Discussion: AAR Civcity Rome
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Vieux 16/02/2007, 16h57
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CHAPITRE 2 : L'esclave gladiateur


La légende de Spartacus, même 2 siècles après sa mort, reste tenace dans l’est de la Méditerranée, et il n’est pas rare que les mouvements d’humeur d’esclaves se transforment en franche rébellion quand nous, Romains, nous montrons faibles.
Les travailleurs employés dans la ville sont pour la plupart d’origine libyenne, même si certains sont des combattants capturés lors de combats en Orient. Une force de travail potentiellement colossale, mais qui tarde à se mettre en marche.
Tout aussi déçu que moi par la lenteur des travaux, Venitius a fait restaurer au sud de la ville d’anciennes latifundia (des exploitations agricoles) construites à l’origine par les Grecs et les transforme en caserne, permettant ainsi à trois cohortes de s’installer durablement en ville.
Les légionnaires et les vélites pouvaient ainsi couvrir rapidement toute la ville et répondre à n’importe quelle insurrection.

Un soir, invité à un repas dans sa magnifique villa, Venitius ne peut s’empêcher de pester contre les esclaves. Rome exige, de lui comme de moi, des résultats, or il ne se passe toujours rien. Pourtant, l’argent est là. Ce qui manque, c’est la motivation. Nous devisons du problème, prenant quelques pauses pour avaler des tripes de gazelle farcies au foie de mésange, des langues de girafes revenues dans du placenta de vache et en noyant furieusement le tout sous des litres de bon vin de Lugdunum.

L’esprit s’échauffant, Venitius se met à glorifier Crassus, qui écrasa Spartacus là ou tout autre avait échoué, puis se mit à réfléchir. Il se leva soudainement de table et retourna dans ses appartements privés, me laissant seul terminer les pieds de rhinocéros confits au pâté d’écureuil.

Le lendemain, Venitius repris tout simplement les vieilles habitudes de Crassus, et procéda à une décimation parmi les esclaves. Un homme sur 10 était passé par le glaive, un deuxième m’était donné pour la formation de gladiateurs. Je m’inquiétais un peu de la perte sèche en esclave, mais Venitius me rassura :
"-Tu sais, l’empire est grand."

Et cela se vérifia. Quelques jours plus tard, de nouveaux esclaves arrivèrent au port, et la cité pu commencer les constructions qui, certainement, passeront à la postérité.

Les carrières de pierre voyaient de véritables processions s’engouffrer en son sein et lui arracher d’énormes blocs, qui étaient stockés en attendant la construction du forum de la ville.
Le déboisage fournissait quant à lui les terrains vierges nécessaires à l’installation de fermes. Blé, dattes, olives, des champs entiers naissaient pour permettre à la ville de vivre. Des chèvres s’échappaient parfois de leurs prés et s’avançaient dans les ruelles nouvellement pavées. Le poisson, quant à lui, continuait autant à puer sur l’étalage de mon voisin.






Après d’incessants efforts, la ville prenait réellement forme. Comble de la réussite pour moi, un premier cirque fut achevé, avec comme promesse des jeux à volonté pour les citoyens. Mais tout bon jeu nécessitait du sang frais et une lame aiguisée. Or, les écoles de gladiateurs, bâties depuis peu, n’avaient pas encore formé de très bons guerriers. Mais le potentiel était déjà là.





J’assistais un jour à un combat dit « à sang versé » dans la cour d’entraînement. Le but en était simple : chaque gladiateur se voyait donné, pour ce combat, armes et cuirasses, et tous les coups étaient permis. Le combat était bien plus dangereux qu’habituellement, puisque cette fois les armes des gladiateurs n’étaient pas en bois. Une fois le premier sang versé, le combat pouvait s’arrêter, afin de ne pas sacrifier inutilement un combattant bien plus utile dans une vrai arène.





Le combat opposait 1 mirmillon à 1 thrace, tous les 2 parfaitement reconnaissables avec leurs long glaive plat, et pour le mirmillon une armure solide et un grand bouclier protégeant des coups les plus robustes. Mais là où le mirmillon gagnait en puissance, il perdait en rapidité. Les deux combattants en présence représentaient une autre inconnue quant à l’issu du combat, puisque le thrace, court sur pattes, semblait d’une souplesse à toute épreuve. L’homme en face était un grand gaillard, donc chaque coup pouvait allégrement assommer un taureau. Je ne fus pas étonné en reconnaissant là l’homme qui, quelques mois auparavant encore, débitait des arbres à la chaîne.

« - Bel homme, non ? » résonna une voix à mes côtés.

Je me retournais et reconnu Oniris Vesperia, l’une des femmes les plus belles de l’île et une intrigante des plus dangereuses à Rome. Certains avançaient que sa présence ici avait beaucoup à voir avec Venitius Veron, mais cela m’étonnait beaucoup : nul n’avait à gagner à rester aussi longtemps éloigné de Rome. Quelques jours perdus, et c’était toute une hiérarchie qui était bousculée, les serviteurs de la veille devenant les adversaires les plus dur à abattre. Si Oniris était présente en Grèce, c’est que dessous se cachait un coup tordu dont elle avait le secret.
Je reportais mes yeux sur le combat, pour voir le grand mirmillon en difficulté : son adversaire, bien plus mobile, portait des coups rapides et semblait totalement le prendre à contre-pied. Sur une feinte, le géant bascula et le thrace lui taillada le mollet.





Je me retournais de nouveau vers Oniris, mais elle avait déjà disparu derrière la tenture séparant la tribune du corridor, laissant une odeur de parfum reconnaissable entre toutes.

Dans l’arène, le thrace vainqueur retirait son casque, tandis que les servant évacuaient de la piste le corps ensanglanté du perdant. La blessure était vilaine, mais l’homme serait rapidement sur pied, bien assez tôt pour inaugurer les premières festivités du cirque, programmées quelques semaines plus tard.

Des accès sous terrains conduisant à la piste centrale, on n’entendait plus qu’une seule clameur, le cri mêlé des mirmillons, rétiaires et autres thraces, la voix rauque de tous les gladiateurs oubliés, scandant le nom du vainqueur.
D’une seule voix, couvrant le tumulte de cette partie de la ville, faisant se retourner les marchands qui arrangeaient leurs étalages dans les rues avoisinantes, on entendait :
« Chazaaaam ! Chazaaaaam ! Chazaaaam ! »

Dernière modification par marlouf ; 02/03/2007 à 12h00.
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