
01/10/2006, 00h44
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Franconaute
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Date d'inscription: août 2005
Localisation: quand on tire on raconte pas sa vie
Messages: 6 030
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Je l'ai fini et c'était vraiment bien  De loin la meilleur bio de roi de France que j'ai lu.
Si la fin du moyen-age vous intéresse précipitez-vous sur ce bouquin !
Je vous met un extrait de la fin du bouquin pour vous en donner une idée
Tous les chroniqueurs ont souligné le contraste entre la france dont a hérité Charles VII et celle qu'ils lègue à son fils. Quel règne peut se prévaloir d'une réussite aussi éclantante ? Mais cette réussite n'a pas valu au roi la réputation à laquelle il pourrait prétendre. c'est qu'il lui a manqué ce qui dans l'opinion publique fait le héros, le grand homme : le spectaculaire, le pittoresque, le panache. Il reste dans l'ombre, tandis que sur le devant de la scène s'agiteent jeanne d'Arc l'illuminée, Jacques Coeur le brillant capitaliste, Richemont, La Hire, Xaintrailles les gerriers balafrés, Gilles de Rais le diabolique, Dunois l'étincelant batard, Philippe le Bon le magnifique, René d'Anjou le splendide perdant, Yolande d'Aragon l'autoritaire et la toute belle Agnès Sorel. Charles VII, dans le tableau de Fouquet, semble regarder tous ces comédiens, de son air las et désabusé. Il fait pâle figure à coté de chacun d'eux, et pourtant il les dépasse tous , car beaucoup mieux qu'eux il a discerné dans quelle direction se situe l'avenir, quel est le sens ou plutôt le non-sens de toute cette agitation. Et confusement il a conscience de vivre un age de transition, de mutations, le passage de l'ère médiévale à l'ère moderne. Charles VII incerne véritablement cette époque tragique qui marque le crépuscule du Moyen Age.
... Le roi est toujours là, mais derrière, en retrait, spectateur de son propre règne, et il est très difficile d'evaluer la part personnelle qui lui revient dans ses réussites.
Roi étrange, qui reste une énigme, et là réside justement son intérêt. Ce personnage a su préserver son mystère, son intimité. c'est ce qui le rends fascinant et très humain. Dès sa jeunesse il a appris à dissimuleret à prendre ses distance avec la comédie humaine.Septique, timide et indécis, il est naturellement opposés à tous les matamores qui l'entourent, et ne peut avoir qu'un face aux enthousiasmes inspirés du genre de Jeanne d'Arc. Terne dans un âge de flamboyance,hésitant dans un âge d'exaltation, prudent dans un âge de témérité sceptique dans un âge de certitude, il est sans cesse en décalage avec son époque. Il n'est pas fait pour séduire ses contenporains, ni pour enflammer l'imagination des générations futures. Charles VII ne sera jamais considéré comme un "grand homme". il serait plutot l'anti-héros. par là même ilest très moderne, et devrai séduire notre époque désenchantée. il n'a aucune illusion sur la nature humaine, et sa mélancolie lucide est sa plus grande qualité. Agnès Sorel fut sans doute la seule personne qui illumina son existence.
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