On peut essayer, sauf que ce n'est pas très sage : on brûle quelqu'un d'un sort de flammes aux spaghettis ardentes, et la nuit suivante, les chaispasquoi étouffent un innocent avec un oreiller. Ca fait déjà deux morts le matin du jour 1
(ou du jour -1, suivant comment le temps est compté).
Bon, Archichaispasquoi Dandy, votre accusation éhontée me rend tout chose. Je vais laisser le soin à mon avocat de me défendre... Le Bagage ! Le Bagage ! Attaque ! Attaque ! Kssss !
Le MJ-accessoiriste : " - Nan, mais en fait, avec cette histoire de jour 0 et de vote de et tout, j'ai oublié le Bagage dans l'express Paris-Lyon. J'ai écrit à la SNCF pour qu'ils me renvoient le Bagage dans un bagage, mais ça va prendre du temps.
Le mage Curtis : " - Blood and guts ! (se tourne vers l'archichaispasquoi) Bon, Archi Dandy, je dois laisser ma défense aux mains de quelque chose de bien plus terrible. Dieu m'est témoin que je n'ai pas voulu ceci. Huissier, faites entrer... ma mère !"
La mère du mage Curtis : " - Ah, mon fils ! Comme ty as grandi ! Pourquoi tu viens plus à la maison ? Comme il est beau mon grand garçon ! (remets son noeud de cravate, retire des pilouches invisibles sur ses épaules)"
Le mage Curtis (gêné) : " - Mamaaaan, pas en public, j'tai dit..."
La mère du mage Curtis : " - Quoi, tu as honte de ta vieille mère ! Ah, si ta tante Rachel était encore en vie, tu sais ce qu'elle dirait ? (Tu sais, celle qui était mariée avec le gérant de l'épicerie de la rue du Bois, et que maintenant ils y ont mis un Spar, que maintenant c'est tenu par quelqu'un de très bien, une dame très chic, mais qui est la maîtresse de..."
Le mage Curtis (gêné) : " - Maman, franchement, c'est super intéressant, mais là, j'ai pas le temps, je suis accusé de..."
La mère du mage Curtis : " - Accusé ! Mon fils, accusé ! Qui c'est qui accuse mon fils ? C'est toi qui accuse mon fils ?! Un fils que son père et moi ont s'est saignés pour lui payer des bones études, et qui est bon comme du bon pain, que son directeur il m'a dit un jour : "Madame, votre fils il ira loin", et encore, il était en maternelle, que j'ai encore conservé sa coupe de pingue-pongue qu'il a reçu du bourgmesse, que je la nettoie tous les matins en priant la Sainte Vierge et en la remerciant d'avoir eu de si bons enfants, parce que les enfants, avec la santé, c'est une bénédiction du Bon Dieu ? Et qui ty est, toi, pour accuser mon fils, comme ça ? Hein ? Descends un peu de ton estrade, que j'y dise deux mots, moi !"
L'Archichancelier (gêné) : " - Madame, je..."
La mère du mage Curtis (de plus en plus remontée) : " - Mais que c'est pas un malheur de voir ça ? Qu'on se coupe les veines pour nourrir ses petits et que après quand ils sont grands, on les accuse de n'importe quoi, si c'est pas triste, et que le Bon Dieu il le permettra pas, parce que lui aussi il a eu des malheurs avec son fils ! Comme me disait ma soeur Rachel quand elle était encore en vie, la pauvrette, quand son mari lui faisait des soucis (c'est celui qui avait l'épicerie rue au Bois, mais que maintenant ils y ont mis un Spar), une femme de bien, la preuve c'est qu'après la guerre, elle y a été de son argent pour mettre une plaque dans l'Eglise Saint-Barthélémy, mais que ça ne l'a pas empêchée d'avoir du malheur, vu que sa fille elle a épousé un étranger (un namurois, vous imaginez !) et que son mari (le mari de sa fille, un brigand, pas l'épicier, que maintenant c'est un Spar) il l'a emmenée loin là-bas à Namur, et qu'ils ne donnent plus de nouvelles maintenant, heureusement qu'on a le téléphone vous me direz, mais ça remplace rien, je me souviens quand j'étais jeune, avant la guerre, on prenait le tram pour aller dans la campagne et puis on marchait à pied pendant deux jours pour aller dire bonjour à mon oncle René (celui qui avait des ruches, pas l'oncle René, celui-là il est mort à la guerre (la première, pas la deuxième) et qu'on a jamais su si c'était à cause des Allemands ou pas, et il faisait son miel à lui, et c'était pas le miel de maintenant) et on ne se plaignait pas même si c'était loin, parce qu'avant on avait le sens de la famille...
(Le mage Curtis laisse l'Archichaispasquoi aux prises avec son Piège Diabolique et s'éclipse discrètement. Un babil incessant continue de s'élever dans la salle, suivi par la détonation du couvercle d'un tube d'aspirine en train d'être ouvert)
NB: cette histoire est basée sur des faits réels
