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Envoyé par Chazam
Face à nous, Venise pavoise : des navires pleins des taxes anatoliennes et balkaniques enrichissent son trésor dans des proportions que Gênes ne peut même pas rêver. Ses conquêtes sur l'infidèle, bien que foudroyantes, n'inquiètent guère les autres nations. Venise maintenant est assez sûre d'elle pour revendiquer notre âme de commerçants : nos possessions séculaires de la mer noire. Nous ne comprenons d'ailleurs pas cette volonté : les populations qui les habitent sont essentiellement gênoises ou géorgiennes, et, plus que tout, le trafic généré par Gênes (pointillés roses) enrichi considérablement Venise à travers la taxe qu'elle nous fait payer pour traverser le détroit du Bosphore (pointillés verts). De même, nos possessions grecques sont indispensables pour la relâche de nos navires de commerce.
Bref, Gênes estime les prétentions Vénitiennes en Mer noire contreproductive et insultantes. Si Gênes osait se montrer aussi désinvolte, elle réclamerait la souveraineté de Trébizonde (hachures jaunes).
Les payas marqués d'un carré rouge sont ceux qui se montrent les plus menaçants pour Gênes :
[...]
- Venise, qui n'a jamais daigné considérer Gênes que comme bonne à ramasser les miettes. Enfin, nous nous consolons en sachant que le centre de commerce de Gênes demeure une référence, même pour Venise, et que notre prestige est toujours au firmament.
[...]
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Ah oui, vraiment ? Gênes aurait-elle l'obligeance de préciser quelles sont exactement ses prétentions sur Trébizonde ?
Si Venise considère comme une menace le développement de Gênes sur la mer noire, c'est car elle se désolé de voir se développer à ses portes une puissance qui n'est pas une puissance amie.
Venise n'a pourtant pas de vues particulières sur ces territoires. Elle a même, du reste, de nombreuses fois proposé d'aider Gênes à s'y développer. Si Gênes se comportait plus en amie de Venise, Venise ne verrait aucun inconvénient à la présence génoise dans cette zone, et ce d'autant plus que s'y sont installés des colons de culture padane, comme le sont tant Venise que Gênes.
Pour ce qui est de la Grèce du sud : cela est totalement différent. Venise est bien peinée d'apprendre que les équipages génois ont de tels problèmes de prostate qu'ils ne peuvent supporter cinq malheureux jours de traversée entre Gênes et Kaffa sans faire relâche, mais elle est prête à leur laisser l'accès exclusif du quartier de Galata, en face de Constantinople, pour leurs besoins et ceux de leurs navires.
Mais force est de constater que la présence génoise sur ces terres ne s'explique que par la perfidie : elle n'a pu se saisir de cette zone qu'en profitant d'un léger moment de relâchement de Venise, alors qu'elle avait toujours fait partie de sa zone d'influence !! Corfu et Naxos sont de fidèles vassaux de Venise, la Crète est depuis longtemps une terre vénitienne, le nord de la Gréce était depuis longtemps déjà une terre vénitienne, Larissa et Janina appelait déjà nos hommes et notre protection quand vous vîntes ignominieusement vous installer dans le Péloponnèse.
Si Modène était à vous, et Parme encore indépendant, accepteriez-vous que nous vinssions nous y installer ????
Venise reconnait donc ses terres comme siennes et irrédentes, elle n'y reconnait pas la légitimité de la présence génoise. Elle ne la reconnaitra jamais, dussent passer cent ans, et elle en réclame la rétrocession. Venise est cependant prête à la négociation, et à un éventuel échange de bons procédés.
Pour ce qui est de la manière dont Venise traite Gênes, sachez que Venise a toujours traité les pays étrangers selon leur puissance.
EDIT - NB : de plus, "une note pour la mémoire" : Venise a déjà proposé à Gênes des opérations communes contre la horde d'or (dont Gënes en retirerait tout le bénéfice direct, mais pourrait compenser par la rétrocession de la Grèce du sud.) ou contre la Hongrie, et Gênes a toujours dédaigneusement rejeté de telles offres, ma foi pourtant forts généreuses.