Discussion: AAR Imperium Romanum
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Vieux 10/04/2008, 17h14
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Chapitre 2 : De l'entourage néfaste de Commode, à commencer par Schnickeon le Proxénete


Le Triomphe qui accompagna le retour de Marc Aurèle fut à la hauteur de l’événement. Le Vieux Prince n’avait eu de cesse de fouler les Marches des l’empire afin d’y ramener la paix, et le Peuple Romain, pour qui rien n’importe plus que la stabilité, lui en était profondément reconnaissant. Ni les invasions germaines, ni les velléités Parthes, ni les menaces de divisions en Egypte n’avaient pu ébranler l’assurance de César, et son retour à Rome lui laissait espérer un cours répit, la possibilité de se retirer à l’abri du reste de la cour pour continuer à écrire ses Pensées, un recueil destiné à l’usage privé et dont il me lisait parfois quelques extraits. Le vieux Monarque faisait ainsi preuve envers moi d’une tendre amitié, acceptant de me tendre des textes dont l’encre n’avait pas encore eu le temps de sécher, afin de recueillir mon avis. Point d’arrogance là dedans, ni même ce que certains auraient pu considérer comme vanité et orgueil royal. Marc Aurèle n’était pas de ceux là, il ne recherchait pas la flatterie de son entourage mais aimait à partager les idées, les opinions, et ne jugeait jamais un avis moins intéressant qu’un autre.



Hé j'ai une idée les mecs! Si on ruinait la population pour construire un arc de triomphe inutile ? Ah ouais, trop top !


Aussi, ce que je vis du Triomphe me déchira le cœur et raviva une plaie que je ne cessais de camoufler depuis plusieurs mois. Voir cet homme au firmament de l’Humanité se montrer si humble, le voir descendre du char sur lequel il s’était placé pour avancer à pieds, comme n’importe lequel des hommes qui avaient combattu avec lui durant toutes ces années, tout le long de la procession et sous les acclamations de la foule…le voir avancer, si généreux dans sa volonté de ne pas paraître plus qu’il n’était, tandis qu’à ses côtés, Commode était toujours perché sur le char et espérait ainsi recueillir les fruits d’une épreuve qu’il n’avait pas vécue…

Pour nombre d’entre nous, le message lancé par Marc Aurèle était double : s’il voulait qu’on ne le considère que comme un homme parmi les autres, comme le Prince Philosophe comme il aimait à s’appeler avec une certaine ironie, il souhaitait également que les Romains s’habituent à voir en Commode un véritable successeur, nonobstant sa jeunesse, son inexpérience et son arrogance qui transparaissaient déjà.

Marc Aurèle était fatigué par ses nombreuses années usée à l’exercice du pouvoir, et l’occasion était trop belle pour ne pas nous préparer à une prochaine succession. La nomination avait été proposée et approuvée, et Commode allait d’ici quelques jours être élevé Consul à 17 ans, là ou les Lois stipulaient que les citoyens devaient avoir au moins 33 ans. Le fruit que même Auguste, alors âgé de 20 ans, n’avait pu décrocher lors de la chute de la République, Commode allait s’en emparer sans avoir prouvé une quelconque valeur.

L’attitude était très étrange venant de Marc Aurèle, dont le respect de la légalité, la sagesse des décisions et l’intérêt du bien commun faisaient office de vertus depuis qu’il avait été destiné à l’Empire.

L’explication était en partie personnifiée par certains des hommes qui participaient au cortége, un peu en recul par rapport à l’Empereur et son fils : Schnickeon, un Grec tout comme moi, ainsi que Julius Sentencius, un centurion qui avait brillé lors des batailles en Germanie mais dont je connaissais malheureusement la face cachée, bien moins avouable, et dont je vous entretiendrais plus tard. Deux hommes qui allaient lourdement influer sur le cours des événements, comme ils l’avaient fait par le passé.

Lorsque nous avions quitté Rome, en 169, ces 2 hommes m’étaient encore parfaitement inconnus. Schnickeon devait végéter quelque part aux environs d’Athènes, exerçant les tâches les plus rustres qui soient, et sa réputation avait réussit à le suivre lorsqu’il avait rejoint notre colonne dans le courant de l’année 175.
Chassé de la métropole grecque après plusieurs affaires sanglantes ayant trait à des prostituées qu’il entretenait avant de les louer aux plus offrants contre certains secrets, Schnickeon avait rejoint notre lente colonne qui s’était ébranlée hors des forêts de Germanie avec comme destination la Syrie.


Mon Dieu qu'il est veule ! Ce Schnikeon n'est qu'une graine de communiste... Nous ne partageons pas les mêmes saucisses !


Marc Aurèle, qui sortait tout juste d’une longue maladie qui avait faillit l’emporter, avait été rejoint par Commode, qui venait tout juste de revêtir la toge virile et espérait ainsi, se sentant enfin Homme, pouvoir enfin commander à des troupes. Commode et Schnickeon, tous les deux poussés au lucre et aux bassesses de la vie, s’étaient aussitôt entendus comme larrons en foire, sous le regard absent de César. Marc Aurèle, tout à la tâche de la gestion d’un Empire, n’avait pu déceler dans l’entourage de son fils ceux qui l’amenaient sur la pente de la méchanceté et du vice.
Il faut dire que César, encore affaiblit pas la maladie dont j’avais pu le sauver in extremis, avait toutes ses pensées tournées vers la Syrie, l’Egypte et l’homme qui tourmentait son esprit depuis que nous avions du quitter la Germanie : Avidius Cassius, l’un de ses généraux en charge de l’Egypte, et qui venait de s’autoproclamer Empereur en ce mois de mars 175.



Alors l'Egypte, c'est simple : vous traversez le Bosphore au feu rouge, puis c'est tout droit aprés 3.000 km, vous pouvez pas vous tromper !


Ce n’était pas la première fois qu’en diverses provinces de l’Empire, des généraux saisissaient leur chance et, se faisant acclamer par leurs troupes, partaient à la conquête de Rome et de l’univers. Si certains avaient eu les moyen de leurs ambitions, la plupart avaient vu leurs prétentions se terminer dans le sang, comme Galba et Vitellius peu après la disparition de Néron. Avidius Cassius s’était il inspiré de Vespasien, le général en exercice en Judée qui avait pu s’emparer de l’Empire en 70 et restaurer la stabilité ? Avidius, dont le commandement était bien proche de celui de Vespasien cent ans plus tôt, tentait-il de s’inspirer de son célèbre prédécesseur ?
Je l’imagine traversant les mêmes pièces, observant les rainures du sol et la patine du marbre amplifiée par le siècle écoulé, cherchant des yeux l’ombre des empreintes du général qui lui servait de modèle… Toujours est-il que peu après notre victoire sur les tribus germaines des Quades et des Marcomans, nous était parvenue l’annonce de la trahison d’Avidius Cassius.

Au lieu de rentrer à Rome, après 5 ans d’absence, Marc Aurèle décida de porter la guerre en Egypte afin d’en finir avec les prétentions d’Avidius. La famille impériale était largement représentée puisque Marc Aurèle était accompagné de l’impératrice Faustine, toujours à ses côtés, ainsi que de Commode, qui comme on l’a vu nous rejoignit alors que nous traversions la Grèce. Nous n’avions pas une idée exacte de l’étendue de la rébellion en Egypte, en Syrie et en Cappadoce, mais le spectre de la guerre civile, tant abhorrée par les Romains, était de retour.

Du simple soldat, calant son pas sur celui de ses voisins, aux décurions, des centurions jusqu’au généraux entourant Marc Aurèle, tous, y compris nous, civils accompagnant l’expédition, avions à l’esprit qu’une nouvelle fois, des frères allaient s’entretuer, des familles se déchirer, que Rome allait faire couler du sang romain.
Même 5 ans plus tard, j’ai encore à l’esprit le bruit sourd de ces 4 Légions foulant les routes macédoniennes, cette longue colonne vouée à la mort et la destruction.



Ouais, bon, sur les 4 légions, y'a peut être 1 déserteur ou 2 ! Non, 3, je ne crois pas... Non...

Dernière modification par marlouf ; 10/04/2008 à 17h33.
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