Discussion: AAR Civcity Rome
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Vieux 05/03/2007, 19h47
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Chapitre 12 : Où tout a une Fin


Le temps s’est écoulé, certains souvenirs se sont effacés, mais la douleur ne s’est jamais arrêtée. Je n’ai pas eu le courage de mourir, de la main d'un autre ou de la mienne. L’arrivée de Griffon Pertinax aurait du mettre fin à mon tourment, il n’a fait que l’aviver. Depuis plus de 10 ans que les faits se sont déroulés, je continue à fuir mon passé, ma lâcheté et une vie que tant de fois j’ai reniée. J’ai quitté la Crête, j’ai laissé derrière moi les îles grecques, j’ai fui l’héritage romain, et me suis enfoncé à l’est, de plus en plus loin. Sur certains noms, je n’arrive déjà plus à mettre de visages, certains faits me semblent altérés, comme d’une autre réalité. Ah, pourtant, j’ai bien encore toute ma tête pour me rappeler de l’essentiel. Mais déjà certains faits me semblent irréels, Ainsi Jmlus criant mon nom de la tribune…

Jmlus, dépêché à Rome par Oniris, avait pu rencontré Marcia et Griffon Pertinax. Les deux se sont retrouvé sur une idée commune, l’assassinat de Commode.
Marcia, parce qu’elle savait que Commode n’allait plus épargner la vie de sa concubine. D’ailleurs, Commode n’avait-il pas inscrit sur un papier le nom de ses derniers proches qu’il ferait exécuter dans la semaine ? Le nom de Marcia y figurait en première place.
Griffon, parce que seule la mort de Commode pouvait le propulser à nouveau au sommet de l’Etat, lui permettant de sauver Oniris.

Leur première tentative avait été un échec cuisant : la nourriture empoisonnée que Commode avait avalé, il n’avait pu la conserver : ses beuveries en faisait déjà une épave, et il avait régurgité nourriture et poison. Pourtant le lendemain à l’aube, on retrouvait son corps inerte dans son lit. Marcia enleva rapidement le cadavre, pour que jamais quiconque ne voit les marques que portait Commode au visage.

Ainsi personne ne vit cet esclave toujours muet entrer dans la chambre de Commode, son ombre gigantesque se poser sur le corps endormi de Commode, et lui poser une main détermine sur la bouche tandis que l’autre lui écrasait le nez. Personne ne vit jamais Commode souffrir tel que pu le voir Akmar Nibelung, lorsque le Goth scrutait les dernières lueurs de vie dans les rétines dilatées de Commode. Personne n’eut jamais l’âme en paix comme Akmar quand celui-ci, tuant de ses mains le propre fils de Marc-Aurèle, se vengeait enfin du vieil empereur qui lui avait enlevé sa famille. Du goth, on n’entendit plus jamais parler, et j’aime à penser qu’il a rejoint ses anciennes terres, à l’abri de Rome.

Griffon Pertinax fut le même jour proclamé empereur, et embarquait pour la Crête. Il arriva trop tard pour sauver Oniris, mais il pu observer un homme ensanglanté, moi, tenant dans ses bras le gladiateur le plus valeureux que la Grèce eut connu.

Pendant des mois, j’évoluais dans un monde d’ombres, ou nul ne pouvait m’atteindre. Mais je ne mourrais toujours pas.
Je n’assistais pas aux émeutes qui ravagèrent l’île, pendant les 2 mois que durèrent le règne de Griffon. Pertinax avait repris le pouvoir au plus mauvais moment, les caisses avaient été vidées par Commode et Griffon décida de réduire les subsides de la garde prétorienne à Rome, et de baisser la solde de certaines légions pour renflouer les caisses. La Légion crétoises commença à terroriser la foule, pillant les greniers et se servant dans certains quartiers. Les pirates s’enhardirent jusqu’à s’attaquer aux bateaux qui mouillaient dans le port, maintenant que plus aucune chaîne et plus aucun soldat n’en défendait l’accès.

Le mécontentement atteint des proportions difficilement croyables pour un empire aussi organisé que Rome, et l’apogée en fut certainement – du moins en Grèce – l’incendie qui dévasta la ville, réduisant à néant tous les efforts mis en place depuis 13 ans.
Des quartiers entiers, construits principalement à base de bois, furent tout simplement calcinés, tandis que les constructions les plus solides étaient dévastées par la chaleur et par la foule devenue comme folle. Des constructions auxquelles j’avais participé, la plupart furent balayées, tandis que les plus prestigieuses souffraient de destruction partielle. Le Colisée vit toutes ses parties en bois disparaître – cela concerna particulièrement toutes les travées faites pour recevoir le peuple, construites en bois ,de même qu’une partie du dôme utilisé pour protéger les spectateurs du soleil. Certaines statues furent arrachées par la main de l’homme, des colonnes furent mises à bas, et tout une ville disparue ainsi dans le chaos le plus total.



A Rome, Griffon Pertinax fut assassiné par l’un des membres de sa garde, laissant un empire rongé par la discorde. Tandis que Rome désignait un nouvel empereur, Didius Julianus, trois des grandes provinces de l’Empire désignaient comme empereur le commandant de leurs légions.

Quand je revenais dans le monde des vivants, ayant été finalement trop lâche pour mourir, je quittais l’île au plus vite, profitant de l’un des derniers bateaux de pêche encore en état de naviguer. J’accostais en Syrie, tandis que les 4 empereurs se battaient pour la succession de Griffon et de Commode.
Je m’enfonçais dans le désert, tandis que Didius Julianus, lâché par le Sénat, était assassiné à Rome.
J’entrais dans l’ancien territoire mésopotamien tenu par les Parthes quand Septime Sévère, l’empereur acclamé en Illyrie, prenait la mer afin de chasser de Syrie l’empereur d’Orient. Sur son passage, il finit de réduire à néant les îles grecques qui combattaient pour ses ennemis, et la ville que j’avais quittée y laissa un très lourd tribu.
Quand je quittais le territoire des Parthes pour entrer dans la riche Orient qu’Alexandre avait traversé des siècles plus tôt, Septime Sévère détruisait l’armée d’Orient, et retournait en gaulle pour combattre le dernier des candidats à la succession.
Ce furent les derniers échos que j’eus de Rome et de cet empire maudit. Loin, très loin à l’est, certains commerçants parlaient d’un empire magnifique qui jouxtait un océan sans fin, aux richesses illimitées et à la population innombrable.

J’avançais, et je tentais d’oublier. Toujours plus loin, cherchant la paix, et ne découvrant que l’amertume d’être en vie, habité pour toujours par la haine de moi-même. Je fuyais, et je fuis toujours.

Dernière modification par marlouf ; 05/03/2007 à 20h43.
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