Discussion: Alicia Valdanan
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Vieux 09/11/2007, 23h53
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Acte II.




Chapitre 1. La traque




Discrètement, nous embarquons en pleine nuit sur le bateau de Warek Ashallin et franchissons le poste de garde Dornien : direction Westwood, Baronnie la plus proche des montagnes noirs qu’il nous faut traverser pour atteindre le cœur de l’Empire Dornien et la fameuse île aux prisonniers où sont retenus captifs Nathan et les autres.



Extraits du journal de bord d’Alicia.


Jour 1. Ma tendre et douce me fait un aveu qui me bouleverse : elle a jadis couché de son plein gré avec Vico, avant d’être repoussée par son âme noire et infecte . Je refuse désormais de trancher la gorge de ce scélérat : il me faut trouver autre chose, de plus douloureux et d’abominablement lent pour lui… En attendant, je lui rappelle la nuit tout ce qu’il a perdu à jamais : nos cris ont fait fuir le pudique Andren, encore rouge le lendemain…


Jour 2. Vertiges, nausées, je tiens à peine sur mes jambes. Pia ne me quitte pas d’un centimètre et fusille sans cesse Vico du regard : elle le soupçonne de m’avoir empoisonné et je dois lui substituer ses armes pour l’empêcher de me devancer dans ma légitime vengeance . Curieusement, la nuit je vais mieux : seule avec Pia… Andren se réfugie à nouveau sur le pont, le plus loin possible de notre cabine .


Jour 3. Mon état empire encore, bien que Warek affirme que j’ai juste le mal de mer… Guère rassurée, Pia autorise Andren à m’ausculter, c’est dire si je dois avoir mauvaise mine . La nuit, je recrache la totalité de mon dernier repas sur ma tendre et douce, qui prend un bain de minuit pour se nettoyer, provoquant une nouvelle fuite d’Andren, qui ne sait plus où dormir .


Jour 4. …..


Jour 5. Je vais mieux, mais où est passée Pia ? Seul Warek est encore présent et nous sommes arrivés à Westwood : Pia, Andren et Vico ont débarqués il y a quelques heures, les deux premiers à la recherche d’un guérisseur, le troisième en quête d’une taverne. Ils devraient être rentrés depuis longtemps… Pia ! Où es-tu ? J’enfile mon armure, récupère mes armes et file ventre à terre. Westwood est à moitié rasé, des gibets s’élèvent un peu partout et des soldats Dorniens patrouillent la ville : encore eux ! Ils ont conquis la Baronnie quasi en même temps que le royaume de mon papounet et font désormais régner la terreur.



Dans une taverne, Bran et Norah, deux aventuriers de passage, peuvent enfin me renseigner : Vico le ténébreux a provoqué une bagarre générale et les Dorniens ont emprisonnés tout le monde. Pas moyen de les laisser seuls deux seçondes . Pia est mon Amour , Andren est mon guide et Vico est ma vengeance, je me dois de les sauver, mais comment ? Ils ont été amenés au château fortifié du défunt Baron, farouchement gardé par l’envahisseur. Comment pénétrer dans cette forteresse du Mal ?


Mes recherches ne passent pas inaperçues et un solide demi-orque, Vrigor, me donne un rendez-vous secret : à minuit dans une tour en ruine. J’arrive dès 23h15 et me faufile d’ombre en ombre à la recherche d’une embuscade… Rien . Le sauvage arrive à l’heure : il fait partie d’un groupe qui souhaite aussi pénétrer dans le château et, heureux hasard, Vrisor ressemble fort au général en chef des armées Dorniennes de Westwood. S’il pouvait se présenter aux portes avec son armure, l’illusion devrait suffire… S’il le dit. Et pour récupérer la dite armure, c’est très simple : les Dorniens ont introduit dans la ville un nouveau jeux devenu très populaire… Le strip poker . Le général est bien connu pour choisir avec soin ses adversaires, toujours de très séduisantes jeunes femmes… Je ferai parfaitement l’affaire. Pour l’Amour de Pia, j’entre dans ce lieu de débauche et de perversion. Le général refuse de jouer contre moi… Je ne suis pas assez bien peut-être ?


De la ruse, Alicia : ce n’est qu’un vulgaire mâle, donc facilement manipulable. Je lance deux parties consécutives avec d’autres habitués, prenant chaque fois grand soin d’une part de perdre complètement, d’autre part de les exciter au maximum ( ce qui n’est pas bien compliqué ).







Quand je retourne voir le général, après avoir racheté un troisième ensemble de vêtements, son œil lubrique et avide se fixe sur moi avec bien plus d’intérêt : visiblement, il a appris que je jouais très mal, mais que j’étais superbe et… euh… Très peu farouche . L’appât du gain et l’excitation hormonal fait tomber ce naïf entre mes griffes : au terme de la partie, il se retrouve entièrement nu, furieux et humiliés. Jeu, set et match, je n’ai même rien du enlever, le pervers est battu et humilié . Son armure cependant devient propriété de la banque du tripot infâme et le général est bien décidé à la récupérer… Il s’achète de nouveaux vêtements et relance une partie. Grand bien lui fasse. De mon côté, je subtilise l’armure au nez et à la barbe des gardes du tripot de jeux et m’éloigne en sifflotant : ni vu, ni connu .


Retour à la tour en ruine. Vrigor sourit à la vue de l’armure puis soupèse sa hache : « Tu as parfaitement remplis ta mission, petite catin, mes respects à Lucifer ».







Je liquide l’impudent et décide de reprendre son plan à mon propre compte. Certes, l’armure ne me va pas très bien, il y a de sérieuses différences morphologiques , mais il est 2h00 du matin et, l’obscurité et la fatigue aidant, les sentinelles Dorniens n’y verront que du feux. De l’audace, Alicia, encore de l’audace, toujours de l’audace .



Alicia, prenant sa voix la plus masculine : « Hola, bande de gueux, ouvrez à votre commandant et plus vite que cela ! »

« Général ? Déjà ? On ouvre, on ouvre… »

Alicia « Plus vite, j’attends ! Corvée de latrines si ce n’est pas fait dans 30 seçondes, espèces de macaques »

Les portes s’ouvrent et je m’avance fièrement : encore un succès pour Alicia Valdanan .

« Quel charmant visage ! Général, vous avez embellis ! … Tuez cette garce et tirons cette affaire au clair ». Et mer….

La fuite, Alicia, il n’y a rien de tel. De plus, j’ai une grande expérience pour semer les gardes Dorniens … Ceux de Betancuria en tout cas, mais je réalise rapidement et avec horreur que ceux là sont d’une autre trempe : frappés au vif dans leur orgueil de mâle par mon audacieuse tentative de me faire passer pour leur commandant, ils refusent de me lâcher et, avec leurs cris, alertent de plus en plus de leurs collègues . La horde à mes trousses ne cesse de grandir, j’entre en trombe dans l’ancien bordel de la ville, en ruine, et tente de les semer en passant d’une chambre à l’autre : vaine tentative. Pire, je finis par me retrouver acculée et obligée de combattre ! Fort heureusement, je peux bloquer la porte et limiter le nombre de mes ennemis. Un farouche combat commence.







7 potions de soin plus tard et un garde liquidé, je réalise qu’il me faut trouver autre chose : derrière le Dornien qui vient de tomber, il y en a une cinquantaine qui attendent leur tour . Sublime plongeon à travers la fenêtre du premier étage et réception semi réussie : quel talent, mais quel talent. Malgré les contusions et les blessures, je lève un visage hilare vers la fenêtre, où les Dorniens hurlent de frustration : avec leurs lourdes armures, ils ne vont pas tenter une pareille tentative ! Et le temps qu’ils redescendent, je serai loin. « Ah ah ah, stupides mâles, lourds et gras, vous ne m’attraperez jamais, vous m’entendez, jamais ! » : se fond dans la nuit en bondissant de toit en toit, costume moulant naturellement :



« Là, elle est là ! En avant ! ». Le général des Dorniens, en caleçon dans la rue mais épée au poing. Et mer…

Bon, cette fois, je dois avoir toute la garnison aux fesses. Je sais que je suis très attirante, mais enfin, c’est Pia que je veux moi, pas tous ces porcs pervers et brutaux ! La course reprend. Je rejoins le port et tente de me dissimuler plusieurs fois dans les ombres, mais la battue est désormais trop importante et je suis sans cesse repérée. « Mais on ne traite pas les Dames ainsi, c’est honteuuuuuuuuuux ! ». Bon sang de bon sang, Alicia, il faut trouver une solution, et vite ! En désespoir de cause, ne trouvant rien d’autre et perdant de plus en plus de sang, je dois me résoudre à engloutir une précieuse potion d’invisibilité . C’est bien la première fois que mes talents incroyables ne m’ont pas permis de ridiculiser l’adversaire violent, brutal, mais bête et lent .



Cela dit, rien n’est encore joué : les gardes me cherchent toujours et le général en caleçon vocifère : « Les mages de bataille, qu’on me les amène et plus vite que cela ! Je veux voir le corps de cette putain empalé demain sur la place publique ! ». Mauvais perdant . Bon, bon, bon, les effets de ma potion ne vont pas durer bien longtemps… Voyons, où ces rustres ne penseront donc pas à aller me chercher ? Mais oui, au château fortifié naturellement ! Cela tombe bien, les portes sont grandes ouvertes pour laisser sortir mages de bataille et autres brutes qui veulent me saigner .



De la discrétion, Alicia, de la ruse, du talent et tu vas une fois encore réussir.




A suivre
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