[curTis newTon]

Tout à gauche : Bernard Minet.
Son coeur de cible : les jeunes filles séduites par le côté ambigu et mystérieux des Bioman, mais repoussées par leur facette nietzschéenne et leurs immondes collants fluos ; cesdites jeunes filles peuvent compenser en se jetant sur ledit Bernard, qui profite éhonteusement de son patromyne subliminal (Minet -> minettes -> broute-minou, etc)

Ensuite : Eric
Son coeur de cible : les garçons prépubères en plein conflit oedipien, fascinés à la fois par l'image paternelle moustachue et toulousaine, et à la fois aussi par la boucle d'oreille et les tralalaïtou, annonceurs d'une féminité enfouie ne demandant qu'à surgir à la surface, telle une source tyrolienne ( <- le rapport avec les tralalaïtou). Notons que le sympathique Eric, après avoir incarné Thomas Magnum dans le film "Magnum et Derrick font les bidasses à Saint-Tropez" (remarquable oeuvre posthume d'un Patrick Topaloff hélas déjà atteint par les symptômes d'une démence précoce, et dans laquelle le regretté Jean Lefebvre campait un cocasse Derrick) serait sur le point de rejoindre 50 Cent, Pocahontas, Bob le Bricoleur et le général Bugeaud dans le casting de "YMCA", le film-bio dédié aux Village People.

Au centre : Framboisier
Il fut ce que Seyar était aux chevaliers du Zodiaque, Hannibal Smith à l'Agence Tous-Risques, et Annie Cordy aux Beatles : à la fois le leader, le moteur, l'inspîrateur mécanique, le grand veneur et le conductadeur (pour Annie Cordy et les Beatles, c'est bien elle - John Lennon l'a admis à demi-mot en interview et s'apprêtait d'ailleurs à révéler publiquement la vérité au moment de se faire abattre par Lee Harvey Oswald pour le compte de la CIA - qui a composé la majorité des titres du groupe après 1965).
Son coeur de cible, donc : les ados dynamiques qui sont aujourd'hui les grands décisionnaires français. La philosophie proposée par Framboisier (Raspberry Tree pour le monde anglo-saxon) réfute les théories philosophiques sur l'intranscendance de la morale : pour lui, il n'y a ni "Bien" ni "Mal", il y a les gentils et les méchants, et les gentils l'emportent car ils se battent avec passion. L'historien du futur notera dans vingt ans que cette philosophie qui peut sembler bien théorique, a trouvé des disciples pour l'incarner, dans le courant des années 2000, notamment en l'actualisant dans le champ politique.

Après : Rémi
Son coeur de cible : aucun - c'est le gendre idéal, du moins pour les parents d'Ariane, puisqu'il était marié avec celle-ci. Dans le recueil de dialogues entre Bergman et Antonioni (à paraître), les deux réalisateurs insistent, au cours de l'intéressant chapitre consacré au décryptage de "La croisière Folamour" (dont Bergman disait qu'il aurait volontiers brûlé tous ses films pour pouvoir y figurer, ce à quoi Antonioni disait qu'il aurait bien fait, car ses prises de tête en suédois étaient vraiment chiantes, ce à quoi Bergman répondait non sans à-propos "Vous en êtes un autre"), décryptage donc, ils disent que Rémi est l'archétype "personnage-zéro" : pas de particularités, pas de but, pas de goût, pas d'odeur, rien que dalle nada. Cela s'explique sans doute par sa douloureuse histoire : en effet, si le Rémi des Musclés affiche un air joyeux, il n'oublie pas qu'il fut Rémi Sans Famille, orphelin, maltraité par Vitalis, déconsidéré par Zerbino et même violenté par Joli-Coeur un soir où celui-ci avait trop bu. C'est d'ailleurs lors de l'enregistrement du générique qu'il trouva l'amour en la personne d'Ariane (d'ailleurs dépressive depuis l'introduction des téléphones sans fil, mais cela ne nous regarde pas)

Enfin : l'Accessoire
Son coeur de cible : Alain Afflelou. Celui-ci, avant d'être le roi de la lunette, était le vrai manager des Musclés, créés rappelons-le afin de détruire le système auditif de l'être humain et favoriser la venue de l'Antéchrist (oui, il est fou, Afflelou). Le brave Alain estimait que ses quatre cavaliers de l'Apocalyspe étaient bien au point, mais que si jamais un d'entre eux tombait malade, cela risquait de compromettre le scénario d'apocalypse qu'il avait prévu. Une nuit d'orage, il créa donc à partir d'un mop et d'une paire de lunettes l'Accessoire, fidèle serviteur de ses quatre mignons, destiné à suppéler l'un d'entre eux en cas de défaillance éventuelle ou de certificat médical. Heureusement, Paco Rabanne ayant par ondes télépathiques fait écraser la station Mir sur le studio d'enregistrement, qui se trouva englouti sous une marée de mousse blanche parfumée au citron, les projets du mahiavélique Alain Afflelou furent reportés à plus tard. L'Accessoire se reconvertit dans le manequinnat de lunettes, d'abord porte-étendard de la marque Afflelou, avant de trouver une gloire définitive en remportant le 4è critérium international du port de lunettes épaulé-jeté avec élégance, le 12 juillet 1998. Ses nombreux supporters se réunirent d'ailleurs illico sur les Champs-Elysées afin de célébrer leur héros, mais un match de foot disputé le soir même monopolisa de façon incompréhensible l'attention des médias, et l'Accessoire se suicida de dépit en se jetant sous les roues d'un car transportant sur son toit des gars en bleus qui tenaient une sorte de saladier doré. Un monument en sa mémoire a été érigé sur l'initiative de Noël mamère, maire de Bigle.