Ah pardon, comme le disait si bien Landru à ses juges, qui n’a lui-même pas tardé à en voir une, je m’inscris en faux avec le discours de notre cher Curtis !!
Je dirais même plus : je m’inscris en faux cils, comme le disait si bien Marion Cotillard à Cannes.
Et je dirais même plus même plus : comme le disait si bien la femme de Staline avant de finir en camps de rééducation par le travail dans la joie de la chaleur de la steppe russe : je m’inscris en faux cils et en marteau !! Je ne ressemble absolument pas au bellâtre faussement nonchalant et vraiment bobo, tantôt dur tantôt mou, on n’sait plus très bien, que notre Curtissounet a mis dans son message.
En fait, je suis en train de progresser sur le monopoly de la vie. Au départ, j’ai jeté les dés et j’ai obtenu un minable double un, loin du 8 des juristes ou du 12 des fils à papa de Neuilly-que-faut-pas-que-son-nom-de-famille-soit-une-raison-pour-qui-ne-r’çoive-pas-ce-qui-mérite-ah-mais-quand-même. Je suis donc tombé dans la deuxième casse du jeu de la vie, celle des « étudiants de lettres glandeurs de merde. »
Je ressemblais alors peu ou prou à ça, mais en plus avec des petites lunettes, héritées de mon statut d’intello binoclard du premier rang :
Oui mais voilà, avec un double un, on a le droit de rejouer, alors j’ai relancé les dés du destin, et j’ai eu la possibilité de tomber dans la catégorie de ceux « qui n’ont pas changé de look depuis le lycée, et ça commence à se voir que Môman n’achète pu les vêtements car ils sont tout pourris de partout, et en plus on dirait que t’as grandi dans la RDA. » : Je ressemblais donc plus ou moins à ça, mais sans la barbe :
Alors maintenant, pour la troisième fois, j’ai l’occasion de relancer les dés, de faire un double six, t’atteindre le haut de l’affiche. Qui plus est, je suis à Paris. J’y ai vu Almodóvar. J’y ai vu Sofia Lauren (ou Claudia Cardinale. C’était déjà difficile de les différencier avant, mais maintenant qu’elles sont toutes les deux tombées dans la marmite de botox, ça devient mission impossible !!). D’ici quinze jours, j’irai taper la brioche à Gérard Depardieu, faire des promenades sur les bords de Seine avec des mannequins tchèques à la mode, libertines, et sans culotte (je ne parle pas là de leurs opinions politiques) : il faut donc que je m’adapte !! Il faut que je devienne Super Beau-gosse-qui-a-trop-de-classe-mais-qui-n’est-pas-un-bobo-efféminé-comme-la-majorité-des-parisiens.
*désolé, j’ai pas trouvé de photo de Super Beau-gosse-qui-a-trop-de-classe-mais-qui-n’est-pas-un-bobo-efféminé-comme-la-majorité-des-parisiens. Il parait que le film n’existe pas. Il semblerait que ça soit car la production n’a jamais trouvé d’acteur à la poitrine suffisamment large pour pouvoir contenir le « SBGQATDCMQNPUBECLMDP » jaune et rouge sur fond bleu.*
Mais bref, l’objectif, à très moyen terme, disons d’ici la fin des soldes, c’est de ressembler à ça :
C’est-à-dire à un mélange du James Bond de Sean Connery (j’en ai déjà les poils, mais je préfèrerais l’allure), de Zangieff (comme vous avez vu, j’en ai déjà l’accent, mais je préfèrerais les muscles), de Jean-Paul Belmondo (j’en ai déjà trois lettres dans mon nom, mais je préfèrerais la classe), du Che Guevara (j’en ai déjà la langue, mais je préfèrerais la rebellitude) – oui, bon ok, je suis un peu comme la première fusion de tout ça, mais je voudrais passer au stade Gogéta.
C’est dire s’il y a du boulot…
Mais bon, j’ai bon espoir, après tout, après une cinquantaine d’opérations esthétiques, je devrais y arriver. Et en attendant, pour à peine 800€, je devrais en avoir la panoplie bogossesque.
