Afficher un message
  #57  
Vieux 10/09/2007, 21h32
Akmar Nibelung Akmar Nibelung est déconnecté
Publiciste, du côté lumineux du droit
 
Date d'inscription: août 2005
Localisation: Nice
Messages: 9 048
Par défaut

III. La fin d'une époque




La mort de Leazus crée inévitablement un vide dans la République, vide que le Sénat devra rapidement combler avant que la Sicile n'ait encore envie de s'opposer à la puissance romaine vacillante.
Le Sénat aura une réaction peu prévisible mais pas illogique, il va nommer propréteur quelqu'un qui pensait en avoir fini avec la vie politique : Rebornus.

Nomination inattendue puisque Rebornus était tout sauf populaire. C'était justement ce que le Sénat désirait. Rebornus était un bon militaire et plutôt bon gestionnaire, ce qui lui serait fort utile en Sicile, province assez agitée.
Le fait que Rebornus n'était pas réellement influent à Rome aidait le Sénat qui pouvait ainsi confier la province à quelqu'un qui aura moins d'ambition et moins d'appui politique que Leazus. Le Sénat met une fin aux plans d'invasions de la Corse et de la Sardaigne.

En réalité tout ceci a été fait en sous main par Coelius qui voyait là le moyen de déstabiliser Trawnus en placant un proche à la propréture. Trawnus trop occupé en Illyrie n'a pas pu réagir... et puis même depuis la réforme, trop certain de sa force, il s'est isolé des autres magistrats. L'hégémonie de Trawnus au Sénat prend définitivement fin.
Mais ce n'est guère que l'hégémonie qui se termine, Trawnus avec Chazamus à ses côtés reste de loin le plus influent de tous. Il faudrait un réel consensus de ses ennemis politiques pour bloquer ses actions.



Mais pendant que Coelius cherche un moyen de trouver des soutiens afin d'arrêter la campagne en Illyrie, ou bien la mettre à son profit, Trawnus se fait attaquer par une imposante armée ennemie.





Après avoir longtemps hésité Trawnus accepte finalement l'idée de se battre alors qu'il est en infériorité numérique écrasante !

Mais Trawnus n'avait pas pris en compte un autre élément : l'état de fatigue physique et moral de ses citoyens-soldats qui sont mobilisés depuis des années, et qui plus est dans le froid de ces contrées hostiles, alors qu'ils ne devraient plus servir dans les légions depuis 4 ans au moins !

Trawnus tente de profiter du terrain et se replie sur une petite colline, mais les troupes sont fébriles, elles doivent combattre un ennemi incroyablement nombreux dit-on, mais personne n'est en vue.

Au froid déjà handicapant c'est la neige qui commence à tomber, et puis un faible brouillard se dessine, mais rien, il ne se passe absolument rien.

Seule la Légio I Victoria semble tenir bon, les citoyens-soldats quant à eux ne sont pas rassurés, leurs boucliers tremblent, et les officiers savaient bien que le froid n'était pas le seul responsable. Ce long silence leur permit de réfléchir à ce qui les pousse à être là, pourquoi restent-ils ici ? Un soldat qui réfléchit trop n'est pas un soldat combattif, surtout quand le citoyen-soldat voit que Rome est désormais l'agresseur, et que ce n'est qu'une faible minorité qui va profiter de ce conflit : les patriciens.

Alors qu'ils étaient perdus dans leurs pensées voilà qu'un bruit terrifiant retentit : des milliers d'hommes hurlants au loin, probablement dans les bois avoisinants la colline que l'on distingue à peine à travers le brouillard. Ces bruits achèvent le moral des derniers citoyens-soldats qui pensaient à leur famille, leur terres et leur rentrée prochaine pour se réconforter.

Les hurlements semblent s'approcher de plus en plus et de légers points noirs semblent sortir enfin des bois et les cris s'intensifient. Mais le brouillard s'intensifie, rapidement, à tel point que les points noirs disparaissent alors que les cris se rapprochent. Alors que les citoyens-soldats, pris par la peur, peinent à trouver leur arme et à la sortir du fourreau, la légion de mercenaire semble imperturbable et fait la fierté de ses chefs.

Mais si cela ne suffisait pas, l'orage commence à faire son apparition, son bruit sourd s'ajoute aux cris dévastateurs d'un ennemi à nouveau invisible. Les hurlements s'approchent doucements, très doucements, ce qui a un effet dévastateur sur les troupes déjà éprouvées. L'orage lui même, de plus en plus violent, semble se rapprocher. Trawnus très porté sur l'interprétation des augures ne vit pas là un bon signe pour lui et ses légions.

Alors que la tension était à son paroxisme les points noirs apparaissent à nouveau, l'on sent l'ennemi à notre portée, tout comme l'orage. Et si les signes des dieux ne suffisaient pas encore, c'est maintenant la grêle qui fait son apparition, comme si Orcus et Pluton se préparaient à un festin.
Les rangs ne tiennent bons que par la crainte de mourrir de la main d'un autre romain en cas de fuite, mais la combativité ne pourra pas être de la partie, les Dieux montrent bien là le destin qui attend les légions, et personne ne peut défier la volonté des dieux.

Les points noirs d'abord difformes deviennent de plus en plus clairs et gros, l'ennemi est enfin là et nul ne sait ce qu'il va advenir de cette terrible journée.
Au premier contact avec l'ennemi, certains terrifiés prennent déjà la fuite, personne ne semble être en état de pouvoir les en empêcher. Ceux qui sont déjà au contact combattent tels des désespérés promis à une mort certaine, seuls les mercenaires, fidèles à Trawnus, combattent vaillament, mais une seule légion ne suffira pas face à un ennemi qui dispose d'un nombre de soldats équivalents à 10 légions !
Trawnus lui même n'encourageait pas les troupes comme à l'accoutumée, certain que les dieux ne lui jouent un mauvais tour, ou pire, l'abandonnent !

Alors que la débâcle semble se rapprocher Chazamus tente par tous les moyens de déborder et d'aller tuer le général adverse. Rapidement l'ennemi perd tous ses gardes du corps, mais il parvient continuellement à échapper au préteur.
Trawnus de son côté profondément atteint, et voyant que la victoire allait lui échapper, prit la tête de la cavalerie et charge l'ennemi.

Trawnus inflige d'énormes pertes à l'ennemi alors que Chazamus poursuit toujours le général ennemi sans succès. Mais d'autres cris percent l'épais brouillard qui nous entoure, les illyriens recoivent en renfort le reste de leur armée ! Chazamus s'enfuit après que nombre de ses cavaliers soient tombés, quant à Trawnus il ne veut plus s'enfuir une nouvelle fois et revivre une traversée du désert telle qu'il a connu après sa défaite lors de la bataille de Messine. Il veut vaincre ou mourrir, c'est la seule façon pour lui de rester dans la postérité comme un vaillant combattant et non un lâche. Mais dans son acte désespéré Trawnus va suivre la voie de bien d'autres consuls avant lui et rejoindre Pluton dans son monde souterrain, le consul était tombé au combat !

Le peu de citoyens-soldats combattants encore au lieu de fuir perdent définitivement tout espoir, il ne reste guère plus que la légio I Victoria qui résiste. Mais cette résistance ne durera pas bien longtemps, ne voyant plus Trawnus tombé au combat, ni Chazamus qui a dû fuir devant le flot d'ennemi qui fondait sur lui, ceux-ci tentent de s'enfuir, la défaite est totale !

Seule une poignée de chanceux parviendra à rejoindre Aquileia en compagnie de Chazamus, la Ière légion est presque terrassée, quant aux IIème, IIIème et IVème légions, elles ne sont plus qu'un vieux souvenir : aucun citoyen-soldat ne parviendra à rentrer à Rome.


Avec la mort de Trawnus c'est une page qui se tourne, la fin d'une époque qui a vu Rome atteindre une gloire que nul n'avait jamais encore espéré.
Trawnus aura inspiré de nombreux jeunes romains fascinés par ses exploits si exotiques en Sicile et dans le nord sauvage, sa mort laisse un vide énorme à Rome.
L'on dit aussi que le Tibre était devenu rouge, rouge comme le sang déversé par tant de romains ce jour-là.


Rome a perdu ici beaucoup, mais cela laisse la place à quelqu'un qui a énormément gagné par opportunisme ces dernières années, et qui deviendra peut-être le nouveau maître de Rome : Coelius.
__________________
Veni, vidi, loosi - Akmar Nibelung

Dernière modification par Akmar Nibelung ; 10/09/2007 à 21h37.
Réponse avec citation