Ma trés chére soeur,
Les rois qui meurent coup sur coup et dans d'étranges circonstances, les guerres sans cesse déclarées les unes aprés les autres, sans répit aucun ... franchement, cela n'a plus aucun interet et je suis désormais à deux doigts de quitter la cour de Versailles pour vous rejoindre en Flandres.
J'attendrais de voir comment la situation se décante mais, ma chére soeur, vous pouvez déjà me trouver un logis à Anvers - je suis sceptique sur la volonté des courtisans français d'agir avec ne serait-ce que la moindre des retenues.
Nulle place ici pour des femmes - à moins de prendre époux mais, pour être honnéte, aucun n'en vaut le coup : ils hurlent, ils sortent leurs épées à toute occasion, déchargent leurs mousquets sur les buissons quand ils ne le peuvent pas sur les femmes et font assaut de vantardise, mais je n'en ai vu aucun montrer esprit ou tempérance. Au moins je tiens le titre de ma prochaine piéce : "la féministe chez les ploucs".
Quant au prochain Roi, s'il ne trépasse pas dans la nuit car un quelconque de ses sujets l'aurait trouvé trop décati, cela serait grande surprise - c'est bien simple, en même temps qu'il sera couronné, certains ont déjà l'ordre de lui creuser un trou où il siégera pour l'Eternité. Et oui, ma chére soeur, les moeurs françaises sont ainsi, et tout monarque n'est que le valet de ses sujets : Un roi, s'il ne peut plaire, devra se taire.
Avec mes pensées chaleureuses en ces contrées fumeuses,
Votre Marloufe Rouqmouton
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