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  #21  
Vieux 20/04/2008, 21h42
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C'est la loi du marché, la saucisse n'est pas encore assez côtée
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  #22  
Vieux 21/04/2008, 14h08
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Mad, dans ton dernier post, je ne vois pas les illustrations 1 et 3. Suis-je le seul ?

Superbe, mais où ai-je mis ma b..., je veux dire ma tête... (terme, mal venu aussi, vu que les citoyens romains - et un aussi éminent médecin est nécessairement citoyen romain - sont exécutés par décapitation)

Sinon, une petite incohérence (à moins que ce cher Otto Grandpieos aime beaucoup la seconde épouse de son papa - il semble aimer les femmes un peu blettes, Faustine ayant fait un nombre horrifique d'enfants à son empereur de mari - ) : il parle de sa mère à propos d'une personne qui ne peut d'évidence être que sa belle-mère...
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  #23  
Vieux 21/04/2008, 15h55
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Effectivement j'ai moi même aujourd'hui un probléme avec les 3 premiers screens (sur 4, c'est un peu chiant )
Il y a de bons hébergeurs d'images autres que imageshack ? (je me doute que la question a déjà été souvent posée )
Sinon je confirme, Otto, que Chazam et toi êtes bien nés de la même mére (suite au décés accidentel du premier mari, mais je ne rentre pas dans les détails, ça ferait un peu trop Côte Ouest )

Quant à Faustine, malgré le nombre de mioches qu'elle a enfanté (12 ou 13 pour Marc Auréle, de mémoire ? ), elle était (semble t'il) réputé pour son côté couche-toi-là (autre cause, la couche impériale, ça se refuse difficilement sous certaines conditions )
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  #24  
Vieux 21/04/2008, 23h00
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Chapitre 4 : De l'insistance d'Otto Grandpieos à tremper son biscuit dans la couche imperiale



La réputation de l’impératrice Faustine n’était plus à faire, et seul le profond respect des soldats pour leur empereur avait empêché l’étalage des ragots sur la place publique. Il est même certain, et j’en fus témoin, que Marc Aurèle, dont l’intelligence n’était pas la moindre des qualités, avait eut vent de ces rumeurs.
Plusieurs facteurs avaient du jouer pour éviter le courroux impérial, à commencer par le penchant que Marc Aurèle eut la plupart du temps pour la retenue, en application de vieux philosophes grecs. La Cour était également un bruissement perpétuel de lutte pour le pouvoir, et la sexualité n’était qu’un des nombreux moyens pour parvenir à ses fins. Qu’elle semblait loin, l’époque où un César aurait exécuté ou, plus hypocritement encore, banni sur quelque rocher perdu au milieu de la Méditerranée, la malheureuse concubine qui aurait de trop nombreuses fois tenu écarté ses cuisses pour une semence autre qu’impériale…





Un ragot sorti d'une auberge romaine a toujours un fond de vérité !


Un destin trop cruel pour Faustine, qui avait donné à Marc Aurèle une sacré tripotée d’enfants, treize pour être exact, et dont j’avais aidé à la naissance un certain nombre. De plus, comme me le confia ce soir là César alors que je lui prenais le pouls, renoncer à Faustine correspondait, dans sa pensée stoïcienne, à renoncer à l’empire : c’était en se mariant à cette fille d’Antonin que Marc Aurèle avait pu accéder aux plus hautes sphères de l’Etat.
Tandis qu’il me faisait cette remarque, je rougissais, songeant également à la récente constatation de mon frère Chazam.
Soigner un vieil homme tout en couchant avec sa femme n’était pas un exercice aisé, surtout quand l’homme en question n’était autre que le maître du monde connu. Les dieux m’avaient ils rendu fou en me jetant dans les bras de l’impératrice ?

Elle n’était pas spécialement attrayante, et l’idée même de me retrouver dans ses draps ne m’aurait pas un instant effleuré si elle n’avait pas joué tout en finesse, tandis que je tombais dans le piége comme un rat.
Mon quotidien durant cette traversée d’une partie de l’Europe et de l’Asie était réglé comme une horloge, partagé entre Marc Aurèle dont je surveillais la santé encore un peu chancelante, et l’impératrice Faustine dont j’étais devenu, sans même m’en rendre compte, le confident.
Chaque matin, elle s’inquiétait de la santé de son mari, et je la rassurais par quelques mots. Depuis plusieurs mois déjà, elle avait pris l’habitude de me consacrer une partie de ses matinées, demandant toujours plus de détails sur les lassitudes de son mari, me questionnant sur une toux plus rauque que la veille, ou un vertige qu’elle pensait avoir constaté chez lui. Etranges séances qui se répétaient sans cesse, et dont j’aurais dû, dés le début, me douter des conséquences. Une main lascivement posée sur mon avant-bras, un regard troublant qui semblait me percer de part en part, le tout dans l’atmosphère feutrée de la tente de l’impératrice, entre tapis de Syrie et fins voilages venus par delà l’empire, des terres inconnues d’Extrême Orient.

Je ne sais comment mon esprit n’a pas pu déceler la situation extrêmement pénible dans laquelle je plongeais, et des deux pieds. Une épouse que j’estimais mais dont l’éclat semblait avoir terni depuis qu’elle avait donné naissance à notre fille unique ? Le contact rugueux des soldats de la Légion, dont les imprécations auraient pu dépuceler les Vestales elles-mêmes ? L’excitation du voyage et des expéditions, la peur de la mort dont l’idée ne pouvait jamais lâcher les hommes quand on avait eu en face de soi les barbares de Germanie ?

Le contraste entre les horreurs de la guerre, dont je n’étais malheureusement pas plus protégé que quiconque lorsque nous avions rejoint le Danube, et la chaude ambiance au contact de l’Impératrice m’avait précipité dans une double vie dont je ne mesurais pas les conséquences. Un matin où elle avait été plus pressante encore, alors que nous traversions la Macédoine, j’avais capitulé face à la reine du monde et partagé sa couche, me souillant comme le plus misérable des damnés.



Construction d'un campement pour la nuit avec 1) un mur, 2) un fossé et des soldats au torse huilé, 3) le lupanar de Faustine


Et chaque matin, ou presque, le rituel recommençait, quelques précisions sur l’état de santé de Marc Aurèle récompensés par quelques instants avec Faustine, le tout étant assez bestial et effréné, dans la crainte de se faire prendre. Le type exact de relation qui pouvait me faire perdre la tête pour un bruit, une indiscrétion, un témoin.
Un matin, je ressortais de la tente et tombait nez à nez avec Schnickeon, qui me fixa avec un rictus passablement agaçant. Je rentrais les épaules et détalais sans demander mon reste, priant pour qu’il n’ait rien vu qui puisse m’accabler. Pour la première fois depuis bien des années, je pensais même à sacrifier un animal, n’importe lequel, afin de m’attirer les bonnes grâces des dieux. Je passais la journée dans un état de terreur permanent, transpirant plus que de raison et sursautant à chaque fois que l’on venait m’enquérir sur la santé de César.

Le soir enfin, je me rendais au banquet donné lors de notre nouvelle étape pour les familiers de la Cour. J’avais quelques instants auparavant encore, caressé du doigt la pointe de mon poignard, me demandant si j’aurais le courage de me trancher les veines. Faire sortir le sang d’autrui était certes en partie mon métier, mais il n’allait pas de soi que je puisse faire de même sur mon corps, surtout que je l’estimais en trop parfaite santé pour le charcuter.
Et alors que je prenais place sur l’un des siéges autour de la table (les lits n’étaient utilisés pour les repas que lorsque nous étions à l’abri d’une ville et non, comme ici, en rase campagne anatolienne) je m’imaginais des tableaux tous plus dramatiques les uns que les autres, qui avaient tous comme finalité que je mourrais dans des circonstances horribles, tandis que ma famille était, dans le meilleur des cas, déportée sur une île déserte voir, pour ne pas faire désordre, proprement massacrée et jetée dans un fleuve dont personne ne se souviendrait le nom. Je regardais les convives se mélanger les uns aux autres, voyant dans une dernière vision cauchemardesque ma fille se faire violer par un soudard aviné avant d’être exécutée, puisqu’il était dit qu’une vierge ne pouvait se voir ôter la vie.



Vite, s'assoir sans regarder personne, vite et... merdeuhhhh, je me suis assis sur les genoux de Faustine !


Aussi l’habituelle bonne humeur de Marc Aurèle se révéla une surprise inattendue, et tout en discutant avec mes voisins, j’en venais à penser que la liaison n’avait pas été ébruitée.
Il y avait bien des regards insistants venant de Commode, ainsi que de tout ce petit monde qui tournait autour du prince comme des chiens qui glapirait pour obtenir un morceau de viande : Schnickeon, bien sur, qui était désormais aussi collé à Commode que s’il était ombre, et qui l’emmenait jusqu’au bout de la nuit dans des jeux de dés, où le vainqueur se voyait attribuer les femmes les moins farouches.
Mais également un ancien esclave, Perenis, que Commode avait affranchit contre, disaient les rumeurs, de folles nuits un peu plus intimes, et à l’écart des yeux et des oreilles de Marc Aurèle. Sans compter Chal, le jeune fils de Perenis, un peu moins vieux que Commode mais tout aussi pervers et débauché que son père. Difficile de savoir comment Commode allait pouvoir se départir de cette néfaste compagnie afin de recevoir l’éducation que Marc Aurèle tentait d’apporter à son fils, et lui éviter ainsi les écueils d’un pouvoir trop grand, arrivé trop tôt.

Et Faustine, dont l’état se dégradait au fur et à mesure que nous approchions de la Syrie, Faustine qui assouvissait dans le sexe ses inquiétudes grandissantes alors que nous étions sur le point de porter le fer contre le général rebelle Avidius Cassius.
Faustine qui scellerait bientôt mon destin, un destin devenu inexorable par la volonté des dieux, puisqu’il était dit que j’étais maudit et que ma famille ne me survivrait pas.



Le probléme avec ces esclaves, c'est cette volonté de sortir de leur crasse et leur basse extraction. Feignasse!
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  #25  
Vieux 22/04/2008, 11h35
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Toujours aussi bien écrit.
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  #26  
Vieux 22/04/2008, 12h33
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  #27  
Vieux 22/04/2008, 13h16
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Merci, merci
L'inconvénient avec une histoire se déroulant dans le passé par rapport à une premiére histoire, c'est que le suspens est un peu moindre (par exemple Chazam va vivre encore longtemps, ça on le sait ... a moins que ce ne soit pas le même ? enfin j'espére que ça donnera un autre éclairage sur les mêmes personnages qu'on retrouve par la suite)
La suite, d'ailleurs, d'ici ce soir, logiquement, avec quelques personnages en plus (l'installation est lente, mais en fait je me fais plaisir )

J'ai en revanche un gros soucis avec les illusrations, car franchement le jeu Imperium romanum est moins beau et touffu (enfin c'est un bien grand mot...) que Civ'City Rome, y'a bien quelques bonnes idées, mais plus le même délire avec les différentes écoles de gladiateurs, les sénateurs qu'on pouvait observer à travers les fenêtres de la Curie, les temples consacrés à plusieurs dieux au choix, etc.
C'est un peu dommage, le jeu est quand même moins bon car encore plus superficiel ...
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  #28  
Vieux 22/04/2008, 13h28
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No comment de peur d'être dythirambique
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Seule une femme peut vous consoler d'être moche.
[Benoît Poelvoorde]
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  #29  
Vieux 01/05/2008, 20h39
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Chapitre 5 : Ou comment Otto Grandpieos se retrouve mélé malgré lui à un vaste complot


Le contact de Faustine m’avait dangereusement rapproché d’un monde inconnu pour tout autre citoyen romain, et qui pourtant décidait souvent des destinés de l’empire : le monde des intrigues, des luttes d’influences et des coup bas. J’en avais une vague idée, à voir le nouvel ami inséparable de Commode, Schnickeon. Mais c’est Faustine qui me révéla, dans toute sa splendeur, les couloirs tortueux et sombres qu’empruntait bien souvent le vrai pouvoir.
Du médecin à l’amant, de l’amant au confident, il n’y avait qu’un pas que j’avais allégrement franchis. Il faut croire que cette relation ne pouvait être à sens unique, puisque j’appris beaucoup, le temps de ces quelques mois passés entre les sombres forêts de Germanie aux déserts de Syrie. Les derniers jours, alors que les 4 légions serpentaient tel un long ruban d’une ville à l’autre, de l’étape du matin à celle du soir, les choses se précipitèrent et me firent entrevoir ce que bien peu avaient pu connaître auparavant.

La santé de Faustine déclinait au fur et à mesure que nous nous enfoncions en Syrie et nous rapprochions de l’Egypte, où le général Avidius Cassius semblait vouloir mener contre Marc Aurèle le combat qui trancherait entre les 2 empereurs. Déjà, alors que nous étions un peu plus au nord, en Cappadoce, Faustine avait promptement quitté un repas organisé à Césarée par le gouverneur de la province, resté fidèle à Marc Aurèle, Venitius Varon.



Les tonneaux sont en perce, les tavernes sont ouvertes, à Césarée ça va swinguer !


L’homme, qui devait avoir une trentaine d’années, s’était vu confié la province pour une période comprise entre 3 et 5 ans, avec le titre de légat propréteur de rang consulaire, une position particulièrement enviée dans le système de gestion des provinces romaines.

En effet, certaines provinces dépendaient uniquement, en théorie, du Sénat, avec des hommes issus du sérail et nommés par leur pairs. La durée était limitée et les postes réservés à des hommes ayant fait leur preuve comme consuls, et qui pouvaient ainsi exercer leur fin de carrière en s’enrichissant sur le dos des habitants. La lutte était donc rude pour obtenir ces postes convoités, le meilleur moyen pour renflouer les caisses de tout citoyen romain un tant soit peu endetté.
Les exemples n’avaient d’ailleurs pas manqué de Sénateurs pillant à merci les provinces en question afin d’enrichir leurs palais du Palatin ou leurs villas d’Ostie. Tant que l’exploitation de la région restait dans des limites raisonnables, le Sénat ne déposait aucune plainte réelle – chaque Sénateur n’espérant qu’une chose, prendre la place du prédécesseur et assouvir ses désirs de pouvoir et de luxe. Il aurait été inconcevable que quiconque se mette un jour à tuer cette véritable poule aux œufs d’or…
La position était d’autant plus enviable qu’elle ne supposait aucune compétence réelle (ce qui, pour être honnête, rendait ainsi crédible la candidature de la plupart des sénateurs) et une responsabilité bien limitée : les provinces sénatoriales étaient en général les plus vielles provinces de l’empire, celles qui ne connaissaient aucun heurts et ne nécessitaient pas la présence de Légions sur place.



Notre périple à travers les différentes provinces romaines


Les autres provinces dépendaient, elles, directement de l’Empereur, qui y plaçait qui il voulait, le plus souvent des hommes dont la loyauté ne pouvait être mise en doute. Il faut dire que les provinces impériales étaient le plus souvent aux marches de l’Empire, dans des zones qui n’étaient pas forcément pacifiées, et des troupes plus ou moins importantes y stationnaient en permanence.
Ainsi on comptait deux légions en Cappadoce, tandis que la Syrie se taillait la part du lion avec 3 légions. Cela expliquait parfois l’air soucieux que prenait Marc Aurèle quand les chiffres s’imposaient à lui : pouvant compter sur la fidélité de la Cappadoce, l’Empereur y disposait d’une réserve de 2 légions, en plus des 4 légions qui nous avaient accompagné depuis le Danube. Un total de 70.000 hommes, mais qui pouvait se révéler insuffisant si les provinces d’Orient suivaient le mouvement lancé en Egypte par Avidius Cassius.
Une légion en Egypte, 3 en Syrie, 2 en Palestine, une en Arabie, encore 2 autres à la frontière Parthe : si la rébellion s’étendait, le général ennemi, très apprécié dans la région pour ses faits d’armes, pouvait disposer d’un réservoir de 9 légions, soit prés de 110.000 hommes et un tiers des soldats couvrant la surface du Monde Romain.

Aussi la réaction presque hystérique de Faustine ne lassa pas de surprendre alors que nous étions accueillis par Venitius Varon : loin de se rassurer en voyant ainsi 2 légions faire corps avec son mari l’empereur, elle avait éclaté en sanglots, quitté le repas donné en l’honneur de Marc Aurèle et s’était enfermé avec ses servantes dans l’incompréhension générale.
La nuit qui suivit, un début d’incendie commença même dans les pièces occupées par toute la suite de Faustine, feu qui fut déclaré comme accidentel et mis sur le compte d’un esclave un peu plus débile que les autres, et qui aurait oublié d’éteindre les bougies. Je savais à quoi m’en tenir, il s’agissait d’une nouvelle tentative de Faustine pour se supprimer.



Brûle ! Brûle ! Ou une tentative de petit-suicide impérial


Je pensais être l’un des seuls à disposer des clés me permettant de saisir le désespoir impérial. La proximité (certains auraient dit la promiscuité) avec Faustine avait fait de moi l’objet de toutes les confidences. Si j’avais entrevu le danger qui menaçait ma frêle nuque suite à ma liaison avec Faustine, j’avais bien pris conscience du danger encore plus grand qui me menaçait depuis que Faustine m’avait tout révélé, une nuit où l’alcool avait enlevé le peu d’inhibitions qui restait en elle. J’avais aussi bien mieux compris son insistance à tout vouloir savoir de la santé de l’Empereur.

Faustine tenait-elle vraiment à Marc Aurèle ? Aujourd’hui, sachant ce que je sais et ce qu’il advint par la suite, je me permets d’en douter. Tout ce que voulait Faustine était le pouvoir, et son excentricité sexuelle n’en était que l’un des multiples révélateurs. Il se trouva qu’en guerroyant sur le Danube, Marc Aurèle était tombé gravement malade, comme je l’avais déjà dis. J’en vins moi-même à me demander si les Dieux n’auraient pas plus de chances que mes médications afin de restaurer la santé impériale. Faustine conçu certainement les mêmes doutes. Je l’imagine, tremblante dans sa chambre, voyant son mari décédant subitement et le pouvoir se retrouvant aussitôt, comme le souhaitait Marc Aurèle, dans les mains d’un adolescent colérique et orgueilleux, Commode.

Oh, certains pourraient penser que la situation était enviable, que de passer du statut de femme de l’empereur à celui de mère d’un nouvel empereur n’était pas la pire des infamies qui soit, bien au contraire. J’imagine Faustine, évoluant dans sa chambre, se mettant à l’angle d’une fenêtre afin de saisir les rumeurs venant du campement, Faustine songeant à deux exemples qui pouvaient sérieusement la faire douter quant au pouvoir réelle qui lui incomberait.
Livie, femme d’Auguste, devenue Augusta par la suite et intronisée au Panthéon parmi les Dieux bien après sa mort, avait du se morfondre en voyant comment son fils à qui elle avait donné l’empire, Tibère, l’avait écarté de la sphère du pouvoir, la laissant recluse loin de Rome et se morfondant sur l’ingratitude d’un fils à qui elle avait tout apporté, la vie et la couronne. Ou Agrippine, femme de Claude, qui avait aux forceps et par une multitude d’empoisonnements – dont celui de ses différents maris - fait de son fils Néron le maître de Rome avant que ce dernier, ayant décidément bien appris de sa mère, échoua à la noyer dans le port de Baïes avant de se débarrasser définitivement d’elle.



Comment tuer sa mére ? Simple, la foutre sur une triréme piégée qui se casse en deux ...


Supposant la mort de Marc Aurèle, Faustine eut-elle la certitude de voir en Commode la vision de sa mort prochaine, un fils ne disposant de sa propre existence qu’à la disparition de celle qui l’enfanta ?
Toujours est-il que Faustine envoya aussitôt, et le plus secrètement possible, des missives à destination de l’Egypte et du meilleur général que l’Empire comptait alors, Avidius Cassius. Lui révélant la mort prochaine de Marc Aurèle, elle le suppliait de réclamer le trône qui resterait vacant quelques temps, lui proposant même un marché qui ne me surpris pas outre mesure : Avidius Cassius pouvait prendre Faustine comme nouvelle femme, et la continuité dynastique serait, du moins dans les formes, maintenue.
Que serait-il advenu de la propre femme d’Avidius Cassius, ou même de Commode ? Faustine ne s’épancha pas là-dessus, mais rien que de très funeste, certainement.

Et tout s’était alors joué. Avidius Cassius, sur la foi des missives reçues et des rumeurs alarmantes venant de Germanie, s’était lancé dans la course à l’empire. Ce n’était pas la première fois qu’un général un peu plus aventurier que les autres se voyait régner à Rome, et ses arguments étaient solides. C’était sans compter sur le médecin de Marc Aurèle, votre serviteur, puisque je réussis à guérir l’Empereur, comme par miracle. Une pirouette des Dieux, certainement, qui aiment à nous voir nous agiter comme dans une fourmilière et nous entretuer, pour leur plus grand plaisir.
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  #30  
Vieux 01/05/2008, 23h23
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La loi au fond de la Deûle
 
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Super cet AAR! Très bien écrit!
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And so he spoke, and so he spoke,
that lord of Castamere,
But now the rains weep o'er his hall,
with no one there to hear.

"Si le droit est avec nous, qui sera contre nous?"

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Envoyé par DarthMath
[14-01, 18:22] : Yann !! Avec sa noix de coco dans le cul !!
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