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Vieux 28/02/2007, 15h46
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Perceval le Gaulois
 
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Allez hop, c'est reparti...


Résumé des épisodes précédents : Alors que Glenn convoite les puits de pétrole détenus par le père de Miranda, Joss annonce à Roselyne que leur fille adoptive n'est autre que la belle-soeur jumelle de Cindy, ce qui la place en position de force au conseil d'administration. Pour détendre l'atmosphère, Julian propose une partouze et tout le monde accepte de bon coeur.

Ah, attendez, je m'embrouille dans mes fiches...

Ah non, voilà (je me disais aussi) :

Nous sommes en 1135 après Jésus-Chrisse de Calice. Toute l'Europe est occupée à se battre entre elle. Toute ? Non, des petits bouts de territoires rassemblés sous la férule (la férulounette, plutôt, parce que c'est un gentil Roi) de Renaud de Flandres connaissent paix, prospérité, félicité et sandwiches au pâté.

Le Roi Renaud régnait sur des territoires incluant les Flandres, la Sicile, le Napolitanais, l'Egypte, et la Terre Sainte, pacifiée et réunie par ses soins.
Son épouse, Sybille de Waremme, lui avait donné un fils beau comme le jour : Gauthier. Et une fille, aussi, mais c'est moins important.
Gauthier, sur les conseils habiles de son père, le bon roi Renaud, avait épousé Richwana de Habsbourg, fille du puissant Roi de Germanie, Ludwig. Deux frères vinrent au mariage, dont un était bâtard. L'héritage habsbourgeois ne tenait que sur les épaules du jeune Sigmund (14 ans), de santé délicate.

Tout allait donc très bien pour les De Flandre, jusqu'à cette année terrible - 1135 - où le bon roi Renaud perdit en peu de temps sa dévouée épouse et son fils chéri.

Chapitre 7 : ou "Rien ne va plus à qui perd gagne"
(ça veut toujours rien dire, mais c'est pour rendre le récit un peu suivi)

Le bon roi Renaud marche dans les jardins, en compagnie de son chambellan....

" - Une bien triste année, Messire chambellan. Je crains qu'en ayant fait entrer cette Coucougnette habsbourgeoise dans notre famille, nous n'y ayons fait entré aussi la Terrible Malédiction qui la frappe.
- Que voulez-vous dire, Sire ?
- Je pense à cette sinistre prophétie, qui dit : "Les Habsbourgeois, c'est comme les cochons : plus ça devient vieux, et moins y en a." En 20 ans, Ludwig a eu 9 enfants : 2 filles...
- Le pauvre homme !
- Certes, mais aussi 7 héritiers mâles. 5 sont déjà morts. Un autre est un bâtard. Il ne reste qu"un héritier au trône de Germanie.
- C'est bien triste.
- N'est-ce pas ? Et rendez-vous compte : s'il venait à disparaître avant qu'il n'ait pris femme, à qui irait la couronne ?
- Eh bien, Sire, au fils de l'aînée des filles.
- Eh oui.
- Autrement dit, à votre petit-fils Erich de Flandre.
- Ah tiens ? Tienstienstienstienstiens... Et où est-il, ce charmant bambin ?
- Je l'ignore, Sire. Près de sa mère, j'imagine.
- Et elle est où, la Coucougnette ?
- Elle est partie ce matin, Sire. Elle a laissé ce mot pour vous :

"Doulx Sire,
Bon Roi Renaud,
Beau-papa

Depuis la mort mon bien-aymé, Gauthier, votre fils, la vie m'est indifférente. Je m'habille en noir, je ne me lave plus, je mange des fruits pourris, je dors dans la cendre, et j'ai déjà tenté deux fois de mettre un terme à mes jours en me jetant sous les roues de la brouette du jardinier. Bref, je crois que je déprime un peu. J'ai même décidé de me remarier avec un gars au nom très con : l'évêque Arnulf de Louvain. J'espère pouvoir lui faire de beaux enfants que je nommerai Rintintin, Diabolo, Fraise-Tagada, Pim, Pam et Poum. Je m'en vais vivre loin de ces malheurs, à Louvain, que je compte reconstruire suivant mes goûts et dans l'architecture qui correspond à mon état d'humeur actuel. Je vous laisse Erich, prenez soin de lui.

PS : Vous n'aurez jamais la couronne de Germanie, HAHAHAHAHAHA !!!"

- Argh, l'immonde petite peste ! Moi qui comptait me remarier avec elle !
- Justement, Sire, à propos de votre remariage... Il serait urgent de le considérer : Erich est votre seul héritier direct, et s'il venait à disparaître...
- Vous êtes de sage conseil, chambellan. Annoncez mes noces avec Sigmund de Habsbourg, que l'on donnât grand festin, et que l'héritage germain ne m'échappât point.
- Ben euh Sire, c'est pas trop possible...
- Bien. Dans ce cas, il ne me reste qu'une seule solution."

Bureaux de l'apothicaire Petiot - 11 avril 1135 - 9 heures du matin

" - Bien, je suis venu vous voir... en toute discrétion, hein ?... afin de regarder un petit peu ce que votre firme peut... euh... comment dire ?... m'offrir comme solution... dans le domaine... de... euh... de... de ce que vous proposez. Enfin, vous voyez ce que je veux dire ?
- Hinhinhin. Non. Précisez.
- Menfin, faites un effort... De la possibilité... du retrait... des fonctions vitales... avant échéance... sur une tierce personne.
- Hinhinhin. Je vois. Un assassinat.
- Chuuuut, malheureux, plus bas, plus bas ! Et puis d'abord, non, pas du tout un ass... ce genre de chose... Une sorte de euh... d'avortement... Mais avec retard, en quelque sorte.
- Hinhinhin.
- Vous voyez, parfois... Si la vie de millions d'hommes dépendent du destin d'un seul... Il est admis que... ben que... qu'on puisse... que ça puisse arriver... que bon voilà, qu'il meure. Voilàvoilàvoilà.
- Hinhinhin. Je vois. Vous voulez le catalogue ?
- S'il vous plaît. Et arrêtez de me fixer comme ça, franchement, ça a un côté énervant et ça fout les boules. Bon, aloooors... pom pom pom... Ah ben voilà, ça ça a l'air bien...
- Hinhinhin. Sire Landru ? Excellent choix. Juste un petit problème.
- Ah ?
- Hinhinhin. Oui. Ne travaille qu'à la douzaine. Demande qu'on lui fournisse le matériel.
- Oh, bah, ça ne devrait pas poser de problème... Une dague, du poison, quelque chose du genre ?
- Hinhinhin. Une chaudière, une pelle et un seau à charbon.
- Ah, quand même. Et quand vous dites "à la douzaine", ça peut pas être douze fois la même personne ? Genre : "je le tue, hop, je le retue, je le reretue pour être sûr..." Non ? Bon, ben quelque chose d'autre, alors... Ah ben voilà, celui-là, il a une bonne bouille...
- Hinhinhin. Messire Gilles de Rais ? Excellent choix. Juste un petit problème.
- Il habite l'île de Ré ? Ho ho ho... "Gilles de Rais" / "Ile de Ré"... c'est rigolo, non ? ... Non ? ... Ok ok... Non, mais sincèrement, votre regard fixe, comme ça, ça m'énerve, là... Bon, "petit problème", sinon, vous disiez ?
- Hinhinhin. Quel est l'âge de la victime ?
- 14 ans.
- Trop vieux. Et messire de Rais ne travaille qu'à domicile.
- Ah ben oui, ça ça va pas être pratique, c'est clair. Et celui-ci ?
- Hinhinhin. Lord Jack of Ripper ? Excellent choix. Juste un petit problème.
- Hm ?
- Hinhinhin. Ben en fait, on sait pas exactement qui c'est, donc pour le joindre... Soit vous allez sonner chez le duc de Northumberland, soit chez l'héritier du trône d'Angleterre, soit chez...
- Non, non, je tiens à conserver une certaine discrétion, quand même. Et lui ?
- Hinhinhin. Messire Charles de Manson ? Excellent choix.
- Oui ? Pas de problèmes ?
- Hinhinhin. Aucun. Si vous aimez les rituels sataniques et les mises en scène macabres, messire de...
- Mais enfin ! Non non non, je veux un truc sobre et simple, du genre "paf, pastèque". Dites, je tourne des pages et des pages, là, et je me rends compte d'un truc curieux : il n'y a aucune femme qui travaille pour vous.
- Hinhinhin. Si si, regardez, là.
- "Charlotte de Corday"... Elle a une bonne bouille... Elle est... efficace ?
- Hinhinhin. Arme blanche. Efficace. Dans son secteur, c'est la première, de Corday.
- Ok, elle a l'air bonne... Enfin, "bonne", je veux dire... Je la prends. Euuuuh... je l'engage, quoi, c'est elle que je veux. Enfin, "que je veux"... pas sexuellement, hein ? Je veux dire...
- Hinhinhin. Je vois.
- Wé, il est temps que je me remarie, moi.
- Hinhinhin."


Edition du "Berlin Gazetter" du 13 avril 1135 :

Le Prince Sigmund froidement assassiné !!!
Hier, dans la matinée, le Prince s'est fait poignarder à mort dans sa douche par Charlotte Corday, une déséquilibrée. Plein de détails sanglants tout plein dans cette édition.




Le bon roi Renaud repose son journal d'un air visiblement contrarié.

" - Mais quelle conne ! Ah non, mais quelle conne ! Ah non, mais alors, là, vraiment, mais quelle conne ! Ben oui, excusez-moi, messire Chambellan, mais là, je ne trouve pas d'autres mots. On va se prendre un meurtre en représailles, je suis sûr, maintenant !
- C'est déjà fait, Sire... Votre chambellan a été trouvé mort ce matin.
- Ben non, banane, puisque je vous parle.
- Si vous ne l'avez pas remarqué, Sire, je suis votre nouveau chambellan : Jean-Hicham de Ravenstein.
- Ah tiens, non, j'avais pas remarqué. Enfin, si je dois commencer à m'occuper des problèmes de petit personnel, aussi... Ben enchanté. Bienvenue à bord. Euh... je peux vous demander... z'êtes bon en quoi ? Diplo, intendance, blabla...
- Je crois que mes talents pourront vous séduire, Sire. Je me suis d'ores et déjà permis de négocier votre mariage avec Dorothea de Habsbourg.
- Holàlà, avec un nom aussi moche, j'espère au moins qu'elle est gracieuse.
- Vous la connaissez, Sire, c'est votre belle-fille.
- Ma belle-fille ?
- C'est la soeur de Richwana, Sire. Ca permet de sécuriser l'héritage germain, maintenant que la lignée directe des mâles est définitivement éteinte.
- Ben attendez avant de dire ça... Le Roi Ludwig, mon beau-frère-ainsi-que-beau-père-par-alliance est encore vivant et peut encore procréer...
- Il est notoire que son épouse est folle, Sire. Je crains même que ce soit elle qui ait introduit chez les Habsbourg cette Terrible Malédiction.
- Et vous me faites épouser sa fille ? Coucougnette ne nous avait déjà pas hyper-porté chance, j'espère qu'on est pas en train de répéter la même chose !
- C'est un risque à courir, Sire. Le pari vaut bien une fesse.
- Ca veut rien dire, votre phrase, en fait.
- Non, Sire, mais le moment est historique, j'ai voulu léguer quelque chose à la postérité."


Puisqu'on parle de postérité, voyons un peu ce qu'il en est :
- La vitalité des De Flandre semble avoir pris le pas sur le sang corrompu des Habsbourg, et Erich se porte comme un charme. On va devoir lui prévoir un beau mariage, à ce gamin Et puis, il est maintenant héritier du Royaume de Germanie.
- Dorothea est une charmante jeune femme, qui semble épanouie dans son mariage avec le bon roi Renaud. De ce second mariage vont naître :

* en 1140, Louis de Flandres, duc de Campanie. Il va épouser Elisabeth Trpimirovic, soeur de l'actuel roi de Croatie, dont toute la famille est composée de dénégérés consanguins. Leurs enfants ne seront peut-être pas des flèches (Elisabeth a 0 partout ), mais ça peut laisser des opportunités intéressantes en terme d'héritage
* en 1142, Beatrix, illico promue Duchesse de Sicile (je garde Pérouse pour moi, on ne sait jamais)
* en 1143, Renaud-Junior, qui deviendra maître-espion vu ses talents en intrigue
* en 1146, Robert de Flandres, Duc de Petra
* en 1147, Etiennette , qui vu son nom pourri, aura la bonne idée de décéder 5 ans plus tard
* en 1149, Amédée de Flandres, Duc d'Edessa
* et un petit Henri de Flandres verra encore le jour en 1160

Quand je vous le disais : "chez les De Flandre, on est des fertiles, Môssieur".
La folie de la Reine de Germanie, au contraire, compromet beaucoup les chances de Ludwig d'avoir de nouveaux héritiers. Chaque soir, le bon roi René va mettre un cierge à l'église pour que la Reine vive le plus longtemps possible, et surtout pour que le Roi Ludwig crève le plus vite possible.
Petite peur en 1150 : Ludwig a un enfant - un garçon. Mais heureusement, c'est un bâtard.

Et enfin, en 1153, mes ténébreux desseins s'accomplissent : Ludwig de Habsbourg meurt sans autre héritier que son (et mon) petit-fils, Erich.

Mon héritier est Roi de Germanie !



Erich a tout juste 18 ans, son grand-père Renaud en a 52.
Bon, un truc auquel je n'avais pas pensé (et j'aurais peut-être dû y penser avant ), c'est qu'étant titré (et quel titre ! ), je n'ai plus rien à dire quant à son mariage.
Et là, déshonneur, il épouse une courtière (bah, allez, son grand-père avait fait la même chose, c'est pas trop grave).
Par contre, bonne nouvelle, c'est que, outre la Germanie, il hérite aussi de quelques comtés du côté du Maroc, ainsi qu'en Angleterre.
En effet, les vils Akmariens Seldjoukides, les ennemis héréditaires que j'ai pris soin de ménager, ont réussi à s'établir en Angleterre, et étaient en guerre contre Ludwig. Pour qu'Erich puisse continuer le combat avec honneur, je lui finance sa guerre avec plaisir.
Et avec plaisir, je vois qu'il parvient à grappiller quelques comtés en Angleterre.

Côté cuisine intérieure, deux héritiers lui naissent : Albrecht en 1158, et Humbert l'année suivante.

Satisfait de son oeuvre, le bon roi Renaud n'avait plus qu'une hâte : mourir en paix, l'âme apaisée, et veiller du haut des nuages sur la destinée de son petit-fils chéri...


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"Violer la grammaire rend le langage bâtard." (Ar Sparfell)

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