Le centre de commerce de Kutch avait été cédé à la généreuse Angleterre, qui se disait qu’on allait enfin la laisser sommeiller et agoniser en paix : las, le monde s’agitait autour d’elle et faisait tout pour la pousser à la guerre
, chose dont elle avait pourtaint une très sainte horreur, étant douce et pacifique de nature.
C’était d’abord notre nouveau vassal, le Portugal, qui ne cessait de venir nous hurler dessus
, alors que nous essayions doucement de dormir, pour une sombre histoire de vassalisation à casser, mariage royale et autres choses désagréables qui troublaient sans cesse notre sommeil. Ce fut ensuite le tour de notre Frère de Suède, richement subventionné par Londres, qui vient nous demander aide et assistance dans sa juste croisade. Les yeux encore bouffis de sommeil
, le Premier Ministre d’Angleterre sortit péniblement de sa torpeur et accepta sans comprendre de suivre son noble Frère.
Comme il était Juste et Pur
, il avertit une fois encore le Portugal, qui venait honteusement de casser sa vassalisation, que la tempête se rapprochait de lui : notre pacifique sommeil avait été troublé par ses cris, il fallait bien que cela se paye, mais dans l’honneur, noblesse oblige. De nombreux mois lui furent ainsi accordés pour se préparer, que le monde entier prenne note de notre Courtoisie et notre sens chevaleresque désormais légendaire
.
La guerre du sommeil brisé éclata en 1712 : les frères protestants (Angleterre- Suède) contre les frères catholiques (Espagne- Portugal, alliés depuis trois siècles….). L’Amiral Rooke était en Angleterre avec la moitié de la flotte, l’Amiral Russel, lui, était en Asie, où notre Frère voulait prendre l’offensive, mais le Malin l’y attendait : la flotte Suédoise fut écrasée au large de Jakarta
.
L’Amiral Russel, qui tenait à l’œil la flotte Espagnole commandée par le très capable Amiral Blas de Lezo, réfugié en Chine fut fort navré en apprenant cela : ainsi, les Ibères avaient mis à profit notre trop grande bonté et candeur pour ramener toute leur flotte en Asie, soit plus de 600 navires de guerre
!
L’Anglais Russel, le Suèdois Wachtmeister (qui avait subi une lourde défaite), le Portugais Da Silva et l’Espagnol de Lezo : 4 officiers talentueux, 4 marines de valeur et relativement équivalente en nombre (tant que Rooke n’a pas rallié l’Asie^^). La tradition de notre pays glorieux fouetta notre sang déjà vigoureux : Londres sortit de sa torpeur et, sans même attendre l’arrivée de l’Amiral Rooke, feinta habilement de Lezo et envoya Russel plein sud. En décembre, notre flotte tombait à l’improviste sur les Portugais au large de Jakarta et les dispersait, mais rien de décisif ne fut joué : pire, de Lezo et Da Silva réunirent les flottes pour offrir un front commun bien trop redoutable pour notre maigre flotte
. Nous partimes discrètement et, six mois plus tard, effectuions à notre tour la jonction de nos flottes, au large des Mascareignes…
Les Amiraux Rooke et Russel repartirent plein pot sur Malacca et la grande bataille eu enfin lieu : nos alliés Suédois ne participèrent pas, mais quelle importance ? Le triomphe fut sans appel, la flotte Portugaise sombra à 70%
et s’enfuit craintivement : elle quitta l’Asie pour ne plus jamais revenir. De Lezo, lui, avait été relativement épargné et s’était réfugié à Johor : Marlborough débarqua aussitôt, pulvérisé l’armée ennemie et prit la province ennemie d’assaut. Victoire ! De Lezo fut écrasé et traqué jusqu’à Taiwan
, où il put enfin trouver refuge. La maîtrise des mers était acquise, et totale, en Asie : notre frère de Suède put déferler avec habileté et courage. L’Amiral Russel veillait au grain, tandis que l’Amiral Rooke repartait pour l’Europe : en 1715, au large des côtes d’Afrique Occidentale, il rencontra Da Silva et les restes de la marine de guerre Portugaise. Après cette brève rencontre, Lisbonne n’avait plus de flotte…:diable:
Malacca tomba, les armées Ibériques furent écrasés devant Guangshou, en Chine profonde : la guerre était gagnée en Asie
. Mais la coalition adverse refusait d’entendre raison et l’Angleterre décidé de rééditer son exploit précédent : Marlborough débarqua à Lisbonne et balaya les troupes Lusitaniennes. En 1716, la capitale du Portugal, qui n’avait plus de flotte ^^ , tomba une nouvelle fois.
La chute de Lisbonne
Le front passa de l’Asie à l’Europe, et nos flottes se réunirent devant Lisbonne. D’immenses moyens furent concentrés dans la péninsule et une formidable bataille éclata en Oporto.
L’ultime triomphe de Marlborough
Ce fut un nouveau triomphe
, mais notre héros national, le Duc de Marlborough, périt au combat
, au sommet de sa gloire désormais éternelle. Des funérailles nationales lui ont été accordées. La situation devenait plus difficile dans la péninsule, notre domination des mers ne suffisait pas. Sur son grand cheval blanc arriva alors le Paladin de Suède : Charles XII
.
La Suède débarque et prend la Galice
L’alliance protestante avait la victoire qui lui pendait au nez, il ne restait qu’un ultime effort à fournir pour faire craquer la coalition catholique : ce sera l’Andalousie cette fois. La province est assiégée et notre flotte a l’heureuse surprise de croiser De Lezo, de retour d’un raid sans lendemain en Floride : la flotte espagnole sera écrasée
.
Comme cela s’était produit lors de la dernière guerre, les Ibères, sentant la défaite désormais inéluctable, tentèrent un ultime coup de bélier : leur audace et leur détermination étaient vraiment immenses et nous tenons à rendre hommage à leur bravoure et leur ténéacité
. L’Espagne tout particulièrement mit le paquet pour cette ultime bataille : plus de 80.000 cavaliers furent engagés ! En face, des forces bien inférieurs, mais Charles XII était aux commandes. Notre allié de Suède eu ainsi l’honneur et le privilège d’assèner le coup final…
Le triomphe de Charles XII
Les forces Anglo-Suédoises écrasèrent leurs rivaux et emportèrent la province. La guerre était terminée, il était temps de retourner dormir, enfin ! Le sommeil du Juste
.
Le centre de commerce de Malacca nous fut accordé, celui de Guangshou passa à notre frère de Suède. Nous prions le Seigneur pour que nul ne vienne encore troubler notre sommeil car l’Angleterre, douce et pacifique, n’aspire toujours qu’à la paix…