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Vieux 26/07/2006, 18h08
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Franconaute
 
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1573-1588. Un flot de misère pour la pauvre Suède



Acte I. Des relations Suédo-Espagnoles


La Suède, nation pauvre et peu puissante, avait attiré sur sa pauvre petite tête blonde innocente les foudres de l’Espagne, première puissance mondiale, dont le but avoué était de dominer le monde et d’écraser tous les justes sur son passage . Nous fûmes menacé non pas de guerre, mais bien de destruction totale : la barbarie, comme le soulignait notre noble allié de Pologne, n’est peut-être pas toujours là où le pensait d’abord.


Face à cette menace affreuse et ignoble, nombreux de nos concitoyens, épouvantés, désertèrent le pays et partirent se réfugier Dieu sait où : notre population était déjà une des plus faible d’Europe, cela a encore empiré et même le Portugal est désormais plus peuplé que nous. La Suède allait devenir le martyre de l’Europe… Etait-ce vraiment possible ? Comment en était-on arrivé là ? Comme nul ne comprenait l’hostilité bestiale de l’Espagne à notre égard, bien antérieure à notre implantation en Argentine , il fallut nous tourner vers les autres royaumes d’Europe pour chercher une issue favorable à cette crise existencielle.


Une cruelle déception nous attendait : l’Angleterre nous rit presque au nez, nous assurant que, certes, elle espérait bien que l’Espagne s’embourbe en Suède de nombreuses années, mais qu’il ne fallait surtout pas compter sur un quelconque soutien de sa part, fut-il financier… Avec la France, ce fut encore pire : en réponse à nos légitimes interrogations concernant l’aide que nous pourrions recevoir en cas de guerre contre Madrid, nous avons reçu une longue liste de demandes françaises (soutien financier de la Suède, envoi de l’armée viking en France pour mater les révoltes etc etc), visiblement ce pays, 10 fois plus puissant que le notre, espérait saigner à blanc les dernières ressources de notre malheureux pays avant son anéantissement complet et ce, naturellement, sans retour aucun. L’Empire Ottoman nous promit une aide, sans nous préciser ni sa nature ni comment, en pleine guerre contre l’Autriche, il espérait nous la fournir .


Nous étions donc seul, abandonné des hommes et peut-être même du Très Haut, face à notre tragique destin . Mais avant de périr courageusement les armes à la main, en entraînant avec nous des dizaines de milliers d’Espagnols, ravagés par le froid glacial de nos inhospitalières contrées , nous avons voulu comprendre pourquoi Madrid avait décidé notre sauvage et inhumaine mise à mort. Un ambassadeur a été envoyé à la cour de Satan . Il y a été reçu bien mieux que nous ne l’espérions, force est de le constater… L’hostilité espagnole nous reste inexplicable mais nous ferons avec.


Après de longues nuits d’intenses négociations (l’Espagnol ne négocie jamais en journée, ne nous demandez pas pourquoi, peut-être craint-il le soleil ?), un accord bénéfique fut conclu pour les deux parties concernées : la Suède vendait ses deux riches colonies d’Argentine à bon prix, l’Espagne jurait sur la bible de cesser désormais son soutien à tout ceux qui étaient hostiles à la Suède, et Dieu sait s’ils sont nombreux ! La blanche brebis Suédoise, pourtant famélique, attire les regards avides de nombreux charognards aux dents longues qui rêvent de planter leurs crocs sanglants dans notre chaire délicate .


Le traité fut respecté par les deux signataires et trouva sa résolution en l’année 1573. Il est amusant de constater que les pays que nous avions contacté et qui nous avait, à défaut d’autre chose, offert leur sympathie (très utile pour repousser l’ennemi, reconnaissons le ) ne se sont pas réjouis de cet accord qui sauvait notre nation visiblement maudite par le destin : non, que du contraire, ils ont eu l’audace d’exprimer leur mécontentement. Eh bien, oui, nous avons survécu à la tourmente, ne vous en déplaise visiblement! Le spectacle apocalyptique dont vous rêviez, la destruction totale de notre nation, avec en apothéose celle de l’Espagne, car c’est ce qui attend tout envahisseur se risquant dans nos froides contrés , n’aura pas lieu.


ActeII. Un autre chemin


Puisque l’Argentine nous était enlevée, il nous a fallu chercher ailleurs ce maigre pain rassis qui manquait tant chez nous, nos enfants ne peuvent éternellement subsister avec cette herbe infecte qui constitue l’essentiel de nos tristes repas : le Danemark était gras et sa population depuis longtemps réclamait son rattachement à la Suède, ne nous demandez pas pourquoi, mais c’est ainsi. Avec la bénédiction de Madrid , qui nous couvrit d’or pour financer notre légitime expédition, l’armée viking repartit au combat : Copenhagen tomba facilement, mais la lutte fut bien plus rude en Islande, où notre flotte subit de lourdes défaites avant de pouvoir, enfin, débarquer notre troupeaux d’affamés. Mais Trondelag nous offrit une expérience dramatique de ce qui attend tout envahisseur : l’hiver était terrible et faucha des milliers de nos soldats, le siège fut long … Fort heureusement, nous n’avions, nous, qu’une seule province à prendre et non pas un pays à conquérir. Le Danemark capitula, nous céda Trondelag, où nous avions versé tant de sang, et se reconnut enfin comme notre vassal pour l’éternité, point ultime de l’unification Scandinave si ardemment souhaite par le peuple.


Nos regards pouvaient enfin se tourner vers le monde extérieur et c’est tout naturellement que nous fûmes attirés par le Groenland : les provinces étaient glaciales, désertiques et tout ce qui y poussait, péniblement, était cette herbe infecte dont nul ne voudrait mais qui constitue pourtant l’essentiel de nos repas . Nos ventres affamés et tellement habitués à la triste misère qui est la notre que nous ne réalisons même plus combien notre sort est tragique, partirent donc à l’assaut de ces colonies misérables, résidu pitoyable de la création du monde par le Très Haut. Naturellement, nous avons triomphé : le Holstein, en réalité, était ravi de pouvoir enfin se débarrasser de ce nid de misère. Nous sommes fiers d’annoncer au monde émerveillé que nous su développer ces maigres colonies en riantes cités coloniales où l’herbe infecte est cultivée avec soin et attention .


En fait, depuis l’année tragique de 1573, où notre existence même fut menacée, et l’actuelle année 1588, de grandes choses ont été réalisées : la stabilité intérieure a enfin été retrouvée, après plus de 20 ans de chaos, le Groenland a été colonisé, la Scandinavie est totalement unifiée, nos revenus commerciaux ont plus que doublés et, enfin, cerise sur le gâteau, les effectifs militaires de notre nation ont augmenté de 35% ! Une ère nouvelle, plus joyeuse, s’ouvre t-elle devant nos nobles pieds ? Mais l’on raconte aussi que, à l’est, un nouvel assaut barbare se prépare (car oui, l'on oublie un peu vite que la Suède a un voisin direct, méchant et vindicatif de surcroit)… Restons vigilant et Dieu nous donnera la victoire !
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