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Vieux 21/09/2009, 16h44
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Date d'inscription: août 2005
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Grand sourire Et bien voilà

C'est juste la première fois qui est difficile ... :sorti:


Bon plus sérieusement, puisqu'il s'agit d'une question sérieuse, je voudrais signaler un fait qui n'est rarement évoqué dans ce type de discussion. C'est l'adhésion des premiers concernés : la population régionale.


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Définition du cadre
Mes arguments concernent une période allant de la fin du XVIIème siècle à la fin des 30 glorieuses (1973) et un focus particulier de 1870 à 1914. La réflexion concerne avant tout la France. Car je ne prétends pas connaitre l'histoire des autres nations européennes suffisamment pour appliquer mes réflexion à ces pays. Même si certains conclusions peuvent s'appliquer à eux aussi.

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1er aspect : Pas d'identité national pour porter les langues régionales françaises.
Du XVIIème siècle à la fin du XXème siècle ces personnes se considéraient avant tout françaises même si elles ne parlaient que le patois ou autre langues régionales ( ... j'avais prévenu, je prend le rôle du méchant jacobin centralisateur ... PS : je suis nantais ). Même au pires heures de la Révolution, les chouans, bretons et autres contre-révolutionnaires, aucun n'utilisait ces patois comme porteur d'identité.

A titre de comparaison, on pourrait comparer avec la Pologne. Cette nation a été démenbré entre la Russie, la Prusse et les autrichien environ 170 ans (de mémoire). La langue polonaise a survécu (et même magnifiquement). Ni l'allemand ou le russe n'ont réussit à inquiéter la langue.
Même constat pour l'Irlande, la Grèce, etc ...

Quelque soit la force ACTUELLE des partis indépendentistes/régionnalistes/autonomistes actuelles (rayer la mention inutile). Ces mouvements étaient inexistants jusqu'en 1950, y compris la Corse ou les Caraïbes. (je parle d'existence statistique : 0,1% de vote ce n'est rien en statistique)

En conclusion : En 1901, le paysan breton, corse, créole ou basque acceptait que ses enfants apprennent le français car il se considérait comme français.
Ce n'était pas le cas du paysan irlandais, polonais, grec, etc.

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2ème aspect : Attraction sociale
La maitrise de la langue nationale par leurs enfants était considéré par ces personnes comme une formidable possibilité d'ascension sociale. Si tu ne parlais que patois, tu ne pourras jamais être autre chose que paysan. Ce constat basic est valable en France pour toute la période de temps.

(expérience personnel) C'est tellement vrai que nombre parent n'apprenait pas le breton à leur enfant et ne leur parlait que français. [et quand ils ne voulaient pas que leur enfants comprennent parlaient en breton]

En conclusion : En 1901, le paysan breton, corse, créole ou basque poussaient ses enfants à apprendre le français en espérant qu'il devienne un notable.
Ce n'était pas le cas du paysan irlandais, polonais, grec, etc.

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3ème aspect : Absence d'offre culturel
Oui je sais, je suis réducteur ... très réducteur ... ... pas tapez ... Je précise ma pensée. Absence ou faible production ECRITE

Apprendre à lire et à écrire le breton/basque/créole/corse ... pour lire quoi ? Chaque région possède (possédait ?? ) une culture propre. C'est exact. Sauf que même les natifs de ces régions écrivaient en français. Parfois certains ont écrit des oeuvres en langue régionales ... [polémique ON]je vais être méchant, mais c'était des artistes de talent très secondaire qui n'ont vécu de leur plume que par ce biais ... par absence de concurrence. [polémique OFF]

(primo) Quitte à apprendre à lire et à écrire autant apprendre une langue qui te donne accès à Victor Hugo, Jules Verne, Zola, etc.
(bis) Quitte à apprendre à lire et à écrire autant apprendre une langue qui te donne accès à Karl Marx, Hegel, Conan Doyle, etc. ... et oui ... apprendre le français permettait d'avoir accès à l'ensemble de la production littéraire mondiale car le français est une langue de traduction.

(primo)C'est exactement le même phénomène qui faisait que les lettrés du moyen age apprenait le latin. Pour avoir accès à un énorme catalogue d'oeuvre de référence.
(bis) C'est exactement le même phénomène qui faisait que les lettrés de l'antiquité apprenait le grec (antique). Pour avoir accès à un énorme catalogue d'oeuvre de référence.
(ter) C'est exactement le même phénomène qui fait que j'"apprend" (comprendre : améliorer mon niveau) l'anglais. Pour avoir accès à un énorme catalogue d'oeuvre de référence.

En conclusion : En 1901, les enfants du paysan breton, corse, créole ou basque vont apprendre le français afin d'avoir accès à une masse d'ouvrage qui n'existait pas dans leur langue maternelle.


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Nota : Ayant un collègue créole de la Martinique, c'est le type de discussion que nous avons parfois le midi (jamais dans les locaux)... on est d'accord sur rien , ça n'empêche pas de rester courtois. Il faut dire que je suis le seul à m'intéresser à ses propos lorsqu'il tente d'aborder ce sujet qui lui tient à coeur. :lolmdr:

Voili, voilou
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