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Vieux 22/08/2006, 14h45
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Perceval le Gaulois
 
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Chapitre 3 : où l'on prend le temps de faire le point et de s'agrandir un peu...

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AFP (Agence féodale de propagande) : 1er juin 1106 – Le corps sans vie d’Arnolph de Flandres, roi de Nubie, a été retrouvé ce matin. Le roi est pieusement décédé dans son lit, les traits éclairés par la grâce divine, quoique crispés par l’effort. En effet, sous le cadavre du roi, les laquais découvrirent rapidement son épouse, à moitié étouffée sous le double poids d’Arnolph et de la couette conjugale. Les apothicaires ont diagnostiqué une rupture d’anévrisme consécutive à un effort violent. Le bon roi Arnolph était connu pour sa bonhomie et pour son goût des activités physiques reproductrices : son blason personnel, arborant un lapin dans une marmite le prouve assez. Son décès prématuré (55 ans) laisse derrière lui une famille éplorée et un héritage conséquent.
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Icy commencent les chroniques narrant les hauts faits et gestes de Charles de Flandres, surnommé "le conquérant", "le victorieux", ou encore "le roi aux deux casquettes".

1106-1109 :


Article paru dans « Ducs Mag – le magazine des têtes couronnées »



A la rencontre du roi de cœur
une interview de Stéphane, comte de Bern


-Majesté, bonjour

-Bonjour

-Ainsy donc, vous vous retrouvez à 25 ans à la tête d’un royaume qui, bien que disparate, comprend les Flandres, une grande partie de l’Egypte, les environs de Beyrouth et une partie de l’Italie du Sud. Quels seront les projets marquants de votre règne ?

-(Rires) Oh, j’en ai quelques uns. Le premier sera d’affermir la puissance de ma famille en Italie. Le comte de Tarente vient de briser sa vassalisation envers le Roi de Naples. A la différence de mon père, ce sont des choses que je ne compte pas laisser passer. J’ai donc entamé une guerre afin de lui revendiquer et confisquer son titre de comte.

-Passionnant ! Et du côté de la Terre Sainte ?

-(Il réfléchit) Je compte utiliser les terres que je possède en Egypte comme base d’attaque vers la Tunisie. Si je conquiers suffisamment de provinces, je parviendrai peut-être à me faire sacrer Roi de Tunisie.

-Et le titre de Roi d’Egypte, qui vous irait comme un gantelet ?

-(Rires) Je devrais pour cela récupérer des terres qui sont pour l’instant sous l’influence française. Bien que je n’entretienne aucun lien de vassalisation avec le Roi de France, je ne tiens pas à m’en faire un ennemi. Soyez cependant certain que j’essaierai de contrarier ses visées expansionnistes de tout mon cœur.

-Comptez-vous utiliser votre influence afin de stabiliser la situation au Proche-Orient ?

-(Il réfléchit longuement) Je conçois que dans le futur, les Turcs Seldjoukides risquent de constituer une sérieuse menace pour l’Europe. Aujourd’hui (lisez : hier), je ne peux faire grand-chose seul. Mais si l’occasion se présente, pourquoi pas ?

-Votre père a mené une carrière exemplaire. Il vient d’ailleurs d’être béatifié par Sa Sainteté le Pape. Comptez-vous suivre ses traces ?

-(Un peu énervé) Ecoutez, mon père a eu beaucoup de chance au cours de sa vie. Pour ma part, je compte bien forcer la main au hasard, et j’espère pouvoir dépasser mon père sur le plan du prestige et de la piété. Dans la dernière enquête réalisée par votre magazine, il était classé dans le top 3, avec des scores respectifs de 657 et 526. Je compte bien pulvériser ce record. Je vais notamment essayer de créer autant de ducs-vassaux que n’en possède le Roi de France, mon modèle et mon rival, afin de tenir ma place dans le concert des nations.

-On vous présente souvent comme un roi de transition, gérant l’héritage paternel en bon père de famille, dans l’attente de l’avènement de votre fils Renaud, qui en tant que Roi de Naples, aura les coudées plus franches pour se tailler un empire…

-(Sec) Ce ne sera pas le cas.

-Sire, merci pour cette interview.

-(Il réfléchit longuement) C’est moi qui vous remercie. (Rires)




Journal intime de Charles, Roi de Nubie :


J’ai bien des problèmes avec mes vassaux.
Ils ne me font pas confiance, et je dois leur envoyer des charrois pleins d’or afin de les motiver un peu. Heureusement qu’avec mes 60 écus de revenus mensuels, j’y arrive sans trop de problèmes.
Ma sœur Beatrix m’inquiète : elle a un caractère rebelle qu’elle n’avait jamais montré avec papa. Pour ma part, mon intendant Jean (je l’ai récupéré dans ma cour puisqu’il avait si bien servi papa), m’affirme que j’ai perdu ce côté rebelle. C’est un peu normal : je ne vois pas contre qui je pourrais l’utiliser maintenant.
Côté cour, je n’ai pas trop de problèmes pour trouver du personnel qualifié : c’est un sacré mélange d’origines qui s’y presse, favorisant l’émulation. Mon maréchal, par exemple, se nomme Muslihiddin d’Artois.
Ca sonne un peu bizarre, mais on s’y fait.

Du côté de la belle-famille, la situation s’est largement décantée, avec ces décès successifs. Roger Borsa, roi de Naples, a 45 ans maintenant et ne produira sans doute plus d’héritier.
De ses trois filles, Grateria s’est débrouillée pour être déclarée hérétique et être excommuniée. Il faut dire qu’elle perd un peu la tête, et je ne donne pas cher de sa longévité. Via beau-papa Roger, je suis son successeur.

Adelaide et Géraud filent le parfait amour et ont donné naissance à un fils, Hugues.



J’ai définitivement récupéré l’héritage Reggio-Messinois grâce à ma maman. Je règle ce problème de comte de Tarente de mes deux, et mes inquiétudes concernant l’Italie seront apaisées.

Question frères et sœurs, j’ai marié le fils de la honte, Jean le Bâtard, dit « le mal-né », dit « le mal-aimé », dit « le malvenu » à Philippa de Hollande, la sœur du comte actuel. Je n’en attends pas grand-chose, mais comme elle aussi est complètement folle, ça occupera toujours le bâtard.



Serlo a épousé une simple courtière et a eu une fille, Fressenda (Il faudra que j’établisse un décret interdisant de donner des noms cons aux membres de la famille).




J’ai fait épouser à Lem’an, Jaume de Bourbon, successeur du comte de Bourbon.




Adélaïde est comtesse de Consenza et restera vieille fille. C’est dommage, parce que ce n’est pas la plus moche.



Il reste encore Louis, mon demi-frère, qui a 5 ans, et dans les filles : Anne, Eve et Berthe.

Bon, je vais occuper ce qu’il reste de la matinée à quelques plans de conquêtes…


1109 : Bruges, cour du Roi de Nubie



« - Messyres, belles dames, beaux seigneurs, Nous sommes icy pour célébrer les nouvelles conquêtes de notre bon Roy ainsi que son accession au titre de Roi d’Egypte ! Accueillons séant le gentyl troubadour Claude de France, qui va nous régaler d’une ballade composée en l’honneur de nostre bon Roy. (clap clap clap)




Barques sur le Nil (raaaaaah)

Voiles sur les filles (raaaaaah)

Nostre Roy est dans la ville

D’Egypte, Charles est le Roy (ouhh-ouhououhhh)



Les six reines d’ancienne Alexandrie

Chantent pour lui leurs plus belles mélodies

Les lumières des ports de Tunisie

Font naufrager

Les espérances

Des infidèèèles

Raaaaaaaaah

Aaaaaaaaaah

Raaaaaaaaah

Aaaaaaaaaah



-Bra-vo ! Bra-vo ! Une autre ! Une autre !

-Oui ? C’est nécessaire ?

-Ben, Sire, il faut quand même célébrer dignement vos victoires...





(Silence et recueillement)




(ploïïïng pling)

Ecoute, maman est près de toi ?

Il faut lui dire « Maman, ton fils est encore roi »



-Ah, c’est la chanson de la dernière fois ?

-Oui, Sire

-J’aime pas trop la façon dont il fait intervenir ma mère, en fait.



Dis-moi comment est ta maison ?

Apprends-tu chaque soir toutes tes leçons ?



-Ah putain, c’est moderne, comme ballade. J’y pige que dalle… C’est quoi ce truc de leçons ?

-Je crois qu’il parle des leçons divines que le Tout-Puissant recommande aux rois, Sire.



Oooooh dis-lui que j’ai mal,

Si mal depuis six ans, et c’est ton âge mon enfant.



-Ah non, moi j’ai 28 ans. Mais franchement, je comprends pas ce qu’il dit, c’est qui dans l’histoire, le marmot de six ans ?

-Je crois que c’est une allégorie de la Victoire. Si je saisis bien, dans cette ballade, vous êtes représenté en train de parler à la Victoire, et vous lui demandez de vous passer Dieu, mais celui-ci est dans son bain, et fait des grands signes pour dire qu’il est pas là… Enfin, je crois.

-Mouais. Chuis pas sûr d’aimer, en fait.



Seras-tu, aux prochaines vacances, du côté de Carthage ?

Aimes-tu les carnages ?

Oooh dis-lui toute ma peine,

Combien tous les deux, moi je vous aime.



-Je dois le prendre comment ? Je l’ai jamais vu moi, ce type ! Vous êtes sûr que c’est bien un troubadour hyperconnu, comme vous m’avez dit ?

-Je le crois Sire.

-Eh, mais il a changé de voix. Et il se met à chialer ! Mais demandez-lui pourquoi il pleure, bon sang ! Bon, de toutes façons, j’en ai ma claque, je me casse.



Dis, mais retiens-le !



-Le roi s’en va.



Allons, insiste !



-Il est parti.



Si il est parti, alors tant pis.



-Ahem. Eh bien, bravo, si fait, bravo bravo, joyeux troubadour. C’était très… très imagé. Le roi a dû apprécier. Retirez-vous dans vos appartements, vous avez bien mérité un bon bain. »



Journal de Charles de Flandre :

Enfin un peu de repos. J’ai dû subir une fête en mon honneur hier soir, ça vous dégoûte presque de faire des conquêtes. Enfin, tout ça pour vous dire que grâce à une guerre rapide à l’ouest, je suis parvenu à contrôler les territoires qui s’étendent jusqu’à la Tunisie. Ca m’a permis de distribuer de nouvelles terres. J’ai particulièrement favorisé Engelbert, le comte de Manupura, qui a tendance à se montrer déloyal. J’espère ainsi resserrer davantage les liens qui l’unissent à moi. :machiavel:

Comme il fallait bien céder des comtés, j’ai pris le risque de faire de Renaud un comte, quitte à ne plus pouvoir contrôler dès lors son futur mariage. Mais comme je délaisse la stratégie matrimoniale au profit des conquêtes, ça m’indiffère un peu.

Que te dire encore, mon cher journal ? Ah oui, grâce à ces nouvelles conquêtes (les terres, pas les femmes), j’ai pu créer le titre de Roi d’Egypte.



Ca au moins, c’est parlant, et ça fait plus classe que simple roi de Nubie.
Une conséquence collatérale de la guerre, outre mes finances qui en ont pris un coup, c’est que je me suis retrouvé dans une guerre facile contre l’allié de l’Emir de Cyrénaïque, à savoir l’Emir de Pérouse. La victoire est proche, qui me donnera une base d’attaque pouvant servir plus tard à une conquête de la Sicile, tenue pour l’heure par les Infidèles.


Côté familial, deux décès à signaler : tonton Baudouin est mort sans héritiers, le titre de comte de Hainaut étant vacant, je l’ai laissé à mon demi-frère Louis, sur lequel je fonde de grandes espérances. Il est également l’héritier de Humphrey d’Ypres (cette affaire de fils survenu à la dernière minute m’irrite autant qu’elle a hérité papa), mais pour ça, il faudrait que les trois fils d’Humphrey disparaissent, et je crois que le jeu de trois assassinats ne vaut pas la chandelle du comté d’Ypres. Et puis, Humphrey étant un « de Flandre », ça reste après tout dans la famille.

Jean-le-Bâtard est mort lui aussi, sans héritiers. Une affaire réglée.

Les possessions outre-Flandres :



La situation européenne en 1106 :




Dans le prochain épisode : pourquoi tant de guerres ?


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"Violer la grammaire rend le langage bâtard." (Ar Sparfell)

Réponse avec citation