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Vieux 01/06/2009, 19h02
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Azul Mortal
 
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Mercredi 20 : Pas facile de quitter la douceur de Paï. Surtout qu'il faut attaquer une longue route et que nous prenons du retard. Nous quittons le nord en direction de l'Isan, à l'Est. Il est nécessaire de faire étape à Phitsanulok, une grosse ville sans grand intérêt.
Bref, une journée de voiture, qui a au moins le mérite de nous faire récuperer de la journée d'hier.

Jeudi 21 : Nous quittons l'hôtel à 7h pour nous rendre au seul temple à peu près intéressant de la ville. Des bonzes sont en pleine prière.

A 8h, pour la première fois depuis mon arrivée en Thailande, je remarque que l'hymne national est diffusé sur des hauts-parleurs et que tout le monde se met debout.
Il parait qu'il en est de même à 18h. Mais à ces heures là, soit je dormais, soit j'étais à l'entrainement.
Cinq heures de route jusqu'à Chiang Khan. Les routes sont bonnes mais il faut sans cesse éviter les scooters, doubler les camions, les pick-up ou autres qui roulent très lentement. Il faut sans relâche être vigilant.
Chiang Khan est un petit village au bord du Mekong. L'endroit idéal pour une petite sieste et un déjeuner au bord du fleuve.

La route se poursuit ensuite, durant 2 heures, le long du Mekong. Le paysage est superbe, et la route en elle-même mérite ce detour par le nord de l'Isan.

Notre destination est Nong Khai, la ville frontalière. Nous y passerons la nuit avant de nous rendre à Vientiane, la capitale du Laos.


Notre guesthouse, le Joomalee, est assez rutique, en teck, propre et pas cher. Le proprio est un peu saoul, comme beaucoup de thaïs le soir, mais sympathique. Thierry ira dans un autre hôtel car il trouve les matelas trop durs. Moi j'ai passé une très bonne nuit.

Vendredi 22 : Nous franchissons le pont de l'amitié (50 baths) vers le Laos. Mais là nous apprenons que notre voiture de location ne peut pas franchir la frontière. Seule solution : le taxi. Mais c'est assez cher et il se met à pleuvoir des trombes d'eau. Inutile de se retrouver à pied, sous la pluie, dans une ville sans intérêt particulier.
Bref, demi-tour, nous gagnons la matinée pour faire autre chose. Comme la visite de Khon Kaen, absolument sans intérêt. Mais peu après nous faisons une halte gatsronomique dans un petit resto en bordure d'un étang. L'occasion de goûter à la cuisine de l'Isan. J'y avais d'ailleurs déjà goûté à Bangkok : une sorte de salade infecte de choux, de piment et de crabe vert pas cuit.
Là encore, la salade de papaye verte est limite immangeable, avec au moins une quinzaine de piments verts et rouges dans l'assiette. Mais le poisson est excellent. J'en mange d'ailleurs de plus en plus.
Anecdote : Pendant le repas, une marchande ambulante nous propose un succulent plat de riz grouillant de sauterelles et de grillons vivants. Nous refusons poliment, bien que celà ait l'air délicieux.

Note sur l'Isan : L'Isan est la province orientale de la Thailande, l'"oreille droite" de l'éléphant en quelque sorte. C'est une region assez plate, bordée au nord et à l'est par le Laos et le Mekong, au sud par le Cambodge. Très agricole, c'est le grenier à riz de la Thailande, et je dirais même de l'Asie du SE. C'est aussi la région la plus pauvre et entre deux récoltes de riz, les paysans fournissent la main d'oeuvre bon marché du pays. C'est la région d'origine de Rian. Les gens y ont la peau plus sombre qu'ailleurs et ils tentent par tous les moyens de se protéger du soleil, car ils préfèrent avoir la peau claire. A tel point que beaucoup d'ouvriers portent des cagoules en plein soleil !
Là comme ailleurs, la campagne est parsemée de Bouddhas géants.


Nous allons d'ailleurs voir le plus haut du monde, 67 mètres, à Roi Et.

Dans la soirée nous atteignons Ubon Ratchattani, une ville que connais bien Rian. Après une longue recherche, comme souvent, nous finissons par trouver un hôtel correct, le "Montana" (400 baths).
Le voyage commence à tourner vers la fin. Grosse déprime pour Rian qui a peur de perdre son "strong man". Finallement, les histoires d'amour peuvent arriver n'importe où, même en Thailande.


Samedi 23 : Nous prenons la route du sud vers un Prasat Cambodgien (un vieux temple en ruine). Comme le village natal de Rian est sur la route, c'est l'occasion de couper à travers champs. Par ici, certaines personnes n'ont jamais vu de Farangs autrement qu'à la télé. Nous sommes au fin fond de la campagne de l'Isan, la Thailande "profonde".
Les retrouvailles au village sont ambivalentes : bien que tous très souriants et sympathiques, les gens ne cessent de s'étonner de voir Rian avec un farang, elle qui a la peau si sombre. Cette fixation sur la couleur de la peau commence à devenir agaçante. Toutefois, je suis assez fier de pouvoir communiquer en thailandais avec les villageois non-anglophones.
Je fais une petite démonstration de mes talents de cueilleur de noix de coco à l'aide d'une grande perche en bambou, non loin de la maison familiale de Rian.

En Thailande les gens ne consomment quasiment que les jeunes noix de coco, dont ils boivent le lait. Les mûres, celles que l'on trouve par chez nous, sont rapées et réservées à la cuisine. Ils sont très étonnés de nous voir en préferer la chair, plus ferme.

Sur ces entrefaits bucoliques nous reprenons la route. Rian a l'air particulièrement heureuse et a retrouvé le moral. De notre coté, Thierry et moi sommes contents d'avoir découvert un peu de cette Thailande rurale.
Les rizières et les boeufs se succedent. Des paysages comme on s'imagine l'Indochine. Rian m'explique la culture du riz.

Note sur le riz : Il y a une recolte de riz par année. Deux si les pluies sont abondantes (bonne saison ou région favorable) et 3 s'il existe un réseau d'irrigation, les Khlongs. Le riz est planté à la main dès les premières pluies et pousse en deux ou trois mois. Chaque pousse donne une centaine de grains, séparés par une machine motorisée.
Entre chaque semence ou récolte, les agriculteurs partent se faire employer en ville comme ouvriers, les femmes tiennent des échoppes de rue.

Pour atteindre le Prasat il faut franchir la frontiere, à pied (en bus). Hélas, cette fois ce sont les problèmes politiques du Cambodge qui nous en interdisent l'accès. La zone frontalière est trop dangereuse.
Nous ne pourrons pas non plus nous rendre a Angkor Wat, snif.
Nous filerons donc à travers la campagne jusqu'à la ville de Surin, où nous passerons la nuit.

Dimanche 24 :
Surin est la ville des éléphants, car une ethnie de cornacs habite les environs. Il y a un grand festival annuel réunissant des dizaines d'éléphants, c'est un peu l'emblème de la ville. Nous en croiserons un dans les rues.
Souvent, les villes ont une sorte d'animal fétiche : l'éléphant, le coq, le singe, le serpent, le lion etc.
L'éléphant est un animal particulièrement charismatique. Surtout l'éléphant blanc, censé être la réincarnation de Bouddha. Ce dernier est d'ailleurs souvent representé avec une tête d'éléphant, lui donnant un air de Ganesh, la divinité hindoue.
Le serpent est souvent representé également, car il fait référence au serpent à 7 têtes qui protegea Bouddha lors de son accès au Nirvana. La représentation de l'animal est assez effrayante.



Nous sortons peu à peu de l'Isan, par la route des temples Khmers, les Prasat. Au bout de 2, on se dit qu'ils sont tous pareils, celà suffira.

Prochaine destination : le parc national de Khao Yai. Nous faisons halte au Khao Yai Garden Guesthouse. Un peu cher (600 baths) mais joli, avec une piscine et internet gratuits. L'ocasion aussi pour Thierry de tester le massage thaï de Rian, excellent pour le dos.
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