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Vieux 09/11/2006, 19h25
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Franconaute
 
Date d'inscription: octobre 2005
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Des morts sur le sable...

-Mon Capitaine! Mon capitaine! Les indiens!! Les ind... rghaa...
Et ce malheureux s'éccroula, touché en pleine poitrine par une flèche de ces féroces sauvages.
-Sergent! Faites sonner le clairon bon Dieu! A la défense!
Le Capitaine Ortega. Grand et solide basque ayant voué sa vie à la cause de la couronne madrilène... chose que sa famille de la petite bourgeoisie de Bilbao de lui pardonna jamais. Soit, son coeur est de toute façon pris... par le devoir.
-Avec moi! Derrière les chariots! Vite, derrière les chariots!... Vous, Caporal, disposez les fusillers... Mendietta, venez! Il y a des blessés là bas, faites les ramener.
Et tous s'éxècutèrent. Les officiers hurlaient sur leurs soldats, beaucoup paniquant devant les hordes largement supérieures de cavaliers Navajos leur fonçant dessus. Les blessés étaient ramenés au sein de la formation, s'étant retranchée derrière les chariots placés en cercle tant bien que mal, et tout cela sous le tir frénétique des indiens. Et pourtant, nombreux étaient ceux fauchés par les fusillers espagnols retranchés derrière leurs abbris et dégommant leurs balles de silex mortelles. Mais encore plus nombreux étaient les cavaliers surgissant de derrière la colline et remplacant ceux déjà tombés.
Ce flux de sauvages enragés semblaient ne jamais pouvoir se tarir, comme si le désert les crachaient violemment.
Et l'assaut durera jusqu'au soir. Les indiens se retranchant dans le désordre en accompagnant le soleil qui se couchait par delà l'horizon.

Des complaintes... Voilà ce qui emplissait l'air à présent... sous cette chaleur encore horrible malgré l'heure avancée. Comment Dieu put-il créer pareils sauvages? Pareils criminels?

Mais... que faisait cette troupe espagnole, là, au milieu de nulle part, dans cette vaste région riche de son sable rouge, de ses rochers coupants... et de rien d'autre? Comment le Gouverneur du Mexique a-t-il put exiger de ses propres hommes que l'infinie région peuplée des cavaliers Navajos soit conquise par les courageux soldats de la couronne. Et d'ailleurs, il n'y avait rien à conquérir. De l'espace... et cela au prix de la mort de milliers de fils ibériques que leurs mères pleureront, quand dans quelques mois, un navires revenus en Espagne leur apprendra la nouvelle.

Non, décidemment, il n'y avait rien à comprendre. Et le Capitaine Ortega ne s'y éssaya même pas. Dans son carnet de route, qu'il tenait quotidiennement à jour, il résuma cette journée ainsi:

"Enième attaque Navajo. Nos éffectifs continuent de fondre, mais pas aussi vite que notre eau et nos vivres. Les munitions manquent et il faudra bientôt engager l'enemis à la baionnette. Si les anciens Aztèques avaient raison et que le Soleil est Dieu... alors Dieu ne cesse de vouloir nous consummer. Nous avons dut achever 3 blessés nous même. Il n'y a plus de sel pour faire sècher les plaies des amputations, les pauvres seraient morts de délire et de gangrènne. Nous n'avons plus vu un seul autre homme blanc depuis 3 mois, nous sommes incapables de nous situer et il y a fort à parier que jamais nous ne pourrons rentrer au Mexique. La nuit tombe et avec elle la certitude d'une attaque dans quelques heures, avant que le jour ne se lève. La terreur règne dans le camp. Les hommes savent ce qui les attend si ils se rendaient, et savent que jamais nous ne pourrons tenir encore longtemps. La mort est notre avenir. Nombreux sont ceux à espèrer qu'une flèche vienne les libèrer de leur horrible destinée en ce lieu. Si ce n'est une flèche, avec sa mort rapide, ce sera la soif ou la faim... lentes et horribles... mais pas autant que le scalpage des blessés que les Indiens retrouvent. Seigneur, tu nous as abbandonné."
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Allez les Cajuns!! http://www.youtube.com/watch?v=0dglMqP_zEI
Parleeeez-nous à boire....

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