[Danton]

Août / Septembre 7244 ACN. La nature frappe – Désastre Cyphonien


Toute la vallée se réveille, paralysée de peur, la nature est déchainée, les éclairs illuminent le ciel et les homo sapiens tremblent au fond de leurs grottes et villages. « Frappe Danton, c’est lui le Mal qui par sa seul présence te met hors de toi, nature toute puissante » scandèrent les fourbes Marseillais, qui dansaient nus sous la pluie pour conjurer le mauvais sort . Et la foudre frappa, un gigantesque incendie ravagea les plaines juste à côté d’un village Dantonien.

Mais les Dantoniens avaient l’esprit vif et curieux, leurs descendant ont d’ailleurs gardé ces précieuses qualités , et ils approchèrent des plaines ravagées : du feu, c’était du feu ! Et c’est ainsi que les Dantoniens s’emparèrent à leur tour du feu.


Les Coeliens, eux, pleuraient toutes les larmes de leur corps (leurs descendants ont dit-on gardé cette capacité de verser des larmes de crocodile ) : un mammouth venait de détruire définitivement les restes de leurs précieuses récoltes. Les stocks de viande heureusement étaient abondants, mais l’hiver promettait d’être délicat.


Les Cerbériens, après s’être longuement creusé la tête, étaient parvenus à une conclusion étonnante, fruit de plusieurs siècles de réflexion au sein de la tribu : courir après les bêtes sauvages était une chose, fort fatigante au demeurant, mais il était peut-être possible de procéder autrement. Et ces feignasses ingénieuses, après avoir réfléchi quelques décennies supplémentaires, décidèrent de creuser un grand trou, au fond duquel ils plantèrent des pieux. Ils ne leur restaient plus qu’à attendre qu’une bête sauvage daigne tomber dedans. Assurément, c’était moins fatiguant que la chasse, mais la méthode nouvelle allait-elle réussir ou entrerait-elle dans la longue listes des innovations ratées de l’humanité ?


Réfractaires au progrès, les Cyphoniens, eux, décidèrent d’en rester à leurs instincts les plus primitifs : prendre par la force ce qui leur faisait envie . Les villages Marseillais étaient gras et accueillant, un assaut violent fut lancé contre l’un d’eux. 300 Cyphoniens périrent durant l’assaut alors que les Marseillais victorieux ne déploraient aucune perte. Pendant que ces bravaches paradaient et inventaient encore de nouveaux mots incompréhensibles pour les autres tribus, comme « Stratégie, tactique, génie incontestable etc etc », 100 Cyphoniens laissés pour mort se relevèrent péniblement et se traînèrent à l’abri dans les forêts adjacentes (c’est exceptionnel, un combat s’achève toujours par la destruction totale d’un camp, mais ces brutes sauvages Cyphoniennes sont pleines de ressources)


L’hiver sans pitié approchait et les tribus Dantoniennes et Marseillaises rentrèrent leurs maigres récoltes, tout ce qu’ils avaient pu sauver des bêtes sauvages. Les Coeliens, eux, avaient certes perdu tous leurs choux, mais leurs chasseurs avaient prospérés comme aucune autre tribu : les stocks étaient importants. Les discrèts Cerbériens, enfin, rentraient des récoltes intactes et prodigieuses : « La civilisation a du bon, vive l’agriculture ». Les brutes sauvages Cyphoniennes n’avaient naturellement aucune récolte à rentrer et bien peu de réserves. L’hiver allait-il les frapper ? Pas sûr, ces sauvages sont résistants et ils avaient le feu. Tout le monde l’avait d’ailleurs, excepté les Marseillais retardés : l’hiver promettait d’être tout particulièrement difficile pour eux.


La vallée fut alors envahie par les vagissements innombrables des nouveaux nés : les tribus s’agrandissaient, mais cela signifiait aussi plus de bouches à nourrir. Les Cerbériens étaient perplexes : des filles, des filles et encore des filles . Voilà qui risquait d’attirer bien des convoitises. La tribu n’allait elle pas en outre manquer de robustes bras pour combattre les voisins ?




A suivre