Des nouveaux venus viennent bientôt rendre visite aux industrieux romains, leur apporter la marque de leur respect et leurs espoirs de paix pour l'avenir. La
civilisation turque est plus avancée que la masaï, mais reste en retrait des accomplissements de notre peuple. Les Romains les accueillèrent avec une joie modérée, et les assurèrent de leurs intentions profondément pacifiques. L'ambassade turque repartit satisfaite.
L'oeuvre de Thucydide révèle aux rois que leur amour de la culture les a propulsés au premier rang du monde connu dans le domaine des arts, sciences, traditions et religions. L'avance est encore amplifiée par la mise au point d'un système de
clergé viable.
Les larges excédents de nourriture qui ont fait croitre pendant tant d'années la population de Rome permettent la levée des premières troupes de constructions royales, qui s'en vont améliorer les routes et industries du royaume.
L'ambition du peuple romain ne se limitant pas à survivre, la ville de Rome commence la construction de l'Oracle, juste à côté du
forum romanum. Les ouvriers royaux ont pu installer des fermes importantes dans la région de la colline du Quirinal, où pousse du maïs. Celles-ci dégagent de telles masses de nourriture que davantage de citoyens de Rome peuvent aller travailler dans les forêts des autres collines, accélérant la production de l'Oracle. La ville d'Antium qui disposait elle de blé, commença la production de pierres massives, en vue d'établir un lieu sacré.

Le pays italique était loin d'être pacifié, et la première des attaques barbares tant redoutées et attendues eut pour cible Antium. Les archers qui se trouvaient dans la ville étaient confiants, car les guerriers en face d'eux avaient beau être grands, forts et courageux, leurs armes et leur méthodes de combat étaient d'un autre âge. Malgré ces inconvénients, les barbares faisaient preuve d'une témérité brutale et déterminée, si bien que les archers romaines eurent à recourir à de nombreuses ruses de guerre, et furent forcés à montrer eux aussi la plus grande résistance. La ville put être sauvée, et le roi Ancus Marcius décida de donner un nom honorifique aux troupes qui s'étaient si bien battues. Il ne se doutait pas là qu'il allait fonder une tradition qui parcourerait les millénaires ! La Legio I Italica pouvait être fière d'elle !
Mais à la victoire militaire succéda immédiatement un accomplissement architectural majeur, le plus grand depuis la fondation de la ville de Rome !
La découverte subséquente de la
métallurgie propulsa la civilisation romaine bien au-dela des autres. La culture et la richesse romaines commençaient à faire bien des envieux. Les tribus et clans indépendants des régions les plus éloignées eurent tôt ou tard ouïe de ce fait. Avides de gloire, de pillages et de femmes, les barbares convergèrent d'abord timidement, puis de plus en plus massivement vers les sites de colonisation romains. Ce fut le début des
Grandes guerres italiques.
D'abord environ 10 000, puis 20 000, puis 30 000 archers se réunirent autour de la ville de Rome, pillant les fermes de maïs, et les villages installés récemment à grands coûts au pied des murailles de la ville. La seule et unique unité romaine, des archers également, se défendit vaillament contre les envahisseurs, et fut élevée à la dignité de Legio. La Legio II Roma se fit à partir de ce moment gardienne en titre de la ville originelle. Mais ce n'était que le début, les tentatives de pillages d'Antium recommençaient également ...
Mais ce n'était que le commencement. Des hordes pléthoriques d'hommes armés se mirent en devoir de réduire le royaume romain en poussière. Mais Rome et ses traditions sont de celles qui sont faites pour durer, et pour résister aux affres des invasions. Les dures moeurs de la cité reprirent leurs droits face à l'affaissement constaté après l'introduction de techniques qui rendaient le quotidien des hommes moins laborieux. Le
polythéisme fut introduit, ainsi que de nouvelles légions levées. La Legio III Parthica se distingua face aux barbares parthes venus de l'Est, la Legio IV repoussa les Scythes des régions du Nord. La pression exercée par tant d'hommes entrainés depuis leur plus tendre jeunesse à la guerre devint de plus en plus forte, la Legio II Roma fut annihilée en un combat le long du Tibre, le déplacement constant d'unités entre Antium et Rome commença à devenir dangereux. La Legio II Parthica fut formée à l'issue de combats sanglants pour les faubourgs de Rome, c'était à l'origine une milice levée à la hâte face au danger immense que représentait la concentration de troupes ennemies si près du coeur du royaume. Elle fut également détruite dans des combats quelques décennies plus tard. Le tribut en sang et en équipement, mais aussi en nerfs que coûtait la défense constante face aux attaques barbares devenait très grand, le livre de Toynbee qui traitait de l'avancement technologiques des civilisations de ce monde ne mentionnait Rome qu'en troisième place.
Le
Travail du fer fut découvert tardivement, mais permettait aux hommes perpétuellement en campagne et soumis aux plus grands dangers de respirer un peu : des unités plus solides seraient formées dans peu de temps, prenant la relève. La Legio II Parthica fut à nouveau détruite et reformée à partir de nouvelles recrues. Malheureusement, ces efforts supplémentaires rendirent obsolète la construction du merveilleux sanctuaire à Antium, dont les fondements furent vendus à des commercants pour 192 000 Denarii. Le temple de Mars fut inauguré à Rome, et la
navigation à voile découverte. Il n'était pas exclu que des colonies romaines fussent établies outre-mer, mais pour cela il fallait déjà une colonie côtière, car le Tibre qui rejoignant la mer était trop peu profond pour pouvoir permettre la navigation de grands bâtiments. Déjà les nouvelles menaces s'annoncaient, les barbares s'étaient équipés en haches de bronze, et menaçaient par dizaines de milliers à la fois Rome et Antium. 170 000 barbares avaient déjà trouvé la mort face aux troupes romaines, mais les
Grandes guerres italiques étaient loin d'être terminées.