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C'est vraiment un excellent AAR
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[20:58:20] Akmar Nibelung, Gott dit: je m'incruste pour faire genre j'ai des amis autres que les pizzas |
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Merci
24 décembre 1807, Trafalgar La flotte française a quitté Barcelone, reperé et coulé une frégate ennemie au sud des Baléares, puis est descendu jusqu'au cap de Gibraltar qu'elle a franchie il y a deux jours. L’armada espagnole, enfin, accepte le combat. Côté Français, Villeuve, enfin, l’accepte également… La flotte française compte 7 vaisseaux de premier ordre (122 canons), 2 trois-ponts de 74 canons, et 4 frégates de 32 canons. Les Espagnols disposent de 7 gros vaisseaux à rapport égal avec les Français, même si certains sont plus armés. Les accompagnent deux navires de ligne de 79 ( ?) canons, deux autres frégates de 32 canons et un autre navire d’une quinzaine de canons. Enfin, un ketch, navire léger armé d’obus explosifs. Les Espagnols ont l’avantage du vent et s’avancent en ligne vers les Français. Porté par le vent, le ketch, navire bien plus rapide, est rapidement à portée de l’escadre française alors que les gros navires espagnols se trainent encore au loin. On apprécie la générosité de l’ennemi. Deux obus éclatent au dessus du Formidable de Bartimeus. Les éclats lacèrent les voiles et frappent les mats, avant de s’abattre sur le pont, blessant quelques matelots. Le Formidable se rabat et lâche une salve sur le navire espagnol. Deux autres navires engagent également l’ennemi, et la derniére salve fracasse le ketch en deux. 1 à 0 pour les Français, pour un engagement facile. La mise à mort est accordée au Formidable, le vaisseau amiral. Villeneuve hésite, on tient là une victoire superbe, pourquoi l’entacher avec des déboires à venir ? Il serait plus prudent de virer lof contre lof et repartir en Méditerranée avec l’escadre au complet. On fait descendre l’amiral anxieux dans sa cabine, et Bob Terrius prend le commandement du navire. L’escadre commence à se former en ligne tandis que le gros de la flotte espagnole approche. A l’arrière, côté français, c’est la désorganisation : le vent est contre nous et les vaisseaux les plus lourds ont du mal à manœuvrer. A la pointe du dispositif, on retrouve le Terrible de Bartimeus, suivi d’une frégate et du Formidable de Bob Terrius. Chez les Catalans, c’est l’amiral Federico Gravina qui commande l’escadre à bord du Santisma Trinidad, le plus gros navire qui ait jamais été armé de mémoire d’homme. Quatre ponts, contre trois pour les Français, 136 canons (plus quatre d’appoint), le navire le plus lourd à la surface du globe. Mais plus lent que tout autre aussi, sauf quand il peut prendre le vent correctement, contrairement aux Français. La réplique du Santisima Trinidad dans le port de Malaga Premiére salve du Terrible sur le vaisseau amiral. Du bois vol, mais les dégâts sont anecdotiques pour ce mastodonte. Côté Français, on n’est pas encore vraiment bien organisé, là ou la ligne espagnole fend les flots méthodiquement. Bob Terrius tire également une salve sur une frégate à portée. Mais le problème, c’est bien ce vaisseau amiral… S’il se rabat, ses tirs peuvent éventrer le Terrible. Bartimeus manœuvre au plus prês pour lui couper la route et pouvoir l’aligner tout en se préservant. A portée, on peut même tenter d’abattre les têtes ennemies à coup de fusil. Les canons avant du Santisima Trinidad tirent sur le Terrible, tandis que de tous ses autres canons, il fait feu sur la frégate suivant le Terrible, et précédent le Formidable. Fumée, cri, c'est la destruction sur le bateau. Quand à bord du Junon, le capitaine de frégate demande au maître de quart de faire un état des lieux, on compte déjà la moitié des canons détruits ou à la ligne de tir bloquée par des débris. Le chirurgien sort ses outils : on est parti pour des amputations à tour de bras, malgré les tirs ennemis. Il faudra tailler dans la chair entre chaque salve, ça laisse un répit de presque 2 minutes... (à suivre) |
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Ça sent quand même le roussi.
Mais en tout cas c'est toujours autant plaisant à lire. |
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Le Formidable et le Terrible concentrent leur feu sur le vaisseau amiral des Espagnols. D’une des coursives, Villeneuve, pressentant qu’il sera bientôt prisonnier des Catalans et vendu aux Anglais, ne cesse de gueuler « it’s a trap ! » Mais les Français persistent. Une autre frégate, le Neptune, s’est rapproché du Junon et les deux navires prtent main forte aux navires de ligne. C’est désormais un tiers de la flotte française qui martèle le Santisma Trinidad. Le bois ne cesse d’éclater, les voiles sont déchirées et le navire commence à manœuvrer plus difficilement. Surtout, ses bordées sont moins efficaces : certes, l’une des derniéres a quasiment fait éclater le pont principal du Neptune, mais du côté tribord, bientôt plus aucun de ses canons n’est en état de tirer. Sur la hune, un homme fait monter un étendard : le navire est à la dérive ! Stupeur et hourras côté français, on a écarté ce qui était le danger principal. Du moins le pensait-on … car durant cette période, alors que la flotte était monopolisée par une même cible, les Espagnols ont progressé et matraqué résolument tout ce qui était à portée. Toujours en tête, le Terrible manœuvre face à un nouveau danger, le Victoria (à ne pas confondre avec le Victory …) et ses 122 canons Au centre, l’Algésiras, frégate française, a été durement éprouvée par les tirs espagnols, tant du Victoria que d’un autre mastodonte, l’Arrogante. Un incendie éclate à bord. Il tente de garder la ligne et tire une bordée sur l’Arrogante. La réplique blesse le français à mort : la proue éclate, les matelots savent le navire perdu. Il commence à giter dangereusement, avant de couler en moins d’un quart d’heure. Nul ne peut prendre le temps de s’arrêter pour recueillir les malheureux à l’eau : tous les navires français sont sous le feu de l’ennemi. Le Junon et le Neptune abandonnent également le combat, trop touchés par les destructions occasionnées au début de la bataille. Le premier se laisse dériver tandis que le second, tout comme l’Algesiras, est englouti par les eau en quelques minutes. Déjà trois de nos 4 grosses frégates sont annihilées. A l’avant, le Terrible a essuyé aussi beaucoup de dégâts en bataillant avec le Victoria. L’Arrogante, elle, est en feu, et retourne se cacher à l’abri des autres navires espagnols Le feu dévore l’entre-pont de l’Espagnol. 20 minutes plus tard, une terrible explosion secoue le navire et le brise en deux. Un géant de moins en face. Mais les Français n’ont rien à fêter : A l’avant, le plus exposé, le Terrible est dans un piteux état, sur ses 120 canons, il n’en reste plus que 40 en état de fonctionnement. Le capitaine Bartimeus tente de colmater les brèches, le navire commençant à doucement prendre l’eau. Il est rejoint par le Formidable de Bob Terrius et le Pompée de Whatman, les deux s’interposant pour éviter que quelques boulets espagnols ne finissent de mettre à l’eau le Terrible. Le capitaine Bartimeus ne peut que contempler les ponts dévastés et les hommes hachés par la mitraille : « ce qu’il y a de Terrible, sur ce navire, c’est bien son apparence » Plus loin, on élimine une énième frégate espagnole. Mais c’est un autre vaisseau de ligne français qui doit aussi abandonner le combat, n’étant plus capable de s’opposer aux espagnols : le Zodiaque est hors-course et nul ne sait s’il tiendra jusqu’au bout de la bataille. A proximité, l’une des dernières frégates française, le Pégase, préfère se rendre aux Espagnols. Ces derniers lancent des cordages pour amarrer le navire mais un officier français, découragé par la réaction du capitaine, amène à lui quelques hommes pour saborder le navire. Les Espagnols ont tout juste le temps de se détacher avant qu’ils ne soient eux même emportés par la masse qui s’engouffre dans l’océan. Les destructions se succèdent, des deux côtés. Ne restent plus que 5 navires de ligne pour Villeneuve, puis 4 : le Wattignies annonce qu’il ne peut plus résister. Pour l’amiral Federico Gravina, le constat est tout aussi accablant : ses navires n’ont pas plus supporté le choc. Plus que 3 navires de ligne et une petite embarcation de 15 canons. Le Foudroyant hésite à trouver une cible et tire sur la frêle embarcation, qui est aussitôt détruite. Les Espagnols, plus intelligents, se concentrent sur le Foudroyant. Deux bordées et le navire français jette l’éponge et s’écarte. Un autre Espagnol se débande aussi, sans que l’on comprenne trop pourquoi. Le Pompée jette son dévolu sur l’un des derniers Catalans, s’en approche de front puis le longe par tribord. Echange de bordée des deux côtés. Les bateaux sont désormais si proches que le bois qui se déchire sur le flanc du navire espagnol retombe en éclats sur le pont français. Patrick de Whatman décide de prendre d’assaut l’Espagnol : c’est désormais le dernier en course, l’équipage de l’autre navire catalan consacrant tous ses efforts à éteindre l’incendie qui a pris dans les voiles et les mats. On lance les harpons, et on passe à la mitraille pour nettoyer le pont. Les Espagnols, eux, préfèrent rester au boulet… Et les derniers tirs fracassent l’entre-deux pont du Pompée. Whatman ne peut que se mordre les poings, il doit dégager au plus vite avant qu’un tir n’atteigne la sainte-barbe. C’est le Formidable qui termine le travail en tirant sur la proue de l’espagnol : l’ennemi préfère se rendre plutôt que de sombrer. Côté Français, on a perdu 6 navires, à savoir la totalité des frégates. Les 7 navires de ligne restant, si on excepte le Formidable, ne sont pas dans un état reluisant. On s’étonne même que certains ne soient pas en train de sombrer. Sur le Terrible, Bartimeus compte les pertes : plus de la moitié de son éuipage a été tout simplement anihilé, et il ne reste que 28 canons. Côté espagnol, Trafalgar signifie la perte de toute action navale d’envergure : 7 navires ont été coulés. 6 autres tombent entre les mains des Français, mais dans quel état ! Il faut remorquer le tout jusqu’à Gibraltar, ou l’on verra ce qui peut être réparé. Le point trés positif, c'est que chaque perte a été récuperée sur le dos des Espagnols. Certaines frégates perdues seront remplacés par d'imposants navires de lignes. La prise la plus importante, c’est bien sur le vaisseau amiral espagnol qui, s’il est bien employé, pourrait être un acteur de poids face aux Anglais. Le capitaine Bartimeus se console de ses pertes en regardant le navire avec des yeux gourmands : le Santisma Trinidad, rebaptisé l’Orgueuilleux, sera son prochain commandement… |
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Janvier 1808
Peu de combats en cette année nouvelle, on se repositionne juste à travers toute l'Europe, sur mer et sur terre, en se fixant deux objectifs : - faire reculer les Russes au delà de la Pologne. Une marche sur Moscou serait la meilleure chose à faire mais on décidera de cela en 1809, pas avant : l'Autriche menace de plus en plus et on ne pourra gérer l'Autriche et l'avance sur Moscou si on prépare en même temps le second objectif : - anéantir la flotte anglaise (ou à défaut écarter suffisamment longtemps Nelson de la Manche) et préparer un débarquement en Angleterre. La bonne nouvelle de ce début d'année, c'est la défaite du Tsar Alexandre à Constantinople : aprés plusieurs mois de rebellion, la ville est reprise par les forces ottomanes qui récupèrent leur ancienne capitale sur le dos des Russes. On aurait pu penser les Ottomans définitivement enterrés, ce n'est pas le cas, on envoie un nouvel ambassadeur à Constantinople avec une certaine satisfaction. Cela traduit une faiblesse dans le dispositif russe, qu'il faudra utiliser à bon escient. Car à priori le tsar a massé toutes les troupes au nord de son empire, délaissant des régions entiéres. Cela explique également pourquoi le pression est toujours plus forte sur le Grand Duché de Varsovie... Aprés Königsberg, c'est Dantzig qui tombe dans les mains du Tsar. Seule la capitale polonaise tient encore, mais à Varsovie, l'inquiétude est des plus vive : Alexandre a juré de prendre la ville avant la fonte des neiges et déjà les troupes ont entamé le siége. dans son palais, Tzarkubis Tryp fait mander son frére, le Prince Chazam, pour savoir où il en est de la construction de cette glorieuse armée, du recrutement des lanciers, bref de tout ce qu'il faut d'hommes, de chevaux et d'armes pour défendre la nation. Le Prince ne peut que lui présenter quelques régiments de milice et d'infanterie, et les riches de la ville, sachant l'affaire mal engagée, commence à fuir, entassant leurs richesses sur des chariots et prenant la direction des lignes françaises. Rodo et Murat ont néanmoins entamé leur propre progression, en direction de Varsovie (qu'il faut défendre) et de Dantzig (qu'il faut reprendre) - mais le gel prend son tribu chaque nuit, et c'est par centaines que de pauvres soldats finissent leur route sous une neige blanche qui les emporte, tandis qu'ils sont des milliers à perdre ici des doigts, là des orteils, quand ce n'est pas un nez qui se gangréne sur le visage même. dans une semaine, les deux armées devront passer à l'offensive ou elles devront de nouveau retraiter, du fait des effroyables pertes dues au climat et à la maladie. En Italie, la douceur de la météo ne fait pas oublier la situation catastrophique dans laquelle se retrouve l'armée de Reygnier... Désormais moins de 2.000 hommes, pourchassés par l'armée de Naples, forte de prés de 10.000 hommes. A l'Etat-Major, même si personne ne l'avoue, on a déjà fait une croix sur cette armée. Sur place, on ne doute pas que Reygnier, mais aussi le lieutenant gaspard Sentenza, se battront jusqu'au bout, mais tout joue contre eux. Plus au nord, c'est la flotte napolitaine qui est de sortie et fait le blocus des Apulies pour empêcher toute retraite française. Reste bien une solution, un pari hautement risqué : rapatrier les quelques navires présents dans le port de Dubrovnik, espérer passer le blocus naval, approcher des côtes et embarquer l'armée de Reygnier avant l'assaut ennemi. Bref, cette armée a toutes les chances de mourir sur terre ou, à défaut, sur mer... En Espagne, toujours pas de progression des armées au delà de la province de Barcelone. En revanche, la flotte a été retapée et commence sa remontée en Atlantique-nord. Les 6 frégates perdues ont été remplacées par les 6 navires espagnols capturées. Outre le Santisima Trinidad (et ses 140 canons) désormais commandé par Homère J. Bartimeus, on compte 2 vaisseaux de ligne de 106 canons, deux frégates de 80 canons et un vaisseau rapide de 38 canons. Les 7 autres trois-ponts français sont sous le commandement du vice-amiral Bob Terrius, Villeneuve gardant la maitrise de toute l'armada. On croise une grande (mais pas forcémment bien armée ?) flotte russe, de retour de Antilles (!!!) dont on ne sait que faire, tandis que dans le golfe de Gascogne, l'autre escadre française de 5 navires de lignes avec entre autre le capitaine Eugéne Marie Bucher, descend afin de rallier l'escadre de Villeneuve. A la tete de cette flottile venue de Nantes, l'amiral Laurent Truguet, acheté à prix d'or. http://fr.wikipedia.org/wiki/Laurent_Truguet Entre le positionnement de la flotte, encore au large de Bayonne, et Lisbonne, à l'ouest de laquelle doit se faire le regroupement, on compte encore quelques navires espagnols, apparemment pas plus de 4 vaisseaux (sans connaitre plus exactement les détails...) |
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Petit résumé de la bataille de Trafalgar :
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"Une oeuvre puissante, forte, magistrale!"
Allociné "On regrettera que l'histoire d'amour entre le capitaine homosexuel refoulé et de la jeune fille rom en passe d'être expulsé par l'empereur ne soit pas plus développée" Télérama "De la daube pour les gogos" Griffon Magazine
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And so he spoke, and so he spoke, that lord of Castamere, But now the rains weep o'er his hall, with no one there to hear. "Si le droit est avec nous, qui sera contre nous?" Citation:
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"Un récit palpitant mais manquant de matière"
Popo magazine
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My name is Jag. |
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Janvier 1808
L’année débute par un sauvetage miracle : nos navires ont finalement réussi à embarquer ce qu’il restait de l’armée du général Reynier, auparavant prisonnière au sud de l’Italie. Tout ce qui peut flotter a été réquisitionné en mer Egée et tandis que certains navires distrayaient l’attention de l’escadre napolitaine, le reste des bateaux, habituellement chargés de produits venus d’Afrique et d’Orient, rembarquaient les soldats français sur la côte calabraise. Tandis que la flotte ennemie anéantissait un à un les navires ralentissant son chemin, les forces terrestres étaient ramenées en catastrophe en Croatie. Or déjà, prenant le vent à quelques miles, on distinguait la flotte italienne ! L’armée aura à peine finie de retrouver son souffle sur les plages que les derniers navires français sont détruits à proximité. La flotte commerciale de Mer Egée a été entièrement détruite dans cette opération de sauvetage, mais au moins l’Empire n’aura pas connu la vexation suprême de voir un de ses généraux tomber entre les mains de paysans italiens… Quant à Reynier, il tarde à rendre des comptes à l’Empereur : il a perdu la quasi-totalité de ses canons, de ses chevaux, de ses troupes … en se réchauffant autour de quelques tisons, on fait les comptes : il ne reste plus que 1000 hommes dans cette aventure … l’invasion de Naples par le sud est un échec magistral. Au moins dans la garde d’honneur, Gaspard Sentenza se console : il a pu conserver son cheval, son honneur et, chose rare, sa vie. Son unité est, elle, quasiment réduite à néant. Le lieutenant est mis de force sur son cheval et expédié à Paris, où il devra remettre sur pied son escadron. On le renverra ensuite en Espagne, où rien ne bouge : Le colonel d’Aspar végète toujours dans les faubourgs de Barcelone avec toute l’Armée d’Espagne, retranchée derrière les fleuves face aux brigandages des rebelles espagnols échauffés par les prêtres du royaume. On ne cesse de renvoyer des renforts dans ce secteur, depuis les casernes de Gironde, les camps du Rhône, les arsenaux de Toulon … En Bretagne, le général Lasalle rafle tout ce qu’il peut trouver dans les écoles militaires. 1.200 cuirassiers l’accompagnent, direction Bordeaux, puis St Jean de Luz, et enfin l’enfer de la péninsule. Dans les plaines enneigées de Pologne, ou de Russie, on ne sait plus trop désormais tant l’avance des cosaques est rapide, l’armée de Rodo compte ses morts. Aucune balle n’a fauché quiconque depuis longtemps, mais le froid fait bien plus vite son œuvre que les Russes, les Italiens et les Espagnols réunis. 3.000 hommes tombent en une semaine, prés d’un quart des forces de l’Empereur. Hubert de Jagermeister s’aperçoit lors d’une matinée encore plus glaciale que les autres qu’il a perdu un orteil, et tandis que ses camarades, le capitaine Otto Grandpieds et le colonel Bravlyon l’accompagnent jusque sous la tente des médecins il continue de fanfaronner : « Hé, quoi ? Il m’en reste encore neuf ! » Ce n’est apparemment pas l’avis du chirurgien-major Superchaussette qui lui en prélève trois autres, la gangrène menaçant. « Mais comment vais-je monter à cheval avec ce moignon ? » se désole le général de brigade. Otto Amable Grandpieds maugrée, que lui parle-t-il de cheval, ce bougre ? Lui-même en a perdu trois en quelques jours, deux de froid, tandis que le troisiéme a mystérieusement disparu, certainement mangé (pense t’il) par quelques soldats d’infanterie, un Urial, un Druss ou un Locke. Qu’il y a-t-il de pire pour un cavalier que de devoir se battre sans monture ? Il va en être encore de sa bourse pour se racheter un hongre. Rodo donne à nouveau l’ordre de retraiter, on ne peut décidemment rien contre l’Hiver. L’armée reprend le chemin de l’Allemagne. Il manque deux hommes, deux généraux de brigade récemment promus : Bébert Pontcarral et Jmlo, qui vont commander respectivement l’infanterie et l’artillerie de l’Armée d’Italie (actuellement à Milan) sous les ordres du général Davout. De son côté l’armée de Murat, au nord de Varsovie, garde la rive occidentale de la Vistule, renforçant ainsi les troupes du Prince Chazam positionnées aux alentours de la capitale du Grand Duché. Le 24 janvier 1808, un corps russe un peu plus avancé que les autres tente de forcer le passage pour s’emparer de la capitale polonaise. Le gué le plus au nord est facilement bouclé par l’artillerie française. Au sud, un seul pont enjambant la Vistule et que les armées Russes doivent obligatoirement traverser. On envoie quelques détachements à proximité du pont, commandés par le général de brigade Gladiatt, mais les ordres de Murat sont clairs : les 10.000 soldats français ne sont pas là pour perdre des hommes inutilement. Face aux 7.000 Russes, on verra quel est le potentiel des 6.000 Polonais et on les appuiera, mais sans engagement majeur sauf si les Polonais sont surclassés. Les premiers cosaques et uhlans russes qui ont traversé la Vistule sont rapidement pris à partie par les lanciers polonais du Prince Chazam. Les pertes sont importantes des deux côtés, mais les Polonais s’accrochent à la rive et emêchent ainsi les Russes de pouvoir percer. L’artillerie française s’avance sur le plateau afin d’aligner les régiments massés sur le côté oriental du pont. Les Russes sont en partie repoussés, quand une charge de cosaque surprend l’Etat Major polonais. Le porte étendard du Prince Chazam s’effondre, puis son aide de camp. Clameur côté polonais, le vent semble tourner. Dans la précipitation, personne ne prend garde au Prince Chazam qui gît, blême, à quelques métres de sa monture. Le général Gladiatt fait donner son infanterie pour balayer définitivement les Russes de la rive occidentale. Au nord, on envoie la cavalerie du général Maximus, appuyé par une compagnie du 12éme de ligne du capitaine Riri, afin de traverser la Vistule et prendre les Russes par revers. Tandis qu’on écrase les positions russes au boulet, les Polonais, qui veulent venger la mort du Prince Chazam, commencent eux aussi à traverser la Vistule au sud. Engagé par chaque côté, le corps russe se délite avant de s’enfuir. Le tsar Alexandre prend acte de sa défaite et de l’impossibilité matérielle de s’emparer de Varsovie. Les Russes envoient un émissaire auprès de Rodo, afin de négocier un cesser le feu avantageux pour les deux parties. Le 4 février 1808, le tsar Alexandre rencontre l’empereur Rodo 1er, les deux s’échangeant fortes embrassades et flatteries comme deux bons amis. La France accepte la paix avec la Russie, contre 10.000 piéces d’or, des accords commerciaux et une alliance militaire qui devrait empêcher toute velléité côté autrichien. Côté polonais, on s’inquiète. Rodo aurait-il lâché Varsovie ? Les Russes sont encore en guerre avec le Duché, les deux tiers du territoire sont occupés, et les échos de la bataille de la Vistule fon maugréer les bourgeois de Varsovie. Ainsi donc les Français n’ont que mollement épaulé les armées polonaises ? Et de Prince Chazam, dont la disparition ne semble pas incommoder grandement les Français ? Murat quitte Varsovie, tandis que la ville est également fuit par les divers ressortissants français. Le Duché est laissé à son sort, on préfére sacrifier le peu qu’il en reste pour avoir enfin la paix à l’est. Désormais seule se poursuit la guerre avec l’Espagne, l’Italie et surtout l’Angleterre. Le Duc de Wellington à débarqué à Hanovre et fait le siége de la ville, on envoie en catastrophe des renforts sur place, mais la partie semble mal engagée. Les Coldstream Guards de James Basileon Coelio et les Scot Greys de Peregrine Aheuc auraient été vus sur place, dit-on. La flotte de l’Atlantique fait également sa jonction, sans avoir pu s’en prendre aux navires russes, du fait du traité de paix intervenu entre temps. Une escale à Brest, peut être, puis la Manche et l’embouchure de la Tamise. On embauche à tour de bras, c’est désormais le général Mortier qui rassemble les troupes et commence à monter sur Boulogne s/ Mer. Dans la capitale, on s’arrache les exemplaire du Moniteur : Ney est aux porte des Flandres, Murat, Rodo et Masséna quittent la Pologne et la Silésie pour prendre la route plein ouest en direction du Pas de Calais… Partout le mot est repris : sus à l’Angloy ! |
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