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Vieux 15/08/2007, 18h07
Akmar Nibelung Akmar Nibelung est déconnecté
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II. Après la réforme de Marius




La réforme ne s'est pas faite du jour au lendemain, elle a commencé en -107 pour finir en -103. La réforme a pour auteur Marius qui combattait aux côtés de Metellus dont il sera l'adjoint dans le cadre de la guerre de Jugurtha (contre la Numidie). Il va acquérir dans ce cadre une forte popularité auprès de ses soldats, ces mêmes soldats qui vont véhiculer cette bonne image à travers Rome. Fort de cette popularité il va à la fois obtenir le commandement de l'armée dans le cadre de la guerre de Jugurtha, mais aussi être consul de manière ininterrompue de -106 à -101, ce qui constitue une exception non seulement du fait de l'enchaînement des magistratures, mais aussi du fait qu'à partir de -105 il fut élu in absentia, autrement dit sans se présenter à Rome lors des élections.
C'est dans ce cadre que la réforme a été effectuée.
La réforme se place à la fois au niveau du recrutement des soldats, mais aussi de l'organisation de l'armée.



A. Une armée de volontaires



Le recrutement désormais ne s'effectue plus par la levée de citoyens, mais par le volontariat, ainsi fini les tirages au sort au sein des centuries civiques.
Mais en dehors du simple volontariat, celui-ci est ouvert à tous, fini donc le cens minimum requis pour servir dans l'armée. Désormais même les plus pauvres peuvent servir.

Du armée de citoyen l'on passe donc à une armée de métier. Or avec armée de métier correspond une certaine durée de service. Ainsi le service durait 20 ans pour les citoyens romains, et 26 ans pour les auxiliaires.

Vu que l'armée est accessible désormais aux plus pauvres, il faut bien les équiper, et c'est le commandant qui prend en charge de l'équipement de la légion.

Désormais les soldats sont donc équipés par leur chef, percoivent la solde de leur chef, recoivent une part des butins des conflits, donc forcément les soldats sont fidèles à leur chef. Avant servant pour la République, et aux frais de la République (pour la solde) et à leur propre frais (équipement), les soldats défendaient avant tout leurs terres et n'avaient pas de liens aussi forts avec leurs commandants.

C'est de cette manière que la République va considérablement évoluer, et même involontairement à terme mener à l'Empire. En effet les hommes sont fidèles à leur chef, au point de le suivre dans des aventures où personne ne l'aurait suivit auparavant (exemple de César marchant sur Rome), mais aussi les légions deviennent de plus en plus nombreuses, la limite étant la richesse personnelle de leur employeur (et l'autorité qui leur est conférée par le Sénat/comices mais bon ça hein ). Un chef ne pouvant subvenir aux besoins d'une armée qui se contente de gambader dans l'herbe, il a fallu aller chercher des fonds pour payer ses hommes, autrement dit par la conquête.
Cela explique l'élan, qui bien que déjà particulièrement vigoureux, des conquêtes toujours plus nombreuses de Rome. Cela se stabilisera sous l'Empire, avec l'abaissement du nombre de légions (qui étaient d'environ 70 à 80 sous Octave et Marc Antoine !) et surtout la présence de plus qu'un seul commandant suprême : l'Empereur.



B. L'homogéinisation de l'armée



Puisque c'est désormais le commandant qui équipe ses troupes, il va les équiper de façon homogène, fini la distinction hastatis/principes/triariis, ne restent plus que les légionnaires.
De même, auparavant les effectifs de la légion étaient variables, désormais une légion comporte un nombre fixe de 6000 hommes (enfin sur le papier... parce qu'après tout il faut déjà d'une part atteindre ce chiffre, mais surtout stabiliser celui-ci après les pertes au combat/désertions etc... donc 6000 est le chiffre idéal en somme).

Désormais la légion est également subdivisée différement puisqu'elle comporte en effet 10 cohortes qui comportent elles mêmes 3 manipules qui comportent elles mêmes 2 centuries de 100 hommes chacunes.
Résumons :
1 centurie = 100 hommes
1 manipule = 2 centuries = 200 hommes
1 cohorte = 3 manipules = 6 centuries = 600 hommes
1 légion = 10 cohortes = 30 manipules = 60 centuries = 6000 hommes

Il reste néanmoins toujours 3 rangs, mais homogènes aussi bien par l'équipement que par l'âge.
Notez bien que ces chiffres sont ceux de l'armée de César, la réforme de Marius elle utilisait 2 manipules dans une cohorte au lieu de 3.
Alors que les manipules étaient la valeur tactique de base avant la réforme de Marius, après celle-ci ce sont les cohortes qui reprennent ce rôle.

Aux 6000 légionnaires s'ajoutent encore 1200 vélites, et la cavalerie. Cavalerie par ailleurs qui sera délaissée par les citoyens romains, ce sont désormais les peuples alliés qui vont composer la cavalerie.
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Veni, vidi, loosi - Akmar Nibelung
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