Chapitre IX. Représailles sanglantes
Considérablement enrichie et bien plus puissante, j’effectue un retour discret à Betancuria : avec le temps qui s’est écoulé, les Dorniens ont certainement renoncés à rechercher cette voleuse habile qui a causé l’explosion de la tour du magicien de la ville et tué leur ministre. L’âme en paix, je me mets à la recherche de Pia : cette coquine obsède mes pensées et nous n’avons toujours passés qu’une seule nuit ensembles ( mais quelle nuit
). Avec émotion, je me souviens la douceur de ses…
« Vous ! Au non de la loi, vous êtes en état d’arrestation ! »
Pfff, j’avais presque oublié ces Dorniens putrides : ils n’ont donc rien de mieux à faire que de sans cesse me courir après ? Allons, Alicia, au pas de course, semons une fois encore ces idiots ! Malheureusement, c’est à ce moment que je réalise que je porte une charge colossale qui m’empêche de courir
: le butin fabuleux acquis au temple de Hyath ( tiens, j’ai aussi oublié de partager avec Christiano et Myra… Bah, ils ont bien d’autres soucis
). Et ce qui devait arrivé arriva : les gardes me rattrapent en jubilant, m’agrippent, me menottent et je finis par me retrouver entièrement nue dans une cellule putride du quartier général Dornien.
Pour le retour triomphal, on repassera
. J’ai perdu tout mon équipement, je ne sais si je reverrai un jour ma douce Pia et les hurlements abominables des malheureux qu’on torture me donnent une idée assez précise de ce qui m’attend. Finalement, après une nuit cauchemardesque, un officiel vient me chercher, m’offrant généreusement quelques haillons pour « couvrir ma nudité honteuse « selon ses propres mots. Je suis conduite devant le grand inquisiteur.
Ah ouais quand même
. Euh, je suis innocente de tous ces crimes ! C’est honteux ! Je ne suis qu’une humble fille de cuisine qui gagne honnêtement son pain en lavant les casseroles
. Rien n’y fait, le scélérat refuse de me croire et je retourne dans ma cellule « Mais pas pour longtemps, demain nous commencerons les séances « d’interrogatoire musclé » ». Bref, la torture… Pia ! Où est-tu
? Ce n’est pas ma tendre et douce qui surgit, mais Tarleth, une autre voleuse de la guilde : « Alicia ! Viens, vite ! ». Il ne faut pas me le répéter deux fois. A la tête d’un commando, Mando lui-même a mené l’assaut contre le quartier général Dornien : les gardes gisent partout, la gorge tranchée. « Vite, vite, des renforts arrivent ! Il y a un passage secret qui mène aux égouts, dépêchons ! » « Attendez, je dois d’abord récupérer mon équipement ! Où qu’il est ? » « Alicia, viens, vite ! « « Nan, je veux mes sous
».
Je récupère mes biens et file, les renforts Dorniens aux fesses, menés par Arto, le commandant en chef des forces Dorniennes. Un pas beau
.
Alicia « Aaaah, comme c’est gentil d’être venu me libérer »
Mando « Tels étaient les ordres de Nathan. Il t’a à la bonne je crois… Et il aimerait savoir si tu as réussis la mission qu’il t’avait confié »
Alicia « Mission
? «
Mando « Soupir… Il t’avait demandé de trouver les traîtres qui ont permis de nous porter ces rudes coups, la nuit où je t’ai confiée la mission d’investir la tour du magicien »
Alicia « Ah ouais, génial, je transportais une bombe et je ne le savais même pas ! »
Mando « Trouve les traîtres, tu as désormais une dette envers Nathan »
Plus facile à dire qu’à faire. Après une journée entière d’investigations, en vain, je retourne à mes appartements offerts par Nathan. Pia devrait être à mes côtés. Cette absence fait que je dors très mal, ce qui me permet de surprendre des bruits d’eau : tiens, il y aurait donc un accès secret vers les égouts ? Intriguée, je repars et entre par effraction chez le voisin, un nain féroce nommé Brognar, qui me chasse à grands coups de pieds au cul. Tenace, je reviens, mais plus furtivement et je lui dérobe les clefs de sa cave avec une habileté sans pareil. Un accès aux égouts. Ah mais, c’est ici que se tenaient les comploteurs que j’ai aperçu lors de ma traversée des égouts pour l’épreuve d’Alphons. Je remonte arme au poing et un féroce combat commence. Vaincu, Brognar passe aux aveux : certains individus louches utilisent parfois la discrétion de sa cave pour se réunir. Un Dornien et un gladiateur. Voilà le traître que je recherche
.
Je file à l’arène, mais on refuse de me laisser entrer dans les quartiers réservés aux gladiateurs, tout en me précisant que, vu mes charmes, Dame Sharita pourrait bien m’accorder ce passe droit qu’elle accorde si généreusement aux jeunes et jolies jeunes femmes qui tentent de gagner honnêtement quelques pièces. Je file trouver Sharita et la convainc sans peine que, avec moi, les gladiateurs vont passer du bon temps
. Elle me téléporte donc dans leurs quartiers et un individu lubrique se précipite.
L’époque où ces brutes étaient dix fois plus costauds que moi est cependant révolue. Le malotru gise rapidement sur le sol, éventré
. Ah mais, derrière, ils sont une dizaine. De la discrétion, Alicia. Le traître est bien là ! Au service de Nathan officiellement, vendu aux Dorniens officieusement. Je retourne chez mon protecteur et lui raconte la sinistre traîtrise.
Nathan claque des dos : « Vico ! Vas et ne laisse personne en vie. Ainsi périssent les traîtres
. Alicia, accompagne-le, veux-tu ? »
Ce qui me permet de découvrir de plus près ce sinistre individu qui m’a violée jadis…
C’est pas un rigolo…
Avec ce sinistre individu et d’autres voleurs de la guilde, nous prenons d’assaut l’arène et nous frayons un chemin sanglants jusqu’aux gladiateurs apeurés, massacrés comme des bêtes.
L’opposition entre Dorniens et voleurs devient de plus en plus sanglante : nous ne sommes pas des hors-la-loi. Nous sommes la Résistance. : De Gaulle : 