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Vieux 20/11/2006, 15h32
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Perceval le Gaulois
 
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Tristesse Le vrai enkhazhakement

Un documentaire qui passe mercredi sur la Une (et qui passera/est passé sans doute aussi sur TV5, coproduction oblige)
En gros : un truc tellement que ça devrait être un sujet pour bouquin d'anticipation à la Stephen King, mais qui existe bel et bien :

23:05 Documentaire
Les Enfants perdus de Tranquility Bay (Inédit)


Commentaire des réalisateurs Tranquility Bay, côte sud de la Jamaïque. Des enfants au crâne rasé, maigres, silencieux, habillés de kaki, marchent en ligne, tête baissée\133 Face à eux, à quelques mètres juste derrière les grillages, un endroit où ils n'ont jamais été : l'océan. Le monde a les yeux fixés sur Guantanamo mais qui connaît l'existence de Tranquility Bay ? C'est en août 2003, dans un article de l'Observer, que nous découvrons l'existence de cet ancien hôtel colonial désaffecté, reconverti en centre de modification du comportement pour jeunes Américains à problèmes. Un lieu de détention privée, un lieu d'expérimentation de l'ultra-violence sur une cible inédite : les enfants de l'upper middle class américaine. Un monde clos, qui fonctionne selon le principe éprouvé de l'Albanie communiste : "Ici, tout est interdit, sauf ce qui est obligatoire." Un goulag pour gosses de riches sous les palmiers ? Un parmi d'autres ! Tranquility Bay fait partie d'un réseau d'écoles aux noms tout aussi évocateurs : Casa by the Sea, Dundee Ranch, Paradise Cove, Majestic Ranch\133 Des écoles situées aux quatre coins du globe mais où l'on peine à trouver un professeur, une infirmière, un psychologue. Des lieux de relégation, tous affiliés à une maison mère basée dans l'Utah : World Wide Association of Specialty Programs, un empire qui se revendique des traditions les plus patriarcales et autoritaires de la religion mormone. Mais aussi des règles les plus canoniques du marketing de masse. Aujourd'hui, aux États-Unis, plus de 1000 sociétés privées vendent leurs programmes de redressement de l'enfant. Sur ce marché de 60 milliards de dollars, qui croît de 25% par an, WWASP a choisi sa niche. Une niche dont il est depuis 15 ans le leader : la modification du comportement. WWASP connaît son marketing carcéral sur le bout des doigts. Le business plan est rôdé, la règle des 5 P clairement établie. Produit : internement des enfants difficiles. Prix : élevé, 30 000 dollars par an, tarif plancher. Publicité : Internet, où WWASP est omniprésent. Packaging : des brochures épaisses avec photos de lieux magnifiques. Des lieux que les jeunes internés ne connaîtront jamais. Promotion : le bouche-à-oreille des parents sur le thème " WWASP = dernier recours ". Le détonateur est là, infaillible : la peur de voir son enfant mal tourner. La peur, c'est le métier de WWASP, la dernière allumette, celle qui enflamme le tout. Culpabilité parentale ? mythe de l'enfant parfait ? La plupart de ces enfants n'ont aucun pedigree judiciaire mais qu'importe : la modification du comportement a trouvé la faille et WWASP son marché. Reste à assumer cette promesse qui sonne si bien : la modification du comportement. La définition qu'en fait WWASP tient en deux mots : punition/récompense. WWASP éduque l'enfant comme on tend à dresser un animal de compagnie : dans l'arbitraire. Punition : les enfants sont couchés au sol pendant des semaines, parfois des mois si besoin, en cellule d'observation. Pour avoir parlé, croisé les jambes sans permission. C'est le contrat. WWASP offre des options à ce contrat : le passage au gaz paralysant. C'est payant. En père fouettard avisé, WWASP facture les punitions, comme il facture l'uniforme kaki. Certains parents se sentent ainsi responsabilisés, sensibilisés aux exigences du WWASP system. Il existe une autre option jamais mentionnée dans le contrat car elle est gratuite : la cage à chiens, en guise de cellule d'isolement. Chez WWASP, on ne connaît qu'une seule forme de récompense : l'absence de punition. C'est la seule façon d'acquérir des points, des " privilèges " comme manger, se soigner, étudier, appeler ses parents au téléphone. La seule façon de se rapprocher au plus vite de la sortie, de redécouvrir le monde et de tenter d'oublier ce qui est arrivé depuis le jour où l'on a quitté la maison familiale, menottes au poignet. Le scénario de départ est presque immuable. Une nuit, des gros bras mandatés par les parents, débarquent dans la chambre de l'enfant et l'emmènent vers une destination inconnue. L'enfer a déjà commencé. La suite se passe dans des centres fermés, loin de tout regard\133 Steven, Amanda, Layne, David, Eric\133 tous ont vécu l'enfer des behavior modification programs. Ils ont à peine plus de 20 ans. Ils se qualifient eux-mêmes de survivors, des " rescapés ". Une autre façon de dire qu'ils sont marqués pour la vie, par le souvenir, la colère, la haine. Envers WWASP, leurs parents\133 envers leur pays aussi. Leur histoire n'a jamais été écrite par la justice fédérale américaine. Et pour cause : il n'existe aucune législation fédérale sur la protection de l'enfance aux Etats-Unis\133 Jean-Robert Viallet & Mathieu Verboud

Triste monde civilisé...
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"Violer la grammaire rend le langage bâtard." (Ar Sparfell)

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