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Vieux 21/08/2006, 23h57
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Perceval le Gaulois
 
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Chapitre 2 : où les choses ne vont pas si mal que ça, finalement...

Bon, puisqu’ apparemment, le sort a décidé de bloquer les belles destinées promises à ma lignée, je m’en vais te me leur tailler un beau domaine avec mes petites mains.

Dans la vallée du Haut-Nil, on trouve le Royaume de Nubie, trois provinces (Nubie, Soudan et Aswan), dirigée par un orthodoxe local. Vu les revenus de ses provinces, j’imagine qu’il ne peut pas mobiliser beaucoup de troupes. Il n’est allié à personne, et pour tout dire, tout le monde s’en fout un peu : après la Nubie, on trouve sur la carte une grande zone noire (ça veut dire qu’on arrive alors au bord du bout du monde et que si on se penche trop, on tombe).
Je réclame donc le titre de Roi de Nubie (ndlr, je m’attends à voir baisser ma réputation, mon prestige ou ma piété, mais rien de tout ça n’arrive. C’est quand même un cool jeu), je mobilise mon ost :tout fier: et je découvre alors que les maigres revenus de mes provinces égyptiennes ne permettent pas la mobilisation de beaucoup de gens… (dans le genre cadeau empoisonné, bravo papounet).

Je m’apprête à vivre une défaite sur mes propres terres, quand je réalise que j’ai un avantage de taille sur l’usurpateur : je peux mobiliser également en terres flamandes, et là, pardon, il y a du monde qui se presse !

Le temps de subir quelques tripotées à l’ombre des pyramides (j’en profite quand même pour glisser au passage que trente-deux siècles nous y contemplent d’en haut, mes soldats s’en tapent, et c’est la déroute). Faire venir mes fidèles Flamands de Bruges à Gizeh, ça prend du temps et ça coûte bonbon, mais finalement, ils arrivent à point nommé pour infliger une sérieuse correction à mon adversaire, et c’est à la tête de mes hommes que je libère les provinces nubiennes occupées, dont le peuple m’acclame avec ferveur (trente pelés entassés dans deux cases, ça ne fait pas beaucoup de bruit, mais quand les trompettes de la gloire les accompagnent, c’est tout de suite autre chose).

Et la nouvelle se répand dans les cours d’Europe : le duc de Flandre est maintenant Roi de Nubie ! (encore une fois tout le monde s’en fout, parce qu’en regard de titre de « Roy de France trez-chrestien », « Roi de Nubie tout crotté » ça ne peut pas rivaliser). Mais bon, maintenant, il faudra qu’on m’appelle sire.



Je distribue quelques titres à gauche et à droite : ma femme, notamment, est maintenant duchesse d’Alexandrie, oui madame.



A Bruges, cour du nouveau Roi de Nubie :



« - Sire ! L’évêque Coelio de la chemisefleurie vous mande audience ! Il dit que c’est urgent !

- L’évêque Coelio ? Dites-moi mon bon Jean, je sais que j’ai un peu fêté à la bière mon nouveau titre royal, mais je n’ai quand même pas attaqué l’empire byzantin, rassurez-moi ?

- Non, sire. Il dit que…

- Je n’ai pas dans un moment d’ivresse posé mon auguste séant sur le trône d’Autriche ?

- Non plus, sire. Il dit que c’est une question d’aberration honteuse dans l’hommage au suzerain.

- Mmh… faites entrer…

- SIRE ! C’est un scandale ! J’étais dans mon évêché, à compulser quelques manuscrits traitant des lois vassaliques, et que découvris-je avec stupeur ?

- Une petite culotte oubliée au milieu des pages ?

- NON SIRE ! Tout simplement, du fait de votre accession à la dignité royale, vous êtes dégagé de votre hommage au Roi de France !

- Ah ? Ben c’est plutôt une bonne nouvelle, ça, non ?

- MAIS SIRE ! Mais c’est une aberration historique sans non ! voyez, je bondis d’indignation ! :petit bond: Quoique roi de Nouba, là…

- Nubie.

- Oui, soit, ben quoique roi, vous êtes toujours seigneur de terres relevant de la couronne de France, et vous devez continuer à prêter hommage à votre légitime suzerain ! je prends pour exemple la jurisprudence établie par la seigneurie mouvante de Basseterre en 1030, dont le seigneur avait, suite à un mariage consanguin avec la veuve de…

- (s’esquive discrètement) »



« - Hep hep, Jean ! C’est vrai ce que raconte l’évêque ? Je ne suis plus vassal de personne ?

- Eh bien non, Sire. C’est étrange mais c’est ainsy.

- Hé hé hé ! Organisez une petite sauterie pour fêter ça, et dites à l’évêque Coelio que j’ai besoin de lui pour aller voir ce qu’il y a après la Nubie.

- Mais sire, après, il y a le bord du monde, et si on se p…

- Justement. Dites-lui de se pencher sur la question. Et dépêchez-vous, après je dois aller à un enterrement chez les Hauteville.

- Encore, sire ? Mais c’est le cinquième en cinq ans !

- Ne me regardez pas comme ça, je vous jure que je n’y suis pour rien ! »



Du côté de la belle-famille, c’est en effet l’hécatombe.

En 1085, c’est Guillaume, le frère du Duc d’Apulie qui décède. On s’en fout un peu, puisqu’il laisse un enfant et, contrairement à mes espérances, une belle lignée derrière lui.

Son frère aîné, le Duc d’Apulie (celui sur l’héritage duquel je fais plus que lorgner) disparaît à son tour en 1090. Le nouveau duc est son fils, Roger Borsa, et le successeur de celui-ci est le premier-né de Mathilde, sa sœur, et Robert de Bourgogne.



L’héritage napolitain (et en fait, italien du sud) semble s’éloigner, mais j’ai pris la précaution de garder une carte dans ma manchette : mon fils aîné, aimé et adoré, le vaillant Charles de Flandre (sceptique, sage et suspicieux – et rebelle, aussi, ce qui m’inquiète un peu).



Charles (je l’adore), est en âge de se marier. Et il va me servir à court-circuiter les vils desseins de la famille de Bourgogne, qui ne cherche qu’à récupérer ce qui me revient de droit, les fourbes !




Vous vous rappelez la situation de Roger Borsa ? 3 filles comme héritières (ce qui permet à son neveu, l’autre paysan de Bourgogne de revendiquer son droit à la succession).
La première de ces filles est duchesse, célibataire.

Mais la seconde vient d’être en âge de se marier ! Et qui c’est qui va l’épouser ?

C’est mon fiston.

Je me retrouve donc cousin par alliance avec Roger Borsa, duc d’Apulie (j’ai épousé la fille de son oncle) en même temps que son beau-frère par alliance (puisque mon fils épouse sa fille). (Je vous avais averti que c’était un chouïa compliqué).

La branche de Bourgogne est verte de rage, puisque le nouveau successeur au trône sera le petit-fils de Roger Borsa, qui sera le mien également.

Et je ne me fais pas de soucis question progéniture, parce que chez les de Flandre, monsieur, on est des fertiles !

Première preuve : un successeur est annoncé un an plus tard : mon petit-fils Renaud est né : futur Duc de Flandres, futur Roi de Nubie, futur Duc d’Apulie et de Calabre.

Deuxième preuve : ma vaillante épouse à donné naissance aux héritiers suivants :

- Charles, donc

- Géraud

- Serlo

- Béatrix

- Lem’an (arabe catholique, sûrement née à Alexandrie)

- Adélaïde

- Anne



Et j’ai de mon côté un petit peu fauté puisque j’ai un bâtard du nom de Jean (mais lui n’aura rien, niark niark !)



Comble de la félicité : c’est Jordan, fils de beau-papa, qui disparaît à l’âge de 11 ans, juste trois ans avant son père !
Mon fils sera donc comte de Reggio et Messine, et bonne nouvelle : duc de Calabre.. Finalement, mon plan a bien fonctionné


Et mieux : le brave Roger Borsa est devenu Roi de Naples. Mon petit-fils sera donc deux fois roi !



Une ombre au tableau : ma fidèle épouse se meurt en 1099. Surpassant ma peine, je me remarie vite fait avec Elisabeth de Flandres, seule héritière du comté d’Ypres (comme ça, ma nouvelle épouse est aussi ma vassale, ce qui n’est point pour me déplaire :macho man: )





Petit récapitualtif en 1101 :



Je suis Roi de Nubie, Duc d’Artois, d’Aswan, de Flandres et de Tyr. Comte d’Artois, Bruges, Gand, Beyrouth et de Soudan.

Mon frère, Baudouin : comte de Hainaut. Sans descendance à 45 ans…

Mon fils, Charles : Duc d’Alexandrie et de Calabre. Comte de Reggio, Messine, El Arish, Pelusia et Alexandrie.

Géraud, mon deuxième fils : comte de Safed. Il a épousé la sœur de la femme de Charles (le copieur !)

Serlo, mon 3è fils : comte de Nubie. Pas encore à l’âge nubile, pourtant.

Beatrix, ma fille aînée : comtesse d’Aswan.



Ce sont mes vassaux.
A ajouter à la liste :
Humprey de Flandres, comte d’Ypres (la trrrès mauvaise surprise : l’héritier d’Ypres venu de nulle part, parce qu’il est né quelques mois après la mort de son père et mon mariage avec Elisabeth)

Serapion de Guines

Edouard al-Mousa (!) évêque d’El-Alamein

Lodewijk de Quena, un petit bout de 7 ans.



J’ai perdu Balbeek, parce que son évêque (que JE avais fait, l’ingrat, a décidé de se dévassaliser)

Ne ratez pas le prochain épisode : "Une terrible disparition"



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"Violer la grammaire rend le langage bâtard." (Ar Sparfell)


Dernière modification par curTis newTon ; 22/08/2006 à 11h07.
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