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De l'extinction des langues régionales
Voilà, sur la demande expresse du sieur Manu Militari qui est trop pudique pour en parler sur le chat , j'ouvre une nouvelle discussion sur le vaste sujet des langues et cultures régionales, de leur disparition progressive depuis le XIXème (et même avant pour certaines comme le cornique disparut officiellement au XVIIIème), les raisons de ces extinctions et les conséquences de ces changements.
Comme je le déclarais sur le chat, je trouve intéressant que cet "engouement" pour les cultures et langues régionales ressurgisse maintenant alors que les langues et cultures nationales qui les ont plus ou moins volontairement supplantés (dans le cas de la France, via l'école publique en français et le service militaire, ainsi que le fameux exode rural issu de l'industrialisation, mais l'on peut se demander si derrière cet effort de centralisation indispensable ne se cachait pas à moindre échelle un certain mépris des cultures populaires et rurales de la part des élites parisiennes et une tentative utopique de création d'une nouvelle identité nationale, notez que cette allégation ne repose sur rien :lolmdr: ) sont à leur tour menacées par la globalisation/mondialisation et l'invasion du modèle pseudo-culturel américain. (l'original de cette phrase est disponible un peu plus bas ) Une petite série de lien sur la question[ à étoffer]: http://fr.wikipedia.org/wiki/Langues_r%C3%A9gionales http://fr.wikipedia.org/wiki/Langue_celtique http://fr.wikipedia.org/wiki/Langues...ires_de_France http://fr.wikipedia.org/wiki/Langues..._d%27Allemagne Sur le "problème belge" par Cypho51 :http://www.franconaute.org/forum/sho...6&postcount=21 Un extrait de la conversation sur le chat qui a motivé l'ouverture de cette discussion: Citation:
Voilà, à toi Manu Dernière modification par Maurice Morisson ; 21/09/2009 à 16h00. |
#2
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Et bien voilà
C'est juste la première fois qui est difficile ... :sorti:
Bon plus sérieusement, puisqu'il s'agit d'une question sérieuse, je voudrais signaler un fait qui n'est rarement évoqué dans ce type de discussion. C'est l'adhésion des premiers concernés : la population régionale. -------------------------------------------------------------------------- Définition du cadreMes arguments concernent une période allant de la fin du XVIIème siècle à la fin des 30 glorieuses (1973) et un focus particulier de 1870 à 1914. La réflexion concerne avant tout la France. Car je ne prétends pas connaitre l'histoire des autres nations européennes suffisamment pour appliquer mes réflexion à ces pays. Même si certains conclusions peuvent s'appliquer à eux aussi. -------------------------------------------------------------------------- 1er aspect : Pas d'identité national pour porter les langues régionales françaises.Du XVIIème siècle à la fin du XXème siècle ces personnes se considéraient avant tout françaises même si elles ne parlaient que le patois ou autre langues régionales ( ... j'avais prévenu, je prend le rôle du méchant jacobin centralisateur ... PS : je suis nantais ). Même au pires heures de la Révolution, les chouans, bretons et autres contre-révolutionnaires, aucun n'utilisait ces patois comme porteur d'identité. A titre de comparaison, on pourrait comparer avec la Pologne. Cette nation a été démenbré entre la Russie, la Prusse et les autrichien environ 170 ans (de mémoire). La langue polonaise a survécu (et même magnifiquement). Ni l'allemand ou le russe n'ont réussit à inquiéter la langue. Même constat pour l'Irlande, la Grèce, etc ... Quelque soit la force ACTUELLE des partis indépendentistes/régionnalistes/autonomistes actuelles (rayer la mention inutile). Ces mouvements étaient inexistants jusqu'en 1950, y compris la Corse ou les Caraïbes. (je parle d'existence statistique : 0,1% de vote ce n'est rien en statistique) En conclusion : En 1901, le paysan breton, corse, créole ou basque acceptait que ses enfants apprennent le français car il se considérait comme français. Ce n'était pas le cas du paysan irlandais, polonais, grec, etc. -------------------------------------------------------------------------- La maitrise de la langue nationale par leurs enfants était considéré par ces personnes comme une formidable possibilité d'ascension sociale. Si tu ne parlais que patois, tu ne pourras jamais être autre chose que paysan. Ce constat basic est valable en France pour toute la période de temps. (expérience personnel) C'est tellement vrai que nombre parent n'apprenait pas le breton à leur enfant et ne leur parlait que français. [et quand ils ne voulaient pas que leur enfants comprennent parlaient en breton] En conclusion : En 1901, le paysan breton, corse, créole ou basque poussaient ses enfants à apprendre le français en espérant qu'il devienne un notable. Ce n'était pas le cas du paysan irlandais, polonais, grec, etc. -------------------------------------------------------------------------- Oui je sais, je suis réducteur ... très réducteur ... ... pas tapez ... Je précise ma pensée. Absence ou faible production ECRITE Apprendre à lire et à écrire le breton/basque/créole/corse ... pour lire quoi ? Chaque région possède (possédait ?? ) une culture propre. C'est exact. Sauf que même les natifs de ces régions écrivaient en français. Parfois certains ont écrit des oeuvres en langue régionales ... [polémique ON]je vais être méchant, mais c'était des artistes de talent très secondaire qui n'ont vécu de leur plume que par ce biais ... par absence de concurrence. [polémique OFF] (primo) Quitte à apprendre à lire et à écrire autant apprendre une langue qui te donne accès à Victor Hugo, Jules Verne, Zola, etc. (bis) Quitte à apprendre à lire et à écrire autant apprendre une langue qui te donne accès à Karl Marx, Hegel, Conan Doyle, etc. ... et oui ... apprendre le français permettait d'avoir accès à l'ensemble de la production littéraire mondiale car le français est une langue de traduction. (primo)C'est exactement le même phénomène qui faisait que les lettrés du moyen age apprenait le latin. Pour avoir accès à un énorme catalogue d'oeuvre de référence. (bis) C'est exactement le même phénomène qui faisait que les lettrés de l'antiquité apprenait le grec (antique). Pour avoir accès à un énorme catalogue d'oeuvre de référence. (ter) C'est exactement le même phénomène qui fait que j'"apprend" (comprendre : améliorer mon niveau) l'anglais. Pour avoir accès à un énorme catalogue d'oeuvre de référence. En conclusion : En 1901, les enfants du paysan breton, corse, créole ou basque vont apprendre le français afin d'avoir accès à une masse d'ouvrage qui n'existait pas dans leur langue maternelle. -------------------------------------------------------------------------- Voili, voilou
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Un Worms peut en cachez un autre |
#3
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(toujours aussi pratique de lire à l'envers les quotes du chat :D )
Hm vaste débat... depuis toute petite, mon père me raconte des histoires en OC, m'invite a des festivals comme l'Estivada , me parle de toponymie régionale et me casse les pieds avec le rugby Je ne vais pas vous aider sur le côté Historique de la chose, mais je peux vous donner mon idée psychologique Etant largement déracinée, j'ai toujours eu un peu de mal à appréhender cet "amour du pays", mais j'ai compris quelques choses : Le monde est tellement vaste, les choses vont tellement vite et de manière tellement implacable que l'on a besoin de se raccrocher à quelque chose pour savoir qui l'on est, d'où l'on vient. Tous n'avons pas ce même besoin ; mais ceux qui l'ont se retrouvent autour de leur langue locale : la France, être français, c'est encore trop vaste pour eux... [ un drapeau que j'ai dans ma chambre résume assez bien cette idée : IMAGE (sauf que sur le mien il y a écrit "soi d'aqui" _je suis de LA (et pas d'ici, ca change tout!)_ et non pas "pais nostra" ) ] La raison de l'effacement de ces langues est multiple : politique, historique, démographique, tout ce qu'on veux! Mais à la limite peu importe : c'est le fait qu'à ce jour, alors qu'on lui pose gentiment la question, l'Etat la méprise et ne fait rien (ou si peu) pour le respect de cette culture, qui déçoit beaucoup les gens : on mondialise sans leur laisser la liberté et le choix de s'appuyer sur leur petit bout de racine... Après, certains poussent cette possessivité (car je trouve que c'en est, tout de même) à outrance, je vous conseille d'écouter la ballade des gens qui sont nés quelque part (Brassens, bien sûr ) et MA VILLE (EST LA PLUS BELLE DES VILLES) ( des Malpolis, groupe Toulousain ) qui résument assez bien le problème Je profite de ce post pour vous signaler une grande manifestation pour la langue occitane le 24 octobre, à Carcassonne (quelques infos ICI ) ; Ben (Vauthier) y était l'année précédente, il y sera probablement encore cette année , mais lui on s'en fiche, j'y serai aussi
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#4
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J'approuve, c'est un vaste debat... dans lequel j'ai un role de double mechant.
Mechant numero 1 : j'ai participe activement a la destruction de ma langue regionale (le platt pour etre precis). Mechant numero 2 : travaillant dans un pays dote d'une belle et joyeuse langue regionale, je ne l'apprends pas (a savoir le Luxembourgeois) En meme temps... Pour le numero 1, il faut avouer que suite a une tres forte vague d'immigration dans les annees 50, le coin ou j'habite (a pas mal de kilometre a la ronde) a vu sa population fortement modifiee. Du coup, les langues "locales" etaient plus l'italien et le polonais que le platt, langue "historique". Moralite, je parle trois mots de platt et assez couramment l'italien. En etendant un peu, je pense que les langues "regionales" sont presque destinees a mourrir s'il n'y a effectivement aucun effort pour la rendre attractive aupres des nouveaux arrivants ET s'il n'y a pas un interet certain (festival, litterature, journaux, cours...) Pour le numero 2, effectivement il y a un peu d'interet dans la mesure ou le Luxembourg propose journaux, cours et compagnie. Mais il manque l'attrait. En effet, sachant que la moitie du Luxembourg n'est pas originaire du Luxembourg et que la moitie de la population du Luxembourg, durant la journee, vient de l'etranger, le Luxembourgeois perd franchement de son interet (pour un etranger).
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"Comment désigner un volontaire ? C'est facile, demandez au volontaire de faire un pas en avant. Celui qui ne fait pas de pas en arrière est volontaire." Doctrine gobline "Diplôme obtenu, boulot trouvé, la vie est belle..." Moi |
#5
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très vaste sujet en effet ...
je parle en temps qu'expatrié. et oui je vis en angleterre pour celles et ceux qui ne le savent pas. je suis pas partie par choix mais par opportunité. alors bien sur j'ai appris l'anglais.mais je n'est pas appris le patois local qu'est le geordie, tout simplement car en dehors de la masse sous éduqué de la ou je vie personne d'autre le parle. je comprend quelque mot ou expression mais cela s'arette la. je parle mieux espagnol ou italien sans jamais les avoir appris. et mon niveau de langue est exécrable. pour en revenir a nos mouton (la France) je parlerais en temps que breton (rennais). a rennes on ne parle plus breton depuis la nuit des temps(environ 2000 ans) mais on parle gallo un espèce de patois entre vieux français oral et latin. en effet pendant longtemps les deux langue officiel de la Bretagne on été le breton et le latin puis plus tard le francais (vers 1200) mais quel rapport avec le topique me direz vous. j'y viens. quand l'école est devenue obligatoire, le français l'est aussi devenue a l'école tout du moins. se qui a amené des situation cocasse dans les campagnes, des personnes de la génération de mes grands parents (80ans aujourd'hui) on entendue leur premier mot de français a l'école. et je sais que dans certain coin de Bretagne les paysans voulait chassé ses instituteur qu'il considérais comme une verrue car pour eux il ne faisait qu'apprendre quelque chose d'inutile. en ville meme si la situation était mieux elle n'était pas toujours évidante. par exemple chez ma grand mere on parlais en breton a la maison, en francais au magazin et a l'extérieur car s'était l'usage pour beaucoup de personne a cette époque. comme on parlais français en cours et breton dans la cours. aujourd'hui ma grand mere ne parle plus que français simplement car tout le monde qu'elle connais parle français mais en cas de besoin elle peu embrayé en breton (pour ne pas être compris des français) maintenant le rapport a moi. je suis breton avant d'être français, cependant je reste français, il n'y a pas d'animosité hors de mes frasques d'humour. j'écoute try yan et d'autre groupe breton jouant en français que j'aime bien. apprendrais je le breton si on m'en donnais la possibilité? non car cette langue est morte. cela n'empêche je serais breton ou que j'aille et quoi que je fasse. maintenant je vais revenir sur un sujet qui vas fâchez! pourquoi les langue régionale on disparue en France, non les population locale n'était pas franchement pour se changement (en dehors des bourgeois et des marchant). les régions ont elle eux leur mot a dire et proposez l'apprentissage de leur langues? NON. la france a t'elle par la force obligé des centaines de milliers de bambim a apprendre le français? OUI (rappelez vous que les sévices corporels était AUTORISE lorsqu'un élève parlais une autre langue que le français a l'école!) maintenant on a compris que la force ne servais a rien je pense dans 200 ans 80% de la population mondiale parleras anglais. tout simplement parce que les traduction dont tu parle ne se feront plus dans le futur! sur ce bonne journée a tous!
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le breton QG citation de boris vian : Le jour où personne ne reviendra de la guerre, ce sera parce que la guerre aura été bien organisée. |
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