La pression exercée par les barbares restait très importantes, mais les rudes hommes primitifs qui composaient les rangs de ces pillards sans culture n'étaient pas capables de beaucoup d'innovation, et bien que leur puissance absolue ne décrut pas, la perfection des armes romaines facilitait considérablement la défense des frontières, si bien qu'il devint difficile de parler de menace critique lorsqu'il s'agissait de barbares en quête de brigandage.
L'ingéniérie permettait la construction de routes impériales, entretenues par une foule de fonctionnaires, et qui étaient bien plus efficaces que les chemins de terre aménagés hardiment au cours des siècles précédents. Les déplacements devenus plus simples, l'Empire pouvait se permettre de fonder des villes plus loin de la capitale, sans courir de danger démesuré. La première ville côtière romaine, Ravenna, fut construite en 4875
ab urbe condita.
L'invention de la
boussole permettrait bien aux nouveaux marins de l'Empire de prendre le large, mais la cité de Ravenna devait d'abord s'étendre avant d'entamer la construction de larges navires. Après tout, elle est très proche des frontières turques, dont le dirigeant bien qu'assagi représente toujours une menace conséquente, qu'il serait dangereux de sous-estimer. Des barbares installent un grand campement dans les trous qu'ont laissé une expansion culturelle qui laisse à désirer dans nos frontières, ils ne tarderont pas à être réduits en esclavage. A Rome même, c'est le philosophe grec Socrate en personne qui vient honorer de sa présence la cité éternelle. Il y fonde une académie, qui permet de former durablement une élite culturelle qui risque d'être fort utile aux desseins des empereurs. Le génie romain est sans limite !

Malheureusement, Leonardo da Vinci, que l'empereur Trajan comptait loger en la belle ville d'Antium, se détourne des contrées romaines, car il semblerait qu'une autre civilisation ait construit atelier qui lui convienne. La perte est douloureuse, mais du moins le gouverneur peut-il se réjouir de finances paradisiaques après la vente des parties de l'atelier déjà construites aux artisans locaux.
L'armée, elle, s'adapte aux nécessités des avancées technologiques. La légendaire discipline des troupes romaines est mise à profit pour former des
tercios, carrés de piquiers cuirassés capables de résister aux plus grandes charges de cavalerie. Le fer nécessaire à la production des armures vient des gisements de Pisae, exploités depuis quelques décennies seulement.
Le
papier que les ateliers du Sud produisent maintenant en masse facilite l'administration d'un territoire de plus en plus vaste, et permet d'établir des cartes fiables des côtes et terres intérieures. Les nombreux esclaves, descendants de prisonniers de guerre pour la plupart, accélèrent considérablement la colonisation des nouvelles régions revendiquées. Ce sont eux qui défrichent des forêts entières, assèchent les marais, érigent les nombreuses maisons nécessaires à l'installation rapide de toute la bureaucratie qui accompagne toute colonisation romaine. Les Polonais préfèrent construire des merveilles en l'honneur de leurs Dieux, comme la Basilique de la Nativité ou la Chapelle Sixtine. Ces éblouissants accomplissements architecturaux auréolent de gloire et de prestige la civilisation polonaise, mais ne peuvent tromper que momentanément : Jan III Sobieski accumule les retards technologiques. Les riches mines de Neapolis et d'Antium fournissent un flux ininterrompu de matières précieuses pour financer les masses de sages qui peuplent les rues de Rome, et, dans une moindre mesure, du reste de
l'Imperium Romanum.
Non omnia possumus omnes ...
Un tourbillon de connaissances sème la culture dans tout l'Empire, Iohannes Gutenbergus introduit
l'imprimerie à caractères mobiles, ce qui a pour conséquence une expansion sans pareil de l'art de la lecture ! L'administration en devient bien plus efficiente, des milliers de Dinarii viennent accroitre la montagne d'or des trésors impériaux. C'est particulièrement le choix romain de se concentrer sur les territoires urbains qui se montre à ce moment béni des Dieux : les grandes agglomérations profitent le plus de la rationalisation des grands travaux d'écriture. Partout se forment des guildes qui défendent les intérêts de corps de métiers, répondant ainsi à l'accélération énorme des projets d'industrie qui parsèment le pays. La classe des chevaliers reprend de manière plus importante son rôle de commercant suprême, car les Sénateurs ne doivent point s'abaisser à pareilles transactions. L'enrichissement des chevaliers a pour conséquence une amélioration de son équipement, et donc de sa valeur militaire. Les premières bannières de ces cavaliers lourdement armés et cuirassés se forment, et rejoignent les piquiers et prétoriens qui forment le gros de l'armée romaine. La floraison de l'économie favorise également la construction de grands conglomérats financiers, bientôt appellés
banques. Toute la dynamique de l'Empire se voit encore renforcée par l'achèvement d'une construction qui fera nom au-dela des sévices du temps : le Grand temple de Vénus.
L'empereur se considère à présent comme directement investi d'un
droit divin, et commence déjà la construction de bâtiments reflétant son auguste grandeur. L'Islam, qui apparait dans les nouvelles colonies, est toléré. Le
mercantilisme et le
pacifisme deviennent nouvelles doctrines de l'état romain. Les plus grands auteurs romains se rassemblent à Rome, et composent
l'Epopée nationale, racontant la gloire des ancêtres qui jadis fondèrent Rome et posèrent les premiers fondements de sa puissance éternelle.
Les Vikings du grand chef Canute viennent rendre visite aux prestigieuses colonies de la côte, attirés par les mythes qui circulent sur le compte du légendaire empire romain. Eblouis par la finesse des arts et la puissance des armes romaines, l'échange se limite à quelques paroles diplomatiques, certifiant la plus grande amitié entre les deux civilisations. La civilisation viking est faible, mais elle pourrait bien affaiblir les Polonais, car leurs peuples se trouvent sur le même continent si l'on en croit les indications de Canute.
Le développement mécanique rendu nécessaire par l'industrie demandant toujours plus de bras d'ouvriers, les méthodes de
pièces de rechange se diversifient et se modernisent. De nombreuses scieries sont construites directement dans les forêts avoisinant les villes, surveillées par les fonctionnaires qui prêtent attention à une coupe saine des arbres, évitant ainsi de défricher irrémédiablement de vastes zones. Pytheas le grand marchand s'installe à Rome et y vide tous les étalages par sa bourse qui semble sans fond, tellement les Dinarii qui en surgissent sont nombreux. Les fermes romaines augmentent considérablement la surface de terre cultivée pour faire face à cette demande. Les villes romaines grandissent tellement qu'une nouvelle colonie est fondée pour abriter tous ces nouveaux citoyens !
Arretium est fondée en 5160 AUC aux pas de la frontière nord de l'Empire.
L'éducation de la plèbe avance à grands pas, et parvient à s'adapter à l'évolution de l'économie romaine, de plus en plus avisée d'obtenir de la main d'oeuvre qualifiée, activant les rouages de nouvelles machines, et organisant production, stockage, transport et vente des masses d'objets manufacturés.
Les Ukrainiens menacent de guerre s'ils n'obtiennent pas les informations cartographiques de nos amis Vikings, mais l'Empereur refuse sèchement :
"Summus jus, summa injuria !". Nos voisins n'ont qu'a travailler s'ils veulent accéder aux mêmes lumières que nous !
La fondation d'une académie enseignant les
sciences économiques propulse la civilisation romaine toujours plus loin, un sage du nom de Crassus s'y distingue, et inonde d'idées aussi exotiques qu'utiles les universités du Latium. Le
libéralisme se développe dans l'Empire, et libère toutes sortes d'idées novatrices dans les classes éduquées. La production industrielle de
textiles y prend son essor, catapultant les citoyens romains dans
l'Ere industrielle.
La construction du palais impérial de
Versailles marque une nouvelle étape dans la glorieuse histoire romaine :