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Vieux 25/04/2008, 13h12
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Azul Mortal
 
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Jeudi 3 avril :
Elle arrivera finalement à 10 heures du matin.

arrivée de Tania

Nous filons ensuite tous les deux en combi-VW jusqu’à la fazenda où nous attendent le reste du rallye. De là, nous explorons les collines boisées alentour. C’est la première fois que nous explorons réellement la jungle. Peu de bestioles mais des plantes étranges.
Retour à la fazenda pour une baignade et un beach volley. Ca creuse, alors je préparerai un poulet coco pour tous les 4 le soir, sur le bateau, et nous prendrons le dessert sur le Skalibur, car c’est l’anniversaire D’Elo, la copine (d'origine indienne) de Nicolas, le guide du RIDS. A Almeirim, comme tous les soirs, une petite fête est organisée sur la place de l’horloge qui surplombe le port.


le mouillage est dangereux car les barges rasent le bord du fleuve

Vendredi 4 avril :
Aujourd’hui, excursion dans une petite communauté villageoise de 300 âmes située au bout d’un petit furo à une heure d’Almeirim en bateau. L’occasion d’apercevoir des paresseux dans les arbres et plus tard un autre capturé par un paysan. Après la balade, nous nous contenterons d’une sieste dans un hamac du bateau.


trempé et effrayé


un de nos deux "bus fluvial" du jour

En début de matinée Tania avait confié du linge à une femme d’Almeirim. Nous le récupèrerons le soir avec pas mal de retard. Je ne sais pas si nous renouvellerons la formule.
Dernier soir à Almeirim sur la place de l’horloge. Comme d’habitude, la nombreuse jeunesse est présente (et pas le rallye), pour assister aux danses traditionnelles.

Samedi 5 avril :
Adieu Almeirim ! La route reprend avec une nouvelle équipière qui devient très officiellement notre traductrice du bord. Une fonction essentielle qui nous permettra d’inviter à bord les 3 enfants de nos nouveaux voisins à Novo Horizonte, un petit village en bordure de furo. La journée sera ponctuée par une grosse averse en fin d’après-midi. Cela ne nous décourageras pas d’aller à la petite soirée organisée au village, malgré les moustiques.


nos voisins

Dimanche 6 avril :
Ce matin, après la messe, tout Novo Horizonte et le RIDS s’est réunit dans la salle communautaire pour recevoir les 20 litres de gasoil dont chaque bateau – ou presque- a fait don à la communauté. Cette initiative imprévue permettra à la petite communauté de s’éclairer (et de regarder le futebol à la télé) pendant 3 mois. Toutes les maisons sont organisées le long d’un long ponton de 1200 mètres de long sur lequel courent les câbles électriques dénudés, à 1m80 du sol parfois. De nouveaux pylônes en béton ont été installés mais les fils n’y sont pas encore accrochés. Le « tour » du village est donc vite fait et les activités sont peu nombreuses. Les policiers du Skalibur ont pêché quelques piranhas, ce qui, avec la présence supposée de serpent nageurs finit de nous dissuader de nous baigner.
Nous retrouvons nos jeunes voisins (16 et 11 ans) sur le bateau et en échange de quelques photos imprimées de leur maison et de leur famille, ils seront nos guides sur le petit iguarapé parallèle au furo. Sans eux nous n’aurions sans doute pas vu les singes perchés dans la cime des arbres.


ultime récompense : piloter le dinghy

Puis, vers 22h nous nous rendons à la soirée dansante du village. Le DJ était assez erratique mais, comme partout au Brésil, la musique latine, pour ne pas dire exclusivement brésilienne, est au rendez-vous. Je ne crois pas avoir encore entendu une seule fois de la musique anglo-saxonne. De toute façon, ils ne sauraient pas comment la danser. Car ici, ni drogue, ni alcool, ni violence, seule compte la danse.

Lundi 7 avril :
Un soleil de plomb accompagne notre traversée jusqu’au prochain mouillage, le furo d’utero . En chemin, beaucoup d’oiseaux et quelques dauphins. Tania s’essaiera aussi à la navigation fluviale. A l’arrivée il y la possibilité de se baigner et de débarquer à proximité d’une petite colline, mais notre modeste expédition va vite se heurter aux fourmis rouge, aux moustiques et à une charge de buffles, sans parler de la boue et de la forêt touffue. Bref, nous remontons sur les bateaux prendre une bière bien fraîche et ainsi profiter du paysage magnifique. Nous avons même aperçu les mythiques dauphins roses de l’Amazone, le Boto.


les pirogues sont tractées


il y a d'autres façon de s'amuser non ?

A la tombée de la nuit, une nuée de moustique envahie le navire. Les répulsifs de toutes sortes ne semblent pas être très efficaces, en revanche j’en ai tué une trentaine à coup de torchon.

Mardi 8 avril :
Le départ s’effectue dans la tempête sous 25 nœuds de vent et sans aucune visibilité dans un chaos total.


deuxième vrai coup de vent du voyage

Par chance aucune collision n’est à déplorer et la route reprend sous une pluie battante en contournant une île. Ce petit détour nous fera arriver à la tombée du soir à Monte Alegre. La flottille mouillera dans un petit furo étroit et marécageux en face de la ville. Nous devrions passer 3 jours sur place. J’espère qu’il n’y aura pas trop de moustiques et quelques activités à faire dans le secteur.

Mercredi 9 avril :
Pas trop de moustiques, mais beaucoup de grenouilles durant la nuit. Elles auraient plus tendance à me bercer qu’à m’empêcher de dormir malgré le niveau sonore élevé.


le matin, les bombeiros enlèvent les "salades" qui font châsser les ancres

Ce matin, farniente. Et l’après midi nous visitons Monte Alegre.


une vue splendide depuis la ville haute

Ce sera l’occasion de faire quelques courses et de se connecter une petite heure à internet. Tania fera quelques rencontres avec une femme travaillant des quartz et un gamin de rue.


le grand jeu

Nous mangerons au restaurant du port, face au Skalibur, qui propose de la viande à volonté. Mais je sature un peu de la viande en général et de la brésilienne en particulier, trop cuite et trop salée. Surtout quand on sait que la forêt est brûlée pour en faire des pâturages…

Jeudi 10 avril :
Levés à 6 heures du matin pour une expédition en pick-up. Nous sommes pas moins de 60 à embarquer sur les 7 pick-up loués à des paysans (pour la plupart). Le bitume laisse place, dès la sortie de la ville, à une piste en terre rouge boueuse. La pluie n’arrange rien. Heureusement, Tania et moi étions à l’abri dans la cabine.
video pick up
Puis la chaleur et le soleil reviennent rapidement et nous empruntons de petits sentiers à travers le zion jusqu’à destination, les peintures pariétales mystérieuses datant de plus de 10 000 ans, c'est-à-dire avant l’arrivée présumée des premiers indiens en Amériques.


des motifs étranges

Et ainsi de suite toute la journée : trajet en pick-up, marche à travers la forêt de broussailles, peinture dans les grottes gardées par des chauves-souris ou des guêpes. Les paysages sont vraiment superbes, même s’ils n’ont plus grand choses à voir avec la forêt primaire humide.


un petit vent frais caresse la falaise


un confort très relatif


un vaquero et son troupeau


les peintures rupestres marquent l'identité de la localité

Au retour, nous avons bien mérité une bière bien fraîche avant de remonter sur le bateau. Une petite demi-heure de moteur est nécessaire pour recharger les batteries du bateau, avec comme conséquence d’élever de quelques degrés la température dans la cabine arrière. Alors avec Tania nous sortons quelques temps dans le cockpit pour profiter de la fraîcheur de la nuit amazonienne et de son spectacle sons et lumières : les grenouilles et les oiseaux nous offrent leur concerto amoureux tandis que les lucioles dansent par dizaines entre le ciel emplis d’étoiles et leurs reflets dans la lagune, se confondant parfois avec les étoiles filantes. Plus loin, les éclairs illuminent brièvement l’horizon comme un feu d’artifice célébrant la vie nocturne de la Nature.


un coucher de soleil prometteur d'une belle nuit


Vendredi 11 avril :
Nouvelle expédition en pick-up. Cette fois-ci nous ne sommes plus qu’à deux voitures et nous nous rendons aux cascades de Cachoera, puis dans un petit étang d’eau clair où nous nous baignons avec délice au cœur de la forêt.


cascades


baignade
baignade au "lago azul"

De retour, un peu fourbu par ces voyages sur les pistes défoncées qui me vaudront un mal de dos jusqu’au lendemain.


le cheval ça a du bon aussi

Après un petit repas au resto, sur la place du port, nous voyons quelques jeunes pratiquer la capoeira avec beaucoup de ferveur. Un spectacle dont on ne se lasse jamais.

Samedi 12 avril :
Départ de Monte Alegre à 6 heures du matin, une ville agréable finalement. La navigation durera toute la journée, sans incident notable. Au mouillage, le Pulsion recevra des invités à dîner. Et me voilà bon pour préparer un gros plat de spaghettis pour 10 personnes.
Durant la nuit un gros orage surprend la flottille en plein sommeil ; certains bateaux chasseront sur leur ancre mais le Pulsion tient bon.

Dimanche 13 avril :
Dernière traversée de cette remontée amazonienne. Nous passons devant Santarem pour aller mouiller un peu plus à l’ouest à Alter Do Chão, une petite station balnéaire un peu incongrue, ici sur l’Amazone. Scooters de mer, optimistes, kayaks et même un bateau de plaisance local, on se croirait au bord de la mer. Le site connaît une seule marée : haute à la saison des pluies, basse à la saison sèche. Actuellement la plage est inondée et nous mouillons à proximité de paillotes recouvertes d’eau.


Alter do Chão

Ce soir, impossible d’échapper à la petite fête de réception de la municipalité, avec, comme d’habitude, la représentation de Carimbo par le club du troisième âge… Difficile de s’échapper car à l’extérieur l’averse semble ne pas cesser de la soirée, mais finalement nous pourrons aller dîner dans un (vrai) restaurant avant de rentrer nous coucher.

Lundi 14 avril :
Ce matin nous avons rendez-vous avec les gens de l’agence AmazonStar pour planifier l’excursion en forêt chez les indiens. Mais nous ne les trouverons que plus tard l’après
-midi. Tania est indécise et a peur de dormir deux nuits dans un hamac, j’essaye tout de même de la convaincre, ce sera la seule occasion de voir de « vrais » indiens. Nous passerons le reste de la matinée dans une autre agence où nous discutons avec un membre d’une ONG (Vila Viva) luttant pour préserver la forêt et le mode de vie des indiens. Les populations locales se laissent convaincre de passer à l’écotourisme, florissant ici à Alter de Chão, le gouvernement a d’autres projets, comme de dynamiter les 22 cascades en amont pour faire passer les containers de soja… En plus de ravager le site, cela contribuerait encore plus à la déforestation sauvage. Ici, on trouve beaucoup d’organisations écologistes, comme Greenpeace, et beaucoup d’européens (dont pas mal de français) venus vivre dans la région. Il faut dire que la ville est assez agréable, en particulier grâce à l’absence de moustique. Cette absence est expliquée par la volonté de dieu ou la présence d’eaux légèrement acides. Peut être un peu des deux. Mais il faut admettre que l’eau est très claire et que nous prenons plaisir à nous y plonger.
C’est étrange à dire mais j’apprécie aussi l’endroit pour son aspect touristique. Certes les prix sont un peu plus élevés qu’ailleurs sur l’Amazone, mais au moins on y trouve de bons restaurants et des magasins avec des produits corrects. En particulier un magasin d’artisanat indien très typique, avec de vrais sarbacanes (vendus avec le poison !), poteries, hamacs traditionnels etc… mais hélas hors de prix. Il faudrait être certains que les indiens en profitent réellement.

Mardi 15 avril :
Aujourd’hui je part avec Tania en bus à Santarem pour quelques courses. Rien de plus simple, il suffit de prendre le bus : 1 heure de route pour 2,3 R$.


arrêt de bus à Santarem

Santarem est une assez grande ville, sans architecture notable, une ancienne mission qui a grandit au gré de l’exploitation de l’hévéa, des ruées vers l’or et de la déforestation. Il y a en particulier un grand port d’où part le sojà. Nous recherchons un grand hamac pour dormir à deux et un sac pour mettre le hamac. Hasard, sur la grande place se tient un marché de petites échoppes qui ne vendent quasiment que des hamacs et des sacs…
Ceci nous fait gagner du temps pour trouver un tee-shirt, mais ici comme souvent ailleurs sur l’Amazone, il est difficile de sortir du standard brésilien : tong, short de surf (ou de jean) tee-shirt aux couleurs criardes et aux motifs américains, « surf » ou « street », avec paillettes… Les brésiliens (du Parà) s’habillent strictement tous sur ce modèle, plus beauf que surf au bout du compte.
De retour à Alter Do Chão, Tania finit par se décider à s’inscrire pour l’excursion. Nous passons ensuite un moment au bar/agence touristique où Eloivera chantera quelques chansons. Enfin, au restaurant, nous pourrons déguster une pizza aux chandelles et sans télé-novela en bruit de fond… grâce à une coupure de courant généralisée.

[à suivre...]

Dernière modification par Tovi ; 25/04/2008 à 13h18.
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