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Vieux 07/12/2006, 12h06
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Perceval le Gaulois
 
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Envoyé par Leaz
Louis XVIII qui monte sur le trône en 1814, suite a la révolution et l'empire est un roi progressiste. Il sait trés bien qu'il ne peut pas nier les acquis et les changements de la révolution, et qu'il ne peut donc pas revandiquer le retour a une monarchie de droit divin.
Je ne suis pas sûr qu'il était progressiste. Il a entériné (ou fait avec) certains des changemets sociaux les plus importants de la Révolution, mais concernant la monarchie en elle-même, il était très attaché à ses prérogatives de roi : il se considère comme n'ayant jamais cessé de régner (1814 est pour lui sa dix-neuvième année de règne) ; comme roi de France, et pas "des Français", donc "légitimement inamovible" et pas choisi par la nation ; il octroie une Charte, il n'accepte pas une Constitution ; il abandonne la cocarde tricolore... C'est pour ça que je trouvais "bizarre" qu'il ne se soit pas fait sacrer.

J'ai trouvé ça sur le net : (http://groupugo.div.jussieu.fr/Socia...onB.Degout.htm)

"
Le non sacre de Louis XVIII

Or Louis XVIII n’avait pas été sacré bien que dès 1814 il en eût manifesté l’intention. Il envisagea différents lieux, et avait prévu d‘entrer dans la basilique déjà couronné : on avait examiné l’ensemble du cérémonial en en supprimant les parties qui mettent le roi dans une position gênante.

C’est à l’état de santé de Louis XVIII que l’on impute le plus souvent, et le plus vraisemblablement le fait qu’il ne s’est pas fait sacrer. Néanmoins, cela généra plusieurs interprétations, et notamment une légende. Selon celle-ci, le paysan beauceron nommé Martin, visité par l’ange Gabriel, aurait, au cours de l’entrevue que lui accorda Louis XVIII le 2 avril 1816, transmis au monarque un clair avertissement : il mourrait s’il se faisait sacrer, parce qu’usurpateur de Louis XVII qu’il devait s’employer à retrouver. On raconte aussi que le pape Pie VII s’opposa au sacre tant que Napoléon serait vivant.

Le fait que Louis XVIII ne fut pas sacré eut en tout cas des conséquences, apparemment contradictoires. D’un côté, la cohésion nationale autour de l’acception de la Charte fait défaut, la cérémonie du sacre ayant manqué à sa solennisation. Cette cohésion est de plus en plus délicate, tandis que les combats doctrinaires se font de plus en plus violents. De l’autre la nécessité du sacre s’est affaiblie en regard de la monarchie constitutionnelle. De fait, si les institutions ont continué à fonctionner, c’est qu’un roi a pu régner sans être sacré. Le caractère indispensable du sacre est devenu plus difficilement perceptible, tandis qu’on répandait le bruit que c’est par sagesse politique, à partir d’une certaine finesse dans l’appréciation de son temps, que Louis XVIII avait préféré surseoir. Cela portait tort au sacre de Charles X, le plaçant devant la réputation de ne rien comprendre à son temps. Cela affaiblit aussi la monarchie puisque, légende dorée de Napoléon naissant et se développant, le sacre de celui-ci pèse de plus en plus lourd sur le présent : un peu comme si les monarques de la Restauration n’étaient plus à même de porter la couronne de Charlemagne. "
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"Violer la grammaire rend le langage bâtard." (Ar Sparfell)


Dernière modification par curTis newTon ; 07/12/2006 à 12h17.
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