Madrid, Palais Impérial.
La fougueuse Comtesse Iuliana a été remplacée par Isabelle de Castille, la bigote, et Ferdinand d’Aragon, le visionnaire. De leur union est née l’Espagne  .
« Il faut achever la Reconquista ! Qu’on me donne un sabre et un cheval ! » »Rhooo, femme, que connais-tu à la guerre ? Non, l’heure est venue de nous lancer vers l’inconnu… Les Indes nous tendent les bras ! » »Lesynde ? Encore une de tes poules à moitié musulmane je suppose ? Qu’on lui coupe la tête !  » »Tu ne comprends rien à rien, femme. Vois cet homme, Christobal Colomb est son nom et il se fait fort de nous ouvrir la voie vers ce nouvel Eden déjà découvert par nos frères portugais » »Le salut de ton âme n’est pas là ! Il faut anéantir l’infidèle pour nous ouvrir la porte du Royaume des cieux ! Après, nous verrons avec le Roi de France, qui se dit si chrétien, s’il n’est pas temps de tous nous croiser pour aller libérer les lieux saints » »Rhooo, va donc à Grenade si tu le veux, moi je m’occupe de nos explorations  ».
1487, Ferdinand, l’œil plein d’espoir, regarde partir Colomb dans le port de Seville, il part vers l’inconnu et le danger. A Tolède, Isabelle, le regard déterminé et implacable, donne l’ordre de marche aux forces armées : sus à l’infidèle ! Mais l’assaut échoue, c’est la débandade et les musulmans impies se précipitent en Andalousie, espérant capturer notre bon Roi  , mais celui-ci est évacué par mer et notre flotte part avec lui organiser le blocus des côtes algériennes : 35.000 Infidèles sont en effet massés dans le port d’Oran et ne rêvent que pillages et meurtres. Leur flotte, cependant, est envoyée par le fond et Grenade n’aura pas ses renforts  .
Heureusement d’ailleurs car, en Ibérie, les choses vont mal : l’Andalousie tombe, Tolède est assiégée et notre voisin portugais est balayé par des hordes de rebelles mécontents, son armée détruite, l’Algarve occupée, sa capitale assiégée  !
« Tolède va tomber, illustre reine (le Roi est en Galice, d’où il coordonne les missions d’exploration de Colomb, qui découvrent de nouvelles terres par delà les océans) et Lisbonne n’est pas en meilleur état » »Marlouf le fier nous demande de l’aide ? » »Non, c’est Shnick le Juste » »Quooooaaaa ? Le Portugique ? Aux armes, on menace notre frère ! » »Mais l’armée… » »Rassemblement général ! Massacrez l’infidèle puis les rebelles au Portugal ! »
Gonzalo de Cordoba (‘El gran Capitan’  ) réunit les Tercios et lance l’assaut : le choc est violent, longtemps indécis, mais le seigneur vient à notre aide : l’Infidèle est anéanti, Tolède sauvée puis Lisbonne. Grenade capitule et est annexée : la Reconquista est terminée. L’Espagne est le seul pays chrétien à avoir pris ses responsabilités de bon croyant, que la honte accable tous ceux qui sont restés les bras croisés, aveugles à la menace mahométane oui qui, pire, s’attaquent à d’autres frères chrétiens  . Loué soit le Seigneur, loué soit l’Espagne très catholique. Torquemada est nommé Grand Inquisiteur et traque les derniers infidèles pour les convertir de force à la vrai foi  . La foi du Christ guide aussi les pas de notre valeureux Colomb, qui se rapproche toujours plus de la lumière divine.
« L’Aragon nous appelle à l’aide, c’est la guerre ! » »Pas question d’abandonner un allié, l’honneur nous l’interdit. Sus à l’infidèle ! »…. « Tiens, au fait, petite question : nous sommes en guerre contre qui ? » »Eh bien, l’Aragon a attaqué le Pape, qui est soutenu par Gènes et Modène » »Quooooaaaa ? Le Pape ? Mais cela ne va pas, non ? Un chrétien comme nous en guerre contre le Saint-Siège ? Allez, zou, je veux une paix blanche et au trot » » C’est que… Rome refuse… et Naples va tomber » »Cette province nous revient de droit ! je suis Roi d’Aragon, de Sicile et de Naples ! El Gran Capitan ? Embarquez vos Tercios et ramenez les Italiens à la raison »
Une fois encore, nos valeureuses troupes arrivent juste à temps et, malgré le feu roulant de l’ennemi, nos Tercios avancent inexorablement et mettent l’ennemi en déroute complète : victoire ! Naples est sauvée, l’Aragon nous pousse à pousser notre avantage pour libérer la péninsule italienne du joug des mécréants, mais l’Espagne n’a aucune prétention hégémonique et ses armées restent tranquillement l’arme au pied, à Naples. Les hordes adverses viennent se briser contre ce mur infranchissable puis, écoeurées après une vingtaine d’échecs, acceptent enfin la paix et versent des indemnités pour couvrir nos frais de transport. Tout le monde peut rentrer chez soi dans la joie et la bonne humeur, la couronne Ibérique a une fois de plus montré au monde tout son pacifisme. Tout le monde ne peut pas en dire autant .
Hors Europe, de courageux fils d’Espagne luttent pour apporter la civilisation auprès de cultures indigènes arriérées et païennes. Leur conversion est un devoir sacré pour nous. Que Dieu nous protège.
Nos meilleurs vœux de paix et de prospérité à l’ensemble des souverains chrétiens d’Europe.
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