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Vieux 06/08/2005, 14h17
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AAR IIe Reich
Victoria v1.00, Scénario „La Der des Der“, normal / normal


Voilà maintenant 43 ans que tous les royaumes,duchés, comtés, principautés et villes libres allemandes se sont unifiés en un seul et grand Reich, sous la direction éclairée du Roi de Prusse et Empereur d'Allemagne. Pendant ces longues décennies, bien des changements se sont produits dans la tranquille Allemagne des fermiers et aristocrates.

L'industrie a connu un essor formidable, propulsant l'Allemagne au premier rang mondial en matière d'économie. Des centaines d'usines ont ouvert, produisant à la chaîne tout ce dont la patrie a besoin, et bien plus encore ! Les exports sont devenus florissants, rendant richissime ce pays d'où viennent les précieux produits manufacturés.

La société a bien changé elle aussi, avec les usines est apparue une nouvelle classe sociale, les ouvriers. Ils sont devenus la colonne vertébrale de l'état, travaillant chaque jour de longues heures, produisant de plus en plus, à la grande satisfaction des propriétaires capitalistes. Au vu de la différence de richesse croissante entre les extrêmes de la population, le IIe Reich a, le premier au monde, osé instaurer des donnations sociales dans un grand cadre. Un bon salaire minimum, les journées de travail limitées à 8 heures, des prescriptions de sécurité pour les patrons, l'ouvrier allemand a tout pour se plaire, et soutient le parti conservateur au pouvoir.

L'armée de terre a également profité de l'unification et de l'essor qui en a été la suite. La Prusse et la Bavière fournissent toujours l'essentiel des troupes, mais elles sont épaulées par de solides divisions venues de Saxe, de Frise, du Bade, du Hanovre, de Lübeck, de Francfort ...

La Marine de guerre, pratiquement inexistante avant 1880, est devenue, grâce au Kaiser, une des premières du monde. La Kriegsmarine n'a comme opposants dignes que la France et le Royaume-Uni.

La science a fait d'énormes progrès. La qualité des chimistes allemands n'est plus à prouver, et les inventions florissent dans des domaines aussi divers que l'automobile, la métallurgie, la médecine ...


La culture allemande domine également le monde, les écrivains, philosophes, artistes et compositeurs allemands sont des plus reconnus de la planète.

Avec ses atouts culturels, militaires et économiques, l'Allemagne a pu projeter sa force dans tous les coins du globe, fondant des colonies dans le Pacifique et l'Afrique.


La Belle Epoque battait son plein, toute la société baignait dans une extase jamais connue. Travailleur et patriotique, rien n'arrêtait l'expansion du peuple. Il y avait du bonheur pour tous. Trop de bonheur. On ne pouvait que régresser. Quand l'humain se sent trop bien, il devient maniaque, essaye de trouver malgré tout des défauts à la vie. Une trouvaille excellente fut l'idée qu'il faille honorer d'obscurs contrats avec l'Empire croulant des Habsbourgs, pour une affaire avec les Serbes ... L'ordre de mobilisation était lancé dans toutes les nations de l'Europe, les déclarations de guerre affluaient aux différentes ambassades. La Grande Guerre avait débutée
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Vieux 06/08/2005, 14h22
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La Oberste Heeresleitung (OHL), sous le commandement du très vif General von Falkenhayn, avait un plan qu'elle pensait génial. Sorti d'un tiroir obscur des archives, le "Plan Schlieffen" se voulait d'une originalité sans précédent. L'armée allemande devait, concentrée à l'Ouest, passer par la Belgique (et ainsi éviter les très fortes fortifications aux frontières directes avec la France), foncer sur Paris et ainsi obliger les Français à une capitulation, Tout ceci pendant que les Austro-Hongrois, soutenus par quelques divisions allemandes en Prusse Orientale, retiendraient les Russes, qui devaient prendre très longtemps (au vu de leur capacité ferroviaire) avant de constituer une menace sérieuse à l'Est. Ce plan audacieux trouva l'accord du Kaiser Wilhelm II, qui, en tant que commandant suprême de toutes les forces, donna l'autorisation à von Falkenhayn.


Il est inconnu ce que cette ordre aurait eu comme conséquences pour la jeune Allemagne, un obscur lieutenant des Totenkopfhusaren, von Aasen, s'étant pris la folle liberté de critiquer le plan de von Falkenhayn. En une courte discussion, il réussit à convaincre le Kaiser du fait qu'il y avait des moyens d'améliorer le plan von Schlieffen en l'adaptant aux conditions de 1914.
Les failles suivantes furent relevées :

I. La Belgique a une armée très faible en nombre, mais appréciable du fait de sa qualité. Il est donc inutile d'affecter beaucoup de forces à la première phase de l'offensive (invasion de la Belgique), qui subiraient une attrition élevée en territoire ennemi. 2 armés puissantes (18 divisions chacune, dont deux tiers de conscrits) s'en chargeront. A leur tête seront nommés les meilleurs commandants allemands, von Hindenburg et Ludendorff .

II. Dans un souci d'économie de forces, le Luxembourg sera libéré aux termes d'un traité prévoyant le status quo ante. Cet acte, bien que résultat d'un calcul rationnel, sera perçu par le monde comme une incroyable générosité, et devrait nous apporter 200 points de prestige supplémentaires. Ce sera une province de moins à défendre. L'annexion ne nous aurait apporté que mépris du reste du monde, éventuellement motivé une entrée en guerre au sein de l'Entente des Etats-Unis, sans toutefois apporter d'avantage économique ou stratégique à l'Allemagne à court ou moyen terme.

III. Des garnisons doivent être établies dans les provinces frontalières de l'Est, qui sont très solidement fortifiées. 4 divisions par province suffiront pour créer des points de défense quasi-imprenables par l'armée russe, dont la qualité est négligeable. Des divisions de soldats de métier, équipées lourdement en artillerie, devront également être affectées à ce front pour garantir sa solidité. Cette mesure coûteuse dans l'absolu, mais très profitable d'un point de vue relatif, est rendue nécessaire par :
- la faiblesse de l'armée autrichienne, aussi bien numérique que qualitative. Jamais l'armée impériale ne pourra se mesurer sur un front d'un millier de kilomètres aux hordes du Czar et autocrate de toutes les Russies, Nicolas II.
- les progrès impressionants que l'Empire russe a accompli en matière d'industrialisation, qui rendent une mobilisation rapide aux frontières allemandes largement plus probable qu'en 1905.
-l'importance des fortifications allemandes à l'Est et la menace potentielle pour les ressources humaines et matérielles en Prusse, Posnanie et Silésie.

A ces considérations d'amélioration d'éléments du plan Schlieffen, von Aasen ajouta quelques exotismes issus de sa propre imagination :

IV. L'Empire austro-hongrois étant au bord d'une guerre civile, il faut le soutenir avec des moyens aussi bien financiers que technologiques. Il obtiendra toutes les nouvelles technologies allemandes, ainsi que 100 000 Reichsmarks. Ceci aura pour but d'une part de fortifier la capacité de résistance sur le front Hongrois, d'autre part de ménager l'économie austro-hongroise, affaiblie par la mobilisation de centaines de milliers d'ouvriers qualifiés. Cette mesure, au vu de l'état des finances allemandes, ne devrait poser aucun problème.


V. Les colonies devront être défendues. Non dans leur totalité, les forces allemandes sur place n'étant pas suffisantes, mais par points d'appui, pour garder une présence dans ces contrées et donner un lieu de refuge et de rassemblement aux habitants qui se rebelleront contre l'ennemi quand celui-ci occupera leur territoire.


VI. L'enrôlement forcé de paysans pour le travail dans les usines est nécessaire. La production agro-alimentaire est largement excédentaire, et nous aurons besoin de l'argent des profits de la vente des produits manufacturés pour étendre le réseau ferré, financer une hausse de 300% du budget militaire et lever de nouvelles divisions.

Marteau de 15 000t de Krupp

VII. La flotte de guerre allemande sera poussée à ses limites. Toute tentative d'incursion de la Royal Navy devra être repoussée avec véhémence, il faut essayer de modifier graduellement la balance des forces navales, qui en l'état penche largement en notre défaveur. Ceci doit être considéré en gardant en mémoire que pas un seul bâtiment ne doit être perdu de notre côté. De nombreux cuirassés lourds seront terminés en 1917. Il faut que pour cette date soient prêts également de nombreux croiseurs, sous-marins et croiseurs lourds pour les escorter et mener des diversions.

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  #3  
Vieux 06/08/2005, 14h25
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Les premières opérations militaires commencèrent dans la liesse patriotique, rapidement les Belges furent chassés de leurs positions puissament fortifiées par les terribles assauts à la bayonnette que les Allemands connaissaient si bien, éduqués par des siècles de guerre impitoyable avec leurs voisins. Von Falkenhayn avait beau avoir des envies de meurtre envers von Aasen, à cause duquel il avait été relégué au rang de commandant d'armée, il devait se contenter de porter ses pulsions destructrices sur l'ennemi. Tous les plans élaborés par von Aasen avaient pour suite un succès, même si variable selon les cas. L'offensive en Belgique en tous cas fut un énorme succès, les Belges, affolés par la prise de Bruxelles en septembre 1914, se décidèrent spontanément à proposer un accord de paix aux Allemands, à qui reviendraient la plupart des colonies Belges ainsi qu'un couloir entre la Ruhr et la France, débouchant sur Charleville-Mézières. Le Reich n'hésita pas à signer ce traité qui le débarassait d'un ennemi, qui retardait l'Entente dans sa progression dans les colonies, lui conférait des territoires qui stratégiquement étaient de la plus haute importance (plus d'attrition, possibilité de développer le réseau ferré, gain de mines de fer) et lui donnaient un surplus appréciable de prestige.





Entrée des troupes allemandes dans Bruxelles

Les troupes dépêchées en urgence à l'Est arrivèrent presque toutes à temps, mis à part une maigre portion de front à Torun. Les Russes qui s'étaient engouffrés en masse dans la brèche se retrouvèrent néanmoins rapidement coupés de leur approvisionnement, et Ludendorff, qui avait été décommandé avec une armée de 6 divisions à l'Est pour soutenir les Austro-Hongrois dont le front en Galicie s'écroulait, livra une terrible bataille au reste des forces du Czar à Tannenberg. 10 divisions russes furent annihilées dans ce sanglant affrontement. La police de campagne, qui s'occupa des 18 000 prisonniers, ne put que constater l'état pouilleux des hommes de troupe russes. A peine avaient-ils 5 cartouches (dont les troupiers disaient qu'avec beaucoup de chance deux au grand maximum marcheraient), quelques oignons et une maigre quantité de grains de maïs sur eux.
Le Czar avait été arrêté en Prusse, mais par souci de sécurité la force d'intervention de Ludendorff fut placée en réserve, et les Austro-Hongrois abandonnés à leur sort, avec toutefois un nouveau cadeau de 100 000 Reichsmarks.
Les colonies se défendaient vaillament, seule la garnison du Togo, dont les effectifs n'avaient pas étés portés au maximum, dut céder devant la poussée ennemie. Un effet secondaire de la défense des colonies fut observé au cours des batailles de défense, notamment en Chine et en Nouvelle-Guinée : l'Entente saignait à blanc ses troupes au cours de ces batailles. L'OHL espéra que les état-majors ennemis divertiraient des forces supplémentaires sur ce théâtre d'opération secondaire, pour que l'armée ait le champ libre en Europe.

Les choses se révélèrent moins claires pour la Kriegsmarine, qui avait subi de sévères avaries sur un grand nombre de ses bâtiments à la suite d'une rencontre risquée avec la Royal Navy en Mer du Nord. De nombreux convois de vapeurs ennemis ont pu être coulés, mais après l'arrivée de renforts de bâtiments de haute mer, la marine allemande a dû se retirer, au bord de la catastrophe après que de nombreux croiseurs français aient rejoint le lieu de cette formidable bataille navale.

Dans l'intérieur du pays, la modernisation du réseau ferroviaire avançait à grand pas. Les nouveaux ouvriers dans les usines faisaient un travail remarquable, de ce fait les troupes du front étaient nourries et armées, la population n'avait pas à subir de rationnement, et la levée de nouvelles divisions pouvait être envisagée.


La gare de Dresde après sa modernisation

Tous ces efforts ne pouvaient que motiver les troupes au front, et après la ponction de troupes de sécurité en Alsace-Moselle, l'offensive en France pouvait débuter. La percée à Charleville-Mézières fut un jeu d'enfant, tellement les Français avaient négligé d'établir des positions fortifiées sur cette partie de leur frontière. Mais l'état-major français se remit vite de sa surprise. Pétain fut nommé chef des forces françaises qui devaient arrêter la percée allemande. Dans la précipitation de prendre les positions non-defendues à la frontière, von Hindenburg avait dû accepter que les troupes d'assaut pour Paris ne viendraient que de longs mois après sa victoire, et qu'il devait défendre le terrain facilement acquis coûte que coûte s'il devait y avoir une offensive décisive en 1915. Trois armées invincibles devaient être concentrées à Charleville-Mézières si l'on voulait avoir une chance de prendre et tenir Paris. Von Hindenburg se prépara pour l'hiver. Un dense réseau de tranchées ceinturait chaque point de passage possible. L'armée française s'essaya a bien des attaques dans le secteur, avec des armées très impressionantes. Elle n'arriva qu'a combler de cadavres déchiquetés par des tirs de barrage de l'artillerie lourde et le tir infernal des mitrailleuses le no man's land.


Une des batailles de la phase initiale de la campagne de France





Positions défensives à Charleville-Mézières

Il était de la plus grande importance que von Hindenburg tienne le terrain sans renforts, car les Anglais avaient profité du repli de la Kriegsmarine pour débarquer en Frise. L'OHL avait prévu cette éventualité et tenu 5 divisions de cavalerie en réserve pour repousser l'envahisseur, mais celles-ci étaient loin d'être adaptées à la guerre moderne, et il fallut se résoudre à distraire l'une des armées qui étaient destinées à l'invasion de la France pour repousser le nombre croissant de divisions anglaises qui se pressaient aux portes du Reich.


L'un des uhlans qui chargeaient avec témérité les Anglais sur les plages
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Vieux 06/08/2005, 15h44
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En février 1915, tandis que la Suède rejoignait l'Alliance, exaspérée par la vue de bâtiments anglais qui ne se gênaient pas pour violer les eaux côtières suédoises ( et peut-être aussi pour s'assurer des avantages en Carélie), la Kriegsmarine tentait une nouvelle sortie en Mer Baltique. Les Français en furent les victimes. Ils perdirent 7 cuirassés lourds, 3 croiseurs lourds et 2 croiseurs dans l'affaire. Côté allemand, les pertes s'élevèrent à 5 bâtiments, ce qui était un taux de change très cher, que l'Allemagne, au vu de son infériorité navale, ne pouvait se permettre. Encore une fois, la Kriegsmarine entamait un repli.
La Norvège rejoignit également l'Alliance, tandis que la paix fut signée avec la Serbie (l'Autriche-Hongrie fit de même). Les premières divisions professionnelles levées pendant la guerre finissaient leur entrainement, mais elles n'étaient pas suffisantes en nombre pour pouvoir tenter de déloger les Français de leurs positions fortifiées, au vu du fait que Ludendorff avait constamment à repousser des débarquements de divisions anglaises. Ces opérations coûtaient un nombre fou d'hommes aux Anglais, mais elles atteignaient leur but : retarder l'offensive allemande. Les pertes allemandes étaient très limitées depuis que des divisions d'infanterie se chargeaient de la défense des plages.


Des membres de l'OKL inspectant un obus anglais non-détoné sur les plages d'Emden

Les diplomates allemands, encouragés par les succès de leurs collègues autrichiens en Norvège et en Suède, tentèrent de faire rentrer l'Empire ottoman dans l'Alliance, mais n'eurent pas de succès. Les Turques ne voulaient pas risquer une guerre sur deux fronts, dans le Caucase et en Irak.



Le Kaiser, qui s'était habillé en sultan pour l'occasion

C'est donc sans le soutien des Turques que l'offensive "Stahlsturm" débute. Son objectif : Paris via Laon. Von Hindenburg mène l'offensive, avec les divisions supplémentaires longuement attendues. Les Français ne savaient que faire, complètement assomés par l'incroyable puissance de feu allemande. Des usines d'armement à travers tout le Reich avaient fondu les tubes, assemblé les montures d'optique, coulé les obus nécessaires à cette démonstration de force sans précédent. La France, forte de son armée de terre de 120 divisions, n'envisageait néanmoins pas de se rendre.


L'avancée sur Laon est rapide, mais von Hindenburg souhaite débuter le coup de grâce le plus rapidement possible. Avant même que Laon soit complètement en mains allemandes, des troupes se mettent en marche pour Paris, relevant le défi d'une incroyable course contre la montre : les fortifications de Paris sont impressionantes, construites après le siège de 1870 / 1871. Il s'agit d'investir Paris avant que la garnison française ne soit prête !


Pour gagner la course vers les redoutes ennemies, tous les moyens sont mis en oeuvre. Le vélo connait pour la première fois le feu à cette occasion. [/align]
Lorsque le 7 juillet, l'armée von Hindenburg est prête au combat avec ses 22 divisions, 8 divisions ont déjà étés rassemblées à Paris en toute hâte par Pétain. Néanmoins, si les troupes sont là, aucun commandant qualifié n'est là pour en prendre le commandement opérationnel. Les régiments d'élite du Royaume de Bavière prennent les premières tranchées, tandis que les Saxons du 8e régiment d'artillerie pillonnent les positions françaises, complétement désorganisées. Les troupes ennemies n'étant pas coordonnées, le front s'écroule rapidement sous la pression des attaques successives de la division Impériale de la Garde.
Le 10 juillet, von Hindenburg commence à occuper le territoire, n'étant plus handicapé par des batailles rangées. Mais Pétain ne se laisse pas faire. Dans un impressionant rebondissement, Joffre essaye de libérer l'Île-de-France de toute présence allemande avec une armée de 18 divisions, dont 9 sont des divisions de soldats de métier, aguerris par des années d'entrainement et de combats dans les colonies.
Le 28 juillet, la Legion étrangère s'élance dans une folie suicidaire dans la grêle des obus et des balles. La première vague reste coincée dans le champ de mines, la deuxième s'emmêle dans les barbelés. Des centaines de cadavres jonchent déjà le no man's land. Le régiment de ligne prussien commence à prendre peur. La Légion est sur le point de lancer une troisième attaque, et les munitions pour les mitrailleuses commencent à manquer. Un dernier échange de regards anxieux, et l'on entend le sifflet de l'officier français qui donne le signal de l'attaque. La 1ère compagnie avance de trou en trou, seulement retenus par un feu sporadique du côté allemand. Encore, 300 mètres, 275, 250 ... Les premiers signes de débandade se font sentir dans la tranchée allemande. L'officier veut encore tenir, ne pas se replier sur la seconde ligne. Un bruit bien connu le sortira de cette situation difficile. Déjà les premiers obus explosifs vomissent leur charge meurtrière sur les fantassins français, tout à coup apeurés. En avant ! En avant ! A la bayonette !" crient les officiers. Malgré eux, les soldats sortent de leur trous, bayonette plantée sur le fusil. Sans aucune couverture, les soldats se font bravement massacrer, par pelotons entiers. L'artillerie s'emporte, désormais ce sont les pièces sur voie ferrée qui tirent de concert avec l'artillerie lourde. Mais le tir de barrage impressionne peu Joffre. Après tout, il faut libérer Paris. La prochaine vague ! commande-t-il d'un ton sec. Toute la journée passe de cette manière. Au final, 10 divisions françaises seront complètement annihilées, le reste sévèrement malmené. Joffre n'aura pas réussi à avoir ne serait-ce que la première tranchée ... 1 000 hommes sont tombés sous le commandement de von Hindenburg. Les hommes de troupes réalisent maintenant l'intérêt qu'il y avait à courir pour combattre un ennemi désorganisé, qui n'avait pas eu le temps d'installer des mines, des barbelés, des positions d'artillerie fixes, ou même de creuser des tranchées.

L'armée française tentera en vain une demi-douzaine d'attaques d'envergure, au cours desquelles 25 divisions françaises subiront le sort des précédentes. Pendant ce temps, un attaque allemande sur Verdun échoue, malgré la supériorité numérique de 10 : 1. L'offensive est arrêtée dans ses premières heures, il aurait fallu une supériorité de 100 : 1 pour emporter la victoire, assurent les états-majors divisionnaires lorsqu'ils se rendent compte de l'étendue des fortifications françaises.

Dernière modification par von Aasen ; 06/08/2005 à 15h46.
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Vieux 06/08/2005, 15h49
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Malgré plusieurs crises aigues, von Hindenburg parvient à tenir Paris, et finit par l'occuper complètement le 11 octobre 1915. La France, exsangue, sa capitale occupée, avec seulement 74 divisions (marine de guerre inclue) pour se défendre, capitule. L'Alsace-Moselle reste allemande, Charleville-Mézières et Verdun sont annexés, et de nombreuses colonies françaises passent sous la tutelle allemande. La France a eu droit a une paix honorable, car l'OHL se fait de plus en plus de souci quand à la durée très longue de la guerre et l'effet qu'elle aura sur la population, ainsi que quand à l'offensive dirigée par le général russe Brussilov, qui vient de balayer les divisions austro-hongroises sur le front de Galicie. Au lendemain de la capitulation française, ce sont également les premières divisions allemandes qui seront formées pour coopérer avec des chars qui débutent leur entrainement en Posnanie.


Pour l'occasion de la capitulation française, Wilhelm II défile avec ses frères à Berlin


Devant un tel changement dans la balance des forces, et la présence de 3 divisions de sécurité coloniale à ses frontières, l'Afrique du Sud préfère signer une paix séparée avec la victorieuse Allemagne. Les Anglais néanmoins ne plient pas et empêchent toute sortie de la Kriegsmarine en Mer du Nord. Elle n'a pourtant pas réussi à empêcher la destruction totale de la marine russe en Baltique. Peut-être les sous-marines norvégiens et suédois les en ont-ils empêché. En tous cas, ces deux pays acceptent une paix séparée avec le Royaume-Uni. Leurs appétits en Carélie deviennent évidents.

Le 25 mars 1916, après une longue remise en état des divisions de l'ex-front Ouest, 100 divisions se tiennent prêtes aux frontières russes de la Pologne du Congrès. L'opération "Pelzmütze" a débuté.
Von Hindenburg mène à nouveau les opérations. Il ne déçoit pas l'OHL. Les opérations sont certes un peu lentes (ce qui inquiète au plus haut point les politologues consultants au gouvernement de Sa Majesté, qui craignent des émeutes), mais d'une manière systématique, les troupes allemandes avancent. Le même scénario se répète des dizaines de fois : les régiments du Reich avancent ; après une longue marche, les Russes essayent d'engager les Allemands dans une bataille, se font massacrer, ne peuvent empêcher l'occupation totale de la province qu'ils défendaient, et le scénario recommence. Le Czar, tirant son espoir du fait que les armées russes, toujours reconstituées par l'immense flux humain qui arrive de Sibérie, d'Ukraine, du Caucase, de Biélorussie, de la côte balte, viendront à bout de l'envahisseur, relève de l'illusion. Le matériel russe ne peut pas comparer avec l'allemand, et les tactiques avancées des vétérans du front de l'Ouest ne voient que du courage s'opposer à eux. Le courage à lui seul ne suffit néanmoins pas, et les divisions russes sont balayées à chaque rencontre.
Un orage de mécontentement s'annonce en Russie, les mères russes en ont plus que marre de voir leurs fils ne plus revenir. Un certain Lénine, arrivé par wagon de Suisse après autorisation allemande, leur promet du changement. Il va jusqu'a prétendre que le peuple aura le pouvoir ! Bien sur, personne en Russie ne croit ces fables, mais on fait semblant de ne rien entendre, et espère qu'il signera un traité de paix après son accession au pouvoir.

Les nouvelles provinces allemandes à l'Ouest restent elles très calmes, pas l'ombre d'une révolte. La troupe est encouragée à fraterniser avec la population.



Dans l'immédiat, rien ne se fait. Les armées allemandes progressent, prêtant main forte à ses alliés austro-hongrois, qui ont surmonté les difficultés précédentes et commencé à envahir l'Ukraine.
Toute la Biélorussie occupée, le Danemark entré dans l'Alliance, le Czar ne cède pas. Personne n'aura la moindre verste de territoire de la Sainte Russie ! s'exclame-t-il en renvoyant les diplomates allemands et austro-hongrois. L'Oural commençait déjà à se révolter ...
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Vieux 06/08/2005, 15h50
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Le 17 avril 1918, après une très longue progression en Russie, la phase finale de l'offensive s'amorce. Von Bothmer fait diversion sur les flancs tandis que von Hindenburg fonce vers l'objectif final : Petrograd. Les forces de protection ennemies, bien que nombreuses, ne constituent pas un obstacle majeur. De toutes manières, de plus en plus de déserteurs préfèrent le rigide régime du camp de prisonniers au knout de l'officier, qu'ils qualifient de "tsariste".Wilhelm II est affolé, ces gueux veulent donc renverser le Czar, son cousin ? Effrayé, il tente d'annuler l'offensive, mais au fil des années de guerre, il n'avait pas remarqué que le pouvoir lui échappait de plus en plus, qu'on le consultait de moins en moins, que la vraie décision revenait désormais aux militaires ...

Petrograd prise le 7 juillet 1918, la Sainte Russie était à bout. Des révoltes éclataient partout, tout le peuple réclamait la destitution du Czar et autocrate de toutes les Russies. Le 14 juillet, Lénine prit le pouvoir. L'armée allemande était étonnée de voir un nouveau drapeau chez l'ennemi, mais vu que ce n'était qu'un drapeau et non des mitrailleuses, des obus, des vivres, des médicaments ou des commandants capables, on ne s'inquiétait pas plus que cela. On était plus effrayé par l'annonce que, pour la première fois depuis le début de la guerre, une révolte avait éclaté sur le sol allemand !
Des socialistes ! Toute la population du Reich, profondément conservatrice et persuadée qu'elle ne doit la victoire qu'au Kaiser, est outrée ! Les rebelles sont lynchés et l'OHL ne fait pas grand cas de cet évènement.


Il faut dire que la situation sociale en Allemagne n'est en rien comparable à la misère du Prolétariat russe, affamé par des années de guerre et le joug des aristocrates, qui les exploitent et voient d'un mauvais oeil l'émancipation de ces moujiks, qui désormais ne sont même plus leurs serfs. L'annonce du massacre massif de nobles en Russie ne provoque pas d'étonnement à Berlin. On venait de découvrir le quotidien d'un Russe en envahissant les contrées de l'Est ...




Soupe de pauvres à Petrograd

Le 22 juillet, Lénine se dit prêt à négocier. L'Allemagne, qui a versé bien du sang et des larmes dans cette affreuse guerre, exige de vastes territoires russes. Les Russes n'ont pas le choix, ils acceptent.
Le Reich venait de s'étendre de façon monstrueuse à l'Est, récoltant 400 points de prestige en plus des acquis territoriaux.


L'Espagne déclarait la guerre à l'Empire allemand, le Royaume-Uni refusait toute paix, l'Autriche-Hongrie se déclarait furieuse, car elle était toujours en guerre avec la Russie et considérait le traité de Brest-Litowsk comme un acte de lâcheté.
Mais quelle importance ? Qui pouvait encore s'opposer à l'hégémonie allemande ?
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  #7  
Vieux 04/02/2006, 15h50
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un AAR de Von quand on a terminé la lecture

ca donne l'impression d'avoir passé l'apres midi a visiter un musée !
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Sol Invictus



LA LIBERTE OU LA MORT
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  #8  
Vieux 05/02/2006, 14h57
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Je prends ca pour un compliment, je suppose que c'en etait un
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