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  #1  
Vieux 16/12/2005, 11h41
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Par défaut les racines de notre civilisation !

notre civilisation n'est qu'un "avatar" de la civilisation grecque !

le plus étrange c'est que ce n'est pas par héritage direct

(Grecs , Romains ou Byzantins ......)

mais une projection de la vision qu'en avait les Arabes !

nos racines ce n'est en rien le judeo christianisme ( contrairement

aux Orthodoxes restés eux véritablement chrétiens)

mais Aristote ! il est tout pour nous

encore plus que ce qu'est Confucius pour les chinois !

et ne me parlez pas d'augustin qui n'est qu'un triste clown





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Sol Invictus



LA LIBERTE OU LA MORT
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  #2  
Vieux 16/12/2005, 11h50
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Devant tant de certitude comment émettre un avis contraire sans risquer la pendaison ?
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  #3  
Vieux 16/12/2005, 11h53
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L'Abbé n'a pas peur de la pendaison (et c'est pas la premiere fois qu'il dit le contraire de Griff ).

Encore une fois c'est pas si simple ni si tranché Griff.
Evidemment qu'il y a des racines indubitablement grecques, voire musulmanes (notamment par l'esprit des grands penseurs arabes style Averroes), mais on ne peut pas nier l'influence determinante de l'Eglise sur notre civilisation.
Qu'on soit ou pas restés des "chrétiens originels" est une autre question, un autre débat, mais cela n'empeche pas que l'influence chrétienne est très impressionante dans notre civilisation actuelle.
Je ne dis pas que c'est bien ou pas bien.
Je dis juste que cela est.
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[20:58:20] Akmar Nibelung, Gott dit:
je m'incruste pour faire genre j'ai des amis autres que les pizzas
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  #4  
Vieux 16/12/2005, 12h09
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L'influence arabe chez nous est indirecte... Disons que les arabes ont en partie récuperé l'héritage grec, contrairemment à nous à cette époque, et nous l'avons ensuite repris à ces arabes qui finalement n'ont fait que le conserver au chaud le temps qu'on se rende compte de sa valeur.
Maintenant, ce que je ne sais pas (faute de lectures), et je serais interessé de lire des avis là dessus, c'est en quoi les arabes ont put influencer cet héritage et quelle évolution a t il suivit chez eux.
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Allez les Cajuns!! http://www.youtube.com/watch?v=0dglMqP_zEI
Parleeeez-nous à boire....

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  #5  
Vieux 16/12/2005, 12h33
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"fautes de lectures " ?

plus après avoir lu ci dessous le très long post

de Jancenus Solum qui m'avait beaucoup marqué

sur le QG !

"L'Idolâtrie
L'Européen est caractérisé par un terrible antagonisme : l'opposition de l'homme extérieur et de l'homme intérieur. L'Européen est différent dans les apparences de ce qu' il est réellement. Il vit et se meut dans le mensonge du conventionnel. Toute sa civilisation est une addition de mensonges conventionnels auxquels il s'est adapté. Il est égocentrique à l'extrême, mais il se comporte avec les autres avec une politesse absolue, presque recherchée.

Dans les pays sous-développés, là où les hommes n'ont pas encore la sophistication de la civilisation européenne, chacun exprime peu ou prou son monde intérieur avec une certaine liberté et simplicité qu'on ne retrouve pas en Europe. Leurs manières sont abruptes, mais les hommes sont plus vrais. En Europe, ceci est tenu pour un manque de civilisation et de développement spirituel. Ainsi, on en est arrivé à considérer que la civilisation se trouve dans le jeu continuel de l'hypocrisie, ce "sépulcre blanchi, rempli de putréfaction" (Mt 23,27). On nettoie continuellement l'extérieur de la coupe pour paraître propre aux hommes (Luc 11,39; Mt 23,25-26).

Mais comme il arrive pour les Pharisiens, ce mensonge continuel dans lequel ils vivent ne les humilie nullement. Au contraire leur perfection extérieure les remplit d'assurance quant à leur supériorité. Le signe le plus caractéristique des Européens, c'est l'orgueil ! Ils voient d'en haut tous les autres peuples qu'ils considèrent comme "non-civilisés" ou "sous-développés"

Il se peut que certains parmi eux s'intéressent beaucoup aux besoins des autres. Les individus, les groupes ou les nations et surtout les sous-développés pour lesquels ils nourrissent des sentiments de pitié. Mais au fond, ils s'intéressent aux autres comme un entomologiste s'intéresse aux insectes. Ils ont pour les hommes des sentiments inférieurs à l'amour qu'ils ont pour un chien.

Ils ont de leur civilisation la même haute idée qu'ils ont d'eux-mêmes. Ils n'acceptent rien sans le passer au crible de leur esprit critique dont ils sont fiers. Ils considèrent comme relatives toutes les valeurs, même celles qu'ils acceptent, et discutent avec une apparente profondeur de tout ce que l'humanité a cru.

Leur attitude habituelle est celle des agnostiques bien disposés qui sont prêts à être d'accord avec vous, en vous laissant comprendre, naturellement, qu'on ne peut rien prouver à tout ce que vous leur dites, et que par conséquent, vous les indifférez.

Il y a pourtant une seule chose qui ne passe jamais par l'esprit de ces agnostiques : c'est de mettre en doute la valeur de leur civilisation. Jamais une civilisation ne fut supérieure à la leur. Il se peut qu'ils remettent en cause ou discutent ou contestent différents problèmes d'ordre partiel et mineurs concernant leur culture, et que dans le détail, ils parviennent même à exprimer de fortes oppositions, mais jamais ils ne mettent en doute la justesse de la ligne générale de leur civilisation.

La civilisation de l'Europe est basée sur une religion, une religion que personne ne veut appeler ainsi, car il ne s'agit pas du culte d'une ou de plusieurs divinités, mais du culte de l'homme.

La religion des anciens Grecs et leur civilisation n'étaient rien d'autre que le culte de l'homme. Si la civilisation de la Grèce antique a trouvé un tel écho dans le cÏur des Européens, c'est justement à cause de cette ressemblance intérieure.

Comme les anciens Grecs, ainsi les Européens ont divinisé la raison de l'homme, ses passions, ses forces psychiques et ses faiblesses. En un mot, ils ont fait de l'homme le centre, la mesure, et le but de tout. C'est en l'homme que la civilisation de l'Europe prend sa source. Elle existe pour l'homme et tire de l'homme sa justification.

Il se peut qu'il y ait discorde quant aux moyens par lesquels se réalisera l'amélioration de la vie de l'homme. Il se peut qu'il y ait des différences dans la manière de rendre le culte à l'homme. Il se peut qu'en prenant l'homme comme mesure on arrive à certains résultats, mais toujours et pour tout, l'homme est le centre autour duquel tout gravite, la source de leur inspiration et le but de leur effort.

Telle est l'Europe.

Quelle que soit la religion qu'il croit posséder, au fond sa religion n'est autre que l'adoration de l'idole homme. L'Européen a cessé de voir en l'homme l'image de Dieu. Il y voit simplement l'image de lui-même.

En d'autres termes, la religion de l'Europe, c'est la vieille religion de l'humanité, celle qui a séparé l'homme de Dieu. Le but de Dieu, c'est de déifier l'homme. Mais l'homme égaré par le diable a cru qu'il pouvait devenir dieu sans la grâce du Créateur, de sa propre initiative et par ses propres efforts seulement. Il s'est empressé de goûter à l'arbre de la connaissance avant qu'il soit mûr pour une telle nourriture.

Le résultat fut que ses yeux s'ouvrirent et qu'il connut le bien et le mal, vit sa nudité corporelle et spirituelle et en fut effrayé. Il ne supporta plus de regarder (en face) le Seigneur son Dieu et courut se cacher loin de sa Face. Il comprit qu'un grand abîme s'ouvrait entre lui et son Créateur. Alors le Père miséricordieux maudit la première cause de la catastrophe: le diable, "le serpent ancien". Dans son immense Amour Il promit déjà le salut : "Et Je mettrai l'inimitié entre toi (le serpent, le diable) et la femme (la sainte Vierge) et entre ta postérité et sa postérité (le Christ). "Celui-ci t'écrasera la tête et tu lui blesseras le talon" (Gen.3,15). Et pour que l'homme ne vive pas éternellement dans cet état de mort spirituelle, Il le chassa du paradis "de peur qu'il n'étende la main et ne prenne du fruit de l'arbre de la Vie, qu'il en mange et qu'il vive dans les siècles" (Gen 3,22). Dieu permit ainsi, par miséricorde et amour, la mort corporelle et la corruption, lesquelles, comme la mort spirituelle, ont été la conséquence de la rupture du contact (de l'homme) avec la source de la Vie, pour que l'âme ne reste pas pendant les siècles dans sa mortification spirituelle, son malheur et sa nudité. Ainsi l'homme séparé de Dieu et vivant la réalité continuelle de la mort est devenu esclave du diable.

C'était donc par réaction à l'expérience de sa nullité que l'homme a adoré l'homme en le proclamant dieu. En effet, les anciens avaient enseigné que l'âme était une partie de la substance divine, c'est-à-dire qu'elle est divine par essence et par conséquent n'a pas besoin de Dieu.

Cette volonté intérieure de l'homme de croire à sa propre divinité conjointe à l'effet de sa soumission aux puissances sataniques est la base de toute idolâtrie.

La religion de l'Europe n'est autre que cette idolâtrie primitive sous une forme moderne.

Papisme, protestantisme, humanisme, athéisme démocratie, fascisme, capitalisme, communisme, etc, et beaucoup d'autres choses nées en Europe, sont des expressions du même esprit "humanolâtre". La civilisation de l'Europe n'est pas autre chose que le résultat d'un effort constant et angoissant de l'homme de dresser son trône au-dessus du trône de Dieu. Il ne s'agit de rien d'autre que de la construction d'une nouvelle tour de Babel dans laquelle domine la confusion quant à la façon de la construire, bien que le but reste commun à tous.

L'idéal de l'Européen s'identifie avec l'idéal de Lucifer. Au fond, c'est le même mépris de la Bonté de Dieu, la même insulte envers son Amour, la même révolte et éloignement de sa Providence, la même ingratitude, la même marche dans le désert qui, au lieu de conduire l'homme en haut, où il croit aller, le conduit vers l'abîme de la mort.


Alexandre Kalomiros, médecin et théologien

SOURCE : http://perso.club-internet.fr/orthodoxie/bul/01.htm

L'Europe, pour tout le monde, est un pays chrétien. Mais en vérité, le diable est malin par excellence et ses plaisanteries ont des conséquences tragiques pour l'humanité. Le malheur, le plus grand malheur qu'ait jamais trouvé le monde a la Croix pour bannière. L'aristotélisme des théologiens occidentaux et leur assimilation de la pensée rationaliste de la Grèce antique, la transformation de la théologie en philosophie, l'altération de la foi, le papisme, la soif de puissance et des pouvoirs mondains, les croisades, les mélanges et les compromis de la religion avec la politique, l'inquisition, les missions qui se sont révélées être les avant-gardes des colonisateurs, les conquêtes, les guerres «sangsues» systématiques du sang des peuples, les orgies, les impostures, les humiliations et les tyrannies ont été faites au nom de la Croix.

Conséquemment à cette chute si tragique de la religion, il était naturel que l'athéisme et la Réforme jaillissent en tant qu'expression de la recherche de la délivrance et de la santé.

Il faut prêter attention au fait que l'athéisme ne s'est présenté en Europe ni comme un indifférentisme ou un agnosticisme, ni comme une simple disposition épicurienne ; l'athéisme de l'Europe n'a pas été une négation «philosophique». Il exprimait une forte haine contre le Dieu des chrétiens tel qu'ils L'avaient connu en Europe, c'était en fait une passion violente, une indignation de l'âme, un blasphème.

Dans l'Orient chrétien orthodoxe, de l'époque de Constantin le Grand jusqu'à la révolution grecque, on n'a jamais connu de pareils incidents. Les hommes de l'Orient avaient un Dieu complètement différent du Dieu qu'ont connu les hommes de l'Occident. C'est pour cela qu'ils n'ont jamais voulu Le renier, même s'ils étaient de grands pécheurs. Les premiers athées en Grèce nous sont venus de l'Europe. Leur athéisme s'est nourri des fautes des chrétiens et de l'altération de la vérité chrétienne qui a été faite en Occident.

La Réforme aussi peut apparaître comme une secte isolée, mais en réalité elle est née en tant que négation du catholicisme. Elle n'a jamais existé comme une doctrine à part entière ; au contraire, elle était et est toujours une opposition religieuse. Ce qui justifie cette négation, c'est la présence du catholicisme. Si le catholicisme disparaissait, elle perdrait sa raison d'être.

Alexandre Kalomiros

L'ÉCOLE DE L'OCCIDENT
Les controverses durent depuis des siècles en Occident et se font avec un «naturel» étonnant, et ceci parce que tous les participants, même s'ils ont des conceptions différentes, appartiennent à la même école.

Il est très difficile pour les Européens, et avant tout pour les protestants, les athées et les indifférents du point de vue religieux, de comprendre combien leur mentalité a reçu profondément le sceau de la papauté et combien leur propres conceptions négatives sont déterminées par les thèses correspondantes des adeptes de la papauté.

Le papisme a été le grand pédagogue de l'Occident. C'est lui qui a enseigné les premières lettres aux Européens et c'est lui qui les a initiés au rationalisme qu'il a hérité de la Grèce antique à travers Rome.

Le rationalisme a été l'âme de toutes les hérésies qui ont combattu le christianisme et tous les combats théologiques du christianisme sont dirigés contre lui. L'hérésie, c'est le refus d'accepter ce qui est au-dessus de la raison, et l'effort pour le transformer en quelque chose de rationnel. C'est la négation de la réalité vivante et l'acceptation de la conceptualisation pour la seule raison que le concept est compréhensible, tandis que la réalité vivante est quelque chose d'incompréhensible.

«L'Église» occidentale commença d'être imprégnée par le rationalisme bien avant le schisme. Le papisme et les différentes hérésies desquelles s'ornent maintenant «l'Église» de Rome ont eu le rationalisme pour base. Elles sont nées et ont peu à peu grandi à travers les siècles. L'éloignement (géographique) de Rome et les difficultés de contact ont contribué à ce que les premières déviations ne soient pas détectées à temps. Celui qui étudie l'histoire observera que l'Occident fut toujours pour le christianisme une province spirituelle. C'est en Orient que presque tous les problèmes spirituels et théologiques sont nés et ont trouvé leur solution. En Orient, les chrétiens se trouvaient dans une continuelle tension spirituelle. C'est par là que passaient tous les courants des hérésies, et c'est là que se trouvait la guerre spirituelle. Les occidentaux vivaient dans une sorte de confortable euphorie. C'étaient les enfants douillets de la chrétienté.

Les maladies de l'Orient étaient très aiguës. Elles étaient de la catégorie de celles qui créent des anticorps et développent l'immunité. Mais dans le même temps, en Occident, commençait une maladie chronique du genre de celles qui conduisent sûrement à la mort.

Le rationalisme porte en lui la présomption et la présomption amène l'isolement. L'isolement grandit avec la puissance mondaine. Or, à l'époque où l'Occident avait besoin plus que jamais de l'assistance spirituelle et de la conduite de l'Orient, se creusa entre eux un gouffre insondable.

L'Église latine, dans son effort de christianiser les peuples de l'Europe jusqu'alors barbares, au lieu de s'efforcer de les élever au sommet inaccessible de la foi et de la vie chrétienne, présenta le christianisme comme quelque chose de facile et d'agréable, espérant de cette façon porter plus vite les barbares au christianisme. Ainsi, au lieu d'élever les barbares, elle fit descendre l'Église. Elle rendit l'enseignement plus compréhensible, plus rangé, plus systématique, plus scientifique. C'est ainsi que commença la propagation du rationalisme et l'altération de la foi chrétienne. Le christianisme, mystère de vie dans le saint Esprit, devint peu à peu un système philosophique et moral qui trouva plus tard sa meilleure expression dans la «Summa Theologica» de Thomas d'Aquin.

C'est dans cette culture européenne que les renégats postérieurs du christianisme trouvèrent leur nourriture. C'est dans cette culture qu'ils ont grandi, et c'est elle qui leur a appris à penser et à philosopher. Protestants, humanistes, athées, toute la série des philosophes européens est sortie de l'école du catholicisme. C'est pourquoi ils parlent tous la même langue du rationalisme et c'est pour cela que malgré toutes leurs antinomies, ils se comprennent à merveille.

Alexandre Kalomiros

SOURCE : http://perso.club-internet.fr/orthodoxie/bul/12.htm

MYSTERE REDOUTABLE
Alexandre Kalomiros

La discussion entre l'athéisme et le catholicisme est possible. Ils discutent sur un même plan philosophique avec des arguments de la même famille. Mais la discussion entre l'athéisme et l'Orthodoxie est impossible car l'Orthodoxie parle une langue complètement incompréhensible pour l'athéisme. L'Orthodoxie comprend parfaitement bien la langue de l'athéisme, mais si elle-même se mettait à parler cette langue, elle cesserait d'être orthodoxe.

Pour exemple, prenons la discussion concernant la nature de l'homme. Le catholicisme considère que l'homme est composé d'âme et de corps. L'athéisme n'accepte pas l'existence de l'âme et enseigne que l'homme est seulement corps. Cette négation est une réponse à la conception de l'homme dans le catholicisme.

Dans leur effort d'exprimer les mystères profonds de la nature humaine avec des concepts simples, les catholiques ont emprunté les notions hellénistiques sur le corps et l'âme, de façon à ce que toutes deux soient absolument compréhensibles. Comme les anciens, ils ont décrit l'âme comme indépendante, l'âme existant en elle-même étant l'être proprement dit, et ils ont ramené le corps au niveau de fardeau inutile qui emprisonne l'âme et ne la laisse pas se développer librement, ainsi que le croyaient les Grecs.

C'est de cette manière que le mystère de l'existence humaine est descendu au niveau naïf des définitions philosophiques. C'est ainsi qu'a commencé l'échange d'arguments philosophico-scientifiques qui se perpétuera jusqu'à la consommation des siècles sans naturellement que l'on puisse démontrer quoique ce soit.

Il en est ainsi parce que l'on recherche cette preuve dans le domaine de la logique pure et pas dans un domaine qui la dépasse. Cette logique pure n'a qu'une fonction auxiliaire car, à elle seule, elle ne peut conduire ni à la connaissance, ni à la certitude.

Comment donc l'Orthodoxie pourrait-elle prendre part à une si naïve et puérile discussion sans descendre elle-même au niveau de la naïveté ? L'Orthodoxie se refuse à donner des définitions philosophiques pour définir l'homme, son corps et son âme. Elle connaît que l'homme n'est pas seulement ce qui apparaît, mais elle sait très bien qu'elle ne peut ni décrire, ni définir son âme, ni considérer le corps et la matière comme des choses qui peuvent devenir compréhensibles par le cerveau humain. Parce que peu importe jusqu'où le cerveau de l'homme peut analyser les êtres, car il ne peut de toute façon que capter les conceptions qu'il fabrique lui-même sur les êtres, mais pas leur substance.

Voilà ce que dit saint Grégoire de Nysse sur l'homme : «car il me paraît que la création de l'homme est redoutable et difficile et inexplicable. Elle représente en elle plusieurs mystères inexplicables de Dieu».

L'Orthodoxie utilise les mots «corps», «âme», «chair», «matière», «esprit» sans signifier toujours avec le même mot les mêmes choses. Elle utilise les mots qui existent dans le vocabulaire humain parce qu'il est nécessaire à son expression. Mais elle ne se précipite jamais pour enfermer un mystère complet que même les anges ne peuvent contenir dans les limites étroites d'une conception humaine. Elle n'accepte pas non plus de diviser l'homme en compartiments hermétiques tels que le corps et l'âme ou comme le prétendent certains hérétiques, corps, âme et esprit, et elle n'attribue pas à la chair une valeur vile, mais souvent s'en sert pour représenter la nature humaine toute entière : «Et la parole a été faite chair».

Mais tel n'est pas notre sujet. L'Orthodoxie est une expérience, une vie en Dieu, une série de contacts ontologiques et non une série de raisonnements humains. Ces raisonnements existent et sont parfaitement logiques, mais ils ne sont que des auxiliaires. Les fondements de l'Orthodoxie ne sont pas des faits de raisonnements et de spéculations philosophiques, mais des expériences de l'énergie divine dans le coeur purifié des saints. Comment donc l'athéisme pourrait-il discuter avec elle ?

LA LUMIERE
par Alexandre Kalomiros



Pourtant, il s'est trouvé des «orthodoxes» qui ont discuté avec l'athéisme et la philosophie en général. Des érudits de différentes associations religieuses de notre pays se sont efforcés, pendant des années, de prouver que «la science aussi admet l'existence de Dieu», mais la seule chose qu'ils ont réussi à prouver avec toutes ces discussions a été la grande estime qu'ils avaient eux-mêmes pour la science et leur ignorance de l'Orthodoxie. En exemples vivants de l'européanisation que nous avons subie dans ce pays, ils n'ont ni voulu ni pu puiser dans l'Orthodoxie la puissance nécessaire pour confondre toute philosophie. Malgré toute leur orthodoxie théorique, ils sont restés de vrais occidentaux.

L'Orthodoxie peut démontrer par la logique aux philosophes que si la philosophie veut rester rationnelle, elle ne peut aboutir qu'à l'agnosticisme, c'est-à-dire la négation de toute connaissance. Toutes les autres prétentions de la philosophie sont irrationnelles, et bien qu'elles afÞrment avoir la raison comme fondement, elles sont en réalité basées sur l'imagination.

Il n'y a qu'un seul chemin vers la Connaissance, celui que Dieu a tracé à travers les siècles. Ce n'est point le chemin des raisonnements, mais le chemin de la vie, car, de plus, la vérité n'est pas un système de théories philosophiques, mais une existence personnelle : «Je suis le chemin, la vérité et la vie.»

Mais pour que l'on puisse marcher sur ce chemin, il ne suffit pas de dire et de croire qu'on est chrétien. «Ceux qui Me disent : Seigneur, Seigneur ! n'entreront pas tous dans le royaume des cieux». Quelque chose d'autre est nécessaire, à savoir la lutte du chrétien pendant toute sa vie. Ce qui est nécessaire, c'est la pureté du coeur qui rend l'homme digne de recevoir l'illumination du saint Esprit. C'est vers cette pureté du coeur que sont dirigées toutes les luttes ascétiques et morales du christianisme, qui a pour but la demeure de la sainte Trinité dans l'homme. «Si quelqu'un M'aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera ; Nous viendrons à lui, et Nous ferons notre demeure chez lui.»

Ce contact immédiat avec la sainte Trinité, cette communion étroite avec la Divinité, la vision de Dieu, c'est cela la Connaissance. Elle seule éclaire l'homme. C'est elle qui lui fait sentir ce que Dieu est et ce qu'est sa création. C'est elle qui lui fait pénétrer les raisons des êtres pour lui faire percevoir ce qu'est l'homme au-delà des apparences et loin des définitions philosophiques.

Cette Connaissance, que peuvent en dire les philosophes et les athées ? La nier ? Ils ne le peuvent. L'aveugle qui n'a jamais vu la lumière peut sans doute nier que la lumière existe. Mais sa négation n'aura aucun poids pour quiconque voit.

Celui qui voit ne peut démontrer à l'aveugle l'existence de la lumière. Si l'aveugle est de bonne foi, il le croira et courra tomber à genoux devant le Christ en Le suppliant de lui accorder la lumière. S'il ne le croit pas, il restera aveugle pour toujours et personne ne pourra jamais lui faire comprendre l'ampleur de sa perte.

Voilà les relations de l'Orthodoxie avec les philosophes : relations entre ceux qui voient et les aveugles. De même qu'il est impossible à quelqu'un qui voit de discuter avec des aveugles sur la beauté du monde, sur les couleurs et la lumière, de même un orthodoxe ne peut discuter avec les philosophes sur la grandeur de la Connaissance.

La Connaissance, c'est quelque chose que l'on doit goûter et sentir. Personne ne peut en parler, ni comprendre ce qu'on en dit sans disposer des représentations adéquates.

Faut-il couper tout dialogue entre les orthodoxes et les rationalistes ? Certainement pas. Le dialogue se poursuivra tant que les aveugles et les voyants seront en présence. Les aveugles parleront toujours comme des aveugles. L'important est que les voyants ne se mettent pas à parler à la manière des aveugles, car alors comment les aveugles pourraient-ils se rendre compte de leur aveuglement ? Les voyants doivent continuer à parler comme des voyants, même s'ils sont incompris. Ils pourront du moins se faire comprendre entre eux et, qui sait, peut-être, en les écoutant, certains aveugles pourront comprendre que sans yeux on ne peut pas connaître la lumière.



LE SALUT
par Alexandre Kalomiros



Plusieurs soi-disant orthodoxes prennent part avec grand plaisir aux conversations avec les catholiques et les protestants en parlant eux-mêmes comme des aveugles à des aveugles.

Prenons comme exemple la discussion concernant la justification, c'est-à-dire la question de savoir si ce sont les oeuvres ou bien la foi qui sauvent l'homme.

Les catholiques enseignent que l'homme est sauvé d'après le nombre et la qualité des bonnes oeuvres qu'il aura à présenter à la fin de sa vie. A un certain moment, les Papes eux-mêmes ont proclamé que les bonnes oeuvres des saints étaient de loin supérieures à celles dont ils avaient besoin pour leur propre salut et que leurs oeuvres surérogatoires pourraient être à la disposition des pécheurs, si ces derniers en versaient le prix relatif.

Les protestants, dénonçant cette thèse des catholiques, ont enseigné que les oeuvres n'ont aucune signification, que «l'homme ne se justifie pas par les oeuvres de la loi» et que c'est seulement la foi qui sauve l'homme.

La discussion persiste depuis des siècles dans un échange incessant d'arguments qui se multiplient sans convaincre personne et qui tourbillonnent dans le cercle vicieux des conceptions anthropocentriques si caractéristiques du rationalisme.

Quelle est l'attitude des «orthodoxes» par rapport à la discussion des occidentaux ? Un sentiment d'infériorité et de désorientation gagne nos théologiens, qui restent béats d'admiration devant la complexité des raisonnements occidentaux. Ils ne savent que dire. Au-dedans d'eux-mêmes ils blâment l'Orthodoxie qui n'a pas pris une position claire sur ce problème. Certains s'allient avec les catholiques - avec quelques réserves - et d'autres essaient de concilier les deux conceptions. Les apôtres et les pères ne les aident pas : ils semblent se contredire eux-mêmes et entre eux.

Voilà en vérité dans quelles ténèbres le rationalisme conduit l'homme. Comment les rationalistes peuvent-ils comprendre les apôtres et les pères, puisque les apôtres et les pères ne sont pas rationalistes et parlent un langage inconnu d'eux ?

Pour les rationalistes, l'Écriture sainte, le livre le plus simple du monde, est plein de contradictions. Pour eux, chaque mot et chaque expression n'a qu'une seule signification définie d'avance. Soit c'est l'apôtre Paul qui a raison d'enseigner que la justification provient de la foi, soit c'est l'apôtre Jacques qui écrit : «Quel est le profit, frères, si quelqu'un dit qu'il a la foi et s'il n'a pas les oeuvres, est-ce que la foi peut le sauver ?É Les démons même croient et ils tremblent.»

C'est pour cette raison que plusieurs théologiens protestants ont appelé l'épître de saint Jacques «de paille», et s'indignent de la voir au nombre des livres du Nouveau Testament. Mais l'apôtre Paul lui-même paraît se contredire, parlant à un moment de la justification par la foi et à un autre moment de l'attribution «à chacun selon ses oeuvres». C'est à cause de cela que certains protestants ont commencé à débattre le sujet «des deux justifications».

La pensée des apôtres et des pères est si pure et si simpleÉ pourtant, entre les mains des théologiens rationalistes, elle s'emplit de brouillard et de ténèbres. Pour leur pensée étroite, chaque antithèse ne peut être que contradiction. Et cependant, la réalité est pleine d'antithèses. Ce n'est que lorsque l'homme accepte les antithèses telles qu'elles sont, sans s'efforcer de les aplanir, qu'il s'approche de la vérité.

Les orthodoxes devraient glorifier Dieu, car jamais un problème semblable n'est apparu dans l'Église orthodoxe. La discussion sur la justification qui, depuis tant de siècles, se poursuit en Occident, est vide de tout contenu. Le salut n'est pas accordé comme une récompense pour quelque chose de bon que l'homme aurait réussi, foi ou oeuvres. Le salut n'est pas une récompense, ni la damnation une punition. Cette conception, comme toutes les conceptions rationalistes, est anthropocentrique. C'est le prolongement dans le monde spirituel de ce qui arrive dans la vie quotidienne des hommes dans la société où une bonne parole ou une bonne oeuvre est récompensée et une mauvaise parole ou une mauvaise oeuvre est punie par les lois que les hommes ont établies.

Comme les anciens Grecs, les occidentaux ont fait Dieu à l'image de l'homme. Ils Le voient comme un juge qui juge et punit sur la base des lois établies. Mais la Justice de Dieu n'a pas plus de connotation vindicative que législative. Dieu ne punit pas pour satisfaire sa Justice. Ceci est une conception tout à fait antichrétienne. Dieu ne punit personne, jamais ; comme un père, Il ne fait que corriger l'enfant pour le faire progresser. Même la géhenne n'est pas un lieu de punition, mais un lieu d'auto-exil, loin de la Présence de Dieu. C'est un état d'aveuglement volontaire, le lieu qui ne reçoit jamais les rayons du soleil. Dieu est juste, c'est-à-dire bon, c'est pourquoi Il ne peut partager le lieu de sa communion avec les injustes, c'est-à-dire les pécheurs, et ce, non parce que Dieu refuse d'approcher le pécheur, mais parce que le pécheur se détourne de la Justice de Dieu, qu'il ne veut avoir aucun contact avec elle. «Ce n'est pas Lui (Dieu) qui est hostile, mais nous, car Dieu n'est jamais hostile» (2e homélie de saint Jean Chrysostome sur la IIe épître aux Corinthiens, chapitre 3.)

Le salut comme la connaissance est une question de relation avec Dieu. Les oeuvres et la foi, les vertus et les efforts sont ceux qui ouvrent la porte du coeur au Seigneur. Mais ce qui donne le salut, ce ne sont ni les oeuvres, ni la foi, ni les vertus, ni les efforts, ni tout cela ensemble. Car il se peut que l'homme possède tout cela et ne puisse jouir des «arrhes de l'Esprit», ne puisse devenir l'habitacle de la sainte Trinité. Le salut, comme aussi la connaissance, c'est la vivification de l'homme par la Grâce de Dieu, et la vision de Dieu dont le coeur pur se rend digne dès à présent à la mesure de sa pureté. Ce n'est ni une récompense forcée, de la part de Dieu, de luttes et d'efforts qui peuvent n'avoir en rien purifié le coeur, ni la récompense d'une foi intellectuelle qui peut n'avoir en rien changé la vie de l'homme.

LE GRAND ABIME

par Alexandre Kalomiros
Le catholicisme, le protestantisme et l'athéisme, comme toutes les autres philosophies, parlent le même langage. Malgré leurs oppositions, chacun comprend l'argument de l'autre ; mais un grand abîme sépare tous ces systèmes de l'Orthodoxie, car celle-ci est quelque chose de substantiellement différent. Toutes les cacodoxies de l'Occident et le dessèchement de leur spiritualité ont comme cause de base le rationalisme. Les Européens jugent des choses avec les mesures terrestres et toute la religion avec la perspective et les critères de cette vie. On pourrait multiplier les exemples et en remplir beaucoup de livres. Mais ces exemples que nous venons de citer suffisent déjà à faire comprendre que ce qui différencie l'Église orientale des «Églises» d'Occident n'est pas une différence de caractéristiques, mais une différence de sens.

En supposant qu'il y ait, de la part des occidentaux, la meilleure bonne volonté pour approcher et vivre l'Orthodoxie, (chose qui n'arrive peut-être que chez les catholiques «traditionalistes»), il ne suffit pas d'avoir une telle disposition pour devenir capable de sentir et de vivre l'Orthodoxie. Tant de siècles d'apostasie ne sont pas passés sans laisser leur sceau dans l'âme de ces hommes. Et ce sceau est tellement profond qu'il ne peut s'effacer qu'avec la Grâce de Dieu, et seulement dans des coeurs humbles.

Plusieurs ont pris le nom d'orthodoxes, ces derniers temps en Europe, et se sont fait chrismer avec le saint chrême de l'Église orthodoxe, mais il en est très peu qui soient devenus vraiment orthodoxes. La plupart ont embrassé l'Orthodoxie de façon intellectuelle, enchantés par la richesse des connaissances qu'elle leur offrait et fascinés par une nouvelle vision du christianisme qui comblait le gouffre laissé dans leur esprit par le christianisme mutilé de l'Occident. Mais avant qu'ils arrivent à communier pour la première fois, avant qu'ils arrivent à pleurer sur leurs péchés, avant qu'ils cherchent dans le silence et l'ascèse la Grâce du Christ, ils se sont sentis impérieusement obligés de prêcher l'Orthodoxie aux orthodoxes.

Scandalisés par l'ignorance des orthodoxes sur les questions théoriques, domaine dans lequel eux-mêmes étaient des «champions», ils ont méprisé le peuple orthodoxe qui, quoique dans l'ignorance, a vécu l'Orthodoxie de ses pères et a été prêt à mourir pour elle. Mais Dieu n'habite pas dans l'esprit des orgueilleux. Leur préparation intellectuelle ne les a pas sauvés de l'erreur, et ces aveugles conducteurs d'aveugles sont tombés dans le gouffre des erreurs en y entraînant d'autres après eux, ou sont retournés «comme le chien à son propre vomissement» et à leurs premières oeuvres mondaines.

Pour que l'homme comprenne les saints et les pères de l'Église, il ne lui suffit pas simplement de les lire. Les saints ont parlé et écrit, ayant vécu les mystères de Dieu. Ils avaient une expression personnelle des mystères. Pour pouvoir les comprendre, il faut avoir soi-même accédé à un certain degré d'initiation aux mystères de Dieu, par une saveur, une odeur et une vision personnelle. On peut lire les livres des saints et très bien se préparer en ce qui concerne une connaissance intellectuelle, sans avoir goûté à une seule miette de ce qu'ont goûté les saints qui ont écrit ces livres sur leur propre expérience. Mais pour comprendre les saints essentiellement, et non intellectuellement, il faut avoir l'expérience de ce qu'ils disent. Il faut avoir goûté à ce qu'ils ont goûté. Il faut vivre dans l'ambiance chaleureuse de l'Orthodoxie, il faut avoir grandi en elle. Il faut avoir fait l'expérience de l'ascèse, de l'effort, de la lutte pour la perfection chrétienne. Il faut se courber très profondément pour pouvoir passer par la porte basse et étroite qui conduit au royaume des cieux. Il faut s'humilier, s'être délivré des vains fardeaux des biens humains, avoir vidé son coeur de ce que les hommes considèrent comme grand et digne de respect. Il faut avoir versé des larmes de repentance pour la vanité dans laquelle on a vécu, des larmes brûlantes de supplication envers le Seigneur pour qu'Il nous fasse sortir des ténèbres et fasse descendre dans notre coeur un rayon du saint Esprit. Il faut qu'une cosmogonie complète, totale, ait lieu dans le coeur d'un occidental, pour qu'il puisse comprendre quelque chose à l'Orthodoxie. Comment peut-il s'humilier et devenir simple, celui qui, dès le berceau, a respiré l'air sec du rationalisme et a appris à adorer l'idole de l'intelligence humaine ? Comment peut-il échapper aux échardes des préoccupations, celui qui, tout petit, a appris à chercher les choses qui sont «très hautes pour les hommes» et «abomination devant Dieu»É Celui à qui on a enseigné à considérer le regard de l'homme fixé sur son propre nombril comme étant la recherche de la vie intérieure ? Comment peut-il verser des larmes sur la vanité de la vie, celui qui a appris à considérer cette vanité comme valeur ?

Qu'ont fait en vérité le catholicisme et le protestantisme pour préserver l'homme de ce tourbillon sans fin dans lequel il est tombé ? N'est-ce pas en fait la religion de l'Occident qui a poussé l'homme à courir jusqu'à l'asphyxie pour gagner ce que le Christ a déclaré comme vain ? Le monachisme, le coeur de la religion, elle l'a ou bien détruit ou bien transformé en ordres utilitaires ayant pour mission, soit par leur activité, soit par leur doctrine, de servir le bien-être terrestre de l'homme, et la sagesse du monde «que Dieu a convaincue de folie». Elle a fait de la politique un domaine d'activité «chrétienne» en influençant les royaumes et versant le sang pour acquérir du pouvoir et de l'argent. Elle s'est servie des missions comme appâts pour assujettir les peuples de couleur à la domination inhumaine de l'Europe. Elle a recherché le loisir et le confort, en enseignant que la fortune était un don de Dieu. Elle a donné au christianisme une finalité utilitaire et sociale, en faisant croire aux hommes que le Christ est un maître de morale s'intéressant avant tout au bon ordre de la société, et que l'Église était la gardienne par excellence des lois humaines, et la surveillante de leur mise en application. Elle a créé le type du chrétien pharisien, du bon et juste citoyen qui a l'impression d'avoir approché la perfection parce qu'il n'a nui à personne ou parce qu'il a donné de l'argent pour les oeuvres de bienfaisance.

D'une civilisation préoccupée par la recherche du bien-être humain, caractérisée par l'orgueil luciférien, par les acquisitions de la science, comment demander qu'il sorte des hommes humbles, des hommes qui cherchent avec effort et larmes l'illumination d'en haut ? Comment demander à une civilisation dont la caractéristique principale est un mouvement incessant vers l'extérieur, de forger des hommes qui se pencheront sur le fond de leur coeur pour trouver, dans le silence et l'humilité de leur chambre, «la perle de grand prix» ?

Pareille chose, lorsqu'elle se produit, équivaut à un miracle des plus rares et des plus inestimables. Mais si, pour un seul individu, le goût de l'Orthodoxie est aussi difficile à acquérir, comment toute «l'Église» catholique ou l'ensemble des «Églises» protestantes pourraient le goûter ?

La plupart des millions d'occidentaux ne savent même pas qu'il existe une Orthodoxie. Comment, après une ou plusieurs réunions des représentants des différentes «Églises», des âmes qui depuis des siècles marchent dans l'obscurité pourraient, en foules, réaliser un retour vers la vérité ? Ceux qui parlent de «l'union des Églises» croient-ils qu'ils traitent d'affaires politiques, dans lesquelles les chefs des nations conduisent par groupes leurs sujets à la guerre ou à la paix ? Les hommes ne viennent pas au Christ et à l'Église par groupes. Il viennent en personnes libres.

Supposons qu'une personne décide soudainement de devenir orthodoxe et amène tous les catholiques à l'Orthodoxie. Ce changement extérieur pourra-t-il faire un seul orthodoxe véritable de ces millions de catholiques ? Supposons encore qu'ils aient toute la bonne volonté d'apprendre par coeur tous les dogmes de l'Orthodoxie ainsi que toute la bonne volonté de les croire : ils ne pourront pas faire un seul pas vers l'Orthodoxie. Parce que l'Orthodoxie n'est pas seulement une série de dogmes ou d'habitudes, mais quelque chose de plus profond et de plus substantiel, une orientation de vie et de pensée. C'est un souffle, le souffle de la Tradition qu'on ne peut pas apprendre par les livres, mais qui se transfuse d'un être vivant à un autre être vivant, de père en fils, de mère en fille, de frère en frère, d'ami en ami, de prêtre en prêtre, de moine en moine, d'un père spirituel à un fils spirituel, «non par l'encre et le papier, mais de bouche à bouche», d'âme à âme, et tout cela dans l'action mystérieuse de l'Église, dans l'ambiance du saint Esprit, dans la durée, peu à peu, avec la lenteur du développement d'un organisme.

Mais ceux qui parlent d'union ne sont pas tous naïfs. Ils savent très bien que tant les catholiques que les protestants ne se feront jamais orthodoxes en bloc. Mais ceci ne les intéresse pas. Ils ne sont pas préoccupés par le retour des brebis perdues au bercail du Christ. Ils calculent plutôt un compromis et se contentent d'un accord conventionnel. D'ailleurs, ils ont cessé depuis longtemps d'être eux-mêmes orthodoxes. Ils ne s'intéressent pas à la vérité ni à la vie en Christ. En eux opère déjà le mystère de l'Antichrist, et ils en sont possédés jusqu'à ce que ce mystère soit accompli.



enfin! C'est fini!
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  #6  
Vieux 17/12/2005, 12h07
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Désoler griffon mais des articles d'un théologiste qui parle d'âme du diable, euh ben.. au niveau historique ca dois autant valoir que le jugement des romains sur les manières gauloise.
Bref j'ai pas pus lire aprés le premier article tant l'auteur rentre dans le loufoque, autant sa thèse pourait peut être valoir quelque chose si il rentrer pas dans son délire religieux mais là..

Et puis penser que de nos jours c'est encore les religions qui déterminent tout dans nos societés, sans nier qu'elles ont encore une influence certaine j'ai bien plus peur de la Bourse que du Vatican..
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  #7  
Vieux 17/12/2005, 12h28
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j'ai eu la meme réaction que toi la première fois

que je l'ai lu

je suis pas allé plus loin que les 3 premières lignes

puis j'y suis revenu

et j'ai été fasciné

pas par les délires religieux de l'auteur

mais par la manière dont il dépeint notre civilisation !
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  #8  
Vieux 17/12/2005, 12h40
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Je dois avouer qu'au tiers j'ai arreté pour lire les derniers paragraphes... ce genre de délire mental de mecs qui sont payés à rester leur cul assis dans un fauteuil à pondre des idées aussi inutiles que loufoques çà m'interesse fort peu!
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Allez les Cajuns!! http://www.youtube.com/watch?v=0dglMqP_zEI
Parleeeez-nous à boire....

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  #9  
Vieux 18/12/2005, 03h36
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Les racines de l'Europe sont judeo-grecques. On a pas encore rétablit les jeux du cirque et les principes de base du Judaisme (les 10 commandements) restent valablent au niveau des moeurs et de la loi. Le Christianisme a longtemps été l'archétype de la rencontre de ces deux cultures.
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  #10  
Vieux 19/12/2005, 14h33
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L'auteur reste prisonnier de sa vision là : il reste centré sur sa seule personne, et sa seule spiritualité...

Car, non, la religion européenne, et je dirais occidentale (incluant les USA et le Canada, et désormais le Japon) n'est pas uniquement l'homme lui même.

C'est l'Univers à travers la Science.

C'est là la véritable révolution, motrice de l'évolution de toutes les sociétés et cultures mondiales désormais. Et héritière des la philosophie greque, en particulier.

La spiritualité ne peut plus, seule, faire changer l'homme. Elle n'est plus qu'une source d'inspiration de l'Ethique, cadre de l'évolution des Sciences et des Techniques.

Le Relativisme ne fait que découler de cette révolution, somme toute assez récente.

Enfin, c'est ma réflexion hein.

Certains pensent que de toute façon, tout celà n'est que le fruit d'une évolution hasardeuse, permettant à la matière inerte de prendre conscience d'elle même, puis d'évoluer pour s'émenciper des contraintes physiques... Dans ce cas, l'homme est très petit.
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"Péricliter = tourner autour du clitoris" d'après "Le Dictionnaire de ceux qui ne savent pas" de Ar Sparfell
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