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  #51  
Vieux 22/02/2007, 12h17
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Envoyé par marlouf
T'inquiétes pas, ton destin sera des plus héroiques et ta légende gravée pour l'éternité.
Ouaip, coulé dans le marbre d'un nouveau bâtiment
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Franquin : " Moi boy-scout ? Tu veux rire. J'ai échappé à tout : à la chorale, à l'équipe de foot , à l'armée, et oui, j'ai même échappé aux scouts..."
Balzac : " Pour empêcher les peuples de raisonner, il faut leur imposer des sentiments".
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  #52  
Vieux 22/02/2007, 12h31
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Envoyé par Lafrite
Ouaip, coulé dans le marbre d'un nouveau bâtiment


Sinon je suis surpris des allégations lancées contre mon fidéle bras droit, Jmlus, qui malgré sa vie de patricien, n'a pas eu une jeunesse facile
(essayez de dire son nom à haute voix, pour voir)
Je suis surtout surpris qu'on fasse ressortir de vieilles affaires mais qu'on oublie de parler de cette fascination qu'avait le jeune Jmlus pour les chevaux, et tout particuliérement pour sa pouliche Amelia.
Las, je ne casserait point de sucrus sur son dos car, fois de Caius Avidius, c'est un éleve satisfaisant et un futur contremaitre prometteur. Certes un peu lent, parfois, mais il a un si bon contact avec les esclaves !
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  #53  
Vieux 22/02/2007, 14h48
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Et bé , y'a beaucoup d'amateur de "Voici" sur le forum

Quand à mon très cher ami et patron Caius Davidsus ( ) je le prierai d'être plus prudent , un malheur étant vite arrivé surtout dans tes chantiers grandioses et magnifiques :fauxcul:
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  #54  
Vieux 22/02/2007, 15h48
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Je suis surtout surpris qu'on fasse ressortir de vieilles affaires mais qu'on oublie de parler de cette fascination qu'avait le jeune Jmlus pour les chevaux, et tout particuliérement pour sa pouliche Amelia.
Bon, la pouliche, ce n'est pas trop grave (chacun trouve sont plaisir où il peut), mais les vestales

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Envoyé par marlouf
Sinon je suis surpris des allégations lancées contre mon fidéle bras droit
D'ailleurs, à propos de bras droit, il n'a qu'à s'en servir de son bras droit (et de la main aussi), plutôt que de s'attaquer aux vestales
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Ce sont les événements qui commandent aux hommes et non les hommes aux événements.
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Rien n'arrête le progrès. Il s'arrête tout seul.
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Dernière modification par Otto Granpieds ; 22/02/2007 à 15h54.
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  #55  
Vieux 22/02/2007, 21h18
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c'est une erreur que ne jamais mettre son nez dans certaines

parties d'un forum !

on passe a coté de "choses" tres intéressantes !
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LA LIBERTE OU LA MORT
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  #56  
Vieux 26/02/2007, 17h43
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Du grand mad !
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Seule une femme peut vous consoler d'être moche.
[Benoît Poelvoorde]
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  #57  
Vieux 26/02/2007, 19h52
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Envoyé par Schnick
Du grand mad !
Merci !
Je posterai la suite certainement demain, mon boulot (ça m'arrive ) m'a empéché de me consacrer à la suite du récit - mais j'ai écrit les grandes lignes depuis une bonne semaine, il restera donc 4 ou 5 parties avant le dénouement final.
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  #58  
Vieux 01/03/2007, 20h11
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CHAPITRE 8 : le destin d'Oniris



Commode en Hercule

Le règne de Commode aura été, sans nul doute, celui des favoris. L’empereur, qui faisait la fortune de ceux-ci, la défaisait encore plus facilement. Le sort auquel il avait abandonné Perennis, l’homme qui pendant 5 ans avait été le véritable maître de Rome semblait s’être acharné sur toute sa famille. Une fois Chal destitué de son commandement des légions d’Illyrie, avant d’être exécuté dans une cellule exigu sous le regard de son père, on aurait pu penser que la folie furieuse qui semblait s’être emparée de Commode s’arrêterait là. Ce ne fut bien sur pas le cas, puisque la villa de Perennis fut rasée, ses richesses rajoutée au Trésor, et on interdit à quiconque de crier son nom pendant la fin de règne de Commode. Le nom de Chal fut également gommé des registres de la légion, et son nom tomba dans l’oubli.

Pourtant, en Crête, la personnalité de Chal ne pouvait être oubliée aussi facilement. L’homme, par son mépris de la vie humaine, avait fait trembler pendant quelques instants les fondations, pourtant solides, de la nouvelle ville Romaine.

Tandis que je poursuivais mon chemin afin de retrouver Oniris dans sa somptueuse villa, je réalisais peu à peu que cette femme partie de rien avait, par ses manigances, atteint un point de non retour. Elle me la confirma lorsque je la retrouvais dans son patio, profitant de la chaleur du climat grec. L’exécution de Chal, comme elle me l’annonça sans aucune hésitation, c’était son travail. Les menaces que celui-ci avait proférées avaient fait mouche, et Oniris s’était vu contrainte de le faire tomber avant que ce ne soit sa propre position qui s’effondre à Rome. De Griffon Pertinax, ce très riche patricien qu’elle avait rencontré lors du mythique combat entre Chazam et Akmar, elle s’était fait un allié puisque tous deux partageaient la même passion, la plus dévorante qui soit : la haine.

Plus Oniris m’entretenait de Griffon, et plus je me demandais comment leur relation avait pu prendre cette tournure aussi rapidement. Mais c’était bien simple. Oniris haïssait Chal, aussi bien par motif personnel que religieux. Son alliée à Rome, Marcia, la concubine de César, étant aussi chrétienne, c’était leur survie à toutes les deux qui était en cause si les efforts de Chal pour un Empire moins tolérant étaient couronnés de succès. La lutte d’influence entre Marcia et Perennis, c’était finalement ce combat qui avait opposé Oniris à Chal.
Logiquement, Griffon s’était prononcé en faveur de la femme.

L’homme, plus très jeune, ne devait la vie qu’à des circonstances assez troubles. Fidèle de l’ancien empereur Marc-Aurèle, ce n’est qu’en s’éloignant de Rome qu’il avait pu éviter la folie meurtrière de Commode et Perennis, qui mettaient un point d’honneur à éliminer tous les conseillers de l’ancien César. Son retrait de la vie politique, lui qui avait été Consul, il le devait aux hommes qui dirigeaient Rome. Quand il avait compris qu’Oniris pouvait l’aider pour éliminer l’un d’entre eux, il avait sauté sur l’occasion.

Arrivés tous les deux à Rome, ils avaient aussitôt retrouvé Marcia et avaient monté un complot afin de faire tomber Perennis et Chal. Cela n’avait pas traîné. Toujours escortée par l’esclave goth dont elle avait réclamée la vie à Rome, l’ancien gladiateur Akmar, Marcia avait entretenu Commode d’un possible attentat mené contre lui. Elle avait rapidement présenté Akmar comme l’esclave devant éliminer Commode, mettant en avant que le Goth s’était bien sur refusé à commettre pareil forfait à l’encontre du maître du Monde. Elle n’eut qu’à rappeler qui avait fait envoyer Akmar à Rome : Chal.

Le mensonge était gros, et extrêmement dangereux. Que Commode se rende compte qu’Akmar, muet et ne sachant pas lire, n’aurais jamais eu les moyens de se faire comprendre de quiconque, encore moins d’être impliqué dans un attentat et de le dévoiler à Marcia, et s’en était fait d’eux. Mais elle avait misé sur la paranoïa galopante de César, et celui-ci s’était emparé de la rumeur pour asseoir un peu plus son pouvoir. Accusés de vouloir porter atteinte à la vie de Commode, Chal et Perennis étaient tombés sans avoir pu se défendre, mais je me demandais si César avait réellement agit pour ces seuls motifs. La paranoïa, certes, mais également l’ennui avaient transformé la disparition des anciens favoris en simple jeu. D’ailleurs, les corps étaient encore chauds qu’un nouveau favori siégeait aux côtés de Commode : Cléandre Dandyus.
Débarrassé de Perennis, Dandyus, un ancien esclave phrygien, fut nommé Chef de la garde et Chambellan, et pris très rapidement ses repères. Il mit, seul, autant d’acharnement qu’en mettaient auparavant Chal et Perennis pour ruiner la cité et enrichir son trésor personnel. Les bandits les plus sanguinaires profitaient désormais des fastes de l’empire, mangeant ici quelques raisins, avant d’aller violer des servantes sous le nez d’un Commode hilare. Marcia et Oniris profitaient de la situation puisque Dandyus, bien que plus terrible encore que Perennis, n’avait aucune haine contre elles – du moins pensaient-elles.

Oniris arrêta là son récit des mœurs de Rome, et me questionna sur l’évolution de mes rapports avec Chazam. C’était sur désormais, j’obtiendrais bientôt sa grâce et il viendrait s’installer, en homme libre, sous mon toit. Je lui réservais une très bonne surprise, puisque j’avais décidé de me rallier à sa religion afin de lui faire plaisir. J’espérais qu’Oniris me guiderait sur cette pente inconnue pour moi. Qu’elle m’explique ce qu’était le baptême, et pourquoi les Chrétiens adoraient mourir en martyr sous la patte d’un ours ou le glaive d’un soldat, leur cause était-elle si belle ?

Sa réponse me fit m’interroger longuement sur cette décision que j’avais prise presque sur un coup de tête, tout simplement pour me sentir plus proche de Chazam. Le christianisme, m’expliqua t’elle, se voulait une religion de paix, d’amour, de sérénité. Là où je voyais des fous mourir le sourire aux lèvres, elle me parla de martyrs donnant leur vie pour un monde meilleur. Là ou je voyais des gens appelant à l’insurrection et traitant Rome d’empire dégénéré voué aux flammes, elle me parla de la société qu’elle espérait, où le paganisme aurait reculé devant la vrai foi.

Enfin donc, que voulaient les Chrétiens avec cette apocalypse qu’ils appelaient de leur vœux ?
Oniris me répondit d’une voix ferme qui me fit trembler par sa détermination.

- "La chute de Rome ne serait pas une fin, mais un renouveau. S’il faut passer par la disparition de Rome et la mort de César, alors tout adviendra."

Tandis que je ressassais ces paroles - n’avait-elle pas proféré des menaces à l’encontre de Rome et, surtout, de Commode ? – j’entendis de l’agitation à l’intérieur de la villa, et une servante vint retrouver Oniris en criant. Un décurion et quelques hommes en armes venaient de forcer l'accés à la villa.



Les hommes venaient arréter Oniris, sur ordre direct de Venitius Varon.
Cette femme avait apparement une incroyable capacité à se faire des ennemis...

Dernière modification par marlouf ; 02/03/2007 à 12h46.
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  #59  
Vieux 02/03/2007, 12h53
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CHAPITRE 9 : le retour des Gladiateurs




A travers l’arrestation d’Oniris, c’était un homme que je redécouvrais. Trop pris par la construction des cirques la mise en place des jeux, passionné par le sort de Chazam, ayant peut être l’impression d’être l’un des acteurs de Rome par le biais des complots d’Oniris, croisant la route des plus grands, m’intéressant à une nouvelle religion… j’avais oublié mon ancienne vie et tout ce qui y avait trait.
Depuis combien de temps n’avais-je pas réellement prêté attention à Venitius Varon, lui que je considérais comme un ami ? Des mois, des années ? L’homme s’était renfermé, lui qui au contact de Chal avait pu effleurer l’Histoire, se retrouvait à son poste de Préfet d’une province finalement misérable, une ville de cirques et d’apparat qui voulait être une réplique de Rome et qui au final, n’était qu’une pustule sans intérêt entourée par la Méditerranée.

Oniris resta un long, très long moment dans l’une des geôles de la prison crétoise. Je continuais mon travail, au côté du fidèle Jmlus, à qui j’apprenais la passion du métier.
Le Colisée grandissait et la foule passait souvent à proximité du chantier, pour voir ce nouvel édifice dédié aux plaisirs. La ville, dans son ensemble, s’était énormément modernisée, accueillant ainsi des thermes spacieux, des écoles d’excellente qualité pour les enfants des patriciens et des marchés aux étalages toujours fournis. Le temps passait et Oniris restait en prison, sans réelle raison, et son alliée de Rome, Marcia, semblait s’être détachée de son sort. Griffon Pertinax tentait bien de faire sortir Oniris, sans pour autant se risquer à revenir sur l’île.

Car que voulait exactement Venitius ? Faire payer à Oniris le fait de l’avoir abandonné, lui qui espérait tant pour les siens ? Ou lui reprochait-il plus simplement la mort de Chal, dont la carrière éblouissante lui aurait peut être permis de s’extraire de son poste de subalterne ?
Dans tous les cas Oniris était en première ligne, et par là même Griffon également.

Je passais donc mon temps à visiter Chazam, apprenant beaucoup sur la religion chrétienne tout en ayant l’impression d’être un intrus, essayant d’oublier ces demi-succès sur les pistes des auriges, où j’applaudissais tour à tour un cheval, puis l’autre.



Le temps s’écoulait sous la chaleur sèche de la Grèce, et Oniris végétait toujours en prison.
La discussion que j’avais maintes et maintes fois débuté avec Venitius sans jamais oser la poursuivre, cette discussion que nous fuyons tous les 2, nous l’eûmes une fin d’après midi, sur les marches même du Colisée.

Nous assistions tous les deux à la fin des travaux, et Venitius m’appris finalement qu’il relâcherait prochainement Oniris. Les mois et les années qu’il avait perdu sur cette île, il avait réussit à les lui faire sentir, elle qui avait partout claironné sa liberté. La maintenir en prison avait finalement été assez simple, le motif religieux était bien suffisant.
Le règne crépusculaire de Commode, dont même les passions de son mauvais génie Dandyus commençaient à le lasser, avait jusqu’ici été assez favorable aux Chrétiens – l’influence de Marcia était certes bien présente. Ainsi Commode avait, à sa demande, déjà gracié des chrétiens, pourtant condamnés pour prosélytisme et appel à la rébellion, les sortant ainsi des bagnes de Sardaigne où ils auraient du finir leur vie.

Venitius avait intelligemment manœuvré, emprisonnant Oniris non pas pour la religion qu’elle défendait, mais en avançant des motifs plus pervers. Elle aurait été vue en public s’en prenant aux religions de Rome. Elle avait proféré des insultes à proximité du temple de Mithra, et certaines témoins (les pires voleurs que j’ai eu l’occasion de voir sur l’île) affirmèrent même qu’elle voulait saccager le temple avec l’aide de ses co-religionnaires.

La chose était entendue, Commode ne pouvait supporter qu’on s’en prenne au culte de Mithra. En effet, ce dieu oriental, arrivé un siècle auparavant à Rome après les incursions romaines au-delà de Jérusalem, avait enthousiasmé Commode, qui en avait fait une affaire personnelle. Depuis plus de dix ans, un culte impérial était donc voué au dieu, mêlant intimement culte de Mithra, de César et du pouvoir.
Les efforts de Griffon pour libérer Oniris avaient donc une portée bien limitée.

Venitius consentait finalement à la faire sortir, à condition qu’elle quitte rapidement la province et n’y remette plus les pieds. Nous quittâmes le Colisée, chacun satisfait, tandis que les travailleurs, sous la supervision de Jmlus, terminaient les derniers travaux. Dans 3 mois, la nouvelle saison, comptant 170 jours de jeux, commencerait ici même.




Tandis que nous marchions, Venitius était lointain, distant, et pourtant il me toucha au plus profond de mon âme, agissant pour la dernière fois en ami. Il accordait sa grâce à Chazam, qui sortirait le soir même comme un homme libre. J’éclatais de joie et embrassait copieusement Venitius, appelant sur lui tous les bienfaits des dieux, chrétien et païens.

Comment décrire mon état quand je vis Chazam quitter son arène, son soupirail et son univers de mort ?



Je l’installais dans ma grande villa, le choyant sans cesse, découvrant réellement ce qu’était la vie. Lui y prenait goût également, partant pour de longues randonnées dont il ne revenait que bien tard, alors que je l’imaginais déjà tombé d’une falaise ou fait prisonnier par des pirates, dont les rares incursions balayaient parfois les rivages de cette partie de la Mer.


En cette treizième année du règne de Commode – et qui serait sa dernière – les bruits venus du large semblaient assez effrayants. Les pirates revenaient à l’assaut, certes, comme ils le faisaient parfois – mais les défenses de la région, depuis plus de 10 ans, étaient parfaitement adaptées à ce possible danger. En cette année, que Chazam m’annonça comme étant l’an 192 après Jésus Christ, le danger venait de Rome même, la ville lumière que consumait le dernier empereur de la dynastie des Antonins.
Sur notre île, pourtant bien éloignée des problèmes de Rome, le grain vint à manquer, les greniers se vidèrent et la pauvreté, d’un seul coup, sembla s’installer. Les nouvelles de Rome étaient bien plus dramatiques, puisque la famine était organisée des mains mêmes de Cléandre Dandyus, à qui Commode laissait toute liberté. Les moissons étaient saisies sur place et stockées par Dandyus, qui les répartissait ensuite au plus fort de la famine, en échange des richesses des Romains. La colère grondait, et la foule se heurtait parfois à la cavalerie que Dandyus lâchait sur elle. Les morts étaient de plus en plus nombreux, l’Empire sombrait peu à peu.
Plus violent que Chal, plus inhumain que Perennis, Dandyus s’accrochait encore au pouvoir, construisant tout autour de Commode un monde de paranoïa et de complots. La tête de Dandyus tomberait bientôt, c’était une certitude. Mais le règne de Commode ayant été celui d’un monstre, éclipsant même les folies de Néron un siècle plus tôt, ses chances de conserver le pouvoir, et surtout la vie, étaient bien minces.

Et pendant ce temps là, en Crête…Le temps s’était écoulé sur le visage d’Oniris, creusant des sillons sur sa peau autrefois lisse, baignant ses yeux d’un éclat triste. Lorsqu’elle sortit de geôle, la femme pétillante et retord que j’avais connu semblait complètement transformée. J’étais incapable de savoir encore si c’était en bien ou en mal, mais la différence était notable. Mais le temps ne nous avait-il pas tous touché ? J’avais l’impression de connaître le véritable bonheur, Chazam enfin à mes côtés. Naïveté… Mais l’homme au bord du précipice, avant de sauter, est-il véritablement habité par le vertige ? Je profitais de ces joies toutes simples, sans prendre conscience que j’avais déjà mis un pied au dessus de l’abîme.


Mais la vie à Rome nous rattrapait …




S’étalant sur plusieurs mois, les troubles s’étaient enfin calmés dans la capitale, le peuple ayant mis à bas le dernier favori de César.
Un soir, alors qu’il rentrait chez lui, Dandyus avait tout simplement eu la tête emportée par un formidable coup d’épée. Le meurtre était certainement du fait même de Commode, mais certains avaient reconnu dans le geste la présence de Marcia.
D’ailleurs, n’avait on pas vu l’un de ses esclaves, ce grand goth privé de la parole, dans le quartier quelques minutes avant le meurtre ?
Et quelques-uns de se rappeler que des années auparavant, cet Akmar Nibelung était un gladiateur, que Marcia avait sauvé de la mort dans le Colisée de Rome afin qu’il entre à son service.
Quelques légionnaires auraient également pu attester que bien avant sa capture, cet homme avait été un solide soldat, combattant avec acharnement contre les troupes romaines et maniant l’épée avec une grande dextérité.
D’autres enfin – mais vivaient-elles encore, ces ombres d’une vie révolue ? – auraient pu parler de la magnifique voix du Goth, qu’il faisait résonner lors des assemblées, une voix qui s’était tue lorsque les troupes romaines, balayant son village sur les ordres de Marc-Aurèle, avaient emporté la vie de sa femme et de ses fils.
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  #60  
Vieux 02/03/2007, 16h26
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