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Vieux 28/08/2007, 12h43
Akmar Nibelung Akmar Nibelung est déconnecté
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V. La débâcle




Trawnus, toujours avide de gloire et certain d'être protégé des dieux va en -266 tenter un grand coup : attaquer toute l'armée autour de Messine en une seule fois. Granpiedus a déjà vaincu une armée supérieure en nombre à Mamertium, pourquoi pas lui ?








Trawnus joue gros, mais il est certain que Mars le guidera vers une victoire définitive contre les carthaginois en Sicile. Il veut aussi effacer le souvenir laissé par Granpiedus lors de ses innombrables victoires, toutes aussi glorieuses les unes que les autres.
Mais ici l'avantage numérique de l'ennemi est supérieur à ce que connut le vieux consul, mais après tout il s'en était très bien tiré !


Malheureusement les conditions ne sont pas les mêmes ici, le terrain est d'une platitude navrante, et la composition de l'armée adverse est également bien différente.

Mais le temps presse Trawnus qui doit se hâter pour que les diverses armées ne se rejoignent.
L'avant garde punique est composée quasi essentiellement de javeliniers. Carthage a bien compris qu'elle ne pouvait vaincre à arme égale, les javeliniers plus rapides ne font qu'harceler nos troupes en lancant des javelots et se repliants, et ainsi de suite.
Non seulement nos troupes ne parviennent pas au contact de l'ennemi tout en perdant des hommes, mais aussi ces replis rapides ne font que rapprocher inoxérablement nos troupes des piquers adverses.

Face au nombre Trawnus tente d'étirer au maximum nos lignes, et met en place un seul rang contre les trois habituels. C'est là le seul moyen pour ne pas se faire déborder.
La bataille est sanglante et les pertes importantes chez les carthaginois. Nos troupes tiennent bon et Trawnus avec son fils Aasenius tentent autant que possible d'annihiler tout adversaire sur les flancs afin de permettre de ramener plus de troupes au centre.

Malgré toutes ces tentatives les pertes dans notre cavalerie sont immenses, les chevaux tombent les uns après les autres sans que la manoeuvre n'aboutisse à quelque chose de concret si ne serait-ce que d'éviter le débordement de l'adversaire.

Et ce qui était prévisible arriva : nos pertes sont importantes et le centre lâche, nous voilà coupé en deux et l'ennemi en profite pour déborder et presque encercler nos deux légions esseulées. Trawnus et son fils tentent d'insufler du courage aux troupes qui tiennent bons dans l'adversité en restant à l'arrière, évitant tant que possible de se faire prendre par les piques ennemies.
Tant que le consul est là nos troupes garderont le moral et tout espoir est permis !

La bataille dure longtemps, très longtemps, probablement une des plus longues que nous n'ayons connus. Nos soldats se battent vaillements mais tombent les uns après les autres, lentement mais inéxorablement. C'est seulement au crépuscule que l'issue de la bataille est enfin connue : la poignée de romains survivants se replie !
Les pertes sont absoluments colossales : Trawnus et son légat sont encore en vie par on ne sait quel miracle ! Et les deux légions qui lui ont été confiées par le Sénat sont quasiment annihilées, ne subsistent qu'une poignée d'hommes qui ont miraculeusement pu fuir alors qu'ils étaient presque entièrement encerclés.




Alors que Trawnus voulait passer pour un héros, accumuler encore et toujours plus de gloire, voilà ce qu'il a récolté : honte et déshonneur.
La perte de la quasi totalité de deux légions lui coûte cher, les sénateurs qui lui étaient si dévoués l'oublient peu à peu.

Pendant ce temps Carthage fête sa formidable victoire, les équipements romains laissés sur le champ de bataille sont impitoyablements pillés, mais pire que tout, nos étendarts sont exposés à Messine sur la place publique comme un trophée !






Le consul réduit à peu de choses se replie sur Rhegium, sa campagne en Sicile est définitivement terminée, et très certainement sa vie politique par la même occasion.

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Veni, vidi, loosi - Akmar Nibelung
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