2 en militaire naval !
- C’est bien. Je vois que tout le monde est bien occupé.
- Alors, vers 3112 (calendrier julien), on devrait pouvoir arriver à concevoir des barquettes qui ne coulent pas quand on les met à l’eau.
- Youpi. »

« - Grand Machin, en juin 1420…
- :sursaute : Oui ? Ouiouioui, quoi, dites-moi ?
- …notre stabilité passera de 2 à 3.
- Wéééé, on va faire une petite fête ! »

Bon, voilà, tout ça pour dire que Esteban et Zia se sont bien foutus de notre gueule quand on était petits avec leurs histoires de médaillon magique et de grand vaisseau-oiseau à la Goldorak : Y EN A PAS !!!

Que te dire encore, mon cher journal ?

Ah oui, on ne connaît qu’un seul voisin : Chimor

Hop, un passage d’écriture à la Houellebecq :

Présentation [modifier]
__________________________________________________ ________________

Les Chimú étaient les habitants du royaume de Chimor. Leur capitale était Chan Chan, une grande cité construite en adobes située dans la vallée mochica, près de la ville actuelle de Trujillo, au Pérou. L'empereur inca Tupac Inca Yupanqui conquit le territoire des Chimú vers l'an 1470, 50 ans avant l'arrivée des conquistadores dans la région. Les chroniqueurs espagnols purent décrire la culture chimú à partir de témoignages de personnes ayant vécu avant la conquête inca. Les recherches archéologiques laissent penser que la culture chimú est issue des restes de la culture mochica ; les plus anciennes poteries chimú présentent des ressemblances avec la poterie mochica. Leurs céramiques étaient entièrement noires et leurs objets de métal comportaient des ciselures fines et complexes..

(fin de l'argument culturel)

Donc, voilà, le but pour les prochaines années (le prochain siècle) : garder l’infla à 0, tenter de passer au max en Centralisation et Innovation pour accomplir des bonds de géant (de géantounet) dans les branches technologiques, en commençant par l’infrastructure.

Vers la fin de la partie, je serai royalement au niveau 5 en terrestre, 3 en naval, et 3 en infra.

Deuxième objectif : construire un bailli et des murailles de 1 dans chaque province.

La seule chose qui aide, c’est le revenus . J’ai plus les chiffres en tête, mais avec des provinces qui produisent de l’or et des joyaux, c’est fiesta dès les premières années (genre 200, 300 ducats par an) – ce qui est bien utile, une fois que je n’ai plus rien à faire au niveau baillis et murailles, pour booster (enfin, boostouner) les recherches à coups de 200 ducats.

Le système semble un peu aberrant, puisque précisément, les Incas sont censés ne pas accorder de valeur à l’or, et que je n’ai personne à qui les vendre (à part mes voisins les Chimù, qui en produisent eux aussi). On va dire que l’or a une valeur équivalente à du bois, que je construis mes bateaux en or massif, et que c’est pour ça qu’ils flottent pas bien.

Ah, tiens, et aussi, fait amusant (j’en ris encore) : impossible de construire des bateaux (même avec mes ports) ni de cavaliers (même après les premiers contacts espagnols – mes marchands sont un peu concons, il vont aller à Madrid acheter des tapas, des sombreros et des mantilles et penseront pas aux chevaux)

Niveau events aléatoires, tout au long de la partie, j’en ai eu plusieurs qui font augmenter de 1 le revenu de base d’une province. Je me suis aussi bien tapé les events « Corruption » (pour rappel : soit -1 en stab, soit +1 pour l’inflation) (dont 2 à la suite en 10 mois, l’IA me hait) et bien sûr, nos amies les révoltes paysannes.

Niveau events de l’AGCEEP :

En 1438, l’Empire Inca est fondé (à la suite de la grande victoire de Inca Yupanqui sur la tribu des Chancas). Ca amène un centre de conscription à Cuzco et un petit gain en infra.

Ensuite, on me propose de restructurer l’Empire (enfin, l’Empirounet, à ce stade). Soit, je douille pour une manufacture et l’une ou l’autre muraille gratuite, soit j’économise mes sous. (Le monarque prudent et sage économise ses sous).

Dans les deux cas, l’inflation baisse (‘m’en tape, elle est à 0), et les relations avec Chimor tombent à -200.

Je crois que l’IA me pousse au cul pour une guerre contre Chimor, mais moi, je n’ai pas envie (c’est les seuls avec qui je peux faire des mariages royaux et des alliances militaires). Et, de fait, quelques années plus tard, j’ai le choix de la guerre ou non contre Chimor (je choisis la paix).

En 1471, j’ai un event rigolo : il paraît qu’il aurait des terres à l’ouest de notre bel empire, et je peux décider de payer ou non un navigateur pour voir ce qu’il en est. Avec ma super tech navale, et mon impossibilité de construire des bateaux, je rigole un bon coup, et je l’engage. Bien sûr, je ne l’envoie pas découvrir le Pacifique, mais je lui fais remonter mes côtes (au moins je découvre les cases de mer tout du long), et il atteint les frontières aztèques… sans les découvrir. Bon, bin retour au port pour repartir dans l’autre sens. Mon navigateur découvre la Terre de Feu, et jusqu’à Rio de La Plata, si beau et si majestueux que mon navire y coule.

Comme je m’ennuie un peu, dans les années 1500, je déclare la guerre à mes voisins les Chimù (hi hi hi, je viens de passer niveau 2 en terrestre, ils sont encore à 1 ). Guerre-promenade, d’autant plus qu’au milieu de la conquête, un event m’apprend que c’est bon, j’ai gagné, et que Chimor est annexé.

Ah bon, mais il y a une grosse contrepartie, sûrement ? Mon empire chéri va sombrer dans le chaos et l’anarchie ? Bin non, je gagne juste 1000 ducats. Ah bin c’est chouette.

Mais du coup, j’ai perdu mon compagnon de jeu.

Tant que j’ai encore des colons, je les envoie dans mon extrême-nord, Bogota. Les autres provinces découvertes ont un niveau de colonisation possible trop bas pour même songer d’essayer.

Bin voilà, j’attends les Espagnols, en me demandant ce qu’ils peuvent bien faire. Un doute affreux m’étreint : et si jamais ils avaient décidé de virer Christophe Colomb ? Suis-je condamné à rester pour jamais isolé, coupé du reste du monde, sombrant peu à peu dans la folie ? C’est sur ces sombres pensées que je m’en vais réprimer la Xème révolte paysanne.

Quelques temps plus tard, aux alentours de 1520, je découvre que, sous son brouillard de Terra Incognita, la province de Cartagena, au nord de Bogota, est teintée de jaune. Un soldat envoyé dans cette direction revient avec la confirmation que les Espagnols s’y sont implantés.

Wéééé ! Vive mes bons amys les Espagnols qui vont me filer leurs cartes !

Bon, il ne faut pas rêver … durant la partie, je découvrirai de l’Europe Tolède, Lisbonne et Cologne (ces deux derniers s’étant joint à l’alliance espagnole au cours d’une guerre qui nous opposait), et Paris… enfin, Rouen, plutôt… quand j’ai des contacts avec la France, sa capitale est apparemment isolée en Normandie. Je me demande le bordel que c’est en Europe quand je n’y suis pas pour mettre le holà.
Donc, voilà, je n’obtiendrai jamais de cartes, même après avoir envoyé des sacs d’or aux cours respectives, être arrivé à +200 en relations, et même m’être fait bon chrestien.

Mais n’anticipons pas.

Les seules nouvelles qui m’arrivent réellement d’Europe, c’est à peu près tous les six mois, pour me dire que l’Espagne a fait banqueroute. Perso, ça m’arrange bien, puisqu’une Espagne en guerre ne sera jamais dangereuse et qu’au cours de la partie, je lui chiperai quelques provinces (jusqu’au Mexique et au Venezuela) grâce à ces braves rebelles qui décident de rejoindre notre glorieuse nation.

Après avoir rencontré les Espagnols, et tenté de faire amis-amis, voici l’event de la Grande Peste : perte du centre de conscription, mégaperte de population (jusqu’à 20 000 en moins à Cajamarca) et -5 en stab (et avec mon innovation poussée assez loin, superfacile à faire remonter) . Comme j’ai besoin de continuer à faire investir en tech, les « one-shots à 200 ducats » se multiplient.

Hop, dans la foulée, nouvel event : Huayna Capac, empereur Inca, meurt et on me demande lequel de ses fils doit lui succéder, Atahuallpa ou Huascar… Qu’est-ce que j’en sais, moi ?

Les choix sont identiques, sauf que dans le premier cas, je déplace ma capitale à Cali… Comme je me dis que c’est peut-être plus productif d’avoir ma capitale dans le Nord, près du danger espagnol, je choisi Atahuallpa… et ça déclenche une guerre civile, -7 de stab, révoltes partout dans le Sud. En farfouillant dans les events, si on fait le choix inverse, on a aussi la parte de stab, la guerre civile, et les révoltes, mais dans le Nord.

Finalement, Huascar et capturé, ça fait 60 PV (wééé) et +1 en stab (wéééé génial, -7 contre +1… c’est super équitable)

1532 : mon bon ami Pizarro (tous les Espagnols sont mes bons amis) propose de me rencontrer, seul et sans escorte, à Cajamarca, comme en témoigne le document historique suivant :



Je bouleverse l’Histoire en m’y rendant armé. Réaction : Guerre contre l’Espagne, mais au moins j’évite la vassalisation et la perte de 10 000 ducats (!)

Pas de mouvements espagnols aux frontières, je prends Cartagena qui n’est pas défendue. L’Espagne est engagée dans une guerre multialliés vs multiennemis en Europe, et fait la paix après quelques années (et déjà quelques banqueroutes). Je colonise Cartagena.

Et je retourne à ma routine. Le seul truc un peu rigolo, c’est que l’Espagne sera longtemps mon seul voisin (et tout au long de la partie mon seul voisin au contact). J’ai des events de diplomatie uniquement avec elle et ça donne « Chasse royale : Espagne +15 – Espagne -15 – Espagne +15 – Espagne -15 – Espagne +15 – Espagne -15 ». J’arrive à avoir d’assez bonnes relations, jusqu’à entrer dans son alliance.

L’Espagne fait banqueroutes sur banqueroutes (à la fin de la partie, elle est à 1600% d’inflation)

A l’approche de 1600, j’ai un event « Influences européennes » qui me permet de changer de religion.

Les propositions sont : 1. rester païen (-10 d’inflation, -1 en Inno… m’interésse pas)
2. Devenir (état et provinces) … bouddhiste (wé wé wé)
3. Devenir orthodoxe (rewé wé wé)
4. Devenir catholique, avec comme effets corollaires : le changement de groupe technologique ; -15 de stab ; et +20 d’inflation)

Appâté par le changement de groupe technologique (vers asiatique), je choisis la dernière option, en me disant que malgré les effets sur la stab et l’inflation, l’heure de gloire de l’Empire Inca, en boostant mes recherches technologiques par le changement de groupe, va enfin sonner.

Ben en fait non , le groupe technologique asiatique a l’air aussi pourri que le groupe païen… et je ne profite pas du léger tressautement, puisque je dois bien passer du temps à remonter la stabilité.

L’Espagne ayant décidément du mal à gérer ses colonies (et ses rebelles), j’acquiers au cours de la partie Maracaibo et Cupica, ainsi que Isthmus, le Nicaragua, bref l’Amérique centrale jusqu’au sud du Mexique, excepté le Yucatan. Je découvre les Hollandais, qui sont aussi radins de leurs cartes que les Colognois.

Côté découverte, l’Espagne autorisant le passage des mes armées, j’explore leurs terres conquises, jusqu’au sud de la Californie (où je suis bloqué par de la Terra Incognita) et la Louisiane (où je suis bloqué par la France, qui me refuse obstinément le passage).

A noter qu’avec 14% de risques de révolte, l’Espagne passe pourtant des heures bien tranquilles, tandis que moi :chouine: il suffit que j’ai 1 ou 2% pour me taper des révoltes.

Vers 1700, je découvre enfin l’Europe. Je mène une guerre victorieuse, j’envahis l’Angleterre que je contrôle à 80%, j’annexe la France, je suis élu Empereur du Saint-Empire, et je dirige mes armées vers Moscou. Je suis sur le point de me faire couronner Tsar de toutes les Russies, quand mon fidèle conseiller me réveille et me ravit à mes doux rêves.

J’ai abandonné la partie avant 1819 : ça ne change pas grand-chose : je ne peux pas coloniser, ni explorer, ni me battre. Quand le CoT de Cuzco disparaît faute de compétition, il réapparaît un an plus tard.

Bon, bin au moins, j’ai survécu (en tant qu’Empire Inca, et en tant que joueur, à l’ennui)