Discussion: Chambellan Mad
Afficher un message
  #10  
Vieux 14/02/2011, 15h46
Avatar de curTis newTon
curTis newTon curTis newTon est déconnecté
Perceval le Gaulois
 
Date d'inscription: septembre 2005
Localisation: Belgonaute (toudis)
Messages: 1 905
Par défaut

(la moitié est de ce bon Victor )

"Ma chère,

Vous le savez, du Capitole à la Roche Tarpéienne, comme du sublime au ridicule, il n'y a qu'un pas, le même pas de géant qui sépare Charleroi de Paris. Dieu pourtant, que l'assaut fut beau, que le spectacle était splendide ! Voyez-vous d'ici le tableau ?

Quatre lignes de nos fantassins s'avançaient vers la ville. Notre cavalerie, déployée sur les ailes, chargeait dans la poussière contre les bandes espagnoles. Nos engins de siège pillonnaient sans relâche, dans une gerbe de feu, les remparts de la cité. Un choeur de trois cents vierges en robes blanches, dominant les bruits sourds du combat, entonnait d'une voix cristalline le chant "Veillons au salut du Secrétaire d'Etat". Les danseurs entamaient le ballet de la Victoire sous les murailles même. Dominant le feu et le fracas, dans sa cape de pourpre, des lauriers dorés sur le front, au sommet de sa pyramide d'or portée par cent dragons, la foudre jupitérienne dans une main, une lyre dans l'autre, Monsieur du Marseillicide observait le tumulte. Ses ordres étaient précis, et le Maréchal de la Noobitude, chargé de les exécuter.

Mais le Maréchal était peu familier avec le nouveau dispositif des armées. C'est avec effarement que tous, nous le vîmes prendre la tête de la troupe des danseurs afin de mener un assaut. Ils chargèrent vaillamment, se ruant vers les remparts à grands coups d'entrechats et de pas chassés-fouettés. Ils se firent hélas massacrer, dans une chorégraphie très expressive signifiant la défaite.

Voyant cela, et alors que Monsieur du Marseillicide trépignait sur sa pyramide, Monsieur le Maréchal fit donner les réserves : les trois cents vierges partirent à leur tour à l'assaut, environnées de quelques fausses notes dues sans doute à la mitraille espagnole qui les faucha sur place. Monsieur le Maréchal ne se découragea pas : on pensa qu'il utiliserait la cavalerie, mais celle-ci était déjà engagée sur le front est. Ce fut donc toute la troupe de la Comédie-Française, renforcée par la troupe des Italiens, qui surgit sur le théâtre des opérations, décochant des alexandrins railleurs en direction des assiégés. Là, encore, ce fut un échec, mais qui donna à ces excellents acteurs l'occasion de nous divertir par plusieurs tirades de "La mort de Pompée".

Il ne restait que les dragons - ils abandonnèrent le faix de la pyramide d'or, assez brusquement, ce qui fit vaciller sur son trône Monsieur du Marseillicide, ses lauriers, sa foudre et sa lyre, et coururent héroïquement se faire massacrer eux aussi.

Monsieur le Maréchal fut assez ingénieux pour couvrir, avec la cavalerie victorieuse, la retraite que nous entamèrent. Monsieur du Marseillicide, les lauriers de travers, empêtré dans sa pourpre, tenta de traîner avec lui sa pyramide - mais celle-ci était trop pesante pour lui seul. Il s'encourut donc, poursuivi par les boulets espagnols.

Nous reprîmes donc la route de Versailles. Le Roi s'arrêta un moment, fort courroucé du spectacle, le temps de signer un traité de paix honorable, qui ne concédait à l'Espagne que quelques-unes de nos places-fortes du Nord.

Monsieur du Marseillicide, plus pourpre que sa cape, exigea du Roi la tête de Monsieur de la Noobitude, qui avait selon lui fort mal exécuté ses directives et, bien pis, avait tenté de le couvrir de déshonneur. Monsieur du Marseillicide ne l'obtint pas, mais le Maréchal souffrit quelque peu, auprès de notre Roi, de ses lacunes en direction artistique."

La guerre est perdue ! La cour rentre à Versailles, variation de cote pour le Secrétaire d'Etat à la guerre et les Maréchaux
+ "Disgrâce" sur Latiatia, qui rejaillit aussi sur le parti anglais


A Messire Latiatia !
__________________

"Violer la grammaire rend le langage bâtard." (Ar Sparfell)

Réponse avec citation