Procés verbal du 23 janvier 1665
Moi, Vatistas Marlouf Adémard de Rouqmouton, comte d'Emeussisse et de Damidot, confirme avoir proposé à la Cour de faire une nouvelle excursion sur les terrains de chasse de Rambouillet, puisque la derniére partie de chasse avait été brusquement interrompue par le décés du malchanceux Chancelier de la Chouinerye
Je confirme que nous avons distribué pieux, pitolets à silex et autres mousquets à tous les membres de la Cour.
Le cor a été entendu en plusieurs endroits du bois, signifiant le début de la chasse, ce que plusieurs témoins pourront confirmer.
Du bruit émanant d'un bosquet à 100 pieds de ma position, à l'orée des fourrés, j'ai d'abord crier un "Taiau" afin de m'assurer de l'attention des autres chasseurs. La bête semblant évoluer dans ma direction, j'ai fais feu aprés quelques secondes.
Ce n'est qu'aprés que j'ai pu constater qu'à défaut d'un daim, il s'agissait de la niéce de feu le Maréchal de la Chouinerye.
Qui est, il est vrai, également ma femme, certes. Hmm.
Les personnes à proximité pourront témoigner que les fourrures dont étaient recouvertes la pauvre orpheline pouvaient décemment faire penser qu'il s'agissait d'un animal, et non d'un être humain.
On remarquera également que la position dans laquelle était ma femme était typiquement animale : les jupons baissés au niveau du molet, la brave fille était apparement en train de poser un étron sous les feuillages quand j'ai fais feu de mon mousquet.
Pour ma défense, je ne peux qu'avancer que c'est plus là une position proche de l'animal que d'une comtesse. Tout le monde en aurait fait autant, je pense - et je l'espére.
Je suis parfaitement en paix en ma conscience et mes pensées vont désormais vers cette pauvre Julia Atia de la Chounerye, (feu ?) comtesse de Rouqmouton
