Discussion: AAR Imperium Romanum
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Vieux 21/04/2008, 22h00
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Chapitre 4 : De l'insistance d'Otto Grandpieos à tremper son biscuit dans la couche imperiale



La réputation de l’impératrice Faustine n’était plus à faire, et seul le profond respect des soldats pour leur empereur avait empêché l’étalage des ragots sur la place publique. Il est même certain, et j’en fus témoin, que Marc Aurèle, dont l’intelligence n’était pas la moindre des qualités, avait eut vent de ces rumeurs.
Plusieurs facteurs avaient du jouer pour éviter le courroux impérial, à commencer par le penchant que Marc Aurèle eut la plupart du temps pour la retenue, en application de vieux philosophes grecs. La Cour était également un bruissement perpétuel de lutte pour le pouvoir, et la sexualité n’était qu’un des nombreux moyens pour parvenir à ses fins. Qu’elle semblait loin, l’époque où un César aurait exécuté ou, plus hypocritement encore, banni sur quelque rocher perdu au milieu de la Méditerranée, la malheureuse concubine qui aurait de trop nombreuses fois tenu écarté ses cuisses pour une semence autre qu’impériale…





Un ragot sorti d'une auberge romaine a toujours un fond de vérité !


Un destin trop cruel pour Faustine, qui avait donné à Marc Aurèle une sacré tripotée d’enfants, treize pour être exact, et dont j’avais aidé à la naissance un certain nombre. De plus, comme me le confia ce soir là César alors que je lui prenais le pouls, renoncer à Faustine correspondait, dans sa pensée stoïcienne, à renoncer à l’empire : c’était en se mariant à cette fille d’Antonin que Marc Aurèle avait pu accéder aux plus hautes sphères de l’Etat.
Tandis qu’il me faisait cette remarque, je rougissais, songeant également à la récente constatation de mon frère Chazam.
Soigner un vieil homme tout en couchant avec sa femme n’était pas un exercice aisé, surtout quand l’homme en question n’était autre que le maître du monde connu. Les dieux m’avaient ils rendu fou en me jetant dans les bras de l’impératrice ?

Elle n’était pas spécialement attrayante, et l’idée même de me retrouver dans ses draps ne m’aurait pas un instant effleuré si elle n’avait pas joué tout en finesse, tandis que je tombais dans le piége comme un rat.
Mon quotidien durant cette traversée d’une partie de l’Europe et de l’Asie était réglé comme une horloge, partagé entre Marc Aurèle dont je surveillais la santé encore un peu chancelante, et l’impératrice Faustine dont j’étais devenu, sans même m’en rendre compte, le confident.
Chaque matin, elle s’inquiétait de la santé de son mari, et je la rassurais par quelques mots. Depuis plusieurs mois déjà, elle avait pris l’habitude de me consacrer une partie de ses matinées, demandant toujours plus de détails sur les lassitudes de son mari, me questionnant sur une toux plus rauque que la veille, ou un vertige qu’elle pensait avoir constaté chez lui. Etranges séances qui se répétaient sans cesse, et dont j’aurais dû, dés le début, me douter des conséquences. Une main lascivement posée sur mon avant-bras, un regard troublant qui semblait me percer de part en part, le tout dans l’atmosphère feutrée de la tente de l’impératrice, entre tapis de Syrie et fins voilages venus par delà l’empire, des terres inconnues d’Extrême Orient.

Je ne sais comment mon esprit n’a pas pu déceler la situation extrêmement pénible dans laquelle je plongeais, et des deux pieds. Une épouse que j’estimais mais dont l’éclat semblait avoir terni depuis qu’elle avait donné naissance à notre fille unique ? Le contact rugueux des soldats de la Légion, dont les imprécations auraient pu dépuceler les Vestales elles-mêmes ? L’excitation du voyage et des expéditions, la peur de la mort dont l’idée ne pouvait jamais lâcher les hommes quand on avait eu en face de soi les barbares de Germanie ?

Le contraste entre les horreurs de la guerre, dont je n’étais malheureusement pas plus protégé que quiconque lorsque nous avions rejoint le Danube, et la chaude ambiance au contact de l’Impératrice m’avait précipité dans une double vie dont je ne mesurais pas les conséquences. Un matin où elle avait été plus pressante encore, alors que nous traversions la Macédoine, j’avais capitulé face à la reine du monde et partagé sa couche, me souillant comme le plus misérable des damnés.



Construction d'un campement pour la nuit avec 1) un mur, 2) un fossé et des soldats au torse huilé, 3) le lupanar de Faustine


Et chaque matin, ou presque, le rituel recommençait, quelques précisions sur l’état de santé de Marc Aurèle récompensés par quelques instants avec Faustine, le tout étant assez bestial et effréné, dans la crainte de se faire prendre. Le type exact de relation qui pouvait me faire perdre la tête pour un bruit, une indiscrétion, un témoin.
Un matin, je ressortais de la tente et tombait nez à nez avec Schnickeon, qui me fixa avec un rictus passablement agaçant. Je rentrais les épaules et détalais sans demander mon reste, priant pour qu’il n’ait rien vu qui puisse m’accabler. Pour la première fois depuis bien des années, je pensais même à sacrifier un animal, n’importe lequel, afin de m’attirer les bonnes grâces des dieux. Je passais la journée dans un état de terreur permanent, transpirant plus que de raison et sursautant à chaque fois que l’on venait m’enquérir sur la santé de César.

Le soir enfin, je me rendais au banquet donné lors de notre nouvelle étape pour les familiers de la Cour. J’avais quelques instants auparavant encore, caressé du doigt la pointe de mon poignard, me demandant si j’aurais le courage de me trancher les veines. Faire sortir le sang d’autrui était certes en partie mon métier, mais il n’allait pas de soi que je puisse faire de même sur mon corps, surtout que je l’estimais en trop parfaite santé pour le charcuter.
Et alors que je prenais place sur l’un des siéges autour de la table (les lits n’étaient utilisés pour les repas que lorsque nous étions à l’abri d’une ville et non, comme ici, en rase campagne anatolienne) je m’imaginais des tableaux tous plus dramatiques les uns que les autres, qui avaient tous comme finalité que je mourrais dans des circonstances horribles, tandis que ma famille était, dans le meilleur des cas, déportée sur une île déserte voir, pour ne pas faire désordre, proprement massacrée et jetée dans un fleuve dont personne ne se souviendrait le nom. Je regardais les convives se mélanger les uns aux autres, voyant dans une dernière vision cauchemardesque ma fille se faire violer par un soudard aviné avant d’être exécutée, puisqu’il était dit qu’une vierge ne pouvait se voir ôter la vie.



Vite, s'assoir sans regarder personne, vite et... merdeuhhhh, je me suis assis sur les genoux de Faustine !


Aussi l’habituelle bonne humeur de Marc Aurèle se révéla une surprise inattendue, et tout en discutant avec mes voisins, j’en venais à penser que la liaison n’avait pas été ébruitée.
Il y avait bien des regards insistants venant de Commode, ainsi que de tout ce petit monde qui tournait autour du prince comme des chiens qui glapirait pour obtenir un morceau de viande : Schnickeon, bien sur, qui était désormais aussi collé à Commode que s’il était ombre, et qui l’emmenait jusqu’au bout de la nuit dans des jeux de dés, où le vainqueur se voyait attribuer les femmes les moins farouches.
Mais également un ancien esclave, Perenis, que Commode avait affranchit contre, disaient les rumeurs, de folles nuits un peu plus intimes, et à l’écart des yeux et des oreilles de Marc Aurèle. Sans compter Chal, le jeune fils de Perenis, un peu moins vieux que Commode mais tout aussi pervers et débauché que son père. Difficile de savoir comment Commode allait pouvoir se départir de cette néfaste compagnie afin de recevoir l’éducation que Marc Aurèle tentait d’apporter à son fils, et lui éviter ainsi les écueils d’un pouvoir trop grand, arrivé trop tôt.

Et Faustine, dont l’état se dégradait au fur et à mesure que nous approchions de la Syrie, Faustine qui assouvissait dans le sexe ses inquiétudes grandissantes alors que nous étions sur le point de porter le fer contre le général rebelle Avidius Cassius.
Faustine qui scellerait bientôt mon destin, un destin devenu inexorable par la volonté des dieux, puisqu’il était dit que j’étais maudit et que ma famille ne me survivrait pas.



Le probléme avec ces esclaves, c'est cette volonté de sortir de leur crasse et leur basse extraction. Feignasse!
Réponse avec citation