Discussion: AAR Civcity Rome
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Vieux 01/03/2007, 19h11
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CHAPITRE 8 : le destin d'Oniris



Commode en Hercule

Le règne de Commode aura été, sans nul doute, celui des favoris. L’empereur, qui faisait la fortune de ceux-ci, la défaisait encore plus facilement. Le sort auquel il avait abandonné Perennis, l’homme qui pendant 5 ans avait été le véritable maître de Rome semblait s’être acharné sur toute sa famille. Une fois Chal destitué de son commandement des légions d’Illyrie, avant d’être exécuté dans une cellule exigu sous le regard de son père, on aurait pu penser que la folie furieuse qui semblait s’être emparée de Commode s’arrêterait là. Ce ne fut bien sur pas le cas, puisque la villa de Perennis fut rasée, ses richesses rajoutée au Trésor, et on interdit à quiconque de crier son nom pendant la fin de règne de Commode. Le nom de Chal fut également gommé des registres de la légion, et son nom tomba dans l’oubli.

Pourtant, en Crête, la personnalité de Chal ne pouvait être oubliée aussi facilement. L’homme, par son mépris de la vie humaine, avait fait trembler pendant quelques instants les fondations, pourtant solides, de la nouvelle ville Romaine.

Tandis que je poursuivais mon chemin afin de retrouver Oniris dans sa somptueuse villa, je réalisais peu à peu que cette femme partie de rien avait, par ses manigances, atteint un point de non retour. Elle me la confirma lorsque je la retrouvais dans son patio, profitant de la chaleur du climat grec. L’exécution de Chal, comme elle me l’annonça sans aucune hésitation, c’était son travail. Les menaces que celui-ci avait proférées avaient fait mouche, et Oniris s’était vu contrainte de le faire tomber avant que ce ne soit sa propre position qui s’effondre à Rome. De Griffon Pertinax, ce très riche patricien qu’elle avait rencontré lors du mythique combat entre Chazam et Akmar, elle s’était fait un allié puisque tous deux partageaient la même passion, la plus dévorante qui soit : la haine.

Plus Oniris m’entretenait de Griffon, et plus je me demandais comment leur relation avait pu prendre cette tournure aussi rapidement. Mais c’était bien simple. Oniris haïssait Chal, aussi bien par motif personnel que religieux. Son alliée à Rome, Marcia, la concubine de César, étant aussi chrétienne, c’était leur survie à toutes les deux qui était en cause si les efforts de Chal pour un Empire moins tolérant étaient couronnés de succès. La lutte d’influence entre Marcia et Perennis, c’était finalement ce combat qui avait opposé Oniris à Chal.
Logiquement, Griffon s’était prononcé en faveur de la femme.

L’homme, plus très jeune, ne devait la vie qu’à des circonstances assez troubles. Fidèle de l’ancien empereur Marc-Aurèle, ce n’est qu’en s’éloignant de Rome qu’il avait pu éviter la folie meurtrière de Commode et Perennis, qui mettaient un point d’honneur à éliminer tous les conseillers de l’ancien César. Son retrait de la vie politique, lui qui avait été Consul, il le devait aux hommes qui dirigeaient Rome. Quand il avait compris qu’Oniris pouvait l’aider pour éliminer l’un d’entre eux, il avait sauté sur l’occasion.

Arrivés tous les deux à Rome, ils avaient aussitôt retrouvé Marcia et avaient monté un complot afin de faire tomber Perennis et Chal. Cela n’avait pas traîné. Toujours escortée par l’esclave goth dont elle avait réclamée la vie à Rome, l’ancien gladiateur Akmar, Marcia avait entretenu Commode d’un possible attentat mené contre lui. Elle avait rapidement présenté Akmar comme l’esclave devant éliminer Commode, mettant en avant que le Goth s’était bien sur refusé à commettre pareil forfait à l’encontre du maître du Monde. Elle n’eut qu’à rappeler qui avait fait envoyer Akmar à Rome : Chal.

Le mensonge était gros, et extrêmement dangereux. Que Commode se rende compte qu’Akmar, muet et ne sachant pas lire, n’aurais jamais eu les moyens de se faire comprendre de quiconque, encore moins d’être impliqué dans un attentat et de le dévoiler à Marcia, et s’en était fait d’eux. Mais elle avait misé sur la paranoïa galopante de César, et celui-ci s’était emparé de la rumeur pour asseoir un peu plus son pouvoir. Accusés de vouloir porter atteinte à la vie de Commode, Chal et Perennis étaient tombés sans avoir pu se défendre, mais je me demandais si César avait réellement agit pour ces seuls motifs. La paranoïa, certes, mais également l’ennui avaient transformé la disparition des anciens favoris en simple jeu. D’ailleurs, les corps étaient encore chauds qu’un nouveau favori siégeait aux côtés de Commode : Cléandre Dandyus.
Débarrassé de Perennis, Dandyus, un ancien esclave phrygien, fut nommé Chef de la garde et Chambellan, et pris très rapidement ses repères. Il mit, seul, autant d’acharnement qu’en mettaient auparavant Chal et Perennis pour ruiner la cité et enrichir son trésor personnel. Les bandits les plus sanguinaires profitaient désormais des fastes de l’empire, mangeant ici quelques raisins, avant d’aller violer des servantes sous le nez d’un Commode hilare. Marcia et Oniris profitaient de la situation puisque Dandyus, bien que plus terrible encore que Perennis, n’avait aucune haine contre elles – du moins pensaient-elles.

Oniris arrêta là son récit des mœurs de Rome, et me questionna sur l’évolution de mes rapports avec Chazam. C’était sur désormais, j’obtiendrais bientôt sa grâce et il viendrait s’installer, en homme libre, sous mon toit. Je lui réservais une très bonne surprise, puisque j’avais décidé de me rallier à sa religion afin de lui faire plaisir. J’espérais qu’Oniris me guiderait sur cette pente inconnue pour moi. Qu’elle m’explique ce qu’était le baptême, et pourquoi les Chrétiens adoraient mourir en martyr sous la patte d’un ours ou le glaive d’un soldat, leur cause était-elle si belle ?

Sa réponse me fit m’interroger longuement sur cette décision que j’avais prise presque sur un coup de tête, tout simplement pour me sentir plus proche de Chazam. Le christianisme, m’expliqua t’elle, se voulait une religion de paix, d’amour, de sérénité. Là où je voyais des fous mourir le sourire aux lèvres, elle me parla de martyrs donnant leur vie pour un monde meilleur. Là ou je voyais des gens appelant à l’insurrection et traitant Rome d’empire dégénéré voué aux flammes, elle me parla de la société qu’elle espérait, où le paganisme aurait reculé devant la vrai foi.

Enfin donc, que voulaient les Chrétiens avec cette apocalypse qu’ils appelaient de leur vœux ?
Oniris me répondit d’une voix ferme qui me fit trembler par sa détermination.

- "La chute de Rome ne serait pas une fin, mais un renouveau. S’il faut passer par la disparition de Rome et la mort de César, alors tout adviendra."

Tandis que je ressassais ces paroles - n’avait-elle pas proféré des menaces à l’encontre de Rome et, surtout, de Commode ? – j’entendis de l’agitation à l’intérieur de la villa, et une servante vint retrouver Oniris en criant. Un décurion et quelques hommes en armes venaient de forcer l'accés à la villa.



Les hommes venaient arréter Oniris, sur ordre direct de Venitius Varon.
Cette femme avait apparement une incroyable capacité à se faire des ennemis...

Dernière modification par marlouf ; 02/03/2007 à 11h46.
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