Discussion: AAR - Benzo Total War
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Vieux 29/08/2012, 12h23
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Barcelone, 12 octobre 1807



Après plusieurs semaines passées en mer, l’armée du colonel d’Aspar n’est pas des plus reluisantes. Certains comme le régiment de Tahiti Bob ont tellement souffert du voyage qu’il leur faudra quelques jours pour se remettre. Pour la Garde et la vieille Garde, le colonel d’Aspar est formel : elle ne doit s’abaisser à se battre contre des paysans espagnols. Les colonels Guerrand Amédé Thrawn et Elvis Gérard rentrent au campement en bougonnant, sachant qu’ils pourront se battre pour les rues pavées de villes plus nobles comme Madrid.

Le prince du Rocher doit néanmoins lâcher la bride : à la force principale de Jean-Baptiste de Vimeur, qui marchera sur la ville, on adjoindra les chasseurs de la Garde du capitaine Kara – on sait que certains espagnols, cachés parmi les civils, aiment s’adonner à la guerilla, et ils devront aider à la dislocation des éventuelles forces commandées par les prêtres qui, au nom de leurs deux rois et surtout de leurs privilèges, ont déclaré la guerre sainte contre le France.

Le colonel d’Aspar fait aussi détacher Jean Hubert Bismarck auprès de la force principale : l’artilleur a demandé à pouvoir observer les toutes nouvelles piéces sorties des arsenaux français. Ces canons, dont on ne compte encore que 30 pièces pour tout l’Empire, ont tous été envoyés en Espagne. Pour la première fois, on atteint une portée de 740 mètres, bien plus loin que tout autre canon en Europe.





On exauce le vœu de l’artilleur, qui pourra tâter de la bête. Le colonel d’Aspar espère surtout que par la suite, le Général de Vimeur lui laissera dix de ses trente canons, et l’expérience de Bismarck sera nécessaire.
On voulait une bataille de plein jour, mais après la traversée des Pyrénées et de la Méditerranée, un vrai campement est nécessaire. Après regroupement, alors que le soleil se couche, on lance l’assaut (nda/ toujours pas compris pourquoi j'ai autant de batailles de nuit :euh: )





Les canons, au centre gauche, donnent sur la ville même et permettront de disloquer les Espagnols qui s’y accrocheraient. Avec le soutien des chasseurs du capitaine Kara d’Iskan d’Ar, l’infanterie du flanc gauche devrait facilement occuper la place par la suite. Tout à droite, on profite de l’obscurité naissante pour faire avancer 700 cavaliers à l’orée d’un bois. Chasseurs et éclaireurs de la Garde devront attendre le passage des unités espagnoles et les surprendre, appuyées par deux régiments d’infanterie de ligne. Les unités montées les plus rapides seront, elles, envoyées plein nord afin de prendre les positions d’artillerie adverses. Et afin de tester leur efficacité, on pourra lancer les 600 cuirassiers du colonel Sval sur les lignes espagnoles pour les briser définitivement.

Le plan s’annonce sans accroc, il faut dire qu’en face, les Espagnols ne s’attendaient apparemment pas à une offensive française sur leur territoire avant le printemps. Les Anglais n’ont pas dû faire parvenir toutes leurs infos, certainement… Les forces en présence à Barcelone ne sont pas d’une grande valeur combattive, et on s’en donne à cœur joie. Les boulets se fracassent sur les plus grands bâtiments de la ville, empêchant les Espagnols d’y faire de quelconques bastions…





Et Kara, qui fait avancer ses chasseurs, peut abattre facilement les miliciens qui refluent en désordre. L’infanterie peut commencer à entrer en ville et s’approcher du centre. L’avantage, c’est qu’elle est, de ce côté, préservée des boulets espagnols.
Plein Est, cachée par les arbres, le gros de la cavalerie française observe les fusillades au loin et attend que l’Espagnol s’approche suffisamment.





Et quand c’est chose faite … Côté espagnol, le martellement lointain des canons est soudain couvert par un bruit plus sourd, et plus proche. La terre tremble sous les sabots de la cavalerie qui s’est élancée sus aux Espagnols.





Un régiment entier se délite en quelques instants face à cet assaut. Tandis que certains cavaliers se rabattent pour frapper les Espagnols de côté tandis que l’Infanterie les fusille de face, les unités les plus avancées ont rejoint comme convenu les positions d’artillerie ennemies. Les pièces, qui tonnaient depuis le début de la bataille, se taisent enfin. On en profite également pour tailler en pièce la faible cavalerie ennemie et raser le semblant d’Etat-major installé là.





De nombreuses pertes néanmoins, car la position de tir espagnole était protégée par force remblais, étais et autres piques plantés dans le sol. Il n’est pas rare qu’un cheval, une pate cassée ou l’échine brisée, s’effondre et que son cavalier, passant par dessus sa monture, ne s’écrase sur un pieu. En quelques minutes, et alors que certaines lignes espagnoles tentent de résister par des salves rageuses, on perd plus de 200 cavaliers. Mais la position est finalement sécurisée.

Dans la ville même de Barcelone, certains notables locaux s’avancent pour négocier un cessez-le-feu avant que leur ville ne soit irrémédiablement détruite. Les prêtres enflamment les esprits et certains, chauffés à blanc, s’en prennent aux émissaires. Un tisserand, qui avait amené un drapeau blanc, est pris à partie sur le parvis même de la cathédrale de la Santa Creu i de Santa Eulàlia. Soudain des cris, des haches qui sortent, l’homme est démembré et on lui enfonce la langue dans une des orbites. Début des exactions espagnoles, mais aussi françaises…

Sur le champ de bataille même, les troupes espagnoles savent que le combat est perdu. Une dernière attaque est initiée, pour convaincre les plus endurcis que tout aura été tenté.





A quoi répond un silence étrange. Les canons se taisent côté français, et les salves d’infanterie se font plus disparates. La ligne d’infanterie semble s’ouvrir, pour laisser le passage aux cuirassiers du colonel Sval





L’affaire est entendue. 600 cuirassiers traversent les lignes espagnoles, qui refluent dans le plus grand désordre.





Les troupes françaises continuent leur progression dans la ville de Barcelone. La plupart des volets et portes sont fermés, même si quelques rares maisons ont bien été transformées en casemates de fortune. On envoie un officier d’ordonnance auprés du colonel d’Aspar, pour lui dire que Barcelone a été rajouté à sa couronne, mais l’homme ne dépasse pas l’angle de la rue, abattu par un tir venant probablement d’un couvent. Alors on lâche les fauves, et on se venge sur tous ceux qui sont à portée.

Les portes sont défoncées, on amène les hommes prés des patios et on les fusille, pour l’exemple. Dans nombre de maisons, les hommes se ruent d’abord dans les caves, pour y trouver du vin et s’y saouler, afin d’oublier les semaines passées en mer. Une fois l’estomac rassasié, ils passent aux femmes, et la tradition barcelonaise admettra que des enfants nés l’année suivante, la majorité provenait des soudards français. Dans une cave, des cris, puis des coups de feu. Devant Kara d’Iskan d’Ar, qui passait là, on fait remonter les hommes. Un chasseur, barbouillé d’alcool et de sang, qui a tiré sur un de ses compagnons, les deux se disputant la même victime. Il marmonne, lui qui aurait donné sa vie pour l’autre sur le champ de bataille, et qui l’a tué sans raison. C’est l’esprit encore engourdi qu’il sera fusillé dans la foulée, tandis qu’on tente de remettre de l’ordre dans les rangs.

Le Capitaine Kara veut faire reculer son régiment, et donne des ordres on ne peu plus ferme. Ailleurs, on laisse faire et le colonel d’Aspar, prince du Rocher et Roi d’Andalousie, regarde la ville se consumer sans émettre aucune objection.

La nouvelle parviendra trois semaines plus tard à l’Empereur Rodo. Mais celui-ci ce soucie alors peu du sort de quelques civils andalous, ou même de la ville de Milan, dont on a appris que, presque sans combattre, elle a été conquise par les troupes de Davout. Car à 50km à l’est de Vienne, après une bataille pourtant anodine contre les Russes, Rodo vient de perdre un de ses plus vieux amis, l’un des rares, même, tant la charge suprême qu’il exerce fait des obligés, mais défait les amitiés. Effondré, l’Empereur relisait sans cesse le billet trempé de sang sur lesquels figuraient les derniers mots que l’homme avait confié à son aide de camp avant de succomber face aux Russes :

« combattre pour la République

fut la plus belle de mes missions

et je continuerais pour elle

jusqu’à la dernière cartouche

ou jusqu’à ma dernière goutte de sang.

enfin, tout ceci, à l'aune de mon respect
»
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