Toute la partie désert (du Neguev au sud, de Judée à l'est donnant sur la Mer Morte) est définitivement la partie la plus envoutante du pays, d'autant plus qu'ils différent sensiblement entre eux, et ne correspondent pas trop à l'image qu'on peut en avoir en général (comme le Sahara ou l'Arabie Saoudite, avec du sable à perte de vue)
Ici pas de sable, mais des roches colorées, des monticules gigantesques, des montagnes écrasées et j'en passe - c'est tout simplement à couper le souffle quand on se trouve devant
Au fond du cratère, on va voir de plus prés les vestiges volcaniques avec ces roches si particulières...
Il est pas loin de midi, on fait une petite halte dans un campement mis en place par des bédouins : une grande tente qui ne paye pas de mine de prime abord, garnie de tapis et de petits fauteuils accueillants.
Dans l'air une odeur de chicha, de l'eau qui frémit sur un feu, dans un coin de la tente, entre quelques pierres, pour préparer du thé à la menthe (agrémenté d'une herbe assez proche du romarin, le meilleur thé que j'ai jamais bu
) On nous sert un repas copieux (homous, salades diverses, cornichons aigre-doux, mélanges de fromages et de yaourts, etc) accompagné de pitas irakiennes aussi grandes que le bras - le tout mangé avec les doigts, de maniére traditionnelle, arrosé de plusieurs verres de thé. A l'extérieur de la tente on approche presque des 40°, et pourtant on ne s'en rend même pas compte.
Une fois qu'on est rassasié, on commence notre petite marche de 5 km, plusieurs litres d'eau dans les sacs à dos. Le but : atteindre le sommet de cette colline (300m de haut tout de même) perdue au fond du cratére, puis se balader dans le coin pour regarder les différentes types de roches.
Une fois atteint le sommet, on a une bien meilleure vue sur les contreforts du cratére :
Et de tout ce qui se trouve alentours - des roches noire, grise, rouges, ocres, et même parfois bleu et verts (selon les métaux qu'on y trouve), il y a vraiment de tout dans le coin...
Pas mal d'animaux à l'état sauvage dans un coin pourtant désertique : des gazelles, des lynx, des bouquetins (on tombe sur tout une bande lors de notre promenade)
Que dire de plus ... les paysages sont toujours aussi époustouflants ...
Le Neguev s'étend sur pas loin de 70% du territoire israélien et, si on excepte quelques communautée religieuses ou les bédouins, peu de personnes y vivent vraiment à l'année. Pas loin du cratére, on trouve la centrale nucléaire de Dimona, qui a servi à mettre au point la bombe qu'officiellement Israel ne posséde pas
La centrale, encadrée par nombre de barbelés, blindés et autres missiles, était présentée, juste aprés sa construction, comme ... une usine de textiles
Le desert fascine également les hommes par l'impression de liberté et d'espace qui s'en dégage. Nombre de sectes/mouvements religieux ou plus simplement d'écolos ont tout plaqué et quitté leur pays pour s'y installer. Un peu au sud du cratére, on tombe sur une communautée s'appelant "les Hébreux Noirs" (à ne pas confondre avec les felashas d'Ethiopie)
En 1960, un habitant de Chicago (Ben Carter) décréte que tous les Noirs d'Afrique - mais surtout de Chicago - descendent d'une des 12 tribus d'Israel. Il lâche tout et va s'installer dans le desert du Negev avec de nombreux disciples, ils se font tous expulser et reviennent, tandis que l'Etat d'Israel leur refuse la nationalité pour motifs religieux car ne les considérant pas comme Juifs, mais comme une secte. Au bout de 30 ans de guéguerre, cette communauté d'anciens noirs américains a obtenue la nationalité et fait son service militaire, ils sont au nombre de 2500/3000
A noter que ces anciens protestants font donc le shabbat et certaines fêtes juives, mangent casher et sont végétaliens, qu'ils ne doivent pas porter de vêtements et d'ouvrage en cuir (Tsahal leur confectionne donc des bottes spéciales) et qu'ils pratiquent la polygamie
Sur ce on bouge un peu pour aller voir une autre petite communauté où un gentil bougre a décidé d'introduire dans le désert rien de moins que des lamas et des alpagas ...