Moi je me souviens qu'en techno, on avait dû faire un "camion porte crayons." C'était censé être un assemblage de plusieurs plaques de platos pliées de telle manière qu'on devait reconnaître un camion, avec des trous pour placer les crayons, placer un bloc-note dans la benne, et des leds qui devaient s'allumer quand je-ne-sais-plus-quoi. Ça c'était pour la théorie. En pratique, si les chevaliers de l'apocalyspe avaient été un tant soit peu moderne, c'est sûrement dans ce type de camion qu'ils seraient venus : entre les plaques mal découpées, les plaques mal pliées, les leds mal soudées, et les trous pas percés comme y faut qui font qu'au choix soit les crayons n'entrent pas, soit ils tiennent pas, et les roues juste pour faire beau qui ne permettent pas de maintenir l'ensemble stable et horizontal, l'assemblage ressemblait plutôt à un camion ouzbek de la fin des années 70 produit à la hâte dans les derniers jours du mois de décembre pour remplir les quotas et sauver le directeur de l'usine du goulag, mais certainement pas pour être vendu ni rouler une seule seconde.
Sinon, en terminale, en TD de physique, j'avais également fait un savon. Enfin, un savon : il s'agissait sans doute plus de la glaire pitoyable résultant de l'assemblage improbable d'une série de produits non-toxiques mal-dosés au court d'une série d'opérations non-maîtrisées. Je me souviens que le tout avait pris une couleur provocante rigoureusement différente de celle qu'elle était censée prendre. La chose fumait sur la paillasse en attendant de prendre vie, et menaçait sérieusement de passer à terme à travers le plancher.
Il va sans dire que je ne l'ai jamais utilisé pour me laver. Je pense que j'y aurais laissé pour toujours une série de couches très importantes de l'épiderme, au moins aussi sûrement qu'un habitant du middlewest américain aurait perdu ses cheveux en essayant un produit miracle vendu par un marchand ambulant en 1850.