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Vieux 03/09/2007, 14h47
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Super Rieur
 
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Par défaut Les trésors de la langue française...

Hola!!

Je cherche aujourd'hui à masquer un tant soit peu le vide intellectuel et social qui caractérise ma vie de pauvre étudiant séchant sur son mémoire dans le désespoir de n'y rien trouver d'intéressant à dire, en effectuant un mouvement artistique que qualifieraient les spécialistes de "gros étalement de culture devant vous bandes de minus habens hahaha", si il ne mêlait pas cul et scatologie. Je parle bien sûr de l'évolution bien connue en ancien-français du préfixe latin "pro" ( devenu "por" en ancien français. ), qui indique un accomplissement, qui nous a donné deux mots magnifiques, que la bétise crasse des intellectuels gaucho parisiens du XVI ième siècle nous a irrémédiablement fait perdre....

Le premier est "porgésir". ( on reconnait le verbe gésir du
"ci-gît") qui s'il veut dire d'une manière générale être allongé, pouvait
aussi vouloir dire être en couches. A votre avis, quel autre sens pouvait avoir ce verbe? Ah bhein forcément l'opération humide qui a précédé la mise en couches en moyenne 9 mois avant: mettre son sexe dans un autre, généralement du sexe opposé, car sinon, ça fait quand même sans doute très mal. Magnifique exemple tiré d'une vie de saint Thomas le Martyr composée vers 1190: "David [...] purjut altrui muillier" (traduction : David, le coquinou, a niqué la femme d'autrui; ce qui est vil). A noter la magnifique utilisation au passé simple du verbe "niquer" du temps. De nos jours, malheureusement, plus personne ne dit "il niqua ma mère, ce malotru de bâââtard de la sienne."

Le deuxième, qu'il est aussi très triste d'avoir perdu, apparait dans la poèsie française du XIIIième siècle (on était loin alors de papy Hugo): c'est "porpisser", c'est à dire "se pisser dessus." Exemple, lorsque le divin et racé poëte sut retranscrire avec art qu'un vil félon allait passer un sale quart-d'heure: "Quant Maquesai revint si prist a porpisser" (= Il se pissa dessus de peur quand revint Maquesai).

Malheureusement, on ne trouve pas de "porchier" dans la si fine littérature du temps, mais m'est mééééhhh idée que dans les récits de l'épique bataille d'azincourt ou de poitiers, certains vers l'utilisent pour qualifier si justement le vif mouvement stratégique de rédéploiement qu'effectuèrent si promptement les troupes françaises.

Aaaah qu'elle peine que nous ayons perdu tout ce riche champs lexical... Le français s'appauvrit, il s'appauvrit! Heureusement que la colonisation (dont
c'est là un des bienfaits indiscutables) nous a apporté la culture et la civilisation, avec des mots comme zob, zobi, zgueg, etc pour compenser nos pertes...

Bref, j'espère que ce petit voyage dans notre culture nationale si prude et chaste, si magestueuse, et si développé vous a plu.
__________________


"L'abstinence est une perversion sexuelle comme une autre."


Ar Sparfell



( Ouais, si y'en a qui me citent dans leur signature, pourquoi pas moi? )
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