J'imagine les cavaliers présents au Stade de France, les rennes dans une main, le torse viril luisant d'huile d'olive, les pectoraux dressés vers Jupiter, et s'élançant dans le sable, la poussiére et le sang, afin d'amener leurs nobles destriers à destination, j'imagine le son des choristes dans les gradins nord, vétues de toges transparentes et chantant à destination du ciel :
La premiére cloche sonne, disait Yves Mourousi,
Et voilà déjà Ben-Hur, sur son fidéle Ourasi,
Présentant sa lance, sa cuirasse et ses rennes
au méchant Lucius, qui lui fit grande peine,
lui déroba femme, joie, espoir et famille,
lui vola son nom et le laissa dans la famine
tout ça parce que le pauvre Lucius, gonflé comme une outre,
face à Ben Hur, avait la lance bien courte.
refrain
Lucius et Ben Hur
dans leurs robes de bure,
avaient mesuré leurs lances
et se caressaient la panse.
Et le grand mariole, de son nom Benjamin,
pour braver son ancien pote, Lucius le Romain,
partit tout droit vers Rome, se sentant bien mûr
Ben Hur et Lucius, Lucius et Ben Hur
etc.
Voilà comment j'imagine ce spectacle, en gros : des mecs aux torses parfaitement huilé en train de danser sur des chevaux dont seulement la moitié serait vrai, les autres étant en carton pâte tenus avec un peu de colle Uhu jaune (mais non, rose !), avec des choristes qui chantent mal et, par dessus le brouhaha, un mégaphone qui balancerait toutes les minutes :
Ce spectacle vous est proposé par Robert HOSSEIN
Mais je dois être mauvaise langue